Généralités sur la culture du sésame et la microdose
La culture du sésame
Origine
L’origine du sésame varie selon les auteurs. Pour Weiss (1971), Purseglove (1979), Bezpaly (1984), Amoukou (1995), Amoukou et al. (2001), le sésame serait originaire d’Afrique et principalement d’Afrique australe car de nombreuses formes sauvages s’y trouveraient encore. Par contre, d’autres auteurs pensent plutôt que le sésame serait originaire d’Asie (anonyme, 1993) et plus précisément de l’Inde (Reddy et Pati, 1995).
Production
La production du sésame est en forte augmentation depuis 1994 (CIRAD, 1999). Plus de sept million d’hectare sont annuellement cultivé dans le monde pour une production de prés de 4 millons de tonnes (FAO, 2011). En effet, entre 1997 et 2007, le volume de production a augmenté de 39%, passant de 2600 à 3600 milliers de tonnes (FAO, 2009). La surface cultivée a augmenté de 19 % dans ce même intervalle de temps; le rendement a été amélioré. Le rendement mondial moyen était de 400 kg.ha-I en 1997, il est égal à 464 kg.ha-‘ en 2007, soit une augmentation de 16 %. Plante des pays tropicaux et subtropicaux, le sésame est cultivé de manière significative dans plus de 60 pays, mais la majorité de la production est asiatique (61% des surfaces et 70 % de la production) (FAO, 2009). L’Inde est le premier producteur avec une production de 64.104 T (FAO, 2011). Elle est suivie par le Myanmar (62.104 T) et la chine (58.104 T) (FAO, 2011). L’Afrique augmentant significativement sa production depuis 1995 est passée au deuxième rang mondial (25%). Le sésame est cultivé dans 23 pays avec le Soudan, l’Ouganda et le Nigeria comme plus gros producteurs. L’Afrique de l’Ouest dont la production ne dépasse pas 12000T a une production en hausse et est très dynamique à l’exportation (Cirad, 1999).
Classification et description botanique
Selon la classification phylogénétique Angiosperm phylogeny Group III (APG III), le genre Sesamum appartient à la classe des dicotylédones vraies ou Eudicotylédones, à l’ordre des Lamiales, à la famille des Pédaliaceae et à la tribu des Sésamées (Stevens, 201 1). Il contient 36 espèces dont l’espèce Sésamum indicum est celle cultivée. Sésamum indicum .L. est une plante annuelle dont la tige à section carrée peut atteindre 0,60 à 2m. Les racines pivotantes, munies de peu de radicelle, pénètrent jusqu’à un mètre dans le sol. Les feuilles sont de forme variables, et un même plant présente normalement des feuilles de type différent. Les fleurs, de couleur blanche ou souvent légèrement violacée ou lie de vin (violet foncée), se forment à l’aisselle des feuilles sessiles. Le fruit est une capsule allongée, de section carrée, à 4,6 ou 8 loges; contenant une soixantaine de petites graines oléagineuses.
Ecologie
Le sésame est une plante tropicale qui est surtout exigeante en température. Une température moyenne de 20°C sans chutes brutales constitue l’optimum. Une pluviosité de 250 à 600 mm est suffisante pendant le cycle végétatif qui est court: semis-floraison (30-40 jours). Une fois que la culture est installée, elle peut tolérer des courtes périodes de sécheresse mais ne supporte pas l’inondation. Au stade jeune le sésame est très sensible aux mauvaises herbes. (Amoukou, 1995). Le sésame peut être cultivé sur une grande diversité de sols (sableux, sableuxlimoneux, argileux, etc.). Il est indifférent aux précédents culturaux. Cependant il préfère des sols légers profonds bien drainés, aérés et peu acides (pH 5,5-7).
Techniques culturales du sésame
Préparation du sol
Dans les régions à pluviosité moyenne, comme c’est le cas au Sahel la culture se fait à plat sur des terrains bien préparés. La taille des graines et la fragilité de la plantule rendent nécessaire la réalisation soigneuse du lit de semence ainsi que la mise en place d’une protection du champ contre les inondations temporaires et le ruissellement qui pourraient détruire les plantules.
Semis
Pour une bonne germination et une bonne implantation des plantes, il faut des semences de qualité. Le sésame est traditionnellement semé dans les conditions d’une culture pluviale, après toutes les autres cultures, à des dates différentes selon les zones. Ainsi, dans la zone soudanienne, où les variétés tardives sont semées, il est conseillé de semer en août, afin que la floraison puisse avoir lieu à la fin de la saison des pluies, la fructification au début de la saison sèche. Dans la zone sahélienne, quelle que soit la variété, il est recommandé de semer entre le 15 juin et le 5 juillet au plus tard pour obtenir les meilleurs rendements (Schilling et Cartan,1991). Ces périodes de semis doivent être respectées car les retards affectent fortement le potentiel de production des plantes (Schilling et Cartan, 1991) et entraînent une baisse de rendement dans tous les environnements. Chaque semaine de retard après la date optimale de semis entraîne une baisse de rendement de 15% (Kassam, 1976). La densité optimale de semis varie selon les variétés, le niveau de fertilité du sol et les conditions de cultures. Au Niger, les écartements entre les lignes et entre les poquets sont très variables selon qu’on est en culture pure ou en association (Amoukou, 1995). En culture pure, les écartements entre les lignes et les poquets sont de 0,2 m sur 0,2 m à 1 m sur 1 m maximum, correspondant respectivement à des densités de 250.000 poquets.ha-l à 10.000 poquets.ha-1 • En association, les lignes de semis se croisent avec celles du milou du sorgho. Les écartements varient de 1m x 1m à 1m x 2,5-3 m soit 10.000 poquets et 4000-3000 poquets. ha-l . Pour semer le sésame, on mélange habituellement les graines avec du sable pour diminuer le nombre de graine à mettre en terre. Avec le mode de semis en poquet utilisé au Niger, malgré l’utilisation du sable, on peut compter en moyenne entre 20 à 30 plantules par poquet à la levée. Ce qui nécessite un démariage au moment du sarclage.
Le sarclage
Le sarclage est une opération culturale qui permet d’une part, de détruire les adventices qui font concurrence à la plante et d’autre part, de casser la croûte de sol permettant ainsi une meilleure infiltration de l’eau tout en limitant l’évaporation de la surface du sol. Compte tenu de la grande sensibilité du sésame aux adventices, le premier sarclage doit se faire le plutôt possible soit à 8- 10 jours après émergence des plantules. On profitera pour ressemer les poquets manquants. Cela évitera une densité trop faible, un décalage végétatif important et permettra d’obtenir un meilleur rendement. Le deuxième à une quinzaine de jours après le premier. Le Sarclo binages doit être suivi d’un buttage qui permet de lutter contre la verse, tout en facilitant l’absorption d’engrais. En milieu paysan, le matériel généralement utilisé est la hilaire.
Démariage et repiquage
Le démariage a pour but de diminuer le nombre de pieds par poquet pour limiter la concurrence entre les plantes. Il se fait généralement au deuxième sarclage, soit 15 à 21 jours après la levée et de préférence après une pluie. Deux à trois pieds sont laissés par poquet. Certains paysans laissent jusqu’à 6 à 8 plants par poquet tandis que d’autres ne démarient même pas. Le repiquage permettra de remplacer les poquets manquants. On démarie généralement à deux plants par poquets, mais le nombre dépend des variétés et des écartements choisis. Généralement il est conseillé de faire le repiquage le soir pour limiter l’évapotranspiration des plantules n’ayant pas encore un système racinaire bien développé pour puiser les réserves en eau du sol.
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Table des matières
RESUME
Introduction
Chapitre 1: Présentation de la zone d’étude
1.1. Le département de Kollo
Chapitre Il: Généralités sur la culture du sésame et la microdose
2.1. La culture du sésame
2.1.1. Origine
2.1.2. Production
2.1.3. Classification et description botanique
2.1.4. Ecologie
2.1.5. Techniques culturales du sésame
2.1.6. Intérêts liés à la culture du sésame
2.2. La microdose
Chapitre Ill: Matériel et Méthodes
3.1. Matériel
3.1.2. Matériel végétal
3.2. Méthode
3.2.1. Dispositif expérimental
3.3. Analyses au laboratoire
3.4. Analyse des données
Chapitre IV: Résultats/discussions
4.1. Effet de la microdose sur la performance du Sésame
4.1.1. Résultats
4.1.1.1. Effet variétal sur les paramètres de croissance et de rendement et sur le rendement grains
-Effet sur la hauteur des plants
4.1.1.2. Effet des niveaux de dose de NPK sur les paramètres de croissance et de rendement et sur le rendement grains
4.1.1.3. Interaction des variétés et des niveaux de dose de NPK sur les paramètres de croissance et de rendement et sur le rendement grains
4.1.2. Analyse de corrélation
4.1.3. Discussion
4.2. Effets de la microdose sur le sol sous culture de sésame
4.2.1. Résultats
4.2.1.1. Paramètres physiques et biologiques du sol après culture
4.2.1.2. Variation des teneurs en éléments nutritifs
4.2.2. Discussion
4.3. Effet de la microdose sur les éléments nutritifs exportés
Conclusion et perspectives
Références bibliographiques
Annexes
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