Generalites sur la consultation prenatale et l’utilisation des services

Les soins prénatals ont pour principaux objectifs de prévenir, de dépister précocément et de prendre en charge les complications pouvant affecter la santé de la mère et de l’enfant à naître, mais aussi d’accompagner la femme et ses proches pendant toute la grossesse.

La consultation prénatale a été exportée vers les pays en voie de développement dans le but de diminuer les morbidités et mortalités maternelles et néonatales. Tous les espoirs et tous les efforts ont été placés dans l’approche fondée sur la notion de risque qui s’appuie sur l’hypothèse que les complications obstétricales et néonatales sont essentiellement le fait de femmes qui présentent des grossesses à risque, et que le risque obstétrical est non seulement prévisible mais qu’il peut être prévenu. Cette approche devrait permettre une utilisation plus rationnelle des ressources limitées disponibles pour les soins, les thérapies et la prévention en les concentrant sur les grossesses à risque .

Cependant, si le dépistage général des risques pour sélectionner et orienter une partie des grossesses ne donne pas satisfaction, la détection de certains facteurs de risque reste indispensable. En France actuellement, le suivi minimal obligatoire de la grossesse est fixé à 7 consultations, toutes prises en charge à 100% par la sécurité sociale. La première consultation prénatale doit avoir lieu avant la fin du 3e mois de grossesse. En Afrique de l’Ouest, là où la consultation prénatale (CPN) est accessible, en milieu urbain, 90p.100 des femmes enceintes ont au moins une CPN .

GENERALITES SUR LA CONSULTATION PRENATALE ET L’UTILISATION DES SERVICES 

LA CONSULTATION PRENATALE 

La protection de la mère et de l’enfant couvre des périodes caractérisées par leur vulnérabilité : la grossesse, la naissance, les premiers jours de vie, l’enfance et l’adolescence.

Quelques définitions 

La période périnatale 
La période périnatale s’étend du début de la grossesse aux 8 premiers jours de vie de l’enfant.

Mortalité maternelle 
La mortalité maternelle est définie par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), comme le décès d’une femme survenu au cours de la grossesse ou dans un délai de quarante-deux jours après sa terminaison, quelle qu’en soit la durée ou la localisation, pour une cause quelconque déterminée ou aggravée par la grossesse ou les soins qu’elle a motivés, hors accident et causes fortuites, les morts maternelles se répartissent en deux groupes :
– les décès par cause obstétricale directe : ce sont ceux qui résultent des complications obstétricales (grossesse, travail et suites de couches), d’interventions, d’omission, d’un traitement incorrect ou d’un enchaînement d’évènements résultant de l’un quelconque des facteurs ci-dessus ;
– les décès par cause obstétricale indirecte : ce sont ceux qui résultent d’une maladie préexistante ou d’une affection apparue au cours de la grossesse, sans qu’elle soit due à des causes obstétricales directes.

Mortalité périnatale
La mortalité périnatale représente le nombre de mort-nés et de décès survenus entre la 28e semaine de grossesse et le 7e jour de vie compris, rapporté en nombre total de naissances vivantes et de mort-nés de la période.

Santé maternelle et néonatale

Avec les maladies infectieuses, les affections maternelles et néonatales sont à l’origine d’une importante partie de l’écart des niveaux de santé entre pays riches et pays pauvres. Plus de 99 p.100 des décès maternels sont enregistrés dans le monde en développement. Cette différence représente la plus importante disparité au niveau des statistiques de santé publique entre pays à faible revenu et pays à revenu élevé. Dans l’ensemble, le risque à vie moyen de décès maternel est de 1 sur 4.000 dans les pays à revenu élevé, et 1 sur 61 dans les pays à revenu intermédiaire, avec 1 sur 17 dans les pays à faible revenu. Les taux de décès pendant la période néonatale (de la naissance au 28e jour de vie) révèlent également d’énormes différences entre pays riches et pauvres. Seulement 1 p.100 de tous les décès néonatals survient dans les pays à revenu élevé, où le taux de mortalité néonatale est en moyenne de 4 p.1000 naissances vivantes. Dans les pays à faible revenu, cette moyenne est d’environ 33 p.1000 naissances vivantes. La majorité des décès néonatals sont enregistrés en Asie du Sud en raison de la taille importante de la population de cette région ; cela étant, 20 des pays qui affichent les plus forts taux de mortalité néonatale se trouvent en Afrique subsaharienne. Les taux les plus élevés sont enregistrés dans les pays où la pauvreté a été exacerbée par les guerres civiles et l’instabilité politique, comme en Ethiopie, au Liberia et en Sierra Leone. Dans ces pays, les taux de mortalité néonatale dépassent 50 p.1000 naissances vivantes. De ce fait, parmi les objectifs des 8 ODM (objectifs du millénaire) figure à l’horizon 2015, les objectifs de réduire de deux tiers la mortalité chez les enfants de moins de 5 ans, et de réduire de trois quarts le ratio de mortalité maternelle.

La réduction des taux de mortalité maternelle et infantile exige un système de prestation de soins de santé intégré et fonctionnant convenablement, permettant de fournir directement aux communautés des services d’éducation et de conseil qui aident les populations à éviter les grossesses non désaérées, et à mieux assurer une maternité sans risque .

Proposition de contenu de la CPN aujourd’hui 

Les services de CPN dans le pays en développement devraient permettre :
• le dépistage du risque obstétrical,
• le dépistage et la prise en charge des complications médicales de la grossesse,
• l’information et le soutien des femmes enceintes et de leurs familles.

Dans le dossier mère-enfant, l’OMS propose dès 1994 un nouveau contenu à la consultation prénatale, centré sur les actions d’efficacité avérées . Il est proposé ici un contenu actualisé et précisé à la lumière des études récentes . Son contenu devra évoluer en fonction des résultats des recherches en cours ou à venir, pourvu que celles-ci soient scientifiquement menées.

Contenu de la CPN proposée par l’OMS en 1994

Une revue des études portant sur le nombre et le contenu des consultations prénatales, ainsi que le type de soignant a montré, pour les pays en développement que seule une étude menée au Zimbabwe s’était penchée sur ces questions. Elle démontrait qu’il n’y avait pas de différence de résultats en ce qui concerne les issues de la grossesse (taux de césarienne, hémorragies, mortalité maternelle), lorsque le nombre de consultations prénatales passait de 6 à 4. Cette revue met aussi en évidence des résultats similaires en comparant des populations suivies par des sagesfemmes ou des médecins généralistes à des femmes suivies par des gynécoobstétriciens. Cependant, le nombre de cas d’hypertension artérielle gravidiques et de présentation dystocique dépistée par les sages-femmes et médecins généralistes était inférieur.

• Toutes les femmes enceintes devraient bénéficier d’un minimum de 4 consultations anténatales (d’au moins 20 minutes chacune) aux fins de prévention, de dépistage et de prise en charge précoce des complications. Les soins anténataux devraient inclure :
– la promotion de la santé,
– l’évaluation,
– la prise en charge et/ou l’orientation vers un niveau supérieur sur la base des antécédents, d’un examen physique et de tests de laboratoire, le cas échéant,
– la vaccination anti-tétanique,
– les suppléments de fer et de folates,
– la prophylaxie antipaludique,
– le traitement de l’ankylostomiase,
– la prise en charge des IST.

• Les séances de soins anténataux devraient être mises à profit pour apprendre aux femmes et à leurs familles comment déceler tout signe ou symptôme de danger pendant la grossesse et l’accouchement, et pour les aider à planifier l’accouchement en tenant compte des antécédents et de l’état de santé de la mère.

Une étude aléatoire contrôlée comparant un nouveau modèle de soins prénatals basé sur les actions d’efficacité avérée, au modèle actuellement en vigueur a été réalisée par l’OMS dans plusieurs pays. Cette étude a montré que 4 consultations prénatales systématiques avec ce nouveau modèle représentaient un modèle biomédical aussi efficace pour la mère et le nouveau-né, qu’un nombre plus important de consultations avec le modèle en vigueur.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LA CONSULTATION PRENATALE ET L’UTILISATION DES SERVICES
1. LA CONSULTATION PRENATALE
1.1. Quelques définitions
1.1.1. La période périnatale
1.1.2. Mortalité maternelle
1.1.3. Mortalité périnatale
1.2. Santé maternelle et néonatale
1.3. Proposition de contenu de la CPN aujourd’hui
1.3.1. Contenu de la CPN proposée par l’OMS en 1994
1.3.2. Contenu de la CPN actualisé
2. UTILISATION DES SERVICES
2.1. Concept d’utilisation
2.2. Déterminants de l’utilisation
2.2.1. Facteurs reliés aux bénéficiaires
2.2.2. Autres déterminants de l’utilisation
2.3. Mesures de l’utilisation
DEUXIEME PARTIE : ETUDE DE L’UTILISATION DE LA CONSULTATION PRENATALE AU CSMI DE MORAMANGA
1. CADRE D’ETUDE
1.1. Le centre de santé maternelle et infantile ou CSMI de Moramanga
1.1.1. Organisation et services
1.1.2. Personnel du CSMI
1.2. Le secteur sanitaire
1.2.1. Délimitation administrative
1.2.2. Démographie
2. METHODOLOGIE
2.1. Type d’étude
2.2. Période d’étude
2.3. Durée d’étude
2.4. Population d’étude
2.4.1. Critères d’inclusion
2.4.2. Critères d’exclusion
2.4.3. Echantillonnage et taille de l’échantillon
2.5. Technique d’étude
2.6. Recueil des données
2.7. Saisie et traitement des données
2.8. Ethique et limite de l’étude
2.9. Paramètres d’étude
3. RESULTATS
3.1. Nombre de femmes enceintes attendues en 2007 (FEA)
3.2. Nombre de femmes enceintes enregistrées au service de CPN en 2007 selon les critères d’inclusion
3.3. Répartition épidémiologique
3.3.1. Selon les tranches d’âge
3.3.2. Selon la situation matrimoniale
3.3.3. Selon la parité
3.3.4. Selon le niveau d’instruction
3.3.5. Selon la profession
3.3.6. Selon le domicile
3.4. Couverture en CPN
3.5. Utilisation des CPN
3.6. Calendrier des CPN
3.7. Utilisation des examens complémentaires
3.8. Facteurs de risque et pathologies dépistées
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES, DISCUSSION ET SUGGESTIONS
1. COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
1.1. Nombre de femmes enceintes enregistrées
1.2. Répartition épidémiologique
1.2.1. Tranche d’âge et situation matrimoniale
1.2.2. Parité et niveau d’instruction
1.2.3. Professions et domicile
1.3. Couverture et utilisation
1.3.1. Examens complémentaires
1.3.2. Les pathologies et facteurs de risque dépistés
2. SUGGESTIONS
2.1. Renforcement des activités d’IEC/CPN
2.1.1. Objectif
2.1.2. Stratégies
2.2. Amélioration de l’accessibilité financière aux examens complémentaires des CPN
2.2.1. Objectif
2.2.2. Stratégies
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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