Face à l’explosion démographique en Afrique, une amélioration des productions animales s’impose pour subvenir aux besoins en protéines de la population. Pour pouvoir y arriver, les stratégies mises en œuvre, ont accordé plus d’importance à l’élevage des animaux à cycle court à savoir l’élevage des porcins, des lapins et surtout celle de la volaille(GUEYE, 2001). En effet, comparée aux autres productions animales, l’aviculture offre les meilleurs rendements de conversion des calories végétales en calories animales et de transformation de protéine (SMITH, 1985). En plus, les viandes de volailles ont des qualités nutritionnelles et diététiques remarquables (SANOFI, 1996). Malheureusement, dans les pays africains au sud du Sahara dont le Sénégal, le développement de l’aviculture est confronté à certaines contraintes pathologiques. Parmi celles-ci, on distingue les maladies parasitaires et particulièrement la coccidiose qui constitue l’une des principales causes des pertes économiques remarquées en aviculture. Au Sénégal, les pertes dues à la coccidiose, ont été évaluées à 225.173.174fcfa de 1999 à 2000(KOE, 2001). Ces pertes représentent, chez les poulets de chair, environ 4,5% du revenu industriel des volailles (WILLIAMS, 1999) Le contrôle de cette maladie dans les élevages est donc essentiel pour le succès de l’aviculture. A cette fin, des molécules à activité anticoccidienne de deux types : les ionophores et les produits de synthèse, ont été développées et sont utilisées respectivement à titre préventif en supplémentation dans l’aliment et à titre curatif dans l’eau de boisson. Cependant, on a remarqué qu’il ya fréquemment des insuccès dans le traitement de la coccidiose avec ces molécules (Yvore, 1992). En effet, WEPPELMAN et al, (1999) ont décrit des cas de résistance des coccidies au Lasalocide* tandis que JEFFERS (1989) a montré l’échec thérapeutique de la Salinomycine. C’est dans ce contexte d’inefficacité relative des molécules classiques utilisées dans la lutte contre la coccidiose aviaire, que nous nous sommes proposé d’étudier les effets anticoccidiens du Selko- pH dans la quête d’une alternative aux anticoccidiens ordinaires. Il s’agit d’un produit mis au point par CEVA- Santé animale sous forme de combinaison d’acides organiques et dont les travaux de THIAW(2013) ont mis en évidence, des effets bactéricides. Notre travail a pour objectif général, d’évaluer les effets anticoccidiens du Selko-pH chez le poulet de chair.
Données géographiques de la région de Dakar
Situation géographique
Le Sénégal dont Dakar est la capitale, est situé à l’extrême occident sur la façade atlantique du continent africain. Il est compris entre les méridiens 11°30 nord et 17°30 ouest et entre les parallèles 20°30 sud (frontière de la Guinée) et 16°30 nord(Podor). Pays subsaharien de la zone sahélienne, le Sénégal est bordé à l’ouest par l’océan Atlantique, au nord par la Mauritanie, à l’est par le Mali, au sud par la Guinée-Bissau et la Guinée. Dans le sud du pays, la Gambie constitue une enclave tout en longueur. Le Sénégal couvre une superficie de196.722Km2 avec une population estimée à 13 508 715 millions d’habitants en 2013 (ANSD ; 2013). Il est composé de 14 régions dont celle de Dakar (Figure 1). La région de Dakar se présente comme une presqu’ile située à l’extrême ouest avec une superficie de 550 km². Elle est divisée en quatre départements :
➤ département de Dakar ;
➤ département de Rufisque ;
➤ département de Guediawaye ;
➤ département de Pikine.
Climat
Vents
Trois types de courants d’air soufflent sur la région de Dakar. Ces vents sont représentés par :
➤ l’alizé marin qui est une masse d’air marin et frais, qui balaie les régions côtières de Novembre à Mai ;
➤ l’alizé maritime continental ou Harmattan qui est un vent continental irrégulier chaud et sec. Il souffle du continent vers l’océan à partir du mois de mars jusqu’au début de la saison des pluies;
➤ la mousson qui est un vent humide et chaud accompagné de pluies. Ce vent souffle de Juin à Novembre.
Pluviométrie
Le climat du Sénégal est de type sahélien qui comporte une saison des pluies appelée hivernage et une saison sèche. La saison sèche bénéficie d’une humidité relativement élevée du fait de l’influence de la mer.
La saison des pluies, chaude et humide, coïncide avec l’arrivée de la mousson. Les précipitations se réduisent progressivement du Sud vers le Nord, et la plus grande quantité d’eau tombe au cours du mois d’août. La région de Dakar ne reçoit qu’une faible partie, 450mm d’eau en 2002(FARUQUI et al, 2006).
Hygrométrie
L’hygrométrie est la quantité d’eau et de vapeur contenue dans l’air ambiant. C’est un facteur très important dans l’implantation d’une ferme avicole du fait que le degré d’hygrométrie joue un rôle dans la capacité des oiseaux à supporter la chaleur. La région dakaroise connait une humidité constante qui se manifeste même en saison sèche par des condensations nocturnes.
Température
La température est l’un des paramètres les plus importants en aviculture car elle conditionne la viabilité et la productivité des volailles. Au Sénégal, on distingue six régions en fonction des températures :
➤ la région sahélienne du Ferlo, la plus aride et la plus chaude (la température peut atteindre 44°C) ;
➤ la région de Tambacounda de climat soudanais avec une température dépassant 40°C au mois de Mai ;
➤ la petite côte et le Sine Saloum (température maximale atteignant 38°C en Juin) ;
➤ les bassins versants des fleuves Gambie (Kayanga et Casamance) avec un maximum thermique de 40°C en Avril – Mai ;
➤ la basse Casamance avec un régime thermique marqué par un maximum de 35°C en Juin ;
➤ la zone des Niayes où est localisée la région de Dakar, présente les températures les plus basses par rapport au reste du pays avec un maximum moyen de 30°C, ce qui favorise le développement de l’aviculture.
Situation de l’aviculture dans la région de Dakar
Systèmes d’élevage avicole
Au Sénégal, l’aviculture en général, représente 28,8% du PIB du secteur primaire, contribue à la sécurité alimentaire et nutritionnelle et assure les moyens d’existence de 30% des ménages en milieu rural. Ce secteur présente en plus un potentiel important en termes de création de richesse avec une contribution au PIB de 4,2% en 2012 (SENEGAL.PSE, 2012) L’aviculture dans la région de Dakar qui est celle qui contribue le plus au PIB, est pratiquée selon un mode traditionnel et un mode moderne.
Système traditionnel
L’aviculture traditionnelle est un type d’élevage pratiqué essentiellement en milieu rural et regroupe de petites unités de type familial à faibles productions et qui utilisent des systèmes extensifs avec des effectifs faibles par ferme (LY et al. 2001). La taille moyenne de ces unités de productions est de 10 sujets (DIOP, 1982). Le système traditionnel exploite les races locales qui se caractérisent par une faible productivité : une poule locale produit en moyenne 40 à 50 œufs par an et pèse environ 1,2 kg à 26 semaines d’âge contre 1,4 kg pour un mâle du même âge (BULDGEN et al. 1992). Au Sénégal en général, la population de poules locales est estimée à 19542683 têtes. Cet effectif a progressé de 3,5% entre 2000 et 2001 (SENEGAL/MAE, 2001).
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE I : GENERALITES SUR L’AVICULTURE DANS LA REGION DE DAKAR
I.1. Données géographiques de la région de Dakar
I.1.1. Situation géographique
I.1.2. Climat
I.1.2.1.Vents
I.1.2.2. Pluviométrie
I.1.2.3. Hygrométrie
I.1.2.4. Température
I.2. Situation de l’aviculture dans la région de Dakar
I.2.1. Systèmes d’élevage avicole
I.2.1.1. Système traditionnel
I.2.1.2. Système moderne
I.2.1.2.1. Caractéristiques de l’élevage avicole moderne
I.2.1.2.2. Différents types de production avicole
I.2.1.2.2.1. Production nationale de viande de volailles
I.2.1.2.2.2. Production nationale d’œufs de consommation
I.2.1.2.2.3. Organisation de la production
I.2.1.2.4. Circuit de commercialisation d’œufs et de poulet de chair
I.3. Contraintes de l’aviculture dans la région de Dakar
I.3.1. Contraintes techniques
I.3.2. Contraintes économiques
I.3.3. Contraintes sanitaires
I.3.3.1. Facteurs physiques
I.3.3.2. Facteurs chimiques
I.3.4. Contraintes pathologiques
I.3.4.1. Maladies d’origine virale
I.3.4.1.1. Maladie de Newcastle ou pseudo peste aviaire
I.3.4.1.2. Maladie de Gomboro
I.3.4.1.3. Maladie de Marek
I.3.4.2. Maladies d’origine bactérienne
I.3.4.2.1. Salmonelloses
I.3.4.2.2. Coryza infectieux
I.3.4.2.3. Choléra aviaire ou pasteurellose
I.3.4.2.4. Maladies respiratoires chroniques (MRC)
I.3.4.3. Maladies parasitaires
I.3.4.3.1. Parasitoses externes
I.3.4.3.2. Parasitoses internes
CHAPITRE II : GENERALITES SUR LA COCCIDIOSE AVIAIRE
II.1. Définition
II.2. Etiologie
II.3. Epidémiologie
II.4. Pathogénie
II.5. Etude clinique
II.5.1. Symptômes
II.5.1.1. Coccidioses cliniques
II.5.1.1.1.Formes aigues
II.5.1.1.1.2. Coccidiose intestinale
II.5.1.2. Formes chroniques
II.5.1.3. Coccidioses subcliniques
II.5.2. Lésions
II.6. Diagnostic
II.7. Moyens de lutte
II.7.1. Traitement
II.7.2. Prophylaxie
II.7.2.1. Prophylaxie défensive
II.7.2.1.1. Prophylaxie défensive sanitaire
II.7.2.1.2. Prophylaxie défensive médicale
II.7.2.1.3. La chimioprévention
II.7.2.1.4. La vaccination
II.7.2.2. Prophylaxie offensive
Conclusion partielle
CHAPITRE III : MATERIEL ET METHODES
III.1. Lieu et période d’étude
III.2. Matériel
III.2.1. Matériel animal
III.1.2. Matériel d’élevage
III.2.3. Matériel d’infestation parasitaire
III.2.4. Matériel de laboratoire
III.2.5. Anticoccidiens
III.2.6. Aliments utilisés
III.3. Méthodes
III.3.1. Conduite de l’élevage
III.3.1.1. Préparation de la salle d’élevage
III.3.1.2. Réception et examen des poussins
III.3.1.3. Préparation des lots
III.3.1.4. Programme de prophylaxie
III.3.1.5. Infestation parasitaire
III.3.1.5.2. Infestation des oiseaux
III.3.2. Paramètres étudiés
III.3.2.1. Contrôle de l’excrétion ookystale
III.3.2.1.1. Les prélèvements
III.3.2.1.2. Examens coprologiques
III.3.2.1.2.1. Méthodes qualitatives
III.3.2.1.2.2. Méthodes quantitatives
III.3.2.2. les Performances zootechniques
III.3.2.2.1. Evaluation de la consommation alimentaire et d’eau
III.3.2.2.2. Evaluation du gain moyen quotidien (GMQ)
III.3.2.2.3. Evaluation de l’indice de consommation (IC)
III.3.2.2.4. Evaluation du rendement carcasse
III.3.2.3. La rentabilité économique
III.3.4. Analyses statistiques
CONCLUSION GENERALE