GENERALITES SUR LA BANQUE
Définition
« Sont considérées comme Banques les entreprises ou établissements qui font profession habituelle de recevoir du public, sous forme de dépôts ou autrement, des fonds qu’ils emploient pour leur propre compte, en opérations d’escompte, en opérations de crédits ou en opérations financières. » .
Donc quatre éléments essentiels font de la banque une Banque :
– fonds reçus du public (sous forme de dépôts ou autrement) ;
– fonds réemployés en opérations d’escompte, de crédit ou en opération financière;
– fonds réemployés sous la propre responsabilité de la banque ;
– il s’agit d’une profession habituelle (et non d’un acte isolé).
Par conséquent, le banquier est celui qui pratique le commerce de l’argent et sert d’intermédiaire entre les détenteurs de capitaux inemployés (ou épargnants) et les utilisateurs de ces capitaux (commerçants, industriels, etc…). Il rend également de nombreux services à la clientèle (opérations de caisse, opérations sur valeurs immobilières, location de coffres, etc…). Sa rémunération est constituée par les intérêts (pour les sommes prêtées) et par les commissions (pour les services rendus).
Historique de l’activité bancaire
Historiquement, l’activité bancaire existe déjà depuis l’Antiquité et n’a cessé d’évoluer jusqu’à nos jours.
L’Antiquité :
A cette époque, les temples sont les premiers centres bancaires connus (Deilphes Ephise). Dès le IVème Siècle avant Jésus-Christ, on trouve cependant les « trapézistes » qui sont les banquiers laïcs en Grèce.
A Rome, les banques sont apparues assez tardivement ou plus précisément au IIème Siècle avant Jésus-Christ. Sous la République, l’activité bancaire est le monopole de catégories de citoyens, les Chevaliers ou Publicains, tenaient des livres de caisse et établissaient des relevés de compte.
Le Moyen Age :
Après une période de stagnation causée par les invasions barbares, la disparition du grand commerce et la prohibition du prêt à intérêt, l’activité bancaire reprend au XIème Siècle avec la renaissance du commerce. Les grandes opérations financières sont pratiquées par les juifs, les templiers (qui sont les créateurs des arbitrages de change et de la comptabilité à double partie) et également par les Lombards.
Les grandes foires (Champagne – Lyon) développent des mouvements de fonds, mais l’insécurité du transport donne naissance à la « lettre de paiement » qui permet le transfert effectif de numéraire.
De la Renaissance au XVIIIème Siècle :
Le développement des échanges à la Renaissance donne une impulsion considérable à la banque. C’est l’époque des grands banquiers (Médicis – Fugger). On voit apparaître la lettre de change et la technique de l’escompte. On assiste à la création de véritables établissements bancaires à Milan, Venise et notamment Gênes. Une profonde transformation part de l’Angleterre au XVIIème Siècle. En effet, les orfèvres et les banquiers de Londres commencent à accepter les dépôts à vue, ce qui entraîne l’usage des chèques (vers 1670).
Au XIXème siècle :
Les structures bancaires connaissent une double évolution car :
– d’une part, le développement industriel et le développement commercial ainsi que l’apparition des grandes sociétés rendent nécessaire la création de banques puissantes ;
– d’autre part, le privilège de l’émission de billets de banque, remplaçant petit à petit la monnaie métallique, est retiré aux banques privées au profit des banques d’émission.
L’Epoque contemporaine :
Pour les banques contemporaines, la profession est réglementée par les lois de 1941 complétées par celles de 1945. Nul n’est autorisé à pratiquer le commerce de banque s’il n’est pas inscrit sur une liste dressée par le Conseil National du Crédit (CNC). Ce dernier, avec la Commission de Contrôle des Banques (CCB) et l’Association Professionnelle des Banques (APB) constituent les trois organismes de contrôle du système bancaire. (Réf.) .
Afin de mieux comprendre ce qu’est vraiment une banque, il est important de savoir qu’elles ne sont pas toutes uniformes mais différentes selon les activités qu’elles exercent.
Types de banques
Les banques contemporaines sont d’une manière générale, classées en trois grandes catégories : les banques de dépôts, les banques d’affaires et les banques de développement.
Les banques de dépôts :
Ces banques sont aussi les banques commerciales en France, aux USA, et des Clearing Bank en Grande Bretagne. Les banques de dépôts reçoivent principalement des dépôts à vue et subsidiairement des dépôts à terme. Pour démarrer solvables, elles respectent généralement dans leurs opérations l’emploi des ressources en crédit à court terme et la division des risques c’est-àdire les répartitions des engagements dans un nombre suffisamment élevé d’opérations se rapportant elles-mêmes à des branches et à des régions diversifiées.
Les banques de dépôts assurent un certain nombre de services parmi lesquels il y a :
– le paiement des chèques
– la domiciliation des quittances
– l’exécution de transferts de fonds ou virements
– l’encaissement de chèques et d’effets de commerce ainsi que leur domiciliation
– la garde des titres et l’encaissement des coupons correspondants
– les placements des emprunts publics
– la participation aux modifications des capitaux des sociétés
– le paiement des coupons au guichet
– la délivrance de devises
– la location de coffres
– l’exécution de toutes les opérations avec l’étranger dans le cadre de la réglementation des changes.
Elles utilisent quatre principaux types de techniques de crédit qui sont le crédit en compte, l’escompte, le crédit sur gage et le crédit par signature. Et parmi les crédits octroyés figurent :
– l’escompte des effets de commerce et des bons du Trésor
– les facilités de caisse et les découverts
– les avances sur marchés publics
– les avances sur marchandises et l’escompte de warrant
– les cautions de toutes sortes
– les crédits documentaires
– les crédits à court, moyen et long terme
– les avances sur titres
– les prêts personnels aux particuliers .
Les banques d’affaires :
Suite à la crise de 1929-1933 qui était une grave crise boursière et bancaire, les Etats ont été amenés à décréter la séparation entre les opérations de dépôts et celles des émissions de titres. Sur le plan fonctionnel, on doit distinguer deux sortes d’activités bancaires telles ; la circulation du capital et la création de facilité monétaire, dont les services et les opérations essentielles des banques de dépôts constituent les supports techniques, assurent la circulation du produit social et permettent aux entreprises de ne pas interrompre le cycle de leur capital. Le financement de l’accumulation du capital, et notamment des dépenses en capital fixe ; requiert par contre d’autres types de ressources. Techniquement, ces derniers proviennent de deux sources : l’émission d’actions et l’autofinancement, et les emprunts qui prennent la forme d’émission d’obligation ou de crédits à moyen et long terme contracté auprès des banques ou d’institutions de crédits spécialisées. Et justement, les banques d’affaires représentent les principales institutions concernées par cette seconde catégorie de financement. Il faut noter que les banques de dépôts et les banques d’affaires représentent deux catégories relativement distinctes d’institutions d’après la crise de 1929 et 1933. La plupart des Etats ont pris des mesures législatives tendant à interdire aux banques commerciales une fraction trop importante de leurs capitaux propres dans les prises de participation. Actuellement, cette distinction tend à s’estomper. De ce fait, les banques d’affaires exécutent en général toutes les opérations des banques de dépôts, mais ne peuvent engager dans les entreprises, des fonds à moins de deux ans. En Grande Bretagne, les banques d’affaires sont connues sous l’appellation de merchant bank. Ces banques assument un rôle important dans les opérations d’émission de titres intermédiaires, comme garant ou comme agent fiduciaire. Elles sont non moins actives sur le marché monétaire car elles donnent couramment leur acceptation aux effets tirés par leur correspondant. Elles escomptent les effets ou en garantissent l’escompte auprès d’antres banques. En quelque sorte, on pourrait dire que les banques d’affaires animent les marchés financiers.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : CONCEPTS GENERAUX
Chapitre I : Généralités sur la banque
A- Définition de la banque
B- Historique de l’activité bancaire dans le monde
C- Les types de banques
Chapitre II : Rôle des banques dans l’économie
A- En économie de marché
B- En économie de subsistance
Chapitre III : Les systèmes bancaires des pays développés
A- Le système bancaire français
B- Le système bancaire britannique
PARTIE II : LE SECTEUR BANCAIRE A MADAGASCAR
Chapitre I : L’économie de Madagascar
A- Aperçu général
B- Les dépôts
C- Les crédits
Chapitre II : Le système bancaire malgache
A- Historique des banques à Madagascar
B- Analyse de la situation et évolutions
C- Evolutions actuelles
Chapitre III : Le Millenium Challenge Account (MCA)
A- Origine et description du MCA
B- Objectifs du MCA
C- MCA à Madagascar
PARTIE III : BANCARISATION A MADAGASCAR
Chapitre I : Etudes de cas
A- La « Grameen Bank » en Bangladesh
B- La Kafo-Jiginew en Mali Sud
C- L’Afrique du Sud : les clés du développement
Chapitre II : Points positifs
A- Grameen Bank
B- Kafo Jiginew
C- Afrique du Sud
Chapitre III : Vers une économie de marché à travers les banques
A- Au niveau des pouvoirs publics
B- Au niveau du système financier et bancaire
C- Recommandations
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE