Une intoxication alimentaire ou une toxi-infection alimentaire est une infection digestive contractée par ingestion d’aliments souillés par différents micro-organismes, notamment par des bactéries ou par leurs toxines [1]. Les maladies d’origine alimentaire sont une cause importante de morbidité [2]. Dans le monde, on évalue à 2,2 millions les cas de décès par an liés à la sécurité sanitaire des aliments, les enfants sont les plus touchés [3]. Selon l’OMS, 30% des habitants dans le monde sont affectés chaque année par une maladie d’origine alimentaire. Pour le continent africain, cette insécurité sanitaire des aliments engendre 700 000 décès par an, tout âge confondu ; un enfant africain présente annuellement cinq épisodes de diarrhée d’origine alimentaire [4]. A Madagascar, d’après l’Agence de Contrôle de la Sécurité Sanitaire et de la Qualité des Denrées Alimentaire (ACSSQDA), 3720 cas de toxi infection alimentaire collective ont été déclarés de 2002 à 2006 [5]. Au sein de l’Hôpital HJRA, le Service de Réanimation Médicale et de Toxicologie Clinique a recensé 74 cas d’intoxication alimentaire depuis le mois de Mai 2011 à Décembre 2015 .
Trouver les moyens pour mieux conserver les aliments a toujours été l’une des préoccupations essentielles pour pouvoir se nourrir correctement. Les traitements de conservation appliqués aux aliments visent à préserver leur comestibilité et leurs propriétés gustatives, nutritives en empêchant le développement des bactéries, champignons et microorganismes que ces aliments pourraient renfermer et qui peuvent dans certains cas entrainer une intoxication alimentaire [6]. Les bactéries, comme Staphylococcus aureus, Bacillus cereus, Listeria monocytogenes, Campylobacter coli, Escherichia coli, Vibrioparahaemoliticus, Salmonella typhimuriumet Shigellasonnei figurent parmi les principales souches incriminées dans les intoxications alimentaires. Les parasites et les virus peuvent donner lieu à des maladies d’origine alimentaire. Les zoonoses d’origine alimentaire et la contamination par des résidus de pesticide et de médicaments vétérinaires constituent également une cause d’intoxication alimentaire [4].
Généralités sur les huiles essentielles
Définition
Selon la norme AFNOR NF T 75-006 (1998)
L’huile essentielle est un produit obtenu à partir d’une matière première végétale, soit par entrainement à la vapeur, soit par des procédés mécaniques à partir de l’épicarpe de Citrus, soit par distillation sèche. L’huile essentielle ainsi obtenue est séparée de la phase aqueuse par des procédés physiques n’entrainant pas de changement significatif de sa composition [8].
Selon la Pharmacopée Européenne
L’huile essentielle est un produit odorant, généralement de composition complexe, obtenu à partir d’une matière première végétale botaniquement définie, soit par entrainement à la vapeur d’eau, soit par distillation sèche, soit par un procédé mécanique approprié sans chauffage. Une huile essentielle est le plus souvent séparée de la phase aqueuse par un procédé physique n’entrainant pas de changement significatif de sa composition [9].
Obtention
Les HE peuvent être extraites de la matière végétale par différentes techniques. Généralement, ces techniques reposent sur la volatilité, l’apolarité, et la faculté des composants de la HE d’être entrainables par la vapeur d’eau. Parmi ces techniques, on peut citer l’expression, l’enfleurage, la distillation sèche, l’hydrodistillation.
Extraction par expression
Cette technique consiste à presser la matière végétale par divers moyens physiques pour exprimer la HE. Les deux phases d’émulsions ainsi obtenues, fraction aqueuse et HE, sont séparées par filtration, décantation et centrifugation. Cette méthode est spécifique de quelques matières premières comme le zeste des agrumes et ne nécessite pas de chauffage [10, 11].
Extraction par enfleurage
C’est une technique délicate, coûteuse et spécifique pour l’extraction des produits aromatiques contenus dans les fleurs. Le principe repose sur l’affinité des composés volatils pour la graisse. On peut utiliser la graisse animale raffinée, inodore. Elle consiste à mettre en contact la partie végétale avec un corps gras pendant environ trois mois, le temps nécessaire pour que la graisse soit saturée. Cette mise en contact est suivie successivement d’une pression, d’une extraction à l’éthanol de l’ensemble puis d’une filtration ; l’éthanol est ensuite évaporé et on obtient la HE [11].
Extraction par hydrodistillation
C’est la méthode la plus largement utilisée pour obtenir les HE. Elle consiste à tremper la matière première végétale dans une cuve remplie d’eau qui est ensuite mise à chauffer. L’eau pénètre alors dans la paroi des cellules, ces dernières éclatent et libèrent les principes volatils, qui ensuite seront entraînés par la vapeur d’eau. Le mélange de vapeur d’eau et de principes volatils ainsi obtenu passe dans un condenseur et est séparé dans un essencier par différence de densité [10,11].
Extraction par entrainement à la vapeur
La matière végétale est placée dans une sorte de panier perforé au-dessus de la base de l’alambic de sorte qu’elle ne soit pas en contact direct avec l’eau. Les vapeurs d’eau se dirigent vers le haut, traversent le matériel végétal et entrainent avec elles les molécules odorantes. Les vapeurs passent ensuite dans un récipient réfrigérant qui provoque une condensation de l’eau avec l’essence. Ce mélange formé est recueilli dans un essencier et se sépare par différence de densité [10, 11].
Extraction aux solvants volatils
Cette technique fait partie des techniques d’extraction moderne. Le choix du solvant tourne autour des dérivés du pétrole : hexane, éther de pétrole ou benzène. C’est un type d’extraction solide-liquide, ayant comme principe le transfert de matière de la phase solide (matière végétale) à la phase liquide (solvant). Ce transfert peut se faire de deux manières :
– Soit par un simple contact de la matière végétale avec le solvant. Ce mode d’extraction appelé macération est cependant souvent incomplet.
– Soit par un contact répété avec un solvant renouvelé, dans une opération qui fonctionne en continu ; c’est le principe de l’extraction au soxhlet. Dans les deux cas, le matériel végétal peut être préalablement broyé afin de faciliter la pénétration du solvant [10, 11].
Généralités sur la Baie Rose
La Baie Rose est un arbre originaire de l’Amérique du Sud ; elle pousse dans les régions tropicales d’où sa forte présence, voire envahissante en Floride, à l’Ile de la Réunion et à Madagascar. La Baie Rose fait partie des 100 espèces les plus envahissantes selon l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) [27]. La plante a été introduite en 1973 à Madagascar par les Réunionnais en tant que plante ornementale. Son importance économique n’a été connue qu’en 2003 avec l’exportation de ses fruits en tant qu’épice. Depuis, elle commence à attirer l’intérêt des paysans et des opérateurs économiques. Trois ans après, l’exportation de graines de Baie Rose a rapporté près de 900 millions d’Ariary de chiffre d’affaires [28].
Systématique
La Baie Rose est un arbre pionnier qui a diverses appellations selon sa localisation, Aroeira (Brésil), Sorbier (Ile de La Réunion), Faux-poivrier, Poivrier d’Amérique, ou Baie Rose (dans les pays francophones). Les fruits ont également différentes appellations, faisant parfois allusions à la couleur des baies, Poivre rouge, Poivre rose de Bourbon, Poivre rose, Encens, Café de Chine, Poivre marron. Actuellement, il n’y a pas encore de nom vernaculaire en malgache bien qu’elle figure dans l’herbarium du Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza (PBZT) et ce, malgré sa forte présence aux environs d’Antananarivo et sur la côte Est de Madagascar .
La plante appartient à
Règne : VEGETAL
Embranchement : SPERMAPHYTE
Classe : DICOTYLEDONE
Sous-classe : ROSIDAE
Ordre : ROSALES
Famille : ANACARDIACEAE
Genre : Schinus
Espèce : terebinthifoliusRaddi
Description de la Baie Rose
Selon la description de Ferriter en 1997, S. terebinthifolius se présente sous forme d’arbuste dont la hauteur peut atteindre jusqu’à 15 mètres ; il a une silhouette massive et touffue dont les feuillages s’étalent sur 5 à 6 mètres. La baie rose est fortement ramifiée, les rameaux sont pendants et effilés. Le tronc est noueux et rugueux au toucher [30].
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: RAPPELS
I. Généralités sur les huiles essentielles
I.1. Définition
I.2. Obtention
I.3. Répartition et localisation
I.4. Fonctions
I.5. Variabilité
I.6. Domaine d’application
I.7. Toxicité
II. Généralités sur la Baie Rose
II.1. Systématique
II.2. Description de la Baie Rose
II.3. Utilisation de la Baie Rose
II.4. Travaux antérieurs sur la Baie Rose
DEUXIEME PARTIE: METHODES ET RESULTATS
I. Méthodes
I.1. Matériels
I.1.1. Partie chimique
I.1.2. Partie biologique
I.2. Méthodes
I.2.1. Partie chimique
I.2.2. Partie biologique
II. Résultats
II.1. Résultat de la partie chimique
II.1.1. Rendement d’extraction des différentes HE
II.1.2. Composition chimique des différentes huiles essentielles
II.2. Résultats de la partie biologique
II.2.1. Résultats des aromatogrammes
II.2.2. Résultats du test anti radicalaire sur DPPH
TROISIEME PARTIE: DISCUSSION
I. Partie chimique
I.1. Rendement d’extraction des huiles essentielles
I.2. Composition chimique
II. Partie biologique
II.1. Activité anti microbienne
II.2. Activité anti radicalaire
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES