Synthèse bibliographique
Généralités
La mouche des fruits cause des dommages aux cultures et entraine une diminution de l’offre des produits alimentaires et de la qualité de ces produits. Organisme nuisible transfrontières, sujet de préoccupations de niveau mondial, la mouche des fruits entraine d’après les estimations des pertes économiques annuelles de plus de 1 milliard de dollars E.U à l’échelle de la planète (F.A.O). L’Afrique de l’Ouest n’est pas épargnée. La découverte et la propagation d’une nouvelle espèce de mouches des fruits Bactrocera invadens (Drew et al.,) dans la région en 2004 a eu de graves répercutions sur la production et les exportations de mangues et les revenues tirés de ces activités (FANDC., 2010).
Tout d’abord la mouche des fruits pose de sérieux problèmes aux exportations en raison de l’augmentation des interceptions et des destructions de mangues qui arrivent dans les pays de l’Union Européenne (U.E). Les exportateurs doivent alors circonscrire leurs exportations aux périodes de faibles infestations des mouches, ce qui conduit à un raccourcissement des campagnes d’exportations, à une réduction des volumes exportés et donc de revenus des operateurs. Par ailleurs la mouche des fruits à des conséquences graves pour les petits producteurs et pour les familles, diminue les disponibilités des mangues de bonnes qualités pouvant même poser des problèmes au niveau de la sécurité alimentaire, étant donnée l’importance de la mangue en période de soudure (Ternoy. J. et al., 2006b). La production horticole du Sénégal s’élève à 200.000 tonnes dont 65% de mangue. Le potentiel d’exportation de mangues est d’environ 30.000 tonnes et emplois environs 33.600 personnes dont 44,7% de femmes. Depuis 2004 les mouches des fruits causent d’importants dégâts 40 à 60% au nord et 70 à 100% au sud (Ndiaye. M et Dabo., M., 2007a), réduisant par la même occasion les emploies et revenus générés par ce secteur.
Généralités sur Bactrocera invadens
Bactrocera invadens (Drew et al.,) appartient au complexe « Bactrocera dorsalis»autre fois couramment désigné sous le communs de « mouche orientale des fruits ». Comme les autres espèces de Bactrocera, Bactrocera invadens est une espèce d’assez grande taille, présente un abdomen en forme ovale. Les ailes, en majeur partie transparentes sont caractérisées par une bande costale enfumée, large et assez régulière, ainsi qu’une bande anale.
L’espèce est à priori poli phage. Les symptômes dépendent plus ou moins des fruits mais en général sur mangues : Au début, les symptômes sont de petits points noirs à l’emplacement des piqûres au moment des pontes. Dans certains cas, la sève apparaît et se dessèche en ressemblant à de petits cristaux translucides Le sectionnement de la chair du fruit fait transparaître des galeries dues par la présence des asticots. L’attaque se traduit souvent par le mûrissement précoce et la chute du fruit. En phase finale, le fruit tombé pourrit sur le sol Le stade final est une pourriture du fruit. Les pertes peuvent allez à plus de 60 % de la récolte pour les variétés tardives comme ‘Keit’ et ‘Kent’ en l’absence de mesures de protection (Ndiaye. M et Dabo., M, 2007b).
Méthodes de luttes
Comme dans le cas de toutes les espèces de mouches des fruits, la lutte contre B. invadens doit faire appel à un ensemble de méthodes de lutte complémentaires. Elle sera d’autant plus efficace qu’elle sera menée à une large échelle dans l’espace (échelle : bassin de production) et le temps. Cet ensemble de méthodes comprend :
● Mesures prophylactiques
-Désherbage et confection de cuvettes : Les vergers sont tenus propres en éliminant les hôtes alternatifs ou leur production tout en exposant les pupes hors du sol.
-Enfouissement : Les fruits sont ramassés et enfouis dans des trous profonds à plus 20 cm au dessus du sol pour éviter des émergences d’adultes à partir des fruits superficiels. Dans le cas des trous peu profonds, les fruits sont recouverts de chaux ou asperger d’insecticide.
-Ramassage : Les fruits ramassés quotidiennement sont mis dans des sachets en plastique de préférence de couleur noire. Ils sont bien fermés puis exposés au soleil pendant 3 jours
-Ramassage : Les fruits ramassés peuvent être incinérés dans un trou ou un fût vide.
-Récolte précoce : La récolte précoce prévient une infestation continue, la cause des pullulations des populations de mouches des fruits
-Ensachage : Une méthode de lutte raisonnée consistant à mettre les fruits dans des sachets. Elle est appliquée avec succès contre les mouches en verger d’agrumes ou de manguiers en Asie.
Elle présente l’avantage de protéger les fruits contre les autres insectes et maladies en prévenant d’autres infestations (Ndiaye. M et Dabo. M., 2007c). En Afrique, son utilisation peut être limitée à des situations particulières comme sur les pieds domestiques ou en cas de main d’œuvre disponible. Cependant pour les grands producteurs, ces méthodes prophylactiques demandent une disponibilité en main d’œuvre qui peut être couteux et un travail fastidieux et régulier.
● Lutte biologique
-Les auxiliaires
Un parasitoïde ovo-pupal, Fopius arisanus (Hymenoptera Braconidae), d’origine asiatique, a montré en laboratoire une bonne efficacité sur Bactrocera invadens (résultats ICIPE), et a été utilisé avec succès dans le Pacifique (Vargas et al., 2007) Cette espèce, qui constitue un candidat sérieux pour la lutte biologique, pourrait être introduite dans les pays envahis par Bactrocera invadens (Drew et al.,). L’inconvénient est que son utilisation nécessite des moyens financiers et techniques important et son élevage est sensible et coûteux.
-Les prédateurs
De récentes recherches au Bénin ont montré que l’abondance des fourmis tisserandes Oecophylla longinoda (Hymenoptera Formicidae) réduit considérablement les dégâts des mouches des fruits dans les vergers de manguiers. Des mesures de sensibilisation et de production fruitière intégrée visent à favoriser l’introduction et la protection de ces fourmis tisserandes si utiles dans les vergers Ouest Africains (Van Mele et al., 2007). Les inconvénients majeurs de la présence des fourmis sont leur protection des cochenilles et leurs morsures ce qui rend le fruit un peut laid et la cueillette difficile.
-Les champignons
Un champignon Metarhizium anisopliae à été utilisé contre les mouches des fruits. Au contacte avec les larves, les pupes ou l’adulte, les spores de Metarhizium anisopliae germent, pénètrent dans la cuticule et croisent dans le corps de l’hôte. Ils entrainent la mort plus ou moine vite (Vayssières et al.. 2007a).
● Lutte intégrée
Les principales méthodes de lutte intégrée comprennent : la MAT (Male Annihilation Technique), une méthode qui est coûteuse et nécessite de grands moyens, les baies stations, les entomopathogènes et les traitements localisés avec le Success Appat (S.A.). Si la méthode de traitement avec le S.A. a été testée avec des résultats positifs au Bénin, celles de la MAT, des bai stations et des entomopathogènes sont besoin d’être testées, adaptés au contexte et validées avant leur intégration dans un ensemble de méthodes de lutte intégrée(ou IPM package) en Afrique de l’Ouest.
D’autres méthodes de lutte vont être étudiées telle l’optimisation de la Diversité Végétale Supra Spécifique: c’est l’optimisation des mécanismes écologiques de gestion des populations de Tephritidae en vue d’une amélioration durable de la qualité des productions fruitières (ex: avec mobilisation positive de la DVSS, développement de principes de gestion stimulodissuasive (push-pull) des tephritides avec des molécules mimétiques et des kairomonesliées à la DVSS) (Vayssières et al.. 2007b).
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Table des matières
1 Introduction
2 Synthèse bibliographique
2.1 Généralités
2.2 Généralités sur Bactrocera invadens
2.3 Méthodes de luttes
2.4 Les produits biologiques utilisés contre les insectes
3 Matériels et méthodes
3.1 Lieux de l’essai
3.2 Matériels
3.3 Dispositif de l’essai au champ et déroulement des traitements
3.3.1 Essai au champ
3.3.2 Déroulement des traitements au champ
3.4 Déroulement des essais au laboratoire
3.4.1 La première séquence
3.4.2 La deuxième séquence
3.4.3 La troisième séquence
3.5 Les contraintes rencontrées au cours de l’essai
4 Résultats
4.1 Tests de préférence de ponte de Bactrocera invadens (Drew et al.,) au champ
4.2 Evolution hebdomadaire de la préférence de ponte des mouches au champ
4.2.1 Préférence de ponte de Bactrocera invadens
4.2.2 Préférence de ponte de Ceratitis cosyra (Walker)
4.3 Tests de préférence de ponte de B. invadens à partir de mangues traitées au laboratoire
4.4 Tests de comparaison de préférence de ponte de B. invadens sur mangues traitées à partir de 3 produits au laboratoire
4.5 Effet de la pulvérisation directes des produits sur les mouches
5 Discutions
CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUE
Annexes