Généralités et situation de l’élevage au Gabon

Le Gabon, pays d’Afrique centrale, a une économie essentiellement basée sur l’exploitation de ressources naturelles offertes par sa position géographique. Cette économie est caractérisée par une forte dépendance vis-à-vis du secteur pétrolier qui, en moyenne, au cours des cinq dernières années, a représenté 80 % des exportations, soit 45 % du PIB et 60 % des recettes budgétaires (BM, 2017). Ce qui fait du pays un prototype d’Etat rentier africain. Ce type d’économie est très rentable, mais représente aussi un danger lorsque le pays a tendance à ne pas créer des sources de richesses alternatives, ou autrement dit, à diversifier son économie. En effet, malgré les atouts et le potentiel agricole que possède le Gabon, il peine encore à répondre efficacement aux besoins alimentaires de base de sa population sans cesse croissante. Ce paradigme économique a entrainé un déséquilibre dans le développement entre les milieux urbains et ruraux. En outre, on a assisté pendant plusieurs décennies à un développement rapide des centres urbains (Libreville et PortGentil) grâce aux profits tirés de la manne pétrolière et en même temps, à un exode rural massif des populations vers ces nouveaux pôles qualifiés « d’eldorado ». La conséquence majeure, de cet exode rural fut l’affaiblissement d’un secteur agricole déjà en déclin. Concrètement, le secteur agricole gabonais est progressivement passé de 15% du PIB dans les années 70 à moins de 5% en 2012, le sous-secteur de l’élevage ne participant que très faiblement à la création de richesses dans le pays (PSGE, 2012). Ce dernier reste dominé par les élevages familiaux traditionnels (petits ruminants, aviculture, porciculture) et les élevages péri urbains dont le rendement est très faible par rapport aux besoins nationaux (DGE, 2015). En conséquence, pour nourrir sa population, le pays a donc recours aux importations. Chaque année, il importe entre 250 et 350 milliards de francs CFA depuis cette dernière décennie (PRE, 2017). Le tiers de ces importations correspond au besoin national en protéines animales. En effet, de janvier à septembre 2017, le pays a importé pour plus de 70 milliards de Francs CFA pour ses besoins en viande (DGD, 2017).

Généralités et situation de l’élevage au Gabon

Présentation et généralités sur le Gabon 

Données administratives et sociodémographiques 

Situé de part et d’autre de l’équateur, entre les latitudes 2°30’ N et 3°55’ S, le Gabon est logé au cœur du domaine équatorial, dans le golfe de guinée. D’une superficie de 267.667 km², à cheval sur l’équateur, il est recouvert sur près de 85% par la grande forêt équatoriale. C’est un territoire relativement plat et ouvert sur l’océan atlantique par un bassin côtier de 800 km de long sur 20 à 300 Km de large. Il est limité au nord-ouest par la Guinée Equatoriale, au nord par le Cameroun, de l’est au sud par le Congo Brazzaville et à l’ouest par l’Océan Atlantique (figure 1) (Barret, 1983). Sur le plan administratif, le Gabon est divisé en différentes entités administratives et territoriales (figure 1). En effet, il compte 9 provinces subdivisées en 50 départements, qui eux-mêmes sont divisés en 50 communes et en 26 arrondissements. Aussi, dans la sousrégion, le pays appartient à la communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) et à la communauté économique des états de l’Afrique Centrale (CEEAC) (DGS, 2017).

Sur le plan démographique, la population résidente au Gabon en 2013 était de 1 811 079 habitants. Elle est composée d’un peu plus d’hommes (934 072) que de femmes (877 007). Elle est relativement jeune, l’âge moyen est de 26 ans. On compte 1 458 464 gabonais et 352 615 étrangers résidents. Environ cinquante ethnies sont dénombrées dans le pays parmi lesquelles on distingue les Fangs, les Myénès, les Bapunus, les Guisirs, les Obambas, les Nzebis, les Bakotas, les Batékés, qui sont majoritaires dans le pays (DGS, 2015). Une seule province sur 9, l’Estuaire, abrite près de la moitié de la population. La densité démographique au niveau national est faible (6,8 habitants au km²), mais atteint en réalité des records à certains endroits notamment dans la commune de Libreville où elle dépasse 3 700 habitants au km². La population nationale est essentiellement urbaine (87 %) et concentrée sur seulement 1,1 % du territoire national tandis que le milieu rural est presque vide. Le rythme d’accroissement de la population reste soutenu. Entre 1960 et 2013 l’effectif de la population a plus que triplé, il s’est accru de 78 % au cours des 20 dernières années. Enfin l’accroissement de la population urbaine se fait de manière plus rapide (3,8 % en moyenne par année) que celui de la population totale qui est de 2,9 % (DGS, 2015). Sur le plan social, le Gabon est considéré comme un pays à revenu moyen. Cependant, les indicateurs sociaux sont en-deçà de la richesse du pays. Un tiers de la population vit endessous du seuil de pauvreté (presque 5% vit avec moins d’un dollar et demi par jour) et le chômage, très élevé, touche plus de 20% de la population. Il existe aussi un décalage important entre le niveau de développement économique au niveau des populations urbaine et rurale (DGS, 2015).

Le troisième rapport de suivi des OMD au Gabon a noté le caractère incertain de réalisation des OMDs liés à la pauvreté et à la santé si les tendances actuelles se maintiennent (PNUD GABON, 2010).

Données géographiques et climatiques

Les caractéristiques géoclimatiques du Gabon sont communes au domaine équatorial en général : une chaleur constante, une humidité de l’air élevée, des précipitations abondantes et fréquentes. Une approche plus précise des facteurs du climat intéressant le pays, montre que ces traits généraux sont loin d’être valables pour l’ensemble du pays. De nombreux facteurs interviennent pour faire varier les climats que l’on rencontre du nord au sud et de l’ouest à l’est sur le territoire national. D’abord, le relief du Gabon présente trois grands ensembles géomorphologiques (Edou et Assoumou, 2011) :
– les collines, plaines et plateaux de la région côtière : large de 30 à 200 km et a une altitude moyenne de 200m ;
– les massifs montagneux : variant de 600 à 1190 m d’altitude du Nord (Mont de Cristal) au Sud (Mont Birougou);
– les plateaux du Nord et du Sud : il s’agit de surfaces d’aplanissement d’une altitude moyenne entre 500 et 800 m. Les plateaux Batéké au sud, vastes étendues sablonneuses et gréseuses s’étagent entre 600 et 800 m .

Ensuite, le pays est fortement couvert par une importante forêt dense. Cette dernière qui se distingue en forêts primaires ou secondaires anciennes, se dégrade en jachères forestières plus ou moins denses à proximité des villes et le long des axes routiers. Les savanes sont localisées entre le centre et le sud du pays dans les provinces de l’Ogooué-Ivindo, la Ngounié, la Nyanga, et le Haut-Ogooué (figure 2) (Martin et al, 1981).

S’agissant du réseau hydrographique, le Gabon est drainé par de nombreux cours d’eau: Fleuves et rivières intarissables, et de de nombreux lacs et lagunes. Premièrement, les fleuves appartiennent à deux bassins :
– le bassin de l’Ogooué qui est le plus important. Il est constitué par le fleuve Ogooué et ses affluents. Ce dernier fait figure de grand fleuve avec une longueur 1200 km. Il traverse le Gabon d’est en ouest avant de se jeter dans l’Océan Atlantique par un vaste delta.
– le bassin côtier constitué de petits fleuves qui sont, du Nord au Sud le Ntem, le Woleu et le Nyanga.

Tous ces fleuves côtiers se jettent dans la mer, et sont navigables que sur leurs parties inférieures. Deuxièmement les lacs et lagunes du Gabon sont surtout situé le long de la plaine côtière, et au sud du pays, dans les provinces de la Ngounié et de la Nyanga. En somme les ressources en eau du Gabon sont très nombreuses, et ce, d’autant plus qu’à ces points d’eaux permanents, il faut ajouter un grand réseau de rivières, marigots et lacs temporaires, entretenus par d’incessantes pluies (Ndong, 1980). Enfin, concernant les données climatiques du pays, elles sont également propres à la région équatoriale. En effet, la température au Gabon est moyennement élevée toute l’année. Le pays baigne toujours dans une masse d’air chaude : les températures moyennes mensuelles, oscillent entre 21° et 28°C. Les températures moyennes annuelles sont plus élevées dans la partie occidentale du pays et diminuent vers l’est à cause de l’altitude, et vers le sud à cause du courant froid de Benguéla. Les moyennes mensuelles les plus faibles s’observent pendant la grande saison sèche (de juin à août) et les plus fortes en mars-avril. D’une manière générale, les amplitudes thermiques annuelles sont faibles (2°C et 4°C) (Barret, 1983).

Les précipitations quant à elles, ont des moyennes interannuelles qui varient de près de 3500 mm dans le nord-ouest du pays à environ 1400 mm dans le sud. Le déficit pluviométrique de ces deux régions climatiques est lié aux conditions de relief cité plus haut. D’une manière générale, les quantités de pluie diminuent vers l’intérieur et vers le sud pays.

Ainsi, l’analyse des relevés mensuels fait apparaître l’existence de deux saisons pluvieuses :
– de septembre à mi-décembre
– et de mi-février à Mai sur l’ensemble du territoire avec un décalage selon la latitude.

Entre ces deux saisons pluvieuses s’intercalent deux saisons sèches :
– la plus importante s’étend de juin à août;
– la plus courte couvre la période de mi-décembre à mi-février et ne peut en réalité être qualifiée de « petite saison sèche » que dans le nord-est du pays ; partout ailleurs on ne constate qu’une récession plus ou moins marquée des pluies.

Pour les vents, ils ont une vitesse faible et 30 % d’entre eux sont dits « calmes ». C’est-àdire que leur vitesse est inférieure à 1 m/s. Les vents de vitesse exceptionnelle (dépassant 7 m/s) sont enregistrés surtout entre février et avril, en début de tornade (Barret, 1983).

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Chapitre 1 : Généralités et situation de l’élevage au Gabon
1.1. Présentation et généralités sur le Gabon
1.1.1 Données administratives et sociodémographiques
1.1.2. Données géographiques et climatiques
1.1.3. Données économiques
1.2. Elevage au Gabon : historique, situation actuelle et contraintes
1.2.1. Historique du développement de l’élevage au Gabon
1.2.2. Situation actuelle de l’élevage gabonais
1.2.3. Contraintes du développement de l’élevage au Gabon
Chapitre 2 : Systèmes d’élevage avicole et porcin en Afrique Centrale et Tropicale
2.1. Systèmes d’élevage avicole en Afrique centrale et tropicale
2.1.1. Place et importance de l’aviculture en Afrique centrale et tropicale
2.1.2. Systèmes d’élevage avicole en Afrique centrale et tropicale
2.1.3. Bâtiment et matériel d’élevage avicole en Afrique centrale et tropicale
2.1.4. Conduite et gestion de l’alimentation en élevage avicole
2.1.5. Principales pathologies rencontrées en élevage avicole en Afrique centrale et tropicale
2.2. Systèmes d’élevage porcin en Afrique centrale et tropicale
2.2.1. Place et importance de l’élevage porcin en Afrique centrale et tropicale
2.2.2. Système d’élevage porcin en Afrique centrale et tropicale
2.2.3. Bâtiments et matériel d’élevage porcin en Afrique centrale et tropicale
2.2.4. Conduite et gestion de l’alimentation
2.2.5. Principales pathologies rencontrées en élevage porcin en Afrique centrale et tropicale
DEUXIEME PARTIE : PARTIE EXPERIMENTALE
Chapitre 1 : Matériel et méthodes
1.1. Zone et période de l’étude
1.2. Matériel
1.3. Méthodes
1.3.1. Echantillonnage
1.3.2. Elaboration de la fiche ou questionnaire d’enquête
1.3.3. Phase d’enquête exploratoire
1.3.4. Phase d’enquête proprement dite
1.3.5. Traitement et analyse statistique des données
Chapitre 2 : Résultats, Discussion et Recommandations
2.1. Caractéristiques des élevages avicoles de l’Estuaire
2.1.1. Localisation et statut socio-économique des éleveurs
2.1.2. Sites d’implantation et caractéristiques des bâtiments d’élevage avicole
2.1.3. Type, souches exploitées et taille des élevages avicoles
2.1.4. Conduite d’élevage et de l’alimentation des oiseaux
2.1.5. Biosécurité et pathologies rencontrées dans les élevages avicoles
2.1.6. Commercialisation des produits d’élevage avicole
2.2. Caractéristiques des élevages porcins dans l’Estuaire
2.2.1. Localisation et statut socio-économique des éleveurs de porcs
2.2.2 Races de porcs exploitées, taille et structure des élevages porcins
2.2.3. Infrastructures et matériel d’élevage porcin dans l’Estuaire
2.2.4. Conduite d’élevage et de l’alimentation des porcs
2.2.5. Performances de reproduction des porcs dans les élevages visités
2.2.6. Biosécurité et gestion des maladies dans les élevages porcins
2.2.7. Commercialisation des produits d’élevage porcin 7
2.3. Contraintes en élevages avicoles et porcins dans l’Estuaire
2.3.1. Contraintes institutionnelles
2.3.2. Contraintes liées aux pouvoirs politiques
2.3.3. Contraintes liées aux éleveurs
2.3.4. Contraintes zootechniques
2.3.5. Contraintes génétiques et problèmes d’approvisionnement en animaux reproducteurs en élevage porcin
2.3.6. Contraintes sanitaires
2.3.7. Contraintes liés à la Commercialisation
2.4. Recommandations
2.4.1. A l’ endroit de l’Etat gabonais et ses institutions
2.4.2. A l’ endroit des éleveurs
2.4.3. A l’endroit de la coopérative des éleveurs de l’Estuaire
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
REFERENCES WEBOGRAPHIQUES
ANNEXES

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *