Généralités sur quelques parasitoses
L’oxyurose
Le parasite
L’oxyure (Enterobius vermicularis) adulte est un petit ver blanchâtre qui présente à son extrémité antérieure un renflement cuticulaire vésiculeux situé transversalement. Les mâles mesurent 3 à 5mn / 500µ et ont une extrémité postérieure enroulée ventralement terminée par un spicule. Les femelles mesurent 9 à 12mn / 500µ et ont leur extrémité postérieure longuement effilée.
Cycle biologique et transmission
Les oxyures vivent dans la région iléocæcale de l’homme. Les femelles fécondées migrent le soir ou la nuit pour atteindre les plis radiés de la marge de l’anus où elles pondent des œufs embryonnés. Ces œufs sont directement contaminants et se répandent dans les sous-vêtements, sur la literie ou sur le sol où ils résistent pendant plusieurs semaines._ La contamination résulte de l’ingestion de parasites ou d’œufs par voie alimentaire ou par inhalation d’œufs contenus dans la poussière. Le portage de doigts souillés à la bouche explique les contaminations familiales ou l’auto ingestion de l’enfant à la suite du grattage de la région anale. Les œufs libèrent dans l’estomac les larves, qui gagnent la région iléocæcale où elles deviennent adultes en 3 semaines.
Clinique
Les troubles sont variés mais habituellement bénins. Les symptômes digestifs (douleurs abdominales, nausées, vomissements, anorexies) sont dominés par le prurit anal nocturne, quasi pathognomonique. Des symptômes extra digestifs sont souvent associés : irritabilité, anxiété, insomnie, cauchemar, vulvo-vaginite avec prurit vulvaire chez la fillette, qui retentissent sur la vie familiale et scolaire.
Diagnostic
Il peut se faire par
– La découverte des vers adultes dans des selles diarrhéiques ou à la marge anale ;
– La recherche d’œufs d’oxyures, ovoïdes claires mesurant 60 x 30µ, au moyen d’un ruban de scotch appliqué le matin avant la toilette sur la marge anale, puis collé sur une lame de verre : c’est le scotch test ;
– L’examen parasitologue des selles est fréquemment négatif ;
– L’hyper éosinophilie sanguine est absente ou modéré.
Le Traitement
Tous les anthelminthiques intestinaux sont très actifs (activités ≥ 95%). On utilise notamment :
– Le pamoate de pyrantel : combantrin*
– Le Flubendazole ou le Mébendazole respectivement Fluvermal* et Vermox*.
Il faut en plus du traitement respecter quelques règles d’hygiène pour éviter les récidives.
Cycle biologique et transmission
Les ascaris vivent pendant 12 à 18 mois dans l’intestin grêle où les femelles fécondées pondent des milliers d’œufs éliminés avec les selles. Ils s’embryonnent après une quinzaine de jours dans le milieu extérieur où ils peuvent persister pendant plusieurs années. La contamination humaine résulte de l’ingestion de crudités ou d’eau ou de terre contenant des œufs embryonnés. Les larves libérées perforent la paroi intestinale et gagnent le foie. Puis elles migrent par le cœur droit vers les poumons, franchissent au 8ème jour la paroi alvéolaire, remontent l’arbre respiratoire et sont dégluties dans l’œsophage. Dans l’intestin grêle, les larves se transforment en adultes et les premiers œufs apparaissent dans les selles environ 2 mois après la contamination.
Clinique
Les symptômes sont différents selon le stade du parasite : larve migrant dans le poumon ou adulte localisé dans l’intestin grêle. Pendant la phase de migration larvaire, apparaît le syndrome de Löeffler : toux avec dyspnée et expectoration muqueuse contenant des cellules éosinophiles et des cristaux de Charcot-leyden. Une radiographie pulmonaire montre une opacité mal définie, disparaissant spontanément en quelques jours. A la phase d’état peuvent apparaître des nausées, des vomissements, des diarrhées et plus souvent de vagues douleurs abominables non rythmées, surtout péri ombilicales. On peut avoir une insomnie, une certaine irritabilité. La gravité de l’ascaridiose vient des complications possibles surtout en pays tropical : occlusion du grêle, avec volvulus, invagination intestinale, étranglement herniaire, perforation intestinale entraînant une péritonite, obstruction du cholédoque (angiocholite) ou du canal de Wirsung (Pancréatite).
Diagnostic
Pendant la phase de migration, le diagnostic ne peut être évoqué que devant le syndrome de Löeffler. L’hyperéosinophilie sanguine est alors assez élevée jusqu’à 2000 à 5000 / mm3. Seul, le sérodiagnostic peut aider au diagnostic. A la phase d’état, on peut retrouver les vers adultes dans les selles ou les vomissements. L’examen parasitologique des selles montre la présence des œufs. A ce stade, l’éosinophile est subnormale et le sérodiagnostic souvent négatif.
Le Traitement
On utilise :
– Le Pamoate de pyrantel : combantrin*
– Le Flubendazole, le Mébendazole respectivement Fluvermal* et Vermox*. Une intervention chirurgicale, parfois nécessaire en cas de complication, ne dispense pas du traitement médical. Il faut en plus respecter les règles hygiéno-diététiques.
Cycle biologique et transmission
Les femelles parthénogénétiques vivent enchâssées dans la muqueuse duodeno-jéjunale. Les œufs éclosent dans l’intestin dès leur émission et les larves, toutes mobiles sont évacuées avec les selles. Sur un sol chaud et humide, elles se transforment en larves infectantes, soit directement, soit après un stade intermédiaire d’adultes sexués en faveur de conditions climatiques favorables. Les larves pénètrent, activement à travers la peau saine de l’homme ; le plus souvent au niveau des pieds. Elles gagnent par voie sanguine, le cœur droit, les poumons et pénètrent dans les alvéoles. Elles remontent ensuite la trachée pour être dégluties dans l’œsophage et elles se transforment enfin dans le duodeno-jéjunum en femelles parthénogénétiques qui émettent des larves dès le 45ème jour après la contamination. L’existence d’un cycle interne d’auto-infestation par des larves devenues infectantes dans l’intestin et traversant la muqueuse intestinale ou la peau de la région péri anale explique que l’infection puisse durer toute la vie.
Clinique
Au cours de la pénétration transcutanée, apparaissent quelques troubles cutanés, fugaces à types d’éruption papuleuse. Puis surviennent des troubles pulmonaires : dyspnées, toux avec expectoration parfois hemoptoiques. A la phase d’état, les symptômes sont digestifs : douleurs abdominales, péri ombilicales ou diffuses, plus ou moins rythmées par les repas, diarrhées (5 à 20 selles par jours) ou constipation, nausées, vomissements. On peut aussi noter des troubles cutanés : urticaires ou sillons cutanés sinueux, érythémateux et prurigineux, disparaissant en quelques jours : larva currens, surtout visible sur peau blanche. La complication majeure est le risque de diffusion dans tout l’organisme y compris le système nerveux avec évolution gravissime.
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Table des matières
INTRODUCTION
I- Généralité sur quelques parasitoses
I-1 L’oxyurose
I-1-1 Le parasite
I-1-2 Cycle biologique et transmission
I-1-3 Clinique
I-1-4 Diagnostic
I-1-5 traitement
I-2 L’ascaridiose
I-2-1 le parasite
I-2-2Cycle biologique et transmission
I-2-3 Clinique
I-2-4 Diagnostic
I-2-5 Traitement
I-3 Trichocephalose
I-3-1 le parasite
I-3-2Cycle biologique et transmission
I-3-3 Clinique
I-3-4 Diagnostic
I-3-5 Traitement
I-4 L’anguillulose ou Strongyloidose
I-4-1 le parasite
I-4-2Cycle biologique et transmission
I-4-3 Clinique
I-4-4 Diagnostic
I-4-5 Traitement
I-5 Giardase ou lambliase
I-5-1 le parasite
I-5-2Cycle biologique et transmission
I-5-3 Clinique
I-5-4 Diagnostic
I-5-5 Traitement
I-6 Téniasis
I-6-1 le parasite
I-6-2Cycle biologique et transmission
I-6-3 Clinique
I-6-4 Diagnostic
I-6-5 Traitement
I-7 Ankylostomiase
I-7-1 le parasite
I-7-2Cycle biologique et transmission
I-7-3 Clinique
I-7-4 Diagnostic
I-7-5 Traitement
I-8 Amibiase
I-8-1 le parasite
I-8-2Cycle biologique et transmission
I-8-3 Clinique
I-8-4 Diagnostic
I-8-5 Traitement
II- Généralités sur le metronidazole et le mebendazole
II-1 Le metronidazole
II-1-1 Propriétés physico-chimiques
II-1-2 Spectre d’activité
II-1-4 Effets indésirables
II-1-5 Interactions
II-1-6 Autres dérivés imidazolés
II-2 Le mebendazole
II-2-1 Propriétés physico-chimiques
II-2-2 Indications thérapeutiques
II-2-3 Pharmacologie
II-2-4 Effets indésirables
II-2-5 Interactions
II-2-6 Autres benzimidazolés
III- Qualité des médicaments
III-1 Considérations générales
III-2 Définition de la qualité
III-3 Critère de la qualité des médicaments
III-3-1 Identité
III-3-2 Pureté
III-3-3 Sécurité
III-3-4 Activité
III-3-5 Acceptabilité
III-3-6 Uniformité
III-3-7 Biodisponibilité
III-3-8 Stabilité
III-3-9 Conditionnement et conservation des médicaments
III-4 Evaluation de la qualité des médicaments
III-4-1 Spécification de la qualité du médicament
III-4-2 Standard de qualité
III-4-3 Evaluation de la qualité des médicaments
III-4-3-1 Intérêt
III-4-3-2 Limites
CONCLUSION