Généralité sur l’homéopathie

Généralité sur l’homéopathie

Définition

Le terme homéopathie prend son origine dans les termes grecs « homoios » qui signifie semblable et « pathos » qui signifie maladie. L’homéopathie veut donc dire littéralement « soigner par le semblable ».

Brève histoire de l’homéopathie

Aux racines de l’arbre généalogique de l’homéopathie, on trouve Hippocrate, fondateur de l’école médicale de Cos. Cet homme écrivait que les semblables pouvaient guérir les semblables « Les mêmes choses qui ont causé le mal guérissent ». Il était conscient du rôle primordial de l’unité réactionnelle de l’être vivant et de ses relations avec le milieu. [3] Plus de vingt siècles après, à la fin du XVIIIème siècle, en Saxe, le médecin allemand Samuel Hahnemann, insatisfait de la pratique de la médecine de son époque créa l’homéopathie, une méthode thérapeutique reposant sur trois principes fondamentaux.

Principes fondamentaux de l’homéopathie

Le premier principe, le pilier fondateur de l’homéopathie, est la similitude. Cette théorie correspond au traitement d’une maladie par des substances susceptibles de produire des troubles semblables à ceux déterminés par la maladie elle-même « Similia similibus curentur ». [4] [5] Le second principe est celui de l’infinitésimalité et de la dynamisation. Le médicament homéopathique préparé à partir de principes actifs d’origine minérale, animale ou végétale, s’obtient après une série de montées en dilution et d’agitations, appelée la dynamisation, afin d’atteindre des concentrations très faibles nommées doses infinitésimales. On considère que plus la préparation est diluée et dynamisée, plus cette dernière est puissante. En effet, les biophysiciens pensent que ce procédé est essentiel pour créer l’énergie nécessaire à la transmission de l’information d’une dilution à l’autre. [4] Cette bonne pratique de fabrication a été validée par l’inscription des médicaments homéopathiques au Codex ou à la Pharmacopée Française en 1965.

Le troisième principe est celui de la globalité. Il consiste à la prise en compte du symptôme, mais aussi des multiples réactions personnelles du patient l’incluant dans un terrain particulier. « On ne soigne pas une maladie, mais un malade ». [3] Ce terrain est identifié par une analyse très complète et décrit les comportements réactionnels du patient à certaines agressions. Il en découle la notion de diathèse (du grec « diathesis » qui signifie disposition).

Préparation du médicament homéopathique

Le médicament homéopathique est conçu à partir de souche d’origine minérale, végétale, chimique ou animale mélangé le plus souvent dans de l’alcool. Une préparation liquide est donc obtenue résultant de l’action dissolvante de l’alcool sur ces substances d’origines diverses. Après des dilutions successives et une dynamisation, ce mélange est transféré sur un support neutre tel que des globules ou des granules. Cette étape est appelée imprégnation. Dans d’autres cas, la préparation est simplement mélangée à une poudre de lactose, c’est ce que l’on appelle « trituration ». [8] En effet pour les matières insolubles dans l’alcool, la souche est une poudre obtenue par trituration, c’est-à-dire par broyage de la substance seule ou dans du lactose utilisé comme véhicule.

Deux procédés de montée en dilution coexistent. [6] Le premier appelé dilution korsakovienne mis au point par un Russe, le comte Simon Korsakof, consiste à diminuer la concentration des teintures mères en n’utilisant qu’un seul flacon à chaque dilution. [7] A chaque opération, on ajoute l’équivalent de 99 parties de solvant, le produit restant est absorbé sur les parois, cela représente à peu près 1/100e de la dilution. Puis on secoue 100 fois pour dynamiser la préparation.

Le deuxième procédé de dilution nommé dilution hahnemannienne est ainsi appelé car ce fut celui utilisé par Hahnemann lui-même tout au long de sa vie. Cette méthode de dilution repose sur une série de déconcentrations au dixième (DH : décimale hahnemannienne) ou au centième (CH : centésimale hahnemannienne). [7] Afin d’obtenir la première dilution centésimale hahnemannienne (1 CH), une partie de teinture mère (le plus souvent) est diluée dans 99 parties de solvant (mélange d’eau et d’alcool). Il est ensuite nécessaire d’agiter vigoureusement afin de dynamiser la préparation. [7] Suite à cette première étape, une portion de la dilution obtenue est prélevée, puis mélangée de nouveau à 99 parties de solvant avant d’être dynamisée. On obtient donc la deuxième dilution centésimale. Cette même opération de dilution et de dynamisation peut être multipliée de façon consécutive.

Ces procédés de montée en dilution constituent la base du médicament homéopathique. Ces dilutions sont désignées sur l’étiquetage par le nom latin de la drogue suivi de la hauteur de dilution. Les dilutions sont suivies de la dynamisation. Cette dernière constitue une opération très spécifique à la galénique homéopathique à laquelle Hahnemann attachait la plus grande importance car elle conditionne l’activité du médicament. [4] Sans dynamisation, les expérimentations ont démontré que le traitement homéopathique était moins efficace.

Différentes formes pharmaceutiques du médicament homéopathique
Ce médicament homéopathique est commercialisé sous de nombreuses formes pharmaceutiques à visée humaine ou vétérinaire par exemple : goutte buvable ou oculaire, poudre, comprimé, crème, gel, suppositoire, sirop, ampoule et ovule. Toutefois, certaines formes sont préférées par les homéopathes à savoir les granules et les doses-globules. Ces granules ou globules, à l’origine inerte, composés de lactose et de saccharose, sont rendus médicamenteux par imprégnation de la dilution dont ils prennent la dénomination. [9] Ces formes pharmaceutiques restent les plus réputées et les plus couramment prescrites. [9] Les substances actives sont donc des dilutions de souches homéopathiques auxquels s’ajoutent les excipients pour constituer le produit fini.

Deux types de médicament homéopathique
En France, au Canada et aux Etats-Unis d’Amérique, nous distinguons deux catégories de médicaments homéopathiques.

Premièrement, les médicaments homéopathiques à nom commun ou les unitaires correspondent par exemple aux granules ou globules composés entre autres de substances actives diluées. [11] Les médicaments à nom commun ne sont pas accompagnés d’une notice sauf situation particulière. Deuxièmement, les spécialités pharmaceutiques qui sont développées et commercialisées sous un nom de marque. [12] Généralement les spécialités sont composées de plusieurs principes actifs homéopathiques. Cette catégorie de médicaments est propice à l’automédication car elle est associée dans ces trois pays à une indication thérapeutique, une posologie et pour la plupart du temps une notice est fournie sauf au Canada et aux Etats-Unis où celle-ci n’est pas obligatoire.

C’est au cours du XIXème siècle, que la méthode homéopathique se répandit rapidement dans toute l’Europe et par les émigrants européens en Amérique du Nord et Amérique du Sud. L’homéopathie s’est également étendue à travers l’Empire britannique puis plus tard dans les pays du Commonwealth comme l’Inde et le Pakistan, où la commercialisation de l’homéopathie est importante. En effet le principe de similitude en homéopathie se rapproche de la médecine traditionnelle ayurvédique dont son but est de répondre à la douleur en développant des thérapeutiques individuelles. [13] Bien que le médicament homéopathique bénéficie d’une origine historique commune aux trois pays, France, Canada, Etats-Unis, ainsi que d’une dénomination internationale en latin similaire [3], celui-ci s’est implémenté à l’international dans un contexte historique et réglementaire différent que l’on va analyser dans un second temps.

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Table des matières

Introduction
I – Définition, contexte historique et statut réglementaire du médicament homéopathique en France, aux Etats-Unis d’Amérique et au Canada 
1.Généralité sur l’homéopathie
1.1 Définition
1.2 Brève histoire de l’homéopathie
1.3 Principes fondamentaux de l’homéopathie
1.4 Préparation du médicament homéopathique
2. Historique et statut réglementaire du médicament homéopathique en France, aux Etats-Unis d’Amérique et au Canada
2.1 Situation réglementaire du médicament homéopathique en France
2.2 Situation réglementaire du médicament homéopathique aux Etats-Unis d’Amérique
2.3 Situation réglementaire du médicament homéopathique au Canada
II – Le marché de l’homéopathie en France, aux Etats-Unis d’Amérique et au Canada qui suscite l’intérêt des patients et de ce fait celui des autorités
1. Distribution et dispensation du médicament homéopathique
1.1 Commercialisation du médicament homéopathique aux Etats-Unis d’Amérique
1.2 Commercialisation du médicament homéopathique en France
1.3 Commercialisation du médicament homéopathique au Canada
1.4 Divergence des modalités de prescription du médicament homéopathique au sein de l’Europe et de son impact sur la dispensation
2. La part de marché du médicament homéopathique dans le monde
2.1 Une envergure à l’international
2.2 Le marché de l’homéopathie en France
2.3 Le marché de l’homéopathie aux Etats-Unis d’Amérique
2.4 Le marché de l’homéopathie au Canada
III – Information produit : un axe majeur pour le patient et les autorités de santé 
1. Réglementation actuelle de l’étiquetage du médicament homéopathique en France, aux Etats-Unis et au Canada
1.1 Réglementation de l’étiquetage en France
1.2 Réglementation de l’étiquetage aux Etats-Unis d’Amérique
1.3 Réglementation de l’étiquetage au Canada pour les produits de santé naturels
1.4 Cas particulier : étiquetage pour médicament homéopathique à visée pédiatrique
1.5 Cas particulier : étiquetage mettant en évidence une vigilance particulière pour les femmes enceintes et allaitantes
1.6 Cas particulier : étiquetage destiné aux solutions buvables contenant de l’éthanol
2. Une mobilisation de plus en plus importante des autorités de santé pour mettre en place une information produit compréhensible, adaptée au bon usage du médicament homéopathique
2.1 Projet de modification des requis en matière d’étiquetage aux Etats-Unis d’Amérique
2.2 Projet de modification des requis en matière d’étiquetage au Canada
IV – Ouverture : l’information produit électronique 
Conclusion

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