Généralité sur les ripisylves méditerranéennes

Généralité sur les ripisylves méditerranéennes

Ripisylve, synonyme de forêt riveraine, c‟est des formations arborées et arbustives, denses ou éparses, liées à la présence d’un cours d’eau permanent ou transitoire. Les premières sont d‟une forte richesse spécifique en ligneux, avec un cortège floristique global très comparable. Les deuxièmes connus sous le nom d‟ « Oued » au sud de la méditerranée, présentent des structures de végétation très particulières et sont répandus au sud de la méditerranée (Lavagne et Moutte, 1971 ; Loisel, 1976). Historiquement parlant, des structures de végétation de mise en place post glaciaire en méditerranée occidentale (Beaulieu, 1977). La recolonisation s‟est faite progressivement à partir d’espèces adaptées de souche eurasiatique. Actuellement cantonnés à l’étage thermoméditerranéen. C’est seulement en méditerranée orientale, et dans le sud de la péninsule ibérique, que certains éléments mésothermes ont pu se maintenir, et étaient présents autour de la méditerranée avant le Pleistocène (Roiron, 1992).

Caractères physionomiques et fonctionnels majeurs

L‟eau est le moteur de la dynamique des systèmes aquatiques. A l‟heure actuelle, en région méditerranéenne, ces hydrosystèmes sont des écosystèmes hautement dynamiques et ouverts (Ward et al, 2002), parcourus par des flux de nature stochastique, et ne sont plus considérés comme des systèmes pocédant des conditions d‟équilibre. Cette dynamique fluviale est la première force qui assure le maintien des connectivités biologiques au sein de ces hydrosystèmes tempérées (Ward et al., 2002). Des processus spatio-temporels complexes interviennent dans le fonctionnement et le maintien des ripisylves, ces dernières constituent une réelle liaison entre écosystèmes terrestres et aquatiques. Un cours d‟eau peut-être subdivisé en plusieurs secteurs fonctionnels, des sous-systèmes de l‟hydrosystème global, chacun sa dynamique fluviale propre qui dépendent des contraintes structurales, de la pente, du régime hydrique, de l‟humidité et oxygénation du sol (Amoros et Petts, 1993 ; Ward et al., 2002). Ces secteurs abritent des structures de végétations variées et dynamiques propre, créant une mosaïque complexe à cause des profonds gradients climatiques, édaphiques, et de perturbations qui s‟exercent à des échelles spatiales réduites. D‟une manière, deux types de végétation ripisylves :
✔ une végétation surtout arborée subissant moins les effets des perturbations hydrauliques. Cette végétation le plus souvent similaire à une forêt galerie, représente l’aspect essentiel des ripisylves à base de Populus, Alnus, Fraxinus, Ulmus, Platanus…, mais elle reste sous la dépendance des cours d’eau permanents ou sub-permanents ;
✔ une végétation arbustive relativement instable et clairsemée puisque subissant des événements réguliers de perturbation, elle est essentiellement constituée par des représentants du genre Salix, au moins au nord de la méditerranée, ou Tamarix au sud. Du point de vue écologique, les forêts riveraines échappent presque aux conditions climatiques générales méditerranéennes. La permanence de l’eau tout au long de l’année représente le facteur majeur, permettant à la végétation de prospérer pendant la saison chaude et théoriquement sèche, caractéristique du climat méditerranéen. Le second critère majeur est d’ordre thermique, puisque les ripisylves représentent en région méditerranéenne, des écosystèmes où les températures sont fortement tamponnées tout au long de l’année ; les maxima estivaux sont en particulier fortement atténués en raison de la présence au sol d’eau froide ou au moins fraîche. Aussi les maxima thermiques, de même que le faible ensoleillement qui est de règle dans les ripisylves en bon état, sont tamponnés par l’évapotranspiration intense. Ces facteurs écologiques tendent à atténuer le caractère méditerranéen de ces habitats. La richesse en matières organiques favorise des substrats alluviaux favorables au développement de la vie végétale en particulier. Les ripisylves en région méditerranéenne, comme dans les régions tempérées sont marquées par un cycle de végétation rapide. En effet, la croissance des essences constitutives majeures (peupliers, frênes, aulnes etc.) s’effectue sur des durées n‟excédant pas 30 ans. Les ripisylves ont différentes fonctions écologiques, et peuvent être résumées comme suit :
✔ constitution d’écosystèmes complexes et très diversifiés,
✔ apport trophique capital pour le développement et le maintien de l‟ensemble de l‟hydrosystème,
✔ rôle des racines en tant qu’élément anti-érosif des berges, en limitant le phénomène d‟effondrement,
✔ élément majeur de prévention des inondations,
✔ véritable “ filtre anti-pollution ”, aussi bien pour les composés chimiques adsorbés aux sédiments que pour les polluants dissous dans l‟eau,
✔ rôle de corridor biologique facilitant les flux d‟espèces forestières. Les ripisylves constituent donc de véritables zones tampons et des oasis de diversité, mais leurs efficacités biologiques et fonctionnelles seront d‟autant plus fortes que la matrice paysagère du bassin versant sera gérée de façon correcte (Décamps et Décamps, 2002).

Caractères floristiques généraux

Généralement, il est important de faire la différence entre la végétation des cours d‟eau permanents de celle des cours d‟eau transitoires. La végétation liée aux cours d’eau permanents est constituée d’éléments cosmopolites de souche européenne. Les arbres et arbustes des ripisylves de la méditerranée centro-occidentale s’inscrivent presque tous dans des genres essentiellement européens. C’est le cas en particulier des genres Salix, Populus, Alnus, Fraxinus, Ulmus. Et plusieurs espèces comme : Populus alba et Populus nigra, Fraxinus oxyphylla et Fraxinus excelsior, Ulmus minor et Ulmus scabra, voire Alnus glutinosa et Alnus incana (fig. 1, 2 et 3). Toutefois, aucune de ces espèces ne peut être considérée comme méditerranéenne voire même subméditerranéenne. Dans le genre Salix, très polymorphe, existent des espèces à répartition plus limitée, mais parmi les espèces présentes en région méditerranéenne, seuls les saules du groupe pedicellata peuvent être considérés comme réellement méditerranéens. Ce groupe comporte Salix pedicellata sensu stricto qui se rencontre en Afrique du Nord, Espagne, Sicilie et Malte, Salix antiatlantica dans le sud du Maroc, et trois saules décrits récemment en Italie : Salix gussonei au nord-est de la Sicile, Salix arrigonii en Sardaigne et Salix ionica en Calabre (Brullo et al. 2001). Par contre, la végétation des ripisylves en méditerranée orientale, peuvent apparaître des éléments remarquables sur le plan floristique. Exemple : Platanus orientalis, Juglans regia, Pterocarya fraxinifolia, Liquidambar orientalis et Rhododendron ponticum sensu lato, les lianes plutôt d‟affinités tropicales: Periploca graeca, Cyprinia gracilis. Quelques-unes de ces espèces sont résiduelles ou encore présentes très localement en méditerranée occidentale. Parmi les arbres constituants la ripisylve, existent aussi des éléments forestiers qui trouvent des conditions écologiques favorables ; c’est le cas des chênes et tout spécialement de Quercus pedunculata, Ostrya carpinifolia, Carpinus betulus, Corylus avellana, Celtis australis, Laurus nobilis et Cercis siliquastrum. C’est d’ailleurs dans ce groupe que rentre la majeure partie des espèces associées, herbacées ou lianes, présentes dans les ripisylves ; il s’agit d’espèces banales le plus souvent sylvatiques ou hygrophiles, parmi lesquelles les Rosacées (Rosa, Rubus, Prunus) jouent un rôle très important. Au niveau des cours d’eau transitoires au contraire, même si la végétation est assez pauvre, les représentants de la ripisylve sont tous de souche méditerranéenne ou méridionale, et pratiquement tous sempervirents (sauf Vitex agnus-castus) : Nerium oleander, Tamarix africana, Tamarix canariensis, Tamarix europaea, Tamarix tetrandra, Phoenix theophrasti, Securinega buxifolia. Le cortège d’espèces associées est dans ce cas extrêmement réduit, et en général apparaissent seulement quelques espèces hygrophiles (Typha, Phragmites, Imperata, Juncus, Carex…).

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Table des matières

Introduction générale
Chapitre I : Synthèse bibliographique
I.1. Généralité sur les ripisylves méditerranéennes
I.1.1. Introduction
I.1.2. Caractères physionomiques et fonctionnels majeurs
I.1.3. Caractères floristiques généraux
I.1.4. Ripisylves liées aux cours d‟eau permanents
I.1.5. Ripisylves liées aux cours d‟eau transitoires
I.1.6. Conclusion
I.2. Biodiversité par l‟instabilité
I.2.1. Introduction
I.2.2. Renouvellement par les aléas hydrologiques
I.2.3. Biodiversité riveraine
I.2.4. Notion de richesse spécifique
I.2.5. Conclusion
I.3. Syntaxinomie générale des formations végétales des ripisylves méditérranéennes
I.3.1. Querco roboris-fagetea sylvaticae Br.-Bl. &Vlieger in Vlieger 1937
I.3.2. Salicetea purpureae Moor 1958
I.3.3. Nerio oleandri-tamaricetea africanae Br.-Bl. & O. Bolòs 1958
I.4. Généralité sur le genre Tamarix L
I.4.1. Caractères généraux de la famille des Tamaricaceae
I.4.2. Description du genre Tamarix L
I.4.3. Caractères botaniques du genre Tamarix L
I.5. Biologie du genre Tamarix L
I.5.1. Multiplication
I.5.2. Rythme de croissance
I.5.3. Longévité du gente Tamarix L
I.6. Ecologie du genre Tamarix L
I.6.1. Habitat
I.6.2. Sol
I.6.3. Salinité
I.6.4. Pouvoir d‟hydrolyse (dit pH)
I.6.5. Acquisition de l‟eau
I.6.6. Résistance au feu
I.6.7. Rôle hydrologique et sédimentaire
I.7. Utilisation du genre Tamarix L
I.7.1. Comme aliment de bétail
I.7.2. Comme plante miélifère
I.7.3. Comme plante médicinale
I.8. Position systématique du Tamarix L. dans la région de Tlemcen
I.8.1. Introduction
I.8.2. Caractères botaniques
I.8.3. Résultats
I.8.4. Conclusion
Chapitre II : Milieu physique
II.1. Milieu physique
II.1.1. Présentation du bassin versant de la Tafna
II.1.2. Réseau hydrographique
II.1.3. Géologie et géomorphologie
II.1.4. Pédologie
II.1.5. Végétation
II.2. Etude bioclimatique
II.2.1. Méthodologie
II.2.2. Paramètres climatiques
II.2.3. Autres paramètres climatiques
II.2.4. Synthèse bioclimatique
II.3. Méthodologie
II.3.1. Méthode d‟étude
II.3.2. Zonage écologique
II.3.3. Echantillonnage et choix des stations
II.3.4. Description des stations
Chapitre III : Biodiversité floristique
III.1. Diversité floristique
III.1.1 Introduction
III.1.2. Composition de la flore de la zone d‟étude
III.1.3. Caractéristiques biologiques
III.1.4. Caractéristiques morphologiques
III.1.5. Caractéristiques biogéographiques
III.1.6. Indice de perturbation
III.1.7Conclusion
III.2. Indices de diversité
III.2.1 Introduction
III.2.2 Indices de Shannon
III.2.3 Indice de réciprocité de Simpson
III.2.4 Indice de Margalef
III.2.5Conclusion
Conclusion générale

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