Les IRAS reprรฉsentent un groupe hรฉtรฉrogรจne d’infections dues ร un grand nombre d’agents รฉtiologiques complexes et divers et affectant toutes les parties du systรจme respiratoire (Feikin et al., 2012: Liu et al., 2014). Le mode de transmission primaire des IRAS se fait principalement ร travers l’รฉmission des gouttelettes (aรฉrosols), soit directement lors de la toux, l’รฉternuement, la parole, par le biais de la salive, des postillons, des รฉcoulements du nez, ou soit indirectement par les mains, et parfois les objets souillรฉs (Pica et Bouvier, 2012). En fonction du niveau de l’atteinte de l’arbre respiratoire, les IRAS se rรฉpartissent principalement en infections respiratoires aiguรซs hautes (angines, sinusites, otites, laryngites, etc.) et infections respiratoires aiguรซs basses (bronchites, bronchiolites et pneumonies),(Aubry, 2014). Les รฉpidรฉmies de Syndrome Respiratoire Aiguรซ Sรฉvรจre (dont l’agent รฉtiologique est un coronavirus, le virus SRAS-CoV) en fรฉvrier 2003, de grippe aviaire A(H5N 1) en janvier 2004, de grippe A (HINI) pandรฉmique en avril 2009, nous rappellent la frรฉquence et la gravitรฉ des infections respiratoires aiguรซs dans le monde (Niang et al., 2010). Rรฉcemment encore l’รฉmergence des nouveaux virus respiratoires ร savoir le Middle East Respiratory Syndrome-Coronavirus (MERS-CoV) en 2012 et du virus influenza A(H7N9) en 2013 dรฉmontre une fois de plus les dรฉfis auxquels la communautรฉ scientifique est confrontรฉe (Owusu et al., 2014) .
Les รฉtiologies des IRAS ont รฉtรฉ assez bien caractรฉrisรฉes dans certaines parties du monde, particuliรจrement dans les rรฉgions tempรฉrรฉes de l’hรฉmisphรจre nord (Lina et al., 1996; Ucakar et al., 2013; Cai et al., 2014). Elles sont trรจs variรฉes et sont principalement virales mais aussi bactรฉriennes ou mixtes (WHO, 2014). Cependant les รฉtiologies des IRAS ne peuvent รชtre dรฉterminรฉes que dans 30 ร 50% des cas en utilisant seulement les mรฉthodes conventionnelles de diagnostic.
En gรฉnรฉral la prise en charge des IRAS est initiรฉe sans que les agents รฉtiologiques ne soient biologiquement identifiรฉs (Shafik et al., 2012). Une รฉtiologie d’IRAS indรฉterminรฉe aboutit souvent ร un usage abusif des antibiotiques, dont une des consรฉquences est le dรฉveloppement de rรฉsistances et surtout des coรปts supplรฉmentaires de la prise en charge (Caglayan et al., 2014). Parmi les infections virales, celles dues aux virus influenza, le virus respiratoire syncitial (VRS), les para influenza virus (PlV) de types 1 ร 4, le mรฉtapneumovirus (NIPV), le rhinovirus (RV), les adรฉnovirus (AV) et les coronavirus (CV) reprรฉsentent une prop0l1ion significative des IRAS (Zuccotti et al., 2011; Sentilhes et al., 2013; Lekana-Douki el al., 2014). Les infections bactรฉriennes sont majoritairement dues ร SrreptocoCC/ls pnelllJ10niae et ร Haemophilus influenzae (Caglayan et a/., 2014).Chez le nourrisson, les infections dominantes sont celies dues au VRS et au rhinovirus (Ucakar et al., 2013; Esposito et al., 2014) et chez les enfants entre 2 et 5 ans, la rรฉpm1ition des IRAS est plus homogรจne entre les infections ร virus influenza, virus respiratoire syncitial, adรฉnovirus mรฉtapneumovirus et rhinovirus, A partir de 5 ans, la grippe devient l’infection majoritaire (Lina et al., 1996),
Peu d’attention รฉtait portรฉe aux IRAS dans les pays en dรฉveloppement jusqu’ร un passรฉ rรฉcent, mais de nos jours. beaucoup de ces pays s’intรฉressent de plus en plus au problรจme et font preuve d’une forte implication pour lutter contre ces infections. Les donnรฉes sur les รฉtiologies des IRAS chez les enfants en Afrique ont connu des changements considรฉrables depuis l’expansion et l’utilisation abusive des antibiotiques (WHO, 1988; Adegbola et al., 1994), mais aussi avant l’avรจnement des nouvelles techniques de dรฉtection telles que les techniques molรฉculaires qui ont rรฉvolutionner la capacitรฉ de dรฉtection des diffรฉrents pathogรจnes notamment viraux (Elisabeth G. et al., 2012; feikin R. el CI/.. 20] 3).
Aussi l’introduction rรฉcente des vaccins conjuguรฉs pour les deux majeures causes bactรฉriennes ร savoir Haemophillls injlltenzae de type b et Streptococcus pneumoniae dans le programme รฉlargi de vaccination (PEY) dans les pays africains, pourrait aussi conduire ร un bouleversement dans la distribution de ces รฉtiologies. En Afrique, plus particuliรจrement celle au Sud du Sahara, peu d’รฉtudes ont dรฉcrit les รฉtiologies des IRAS dues aux virus autres que l’influenza (Niang et al., 2010; Hoffmann et al., 2012).
Au Niger, les donnรฉes concernant les agents รฉtiologiques responsables des infections des voies respiratoires sont anciennes, ce qui rend leur prise en charge trรจs prรฉsomptive et inappropriรฉe. Seul un Rรฉseau de Sites Sentinelles pour la surveillance de la grippe est animรฉ par le Centre de Recherche Mรฉdicale et Sanitaire (CERNIES) depuis avril 2009 et fournit des donnรฉes sur les virus influenza et leurs sous-types circulant dans le pays (Heraud et al., 2012; Jusot et al., 2012).
Etiologies bactรฉriennes des IRAS
Le rรดle des bactรฉries dans la transmission des IRAS a รฉtรฉ largement รฉlucidรฉ depuis plusieurs dizaines d’annรฉes. Ceci a permis de dรฉvelopper des traitements antimicrobiens efficaces et disponibles. Les antimicrobiens sont frรฉquemment prescrits ร tort dans le traitement des IRAS bien que la plupal1 d’entre elles sont d’origine virale. L’insuffisance ou le manque de diagnostic adรฉquat, pour les cas de co-infections bactรฉriennes et virales rendent la prise en charge difficile (Caglayan et al., 2014). Malheureusement dans les pays en dรฉveloppement, l’usage abusif de ces antibiotiques entraรฎne parfois des cas de rรฉsistance. Selon une รฉtude Britannique, les agents antimicrobiens sont prescrits dans les services d’urgences mรฉdicales dans 56,9% des cas de prise en charge des infections respiratoires, reprรฉsentant ainsi une estimation potentielle de 11,4 millions de prescriptions annuelles (Kronman et al., 2014).
Les infections respiratoires bactรฉriennes peuvent รชtre favorisรฉes par un รฉtat fรฉbrile liรฉ ร des facteurs tels que la malnutrition, mauvaise condition environnementale et le manque d’un systรจme de santรฉ appropriรฉ. Elles sont gรฉnรฉralement les causes des infections respiratoires aiguรซs des voies basses comme les pneumonies et les bronchites. Comparรฉes aux virus, Il existe trรจs peu de bactรฉries qui sont responsables des complications des infections respiratoires. L’indication de la prรฉvalence des agents bactรฉriens en cause dans les infections respiratoires aiguรซs montre que Streptococcus pneumoniae (S. pnelll11oniae) est le pathogรจne le plus souvent ร l’origine des infections respiratoires bactรฉriennes (Michelow et al., 2004), suivi par Haemophilus influenzae type b (Hib) et Staphylococcus aureus ( S. aureus) (Aydemir et al., 2014).
Selon une รฉtude sur l’incidence de la mortalitรฉ due aux bactรฉries dans les infections respiratoires, on constate une baisse significative dans plusieurs parties du monde qui se justifie essentiellement par l’introduction des vaccins ร Streptococcus pneumoniae et Haemophilus in.f1uenzoe type b (Hib) avec un impact respectif de 40% et 60% (lzadnegahdar et 01., 2013).
D’autres bactรฉries dite atypiques, Mycoplasma pneumoniae UI1. pneumoniae), Chlamydia pneumoniae (C pneumoniae) et Legione/la pneumonzae (L. pneumoniae) sont malheureusement impliquรฉes ces derniรจres annees avec une frรฉquence croissante, mieux dans certaines รฉtudes elles reprรฉsentent la proportion majoritaire des bactรฉries isolรฉes (Maysaa et Goda, 2009). La culture a รฉtรฉ pendant longtemps la mรฉthode de rรฉfรฉrence pour le diagnostic bactรฉrien dans les IRAS, mais des รฉtudes ont dรฉmontrรฉ que les techniques molรฉculaires (PCR, RT-PCR) ont permis d’optimiser le taux de dรฉtection de bactรฉries au double (64%) comparรฉ ร la culture (32%) (Aydemir et al., 2014).
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: GรNรRALITรS
1. GENERALITE SUR LES ETIOLOGIES VIRALES ET BACTERIENNES DES IRAS
1.1. ETIOLOGIES BACTรRIENNES DES IRAS
1.2. ETIOLOGIES VIRALES DES IRAS
II. ASPECTS MORPHOLOGIQUES ET EPIDEMIOlOGIQUES DES PATHOGENES VIRAUX IMPLIQUES DANS lES IRAS
ILl. INFLUENZA A ET B (INF A ET B)
11.2. PARA INFLUENZA VIRUS (PlV)
11.3. RHINOVIRUS (RV)
11.4. CORONAVIRUS (CoV)
11.5. VIRUS RESPIRATOIRE SYNCITIAL (VRS)
11.6. MรTAPNEUMOVIRUS (MPV)
11.7. ADรNOVIRUS (AV)
11.8. BOCAVIRUS (BV)
11.9. ENTรROVIRUS (EV)
11.10. PARรCHOVIRUS (PV)
III. ASPECTS MORPHOLOGIQUES ET EPIDEMIOLOGIQUES DES PATHOGENES BACTERIENS IMPLIQUES DANS LES IRAS
IILl. MYCOPLASMA PNEUMONJAE (M. PNEUMONIAE)
111.2. CHLAMYDIA PNEUMONIAE (e. PNEUMONIAE)
111.3. HAEMOPHILUSINFLUENZAE DE TYPE B (HIB)
111.4. 5TAPHYLOCOCCUS AUREUS (5. AUREUS)
11/.5. 5TREPTOCOCCUS PNEUMONIAE (5. PNEUMONIAE)
IV. SURVEILLANCE SENTINEllE DE LA GRIPPE HUMAINE AU NIGER
DEUXIEME PARTIE: TRAVAUX DE TERRAIN ET DE LABORATOIRE
J. BUT, HYPOTHESES DE RECHERCHE ET OBJECTIFS DE L’ETUDE
1.1. BUT DE L’รTUDE
1.2. HYPOTHรSES DE RECHERCHE
1.3. OBJECTIFS DE L’รTUDE
1.3.1. Objectif gรฉnรฉral
1.3.2. Objectifs spรฉcifiques
Il. MATรRIEL ET MรTHODES
11.1. TYPE D’รTUDE
11.2. CADRE DE L’รTUDE
11.3. TECHNIQUE DE COLLECTE DES DONNรES
liA. CRITรRES D’INCLUSION DES CAS D’IRAS
11.5. CRITรRES DE NON INCLUSION
11.6. DรFINITION DES CAS D’IRAS CHEZ LES ENFANTS <SANS
11.7. CALCUL DE LA TAILLE DE L’รCHANTILLON
11.8. CONSIDรRATIONS รTHIQUES
11.9. PRรLรVEMENTS
11.10. EXTRACTION DES ACIDES NUCLรIQUES (ARN ET ADN)
11.11. ANALYSE MOLรCULAIRE
1/.11.1. Composition du kit
1/.11.2. Principe de la mรฉthode
1/.11.3. Prรฉparation du master mix
1/.11.4. Prรฉparation du mรฉlange rรฉactionnel
1/.11.5. Etapes de rรฉalisation
/1.11.6. Plan de schรฉma de plaque
1/.11.7. Programme d’amplification pour la rRT-PCR
1/.11.8. Validation et interprรฉtation des rรฉsultats
Il.11.9 Analyse des donnรฉes
TROISIEME PARTIE: RESULTATS ET DISCUSSIONS
1. RESULTATS
Il. DISCUSSION
CONCLUSION
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