L’échographie diagnostique est une technique d’imagerie en développement rapide. Elle est largement utilisée tant dans les pays en développement que dans les pays industrialisés. Depuis son introduction au cours des années 60, l’échographie a trouvé des applications dans pratiquement toutes les spécialités médicales; l’imagerie anatomique, la mesure des débits sanguins ou le bilan physiologique. Au fur et à mesure que l’appareillage devient moins encombrant, moins coûteux et plus facile à utiliser; l’échographie diagnostique s’est acquis la faveur croissante d’un large éventail de médecins .
L’imagerie échographique a remplacé ou complété un grand nombre de technique de radiographie ou de médecine nucléaire, ouvrant de nouveaux domaines à l’investigation diagnostique .
Ainsi, pour de nombreuses maladies cardio–vasculaire, l’échographie a détrôné les méthodes invasives comme technique d’évaluation en première intention . En obstétrique ou le recours à la radiographie n’est plus quasi systématique, l’échographie fournit désormais un moyen important pour apprécier l’âge et la vitalité du fœtus, évaluer son développement et diagnostiquer les anomalies fœtales, utérines ou placentaires . L’échographie est considérée comme la technique d’imagerie à utiliser en première intention pour dépister la plupart des maladies gynécologiques, hépatiques biliaires, pancréatiques, spléniques et rénales et pour examiner la vessie et la prostate.
GENERALITE SUR L ‘ ECHOGRAPHIE
HISTORIQUE
Comme les peuples, l’échographie a son histoire. Celle ci est jalonnée de découvertes, d’amélioration et de perfectionnement. L’échographie a vu le jour par l’utilisation du sonar pour le repérage des sous–marins allemands pendant la première guerre mondiale. Les premières essais, couvert le secret militaire, furent effectués par LANGEVIN en 1916 dans la seine et ensuite en 1917 dans la rade de Toulon. La première application médicale du sonar date de 1942. K. Th DUSSIK explorait son propre crâne à l’aide des hyperphonogrammes basés sur une méthode de transmission du faisceau ultrasonore. En 1949, GEORGE LUDWING découvrit les différences importantes dans la vélocimétrie des sons entre les muscles (1400m / seconde) et les calculs biliaires (2200 m / seconde). La première échographie a été l’œuvre de DOUGLAS HOXRY en 1950 et ses élèves, en particulier JOSEPH HOLMES. Ils s’attachèrent à la constriction d’un échotomographe de type B. En 1954, deux physiciens Suédois I EDLER et C.H.HERT 2 lançaient l’échographie mais sous le nom de réflectoscopie. En 1957, IAN DONALD et TOM BROWN utilisaient le contact direct sonde peau au moyen d’un agent couplant en échotomographie B bidimensionnelle. La monosonde ultrasonore était asservie dans l’espace grâce à un bras à 3 articulations, de façon à assurer une géométrie correcte des informations échographiques. JOSEPH HOLMES est considéré comme le père de l’échographie médicale, IAN DONALD D, le père de l’échographie obstétricale. L’échographie en mode A unidimensionnelle a été utilisée dès 1957 dans l’exploration de nombreuses affections oculaires . En 1964, son utilisation a été étendue en neurologie avec l’échoencéphalographie .
En 1954, est née l’échographie cardiaque grâce à I . EDHER et C H HERT 2 . En 1959, les premières équipements spécifiques du DOPPLER ultrasonore ont été conçus par S. SANTOMURA au japon, pour l’exploration des vaisseaux. L’échographie B elle même s’est enrichie des appareils dits en temps réel dans les années 60. En 1966, les hôpitaux de Paris acquièrent le premier échographie. A Madagascar, la première installation de l’appareil échographique datait du début des années 80 . Actuellement, il existe une quinzaine de centres équipés d’échographie à Madagascar dont les 2 tiers sont dans la capitale. L’hôpital JOSEPH RASETA en est équipée depuis le mois de Janvier 2003.
LA PRINCIPE DE BASE DE L’IMAGERIE ULTRASONORE
Un transducteur ( sonde ) émet de brèves impulsions ultrasonores. Ces trains d’ondes ultrasonores se propagent à travers le corps humain. Des échos sont produit aux interfaces de structures différentes constituant une information qui est réfléchie vers le transducteur. Ces échos en retours sont convertis en signal électrique puis en image affichée sur un moniteur. Il s’agit donc d’une méthode de diagnostic qui utilise l’énergie mécanique des ondes ultrasonores et qui exploite les propriétés acoustique de la matière.
♦ La définition des ultrasons:
Les ultrasons sont des vibrations mécaniques de même nature que les sons audibles. La fréquence des ultrasons varie de 20 KHz à 1 GHz En diagnostique médical, la totalité de la plage de fréquence des ultrasons n’est pas utilisée. Les fréquences ultrasonores utilisées en médecine se rangent entre 1 et 10Hz. L’onde ultrasonore ne peut se propager que dans un milieu matériel élastique et déformable. Son déplacement entraîne des oscillations des molécules du milieu de part et d’autres de la ligne de propagation de l’onde ultrasonore selon un mouvement sinusoïdal.
L’onde ultrasonore transfère de l’énergie mécanique au milieu mais ne possède pas de capacité de s’ioniser comme les rayons.
LES DIFFERENTS MODES D’ECHOGRAPHIE
MODE A :
Avec ce type d’appareillage échographique, les échos sont visualisés sous forme de pics et on peut mesurer la distance entre deux structures différentes. Ce procédé n’apparaît pas habituellement sur l’écran mais c’est la même information qui est utilisée pour la reconstruction de l’image bi–dimensionnelle du mode B.
MODE B :
Ce type d’image montre tous les tissus traversés par le faisceau d’ultrasons. Les images sont en deux dimensions et appelées « images » ou « coupes » en mode B. Si de multiples images du mode B se succèdent en séquence rapide, elles deviennent des images en temps réel.
TEMPS REEL:
Ce mode objective les mouvements en montrant les images de la partie du corps située sous le transducteur à mesure que progresse l’examen. Les images se modifient à chaque déplacement de la sonde ou lorsque les tissus sont mobiles ( par exemple, les mouvement d’un fœtus, les pulsations des artères), le mouvement est perçu sur l’écran en temps réel au moment où il se produit.
MODE M :
C’est une autre méthode pour visualiser le mouvement. Le résultat en est une ligne avec des ondulations. Ce mode est essentiellement utilisé pour l’examen ultra sonore du cœur.
ECHOGRAPHIE GENERALE
L’ECHOGRAPHIE ABDOMINALE
L’ECHOGRAPHIE DU FOIE
Echographie normale
♦ Appréciation de la taille du foie
•La mesure des trois hauteurs du foie,
Comme par l’examen clinique, estimer le volume hépatique consiste à mesurer la hauteur hépatique: gauche devant l’aorte, médiane devant la veine cave inférieure et maximale droite entre le point le plus haut du dôme hépatique et l’extrémité inférieure du lobe droit.
♦ Echostructure du parenchyme:
•L’appréciation de l’échostructure en valeur absolue:
Elle peut être jugée : hyperéchogène, homogène, non homogène .
La pathologie hépatique tumorale
➤ Les tumeurs malignes:
♦ Carcinome hépatocellulaire (CHC):
•La forme habituelle, développée sur cirrhose
Elle associe les éléments suivants :
– foie cirrhotique connu des cliniciens ou évident en échographie
– syndrome de masse intrahépatique, rond ou polylobé, unique ou pluri–focal et de taille variée, accompagné, en périphérie d’une déformation de la surface hépatique; contours lésionnels flous ;
– structure plus moins échogène, sans systématisation centrale et sans zone de nécrose même sur de grosses lésions.
– Grosse artère segmentaire, thrombose portale, thrombus néoplasique veineux sus hépatique, adénomégalies.
♦ Les métastases:
– Echostructure : La lésion comporte habituellement un halo périphérique très faiblement échogène; ce halo n’est bien sûr pas retrouvé si l’intégralité de la masse est faiblement échogène.
➤ Les tumeurs hépatiques bénignes:
♦ L ‘angiome:
– La taille est de 2–4 cm en moyenne, 10, voire même 20 cm.
– La forme est : ronde pour les petits, ovale en général rarement polylobée
– La plage est: d’échostructure homogène même s’il y a association, dans la tumeur, de plusieurs niveau de gris. Ainsi, sur un foie de stéatose très échogène, un angiome:
– Peut être hypo–échogène .
♦ L ‘adénome:
– La plage : est échogène et homogène. Ces quartiers sont échogènes et leurs séparations hypoéchogènes car parcourues par des vaisseaux. Une étoile hypoéchogène centrale, prolongeant les cloisons sus décrites, n’est pas constante .
♦ L ‘hyperplasie nodulaire focale
– La forme : est ronde, ovale, polylobée ou en grande plage alors étendue à un ou plusieurs segments .
– Les contours : sont estompés et fondus, sans limite nette avec le reste du foie .
– La plage : est d’échostructure homogène habituellement un peu plus échogène que le reste du foie normal, mais aussi moins échogène sur foie par ailleurs pathologique, rappelant ainsi l’aspect de certaines lésions malignes .
♦ La nodule de régénération
La pathologie hépatique non tumorale
➤ Les kystes
♦ Les kystes biliaires:
– Le nombre : est variable, du kyste isolé à la polykystose composée d’une multitude de kyste dispersé dans tous les segments .
– La paroi : est échographiquement inexistante, la transition entre liquide et parenchyme hépatique se faisant sans solution de continuité .
– Le contenu, hors complication, est anéchogène, d’où un net renforcement postérieur.
♦ La cystadénome:
– Le contenu des kystes formant la masse principale, n’est pas toujours équivalent et anéchogène; des kystes anéchogènes peuvent cohabiter avec des kystes dont le contenu grisé fait de fins échos régulièrement répartis, leur conférant un aspect de brouillard ou de verre dépoli, correspond à un contenu mucoïde ou hématique .
♦ Le kyste hydatique:
Le kyste est toujours limité par une paroi :
– épaisse de quelques mm à près de 1 cm
– parfois dédoublée en dedans par le décollement de la membrane proligère ;
– de 1 à quelques cm, caractéristiques par leur disposition plutôt périphérique,
– et un centre échogène, ou sable hydatique séparant les vésicules filles.
➤ Les abcès:
– Hépatite présuppurative , se traduit par une plage hypoéchogène centrale cernée par un anneau ou halo plus échogène .
– L’abcès collecté . C’est une zone pratiquement anéchogène cernée par une couronne hypoéchogène. .Certains abcès, à pus épais, sont très échogènes sans vraie limite périphérique ou coque identifiable .
– La forme miliaire : Ces abcès apparaissent comme de nombreuses plages hypo échogènes ou de nombreuses petites zones très échogènes liées à la présence de gaz
➤ Les hépatopathies
♦ La cirrhose:
Le diagnostic de cirrhose n’est pas échographique,
Les anomalies couramment rencontrées, isolément ou en association, portent sur :
– le volume du foie, augmenté ou réduit
– les contours, avec aspect bosselé micro ou macro-nodulaire des faces et du bord inférieur
– la structure, souvent échogène par fibrose ou très échogène par stéatose.
♦ La stéatose:
– L’anomalie échographique:
Le volume hépatique est normal ou gros.
L’échostructure peut être :
– renforcée de façon homogène et globale dans la majorité des cas .
♦ L’hépatite:
La morphologie et l’échostructure du foie
– La forme aiguë: sans caractéristique particulière ou de type stéatosique.
– Les formes chroniques :
– atrophie hépatique ou hypertrophie parfois intriquée et d’importance variable, segmentaire ou polysegmentaire, voire plis globale;
– modification de la morphologie des bords et des faces du foie
– aspect granité du foie sans lésion nodulaire.
– La paroi vésiculaire est anormalement épaissie aux dépens de la séreuse.
♦ Le foie cardiaque:
Gros foie douloureux dont la cause cardiaque, pulmonaire ou péricardique est déjà soupçonnée. Dilatation spontanée, parfois considérable, des veines sus- hépatiques, suivies très loin en périphérie du foie, avec béance de leur terminaison dans une veine cave très large. Dilatation nette et constante de la veine cave, même en dehors d’inspirations bloquées , avec large communication dans une grosse oreillette droite sauf épanchement péricardique important.
|
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: Généralité sur l’échographie
1. Historique
2. Principe et ultrason
3. Les différentes modes échographiques
4. Echographie générale
4.1L’échographie abdominale
4.1.1 Le foie
4.1.2 La vésicule et les voies biliaires
4.1.3 La rate
4.1.4 Le pancréas
4.2 L ‘échographie urinaire
4.2.1 L ‘échographie rénale
4.2.2 L’échographie du pelvis masculin
4.4 L ‘échographie pelvienne
4.5 L ‘échographie obstétricale
4.5.1 L’échographie du premier trimestre
4.5.2 L’échographie des deuxième et troisième trimestres
4.6 L’échographie trans-fontanellaire
DEUXIEME PARTIE : Les activités échographiques de l’Hôpital JOSEPH RASETA Befelatanana
1.METHODES ET PATIENTS
1.1 Le recrutement des patients
1.2 Les paramètres à évaluer
2 OBSERVATIONS
3.RESULTATS
TROISIEME PARTIE
1.COMMENTAIRES
2.SUGGESTIONS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE