Généralité sur le Craton Ouest Africain

Généralité sur le Craton Ouest Africain 

Le continent africain est constitué de plusieurs blocs appelés cratons et soudés entre eux par des zones mobiles (Rocci, 1965) (figure 1). Ces blocs stabilisés depuis 1,7 Ga (V. Cahen et al) couvrent 57% de la superficie du continent et sont au nombre de cinq. L’architecture crustale du continent africain fait apparaitre :
❖ Le Craton de Kalahari au Sud ;
❖ Le Craton de Tanzanie ;
❖ Le Craton de Congo ;
❖ Le Craton Est-Saharien ou Nilotique ou méta-craton du Sahara et
❖ Le Craton Ouest africain .

Le Craton Ouest africain, qui fait 20% de la superficie du continent africain, s’étend sur 450000 . Il est recouvert par les bassins de Tindouf, de Taoudéni et de Ségou Madina kouta formés de sédiments d’âge Protérozoïque supérieur à Cénozoïque (Bessoles, 1977 ; Black, 1980). Il est limité au Nord par l’Anti-Atlas, à l’Est par la zone mobile de l’Afrique central comprenant les chaines panafricaines de Hoggar et de l’Adrar des Iforas au Nord et des Dahomeyides au Sud et à l’Ouest par la zone mobile des Mauritanides et des Rocklides.

La configuration en est de sorte que les deux dorsales présentent une configuration similaire avec un domaine occidental archéen et un domaine oriental Paléoprotérozoïque. Les domaines archéens sont affectés par deux cycles orogéniques majeurs : le cycle Léonien daté de 2,9 à 2,7 Ga par Vachette (1973) et Beckinsale (1980) et le cycle Libérien, daté de 2,7 à 2,5 Ga par Vachette (1973) et Camil et al, (1984). Les terrains Paléoprotérozoïques sont également affectés par deux cycles orogéniques : le cycle Burkinien affectant les terrains Dabakaliens a été daté entre 2,19 et 2,14 Ga (Tempier, 1986 ; Lemoine, 1988 ; Boher et al., 1992) et le cycle Eburnéen affectant les terrains birrimiens a été daté entre 2,12 et 2,07 Ga (Bassot et Vachette, 1984 ; Feybesse et al., 1989 ; Abouchami et al., 1990 ; Liégeois et al., 1991 ; Boher et al., 1992 ; Dia et al., 1997, Hirdes et al., 1996 ; Gasquet et al., 2003 ; Pawlig et al., 2006 ; Gueye et al., 2007).

Les terrains Archéens

Les formations archéennes sont essentiellement constituées de ceintures de roches vertes et de roches volcanosédimentaires recoupées par des granitoïdes. Elles constituent les parties occidentales des dorsales à savoir le domaine de l’Amsaga pour la dorsale de Réguibat et le domaine de Kénéma-Man pour la dorsale Leo. Elles sont affectées par les orogénèses Léonienne (2,9 à 2,7 Ga) et Libérienne (2,7 à 2,5 Ga) et sont marquées par une tectonique tangentielle (chevauchements et des nappes de charriage), des zones de cisaillements. Ces évènements sont associés à un métamorphisme de faciès granulite (autour de 3,1Ga au S-W de la Côte d’Ivoire) suivie d’une rétromorphose dans le faciès amphibolite. Il est clôturé par un évènement cataclasique (Pothin, 1988).

Les terrains Paléoprotérozoïques

Ce domaine est constitué de roches volcaniques, volcanosédimentaires et sédimentaires, intrudés par de puissants massifs granitiques (Bessoles, 1977 ; Vachette et al…, 1973). Ces terrains forment les parties orientales des dorsales : le domaine Yétti-Eglab pour la dorsale de Réguibat et le domaine Baoulé-Mossi pour la dorsale Leo. Les Boutonnières de KédougouKéniéba et de Kayes font parties intégrantes des formations Paléoprotérozoïques. Ces boutonnières sont composées de formations Dabakaliennes (Lemoine, 1985) affectées par l’orogénèse Burkinienne (2,5 à 2,2 Ga) et de formations Birimiennes (Dia et al…, 1997) affectées par l’orogénèse Eburnéenne (2,2 à 1,7 Ga). La tectonique est essentiellement transcurrente avec des zones de cisaillements. Ces terrains d’âge Paléoprotérozoïque ont été pour la première fois cartographiés par Kitson (1928) sur les vallées de la rivière de Birim au Ghana. La subdivision a été réalisée par Junner (1940) avec trois ensembles :
● Le Birimien inférieur B1 à dominante sédimentaire ;
● Le Birimien supérieur B2 à dominante volcanique ;
● Le Tarkwaien constitué des formations fluvio-deltaïques, est soit discordant sur le Birimien (Kesse, 1986) soit faisant partie intégrante du Birimien (Cahen et al…, 1984).

Cette subdivision de Junner (1940) en B1 et B2 du Birimien du COA n’a pas posé polémique entre les auteurs, l’ordre chronologique de leur mise en place est un sujet à controverse. La première conception stratigraphique (B1 sédimentaire B2 volcanique) adoptée au Ghana et dans les pays limitrophes (Aschéne et al. 1975 ; Kesse, 1986) est inversée dans la vision francophone. Ainsi Pouclet et al…, (1990) au Niger ; Tagini (1971) et Vidal (1987) en Côte d’Ivoire et Bassot (1966, 1987 et 1997) au Sénégal proposent l’antériorité du Birimien volcanique B2 par rapport au Birimien sédimentaire B1. Cette conception lithostratigraphique a été confirmée au Sénégal par les données pétrographiques de Dioh (1986), Ndiaye (1986), Diallo (1983 et 1994), Ngom (1985 et 1995) mais aussi par les données géochronologiques et géochimiques obtenues par Abouchami et al., (1990), Boher et al., (1992), Diallo et al (1993), Ndiaye et al., (1993), Dia et al., (1997), Diallo (1994 et 2002), Gueye et al., (2007).

Evolution structurale du COA

Pour les auteurs Bard (1974), Tempier (1986), Bertrand et al.., (1989), Feybesse et al.., (1989), Ledru et al. (1989), Milési et al. (1986 ; 1989 ; 1992) ; l’ossature des formations du COA résulte d’une évolution polycyclique au cours de l’orogénèse Eburnéenne. Ainsi trois phases de déformations successives ont été mises en évidence dans le domaine Baoulé-Mossi et dans la BKK : une phase (D1) tangentielle suivie par deux phases successives transcurrentes (D2 et D3).
● Une première phase de déformation D1 tangentielle est survenue entre les dépôts du Birimien inférieur (B1) et du Birimien supérieur (B2). Elle affecte les formations dabakaliennes situées entre 2,112 et 2,110 Ga (Milési et al, 1989). Cette phase est à l’origine des structures chevauchantes et serait liée en partie à des évènements collisionnels marquant les limites entre le craton Archéen et le domaine Protérozoïque (Feybesse et al. 1989). Cette D1 se traduit par une déformation péri plutonique et/ou une recristallisation métamorphique synchrone des intrusions granitiques (Vidal et al. 1992), Vidal et Alric (1994).
● La déformation D2 est à l’origine de plis régionaux orientés N-S à NE-SW mais aussi d’une première famille de décrochements senestres (Bassot et Dommanget, 1986 ; Pons et al. 1992). Cette phase transcurrente intervient autour de 2096 Ma (Feybesse et al. 1989). Cette déformation est hétérogène dans les faciès volcaniques avec une schistosité subverticale S2 mais aussi des plis au niveau des sédiments et des volcanosédiments. La dernière phase de déformation D3 est responsable des décrochements dextres orientés ENE-WSW (Feybesse et al. 1989). Elle intervient autour de 2073 Ma et a été définie au Burkina Faso où elle est marquée par la formation de plis P3 (Ouédraogo et Prost, 1986 ; Ouédraogo, 1987). Les manifestations de cette phase ont été également retrouvées en Guinée, au Sud du Mali, en Côte d’Ivoire (Ledru et al. 1988). Au niveau de certaines régions, la D3 dextre reprend les décrochements senestres de la D2 et les P3 reprennent aussi les P1 et P2. Il faut également signaler que les déformations transcurrentes D2 et D3 ont favorisé la mise en place des batholites syntectoniques.

Ainsi le Craton Ouest Africain est affecté par une tectonique Eburnéenne transcurrente avec des décrochements senestres dans l’ensemble et une mise en place d’intrusions granitiques syntectoniques. Pour ce type de modèle, on peut avoir la formation de bassins au niveau des zones en extension et de chevauchements dans des zones en compression. En plus des bassins, on a des zones de rajeunissement qui complètent ces ensembles avec :
● Une zone mobile occidentale : chaine des Mauritanides
● Une zone mobile orientale : qui compte trois ou quatre segments en fonction des auteurs
❖ Le domaine Touareg
❖ La chaine de Gourma
❖ Le domaine de Bénin-Nigéria
❖ Le Togo-Belt (parfois mis dans le domaine de Bénin-Nigéria) .

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Table des matières

Introduction
Chapitre 1 : Présentation générale du Craton Ouest africain (COA)
A- Généralité sur le Craton Ouest Africain
1- Les terrains Archéens
2- Les terrains Paléoprotérozoïques
3- Evolution structurale du COA
B- La Boutonnière de Kédougou-Kéniéba (BKK)
C- Le Super Groupe de Mako
D- Cadre géographique du secteur d’étude
1- Le climat
2- L’hydrographie et la végétation
3- La population
Chapitre 2 : Présentation des données des travaux antérieurs
A- Les premières données géologiques
1- Arnould (1959)
2- Bassot (1966)
3- La mission sénégalo-soviétique (1972-1973)
B- Données récentes
1- Données sur les travaux de Dioh (1985 ; 1995)
1-1- Le complexe volcanique de Fouldé
1-2- Les formations volcanoplutoniques de Konkoto
1-3- Les formations sédimentaires et volcanosédimentaires
2- Données sur les travaux de Dia (1988) et Dia et al, (1997)
2-1- Le complexe amphibolito-gneiss de Sandikounda
2-2- Le complexe volcanoplutonique de Mako
2-3- Les complexes plutonique et métamorphique de Sandikounda-Sonfara
2-3-1- Complexe plutonique lité
2-3-2- Le complexe plutonique de Laminia-Kaourou
2-3-3- Le massif de Laminia
2-3-4- Le massif de Kaourou
3- Données sur les études de Diallo (1994)
3-1- Le complexe de Léoba-Yélimalo (C.L.Y)
3-2- Le complexe de Soréto-Keniékéniébanding (C.S.K)
3-3- Le complexe de Diakhali-Bérola (C.D.B)
3-4- Données pétrographiques
3-4-1- Pétrographie du complexe de Léoba-Yélimalo
3-4-2- Pétrographie du Complexe de Soréto-Keniékéniébanding (C.S.K)
3-4-3- Pétrographie du complexe de Diakhali-Bérola
4- Données sur les travaux de Ngom (1985 ; 1995)
4-1- Le domaine Ouest
4-2- Le domaine Est
4-3- Le magmatisme tardif
4-4- Les données de Cissokho (2010)
5- Les données du Programme d’Appui au Secteur Minier du Sénégal (PASMI) (2010)
Chapitre 3 : Synthèse lithostratigraphique
1- Synthèse des données
2- Log lithostratigraphique synthétique
Conclusion

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