Généralité sur le commerce équitable

La mondialisation a amené à l’élargissement des relations internationales; ceci dans tous les domaines que ce soit au niveau culturel, technologique, commercial et aussi au niveau des activités de la finance. Dans ce sens ; le développement de l’échange dans le cadre de la mondialisation a marqué l’histoire du monde par les quantités de biens échangés dans le monde. Toutefois, la mondialisation n’a engendré que des bienfaits ; car l’échange mondial conformément à la division internationale du travail défavorise les pays du Sud. En effet, la mondialisation a amené des échanges inéquitables entre le Nord et le Sud. Certes il y a des organes et/ou institutions à l’instar de l’OMC qui est censée réguler le commerce mondial ; le déséquilibre et l’exclusion dans les échanges économiques subsistent encore surtout au niveau des échanges Nord-Sud. Il semble que ces institutions de régulation œuvrent pour l’hégémonie des pays du Nord au détriment des pays du Sud. Spécialisés dans la production et l’exportation des matières premières, les pays du Sud voient leur source de revenus diminuer de plus en plus due à la baisse du cours des matières premières constatées ces dernières années, d’où la dégradation des termes de l’échange. En réponse à ces constats se développa alors un genre nouveau de commerce dit commerce équitable (noté dans la suite CÉ) qui a pris une grande ampleur ces dernières années. La raison pour laquelle nous avons opté pour ce thème : « Enjeux et réalités du CÉ : cas de Madagascar». Force est de constater que le commerce mondial s’avère handicapant pour les pays du Sud ; mis à l’écart du système, ces pays ou plus exactement, les petits producteurs du Sud se voient appauvris par l’engrenage que constitue cet échange inégal. L’arrivée des mouvements altermondialistes a marqué l’histoire des pays du Nord dans la prise de conscience de ce vice qu’a fait naitre la mondialisation ; d’où l’émergence et le développement du CÉ. Ce commerce dit équitable est le prolongement de divers phénomène, à l’instar du consomm’acteur dans le souci de prendre en compte une dimension responsable dans les achats d’une part, il y a aussi le souci de se préoccuper de l’environnement d’autre part. Le CÉ a aussi ouvert un nouvel horizon dans l’échange Nord-Sud comme le témoigne le slogan tant de fois formulé, dans le cadre du CÉ «trade, not aid » se traduit, en français « du commerce, pas d’aide ». Le CÉ se donne donc pour priorité de redonner aux petits producteurs du Sud leur dignité ainsi que leur indépendance et de mettre fin sur le cliché d’œuvre de charité dans les relations Nord-Sud. Néanmoins, les débats qui tournent autour du CÉ font l’objet de contradictions et de divergences entre les experts et les acteurs du CÉ. Mais à en croire il semblerait qu’actuellement le CÉ prend un nouveau virage à la suite de médiatisation accrue et à l’omniprésence du markéting et tant d’autre chose conduisant à la dénaturalisation de l’essence même du CÉ selon les propos d’experts et d’acteurs du CÉ. À Madagascar, le CÉ ne s’est pas fait attendre ; en effet, Madagascar est intégré dans les divers réseaux du CÉ. Le développement du CÉ à Madagascar semblerait il survint dans les années 90 . Le CÉ à Madagascar se fait par le biais de diverses associations et d’ONG. À l’évidence, le CÉ pourrait constituer un élément catalyseur de développement pour Madagascar vu les potentialités que nous disposons. Dans le souci de protéger l’environnement à Madagascar actuellement aussi, le CÉ pourrait contribuer beaucoup dans le sens, où ce dernier prend en considération la dimension environnementale.

Description du commerce équitable

Les fondements du commerce équitable

Avant d’entamer les fondements du CÉ ; il convient de donner d’abord la définition du CÉ, dans la mesure où c’est à travers elle que sera ausculté son fondement. Pour mieux définir le CÉ, il serait approprié de voir la définition au niveau international donnée par FINE ; selon ce dernier le CÉ est un « un partenariat commercial, fondé sur le dialogue, la transparence et le respect, dont l’objectif est de parvenir à une plus grande équité dans le commerce mondial. Il contribue au développement durable en offrant de meilleures conditions commerciales et en garantissant les droits des producteurs et des travailleurs marginalisés, tout particulièrement au Sud de la planète. Les organisations du CÉ (soutenues par les consommateurs) s’engagent activement à soutenir les producteurs, à sensibiliser l’opinion et à mener campagne en faveur de changements dans les règles et pratiques du commerce international conventionnel. » . Il est à remarquer que cette définition, faisant l’objet de consensus fut élaborée en 2001 au niveau du FINE qui regroupent FLO, IFAT (devenue WFTO), NEWS !, EFTA.

En évoquant le CÉ, le dialogue, la transparence et le respect sont parmi les éléments fondamentaux de ce concept. Pour mieux comprendre les fondements du CÉ, on va voir tout d’abord ce qu’il en est de ces termes (dialogue, transparence, respect), ensuite la consommation responsable, fondement du commerce équitable et enfin la justice dans l’échange comme fondement du commerce équitable.

Le dialogue, la transparence et le respect comme fondement du commerce équitable

Quant on parle donc de dialogue, le CÉ veut offrir une dimension d’échange basé sur la négociation à l’échelle des relations commerciales et qui tend à s’éloigner d’une manière significative des anciennes pratiques commerciales Nord-Sud fondées sur une subordination. Sans conteste, on constate en général que les acteurs du Sud sont passifs vis-à-vis de l’échange ; par exemple, le fait que les producteurs du Sud sont pour la plupart du temps preneur de prix ; ils n’ont pas la capacité d’imposer ou de négocier au niveau du prix de leurs produits. Benoit Sebaut s’exprime sur cette situation dans laquelle les pays du Sud ne pouvaient pas fixer les prix ; il l’exprime comme suit : « (…).Autre paradoxe de l’ordre économique mondial, le prix des matières premières est à ce jour fixé par les bourses et autres actions spéculatives des pays occidentaux. », il poursuit encore en disant et en reprochant la situation que « (…).Pour la première fois dans le monde du négoce, c’est l’acheteur qui fixe le prix de vente ! » .

En ce qui concerne maintenant la transparence, le CÉ veut mettre en exergue une dimension de garantie au niveau des produits, c’est-à-dire, que le CÉ offre une traçabilité tout au long du processus de production et de fabrication des produits. Cette transparence à l’échelon du CÉ se matérialise le plus souvent par le biais de label [voir encadré n°1 pour explication de ce que l’on appelle label]. En d’autres termes, les produits du CÉ fournissent des informations supplémentaires mettant ainsi l’emphase sur une dimension de confiance dans le rapport entre les producteurs et les consomm’acteur comparativement aux produits du commerce traditionnel.

Enfin, en ce qui concerne le respect, cela consiste à mettre sur le même pied d’égalité au niveau de l’estime les cocontractants. Le plus part du temps évidement, il semblerait que les producteurs du Sud soient mis dans une situation défavorable et même dès fois méprisable ; d’où donc la mise en estime des producteurs du Sud au niveau des relations commerciales.

La consommation socialement responsable comme fondement du commerce équitable

Depuis quelques années une nouvelle forme d’activisme s’est répandue dans l’hémisphère Nord, cet activisme se matérialise par l’engagement au niveau des consommations. Dans cette optique, la consommation n’est plus tout simplement un acte d’achat, mais elle couvre une dimension éthique et morale dans la mesure où l’acte d’achat peut faire évoluer les conditions sociale et écologique dans leur environnement local, mais aussi planétaire. Pour donner une définition claire de ce mouvement, il serait pratique de donner la définition donnée dans l’article de Agnès François-Lecompte  tiré de la définition donnée par Webster, cette définition s’énonce comme suit : est considéré comme étant consommation responsable tous les comportements de consommation où « l’individu prend en compte les conséquences publiques de sa consommation privée et utilise son pouvoir d’achat pour induire des changements dans la société » (Webster, 1975). Toujours en référence à l’article d’Agnès François-Lecompte, les acheteurs veulent donc se soucier des effets possibles de leur acte d’achat ; en d’autres termes, ils se soucient des externalités de leur acte d’achat. Il est aussi à remarquer que cette consommation responsable peut se faire par le biais des boycotts ; par exemple, les acheteurs peuvent mener une campagne contre une entreprise qui par exemple ne respecte pas l’environnement ou l’inverse, inciter les autres acheteurs a acheter les produits de telle ou telle entreprise, suivant que cette dernière respecte des normes éthiques. Et c’est en ces termes que l’on parle du CÉ du fait que le succès de ce commerce réside dans ce concept de consommation responsable ; du fait qu’en achetant un produit équitable le consommateur contribue à favoriser le niveau de vie des producteurs/agriculteurs dans le Sud et contribue à accroitre la notoriété du CÉ. Dans la consommation responsable, conformément à l’article d’Agnès François-Lecompte les personnes qui déclarent effectuer la consommation socialement responsable (en anglais Socially Responsible Consumption (SRC)) sont motivées par le fait que leur comportement va permettre d’agir en faveur de la cause qui leur tient à cœur. D’une manière encore plus profonde selon toujours Agnès François-Lecompte, « (…), le consommateur se place dans une logique individuelle plus qu’instrumentale et utilise ses achats comme une façon de s’affirmer, de se valoriser personnellement, ou même de se différencier des autres en se plaçant au-dessus [de Kozinets et Handelman, 1998]». Pour poursuivre l’analyse, référonsnous à l’article d’Anne-Sophie Binninger et Isabelle Robert, qui montre les deux dimensions vis-à-vis de la consommation responsable qu’ils ont tirées de l’analyse de J. Roberts qui envisage donc la consommation socialement responsable sous deux dimensions : la dimension environnementale et la dimension sociale, et qui définis le consommateur socialement responsable comme étant « celui qui achète des biens ou des services qu’il perçoit comme ayant un impact positif (ou moins mauvais) sur son environnement, et qui utilise son pouvoir d’achat pour exprimer ses préoccupations sociales ». Pour analyser encore cette forme de consommation on peut aussi se reporter à l’article Franck Cochoy qui dit que « (…), la consommation engagée cherche à élargir les préférences du consommateur aux considérations citoyennes et donc à « politiser le marché » ».

En bref, la consommation socialement engagée tend à mettre une nouvelle dimension dans la façon de voir l’acte de consommation et d’achat, ce qui a favorisé l’émergence du CÉ et/ou du commerce éthique, tous les deux étroitement lié à la consommation socialement responsable.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I – GÉNÉRALITÉ SUR LE COMMERCE ÉQUITABLE
Chapitre 1 : Description du commerce équitable
Section 1 : Les fondements du commerce équitable
Section 2 : Historique du commerce équitable et les variétés du commerce équitable
Chapitre 2 : Commerce équitable et le marché traditionnel
Section 1 : Commerce équitable alternative au commerce traditionnel
Section 2 : Commerce équitable comme outil de développement
PARTIE II- RÉALITÉS ET DÉBATS SUR LE COMMERCE ÉQUITABLE
Chapitre 1 : Les réalités sur la tendance mondiale du commerce équitable
Section 1 : État de lieux du commerce équitable dans le monde
Section 2 : Les retombées du commerce équitable dans le Sud
Chapitre 2 : Les discussions sur le commerce équitable
Section 1 : Les défis à relever dans le commerce équitable
Section 2 : Les contradictions et critiques liés au commerce équitable
PARTIE III – MADAGASCAR ET LE COMMERCE ÉQUITABLE
Chapitre 1 : Panorama sur le commerce équitable à Madagascar
Section 1 : L’environnement socioéconomique de Madagascar
Section 2 : Genèse et acteur du commerce équitable à Madagascar
Chapitre 2 : Approche analytique du commerce équitable à Madagascar
Section 1 : Le commerce équitable comme moyen de lutte contre la pauvreté et de la promotion du développement durable
Section 2 : Les obstacles du commerce équitable à Madagascar et perspective d’avenir
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE

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