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Origine et répartition géographique
Le lépidoptère est originaire d’Europe Occidentale (Balachowsky, 1966) et est aujourd’hui répandu dans le monde entier (Afrique australe et orientale, Afrique occidentale, Asie du sud-est Amérique du nord, Amérique du sud et du centre, Océanie) (Talekar et Shelton, 1993). Son extension s’est faite, en partie, avec l’importation de plants de crucifères infestées dans les différentes régions du globe (Balachowsky, 1966; Kirk et Bordat, 2004).
En Afrique, selon Risbec (1950), Plutella xylostella a été signalée pour la première fois en Gambie. Des données de la FAO (1996) indiquent sa présence au Cap-Vert, au Mali, au Sénégal, au Burkina Faso, au Tchad ainsi qu’en Chine.
Biologie et dégâts
Les adultes de Plutella xylostella sont de petits papillons de 11mm d’envergure environ (Bordat et Arvanitakis, 2004). Ils ont des taches blanches losangiques sur les ailes et sont en forme de diamant sur le dos lorsque les ailes sont plaquées « en toit » sur le corps, d’où l’appellation anglo-saxonne « diamondback moth » (Balachowsky, 1966). Ils varient du brun clair à un brun noir. La couleur du mâle est plus contrastée que celle de la femelle. Ils sont nectarivores et présentent une activité de vol plus intense au coucher du soleil (Harcourt, 1986). Les femelles attirent les mâles à l’aide d’une phéromone sexuelle (Chow, 1986). L’accouplement se fait dos à dos surtout au coucher du soleil. La femelle pond immédiatement après l’accouplement, avec en moyenne 160 œufs déposés soit isolément soit en groupe ne dépassant pas une dizaine d’unités sur les limbes foliaires (Harcourt, 1963 ; Bourdouxhe, 1983 ; Chow, 1986 ; Tabashnik, 1990) le plus souvent le long des nervures principales ou secondaires à la face inférieure des feuilles, parfois même sur les tiges (Talekar et Shelton, 1993).
L’œuf est de forme elliptique et mesure 0,5mm x 0,25mm (moins de 1mm) ; sa coloration est claire (gris-brun, jaunâtre, blanc-jaunâtre) légèrement citrine. Le chorion est pourvu de zones à relief ondulé. Sa forme générale est aplatie et la face inférieure plane est intimement accolée à la plante hôte (Balachowsky, 1966 ; Talekar et Shelton, 1993).
Les chenilles de Plutella xylostella se développent en passant par quatre stades larvaires L1, L2, L3 et L4. Les chenilles du premier stade larvaire ou L1, sont très petites (inferieures 1mm) (Sall-Sy, 2005) et peu mobiles (souvent mineuses). Elles sont de couleur grisâtre et leur taille maximale est de 1,7mm. Elles s’enfoncent dans le parenchyme épidermique foliaire (stade endophylle) aussitôt après l’éclosion, y faisant apparaitre des « virgules » ou galeries allongées (Bourdouxhe, 1983) de 3 à 4mm qui atteste de leur faible mobilité. Les L2 mesurent 2 à 2,5mm de long (Sall-Sy, 2005) et sont minuscules, grisâtres, à tête couverte d’une calotte noirâtre munie de soies (capsule céphalique). Les L3 sont souvent jaunes brunes, plus grosses avec une pilosité plus dense et une capsule céphalique beige. Leur taille maximale est d’environ 7mm en fin de croissance où elles provoquent d’importants dégâts. Les L4 peuvent atteindre 11mm et sont nettement plus grandes. La chenille L4 en fin de développement confectionne un cocon fusiforme et soyeux à mailles très lâches dentelées, qui la protège pendant la nymphose (Talekar et Shelton ,1993). D’une longueur d’environ 5 à 7mm, la nymphe est fixée à la face dorsale des feuilles parallèlement à la nervure médiane (Balachowsky, 1966). Elle est généralement blanche à verte claire au début de la nymphose, brunit rapidement avant l’éclosion (Balachowsky, 1966).
Plusieurs stades de développement peuvent cohabités sur une même feuille. Les chenilles consomment le feuillage ; elles peuvent atteindre des densités élevées et causer une défoliation importante des plantes malgré leur oligophagie.
Autres ravageurs du chou Hellula undalis (F., 1794) ;
Il appartient à l’ordre des Lepidoptera et à la famille des Pyralidae. Hellula undalis est un petit papillon de 23mm d’envergure, de couleur blanche cassée, aux ailes antérieures maculées de taches brunâtres. Les femelles pondent des œufs isolés sous la surface des feuilles. Les chenilles, blanchâtres, possèdent, longitudinalement sur le corps, des lignes brunes claires. Elles pénètrent dans les nervures principales et (Photo : Lepidoptera.butterflyhouse. le bourgeon axial de la plante, entraînant le départ des com) bourgeons axillaires et provoquant ainsi la formation d’un chou à plusieurs têtes. Les pommes formées ne sont pas commercialisables.
Il appartient à l’ordre des Lepidoptera et à la famille Pyralidae. Les mâles de Crocidolomia binotalis, de couleur ocre jaune, possèdent des plages de couleur noire sur les ailes antérieures. La femelle, de 23mm d’envergure, est uniformément ocre ; elle pond ses œufs sur la tige ou sur les feuilles. Les chenilles, longues de 20 à 25mm en fin de stade (Bordat et Arvanitakis, 2004), toujours groupées, consomment les feuilles du cœur des choux pommés et des choux de Chine. La nymphose s’effectue à faible profondeur dans le sol ou dans un cocon au milieu des débris de feuillage et de déjections.
Cette espèce (Diptera, Agromyzidae) est très proche morphologiquement et anatomiquement de l’espèce Liriomyza sativae (Blanchard) ; elles ne peuvent être identifiées que par des spécialistes. Mais c’est seulement L. trifolii qui s’attaque au chou selon Bordat (2004). Leurs adultes et leurs larves ont une coloration jaune et noire. Les larves minent le feuillage d’une façon typique qui leur a valu le nom de mineuses « serpentines ». À leur maturité, les larves sortent de la plante hôte et tombent sur le sol où elles se nymphosent. Les pupes sont de couleur jaune et deviennent oranges au cours de leur évolution.
Spodoptera littoralis (B., 1833).
Il appartient à l’ordre des Lepidoptera et à la famille des Noctuidae. Les adultes de Spodoptera littoralis sont bruns noirâtres avec des lignes et des dessins sur les ailes antérieures. Le mâle possède deux phages bleutés sur les ailes. La femelle pond plusieurs centaines d’œufs groupés sur les feuilles et les recouvre d’écailles afin de les protéger. La chenille est très polyphage et reconnaissable par deux triangles noirs situés à l’avant et à l’extrémité de chaque côté du corps. Dès l’éclosion, les chenilles restent groupées et dévorent le parenchyme des feuilles par la face inférieure. Aux derniers stades larvaires, les dégâts deviennent assez importants, particulièrement sur chou de Chine. Les semis sont souvent la proie des chenilles cherchant un endroit au sol pour se nymphoser.
Auxiliaires du chou
Quelques parasitoïdes de P. xylostella
Plutella xylostella est attaquée par de nombreux parasitoïdes, une centaine d’espèces au moins a été recensée (Talekar et Shelton, 1993). Elles appartiennent essentiellement à l’ordre des Hymenoptera. Au Sénégal, jusqu’à 1995, trois parasitoïdes ont été recensés sur le chou pommé dans la zone des Niayes de Dakar. Il s’agit d’Apenteles litae (Bourdouxhe, 1983), de Brachymeria sp et d’Oomyzus sokolowskii (Ndiaye, 2011). Les travaux de Sall-Sy (2005) ont pu attester de la présence d’autres parasitoïdes indigènes associés à Plutella xylostella dont principalement Cotesia plutellae. Tous ces parasitoïdes présentent chacun des caractéristiques morphologiques et éthologiques spécifiques sur lesquels se basent souvent leur identification.
Cotesia plutellae (K., 1912) : c’est un petit parasitoïde (3mm) solitaire de couleur marron foncée. Il
Effet de produits alternatifs utilisés en CEP sur la faune entomologique d’un agroécosystème chou dans la zone des Niayes.
Apanteles litae N. : c’est un parasitoïde qui a une tête et un thorax noirs, ses tibias sont majoritairement sombres et le gaster est noir dorsalement (Sall-Sy, 2005). L’adulte émerge seul, mais la larve sort de l’hôte et tisse son cocon à côté du cocon de P. xylostella : c’est un endoparasitoïde.
Quelques prédateurs de P. xylostella
Un certain nombre de prédateurs souvent non spécifiques et oligophages, jouent un rôle non négligeable dans la limitation des populations de la teigne des crucifères, particulièrement en fin de végétation. Ces ennemis naturels sont des stabilisateurs de la population de P. xylostella en ce sens ils s’attaquent au stade larvaire. Parmi ces ennemis naturels on note :
Les Syrphidae : ce sont des diptères, dont les larves se nourrissent de pucerons ou de larves d’autres insectes selon les espèces ;
Les Coccinellidae : sont des coléoptères aux élytres rouges avec des points noirs et blancs. Les pucerons représentent 60% de leur nourriture, mais elles mangent aussi de petites chenilles, des thrips ou des acariens ;
Les Fourmicidae : ce sont des insectes sociaux et prédateurs généralistes. Ils consomment tous les invertébrés de petites tailles. Cependant, ils entretiennent des relations mutualistes avec les pucerons ce qui pourrait être compromettant pour la culture du chou (Diédhiou, 1996).
Autres insectes rencontrés dans les agroécosystèmes chou : Les dermaptères
Les dermaptères constituent un ordre d’insectes regroupant des espèces plus communément appelées forficules ou encore perce-oreilles. Ils sont dotés d’élytres courts, qui recouvrent les ailes très repliées et parfois absentes, et ont un abdomen bien visible terminé par des cerques en forme de pinces caractéristiques (plus petites chez la femelle). Polyphage, le forficule (notamment Forficula auricularia) passe pour une espèce nuisible au jardin (dégâts parfois importants sur des parties tendres des végétaux : jeunes pousses, cœurs de légumes, fruits mûrs), bien que sa présence soit également utile pour la régulation de certaines espèces (pucerons) (Albouy et Caussanel, 1990).
METHODES DE LUTTE
Selon Bassène (2003), le contrôle chimique est le moyen le plus employé pour réduire les pertes causées par les ravageurs ; particulièrement P. xylostella. De plus des études menées par Sall-Sy (2005) ont montré qu’au Sénégal ce sont les pyréthrinoïdes de synthèse et Les organophosphorés qui sont les plus utilisés. En revanche il existe un certain nombre de pratiques alternatives mobilisables pour la gestion des bio-agresseurs. Cependant, il est nécessaire d’acquérir des connaissances pratiques sur leur efficacité, ainsi que leur faisabilité technique et socio-économique. Les pratiques alternatives contre les bio-agresseurs peuvent être regroupés en 3 catégories : la lutte culturale (la rotation, les associations variétales, le travail du sol, une bonne ventilation), la lutte génétique (le choix des variétés végétales résistantes ou tolérantes, le choix de variétés tardives ou précoces) et la lutte biologique qui se définit comme étant une méthode de lutte contre un ravageur, une maladie ou une plante adventice, utilisant des agents naturels antagonistes de ceux-ci, c’est-à-dire des phytophages (s’il s’agit d’une plante adventice), des parasites ou parasitoïdes, des prédateurs, des agents pathogènes (bactéries, virus, champignons), des extraits de plantes à potentiel insecticide. Dans tous les cas, les agents naturels utilisés sont réunis sous le concept de bio-pesticide (Anonyme, 2011).
Cas particulier des insecticides d’origine botanique.
Plus de 2000 espèces végétales dotées de propriétés insecticides ont été répertoriées (Grainge et Ahmed, 1988). Dès l’Antiquité, les Chinois, les Grecs et les Romains utilisaient des plantes ou extraits de plantes avec du soufre et de l’arsenic (NAS, 1969). Il a été rapporté que les Romains utilisaient des poudres préparées à partir de Veratrum sp comme insecticides et rodenticides tandis que des extraits d’ifs (Taxus baccata) ont été utilisés par certains peuples de l’hémisphère nord (Schmutterer, 1992). Sous les tropiques, l’utilisation du neem (Azadirachta indica J.) est répertoriée depuis au moins 4 000 ans (Larson, 1989) ; le Neem ou « Neem tree » (nom commun anglais utilisé dans le monde entier) fait partie de la famille des Meliaceae. C’est un arbre qui peut atteindre 30 m et vivre 2 siècles, mais qui est en général plus petit (5 à 10 m), son feuillage persistant est imparipenné (5 à 8 paires de folioles falciformes à base très inégale), les fleurs en panicules sont blanches ou jaunâtres, le fruit est une drupe de 1 à 2 cm, jaune à maturité. Il est répandu en Inde et dans le Sud-Est asiatique et a été introduit en Australie, en Afrique, aux Antilles, en Amérique tropicale.
Les études modernes ont montré que toutes les parties de cet arbre contenaient des substances possédant des propriétés pharmacologiques intéressantes (une cinquantaine de tétranortriterpénoïdes oxydés), mais c’est surtout dans la lutte contre les insectes ravageurs que le neem semble le plus prometteur.
Depuis 1963, des recherches ont révélé la présence d’un limonoide l’azadirachtine, le composé le plus actif contre les insectes, qui est en fait un mélange de 7 composés isomériques (A à G). L’isomère A est le plus abondant mais c’est l’isomère E qui est le plus actif comme insecticide. Il agirait à la fois sur la croissance et le développement de l’insecte (croissance larvaire, mue) et comme facteur antinutritif. Sur le développement des insectes, l’azadirachtine semble bloquer la synthèse de l’ecdysone (Philogene, 1991 in Rochefort, 2006). Sa molécule serait répulsive envers les adultes d’insectes et tue leurs larves.
D’autres composés présents dans le neem (les feuilles, le bois ou l’huile) ont aussi un pouvoir insecticide principalement de type « hormonal » ou anti nutritif. L’écorce de l’arbre et des racines, ainsi que des jeunes bois contiennent des tanins médicinaux (astringents) mais aussi des tri-terpénoïdes. Les feuilles contiennent entre autres : nimbine, nimbinène, nimbandial, nimbolide, quercétine, nimbine, nimbinène, nimbandial, nimbolide, quercétine (Mouffok et al., 2008).
MATERIEL ET METHODES
DESCRIPTION GENERALE DE LA ZONE D’ETUDE
Situation géographique
La présente étude a été réalisée dans la zone agro-écologique des Niayes plus précisément dans le village de Beer situé dans la Communauté Rurale du Diender (CRD). La CRD fait partie du ressort territorial de la région de Thiès. Elle est composée de 24 villages et est entièrement située dans la zone des Niayes.
La zone des Niayes correspond à une bande côtière qui s’étend de Dakar à Saint Louis sur environ 180 km (figure 8). Elle est située à l’ouest de la route de Dakar-Saint Louis et longe ainsi la grande côte atlantique. Le long de cette côte s’étalent de nombreuses dunes de sables entre lesquelles se trouvent des bas-fonds argileux. Les eaux de pluies persistent dans ces bas-fonds une grande partie de l’année sous forme de marigots qui se collectent en lacs (en particulier les lacs Retba, Mbaouane, Tanma et Mboro). L’irrigation naturelle de ces basfonds argileux est à l’origine d’une végétation luxuriante composée de palmiers à huile (Elaeis guineensis J.) tandis que la végétation environnante est celle d’une savane arbustive de type nord-soudanien. C’est cette entité, marigots à végétation dense de palmiers à huile, qui est désignée par le mot wolof « Niaye » quoi que présente, sous forme plus ou moins caractéristique, de Dakar jusqu’aux abords de Saint Louis (ANS, 1959).
Caractéristiques
Les caractéristiques géographiques de la CRD sont principalement celles des Niayes avec une courte saison des pluies (de juillet à septembre) et des précipitations irrégulières. Au point de vue température, la moyenne des maxima donne des chiffres oscillant de 26 à 28°C pour les mois de janvier à mai et proches de 30°C de juillet à novembre et la moyenne des minima est d’environ 17°C (Collinwood et al., 1981). Ceci est la particularité des Niayes et de la Presqu’île du Cap Vert. La présence constante de l’eau entraîne l’existence d’un milieu particulier, hébergeant des éléments très différents de ceux extérieurs à la Niaye. « Ce milieu joue donc à peu près dans le nord du Sénégal le rôle des forêts galeries des régions plus méridionales », disait Trochain en 1957. C’est à cette particularité de structure et de climat que le Diender doit la variété de ses paysages. En effet, à côté des étendues de sables fixés et portant une maigre végétation, contrastent les cordons de dunes vives éclatantes de blancheur et à leur revers, les Niayes boisées constituées de palmiers à huile. Ce qui fait que depuis longtemps, la zone est le domaine des cultures de spéculation destinées au ravitaillement des centres urbains (Dakar et Thiès) (Villiers, 1957).
MATÉRIEL
Matériel biologique :
Le chou utilisé est le chou pommé notamment la variété Carina (hybride F1)
Matériel de travail :
Matériel d’échantillonnage et de suivi des insectes :
Le matériel léger est constitué de pots de 7.5cm de diamètre sur 10cm de hauteur, de bocaux en verre 4.5cm sur 11cm, de scalpel, d’une pince et d’une pincette, de sachets, d’un tamis de maille fines de 0.2 mm de diamètre, de fiches de recueil de données préalables conçues pour chaque type de traitement, d’un appareil photo numérique de terrain pour les illustrations, d’un décamètre, d’un papier collant et d’un stylo marqueur.
Le matériel lourd correspond entre autre le matériel de laboratoire et est constitué d’une loupe binoculaire, d’un pulvérisateur à dose, d’un bol, d’une glacière pour le transport des échantillons, d’une table 1.25m sur 1m et d’une paillasse pour ranger les bocaux, d’une pelle, de l’alcool à 90°, d’un filet fau-choir et d’un aspirateur d’insecte volant.
MÉTHODES
Pratiques culturales
Préparation du sol et des semis
Dans cette étape, le sol est ameubli, les pierres et les débris végétaux sont enlevés pour permettre l’aération, l’humification et le drainage du sol. Cela favorise une bonne croissance des racines. L’enlèvement des débris végétaux permet également de limiter l’incidence des mauvaises herbes et des nuisances provenant de la saison précédente.
Installation de la pépinière
Le semis à la pépinière a eu lieu le soir du 8 octobre 2012 dans un endroit du champ bien choisi et nivelé avec de la paille sèche pour éviter le desséchement de la pépinière par le soleil ou le vent, aussi pour la protéger contre certains insectes et pour la permettre d’avoir une levée homogène.
Préparation des parcelles et repiquage
480 planches de 0.25m² réparties en 4 blocs de 120 planches carrées de 50cm de côté ont été préparées. Le sol de repiquage a été sarclé, mélangé avec de la fiente de volaille comme fumure de fond. Le repiquage a eu lieu le 03 novembre 2012 (soit 26 jours après le semis). Chaque planche a reçu 5 pieds de chou disposés de manière à avoir sur chaque angle et sur l’intersection des diagonales un pied de chou (figure 9). Les pieds se trouvant sur les angles sont espacés de 35 à 40cm les uns des autres, et sont séparés de celui du milieu de la planche approximativement de 28cm. Les plants sont enterrés jusqu’aux premières feuilles puis arrosés.
Protocole expérimental
Dans les 4 blocs préparés, un bloc est utilisé comme témoin (bloc 1), les autres blocs c’est à dire le bloc 2, le bloc 3 et le bloc 4 sont utilisés respectivement pour les traitements de neem préparé, de neem formulé et d’un pesticide de synthèse.
Légende : a = Parcelle d’expérience, b = Planche expérimentale, B1 = Bloc témoin, B2 = Bloc traité avec Neem préparé, B3 = Bloc traité avec Neemix et B4 = Bloc traité avec l’Abamectine.
Méthode d’échantillonnage
Les échantillonnages se sont déroulés du 12 novembre au 10 décembre 2012. Ils ont été effectués sur la parcelle de chou. Soixante planches sont sélectionnées de manière aléatoire dans chaque bloc, ce qui fait un totale de trois cent pieds de choux sélectionnés par bloc. Les insectes qui sont au contact des tiges ou des feuilles sont recueillis directement avec le bocal. Les insectes rampant sont capturés par des pièges enterrés. Un piège enterré est constitué d’un pot de 7.5 cm de diamètre sur 10 cm de hauteur. Ces pots sont enfouis au sol jusqu’au rebord (Diouf, 2001) et répartis dans chaque bloc sur deux transects disposés en diagonales (figure 9). La distance entre 2 pièges successifs d’un même transect est de 1.5m. 40 pièges enterrés ont été utilisés dont 10 dans chaque bloc ; les pièges sont remplis au 2/3 de leur volume avec de l’eau. Les insectes capturés sont récupérés tous les sept jours, et sont ensuite triées à l’aide de pincettes souples, du bol, du tamis et de l’eau pour les faire émerger. Le filet fau-choir est utilisé pour un ratissage de tout le bloc ciblé. Suivant l’évolution de la culture cinq (5) prélèvements ont été réalisés. Tous les insectes obtenus durant une séance de capture (tous les lundis pendant cinq semaines) sont transférés et conservés dans des bocaux étiquetés contenant de l’alcool à 90°; ces insectes sont ramenés au laboratoire d’entomologie et d’acarologie de la faculté des sciences et techniques de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Ils sont ensuite identifiés.
L’identification des spécimens a été réalisée grâce à la collection du laboratoire de zoologie et des invertébrés de l’Institut Fondamental d’Afrique Noire (IFAN).
Méthode de traitement
Les produits utilisés sont le Neemix 4.5 EC (Concentrés Emulsifiables) (Azadirachtine) à la dose d’un litre à l’hectare soit 100ml de Neemix pour un pulvérisateur de 15L, le neem préparé et l’Abamec 18 EC (Abamectine) à la dose de 0.050L/hl.
Pour faire 5L de solution de neem préparé, nous avons pris 1kg de feuilles de neem (il faut environ 80 kg de feuilles pour traiter un ha) que nous avons broyé avant de les mettre dans l’eau pour laisser macérer une nuit. Ensuite les feuilles sont enlevées, puis le mélange est filtré avec un tissu fin pour être dilué à 10% soit 1L d’extrait pour 9L d’eau. Pour finir, nous avons rajouté du savon liquide à raison de 100ml pour 10L de solution.
Les traitements ont commencé 22 jours après le repiquage. Trois répétitions à l’intervalle de 7 jours ont été réalisées avec une seule dose d’application.
Méthode d’analyse et de traitement des données
Pour l’inventaire des insectes dans l’agroécosystème chou, plusieurs paramètres écologiques ont été notés à savoir l’abondance, la richesse spécifique et la constance (Dajoz, 1971). L’abondance correspond à la quantité relative au nombre d’individus d’une espèce donnée par unité de surface ou de volume par rapport au nombre total d’individus de toutes espèces confondues, la richesse correspond au nombre d’espèces et est variable suivant les planches de choux. La constance est le rapport exprimé sous la forme d’un pourcentage C = p x 100 / P ; p étant le nombre de relevés contenant l’espèce étudiée et P le nombre total de relevés. En fonction de la valeur de C, on distingue les catégories suivantes : des espèces constantes présentes dans plus de 50% des relevés ; des espèces accessoires présentes dans 25% des relevés ; des espèces accidentelles présentes dans moins de 25% des relevés.
La technique décrite par Sarr et al. (1998) a été utilisée pour le calcul d’indices de diversité. Cependant, seul l’indice de Shannon est utilisé. L’indice de Shannon est un indice permettant de mesurer le niveau de diversité d’espèces dans un milieu donné. ∑
H’ : indice de biodiversité de Shannon
i : une espèce du milieu d’étude
: Proportion d’une espèce i par rapport au nombre total d’espèces (S) dans le milieu d’étude (ou richesse spécifique du milieu), qui se calcule de la façon suivante :
où est le nombre d’individus pour l’espèce i et est l’effectif total (les individus de toutes les espèces).
Cet indice permet de quantifier l’hétérogénéité de la biodiversité d’un milieu d’étude et donc d’observer une évolution au cours du temps. Cet indice varie toujours de 0 à log2 S.
Et en fin pour l’évaluation de l’effet des traitements, la fréquence d’un ordre ou d’une famille dans chacun des quatre blocs de planches a été notée. Puis l’abondance et la diversité des groupes d’insectes par rapport aux traitements sont déterminées.
Toutes les données recueillies au cours des différentes observations ont été analysées et exploitées. L’analyse et l’exploitation des résultats obtenus se sont faites à partir de Microsoft Excel 2010 et Statview (logiciel de statistique) permettant d’établir des moyennes, des variances de moyennes, des écarts, des tests statistiques (ANOVA) avec 95% d’intervalle de confiance (Annexe 7).
RESULTATS ET DISCUSSION
RESULTATS
Inventaire des insectes abondance
L’inventaire des insectes réalisé sur l’agroécosystème chou dans les Niayes du 12 novembre au 10 décembre 2012 a donné 2202 spécimens répartis entre 9 ordres, 23 familles et 34 genres. Ces résultats sont présentés dans le tableau I. La faune entomologique de l’agroécosystème chou est principalement composée de 48.60% de Dermaptères, 17.40% d’Hyménoptères, 13.48% de Lépidoptères, 10.26% de Coléoptères, 4.76% d’Orthoptères, 4.72% de Diptères, 0.68% d’Hétéroptères, 0.04% de Dictyoptères et 0.04% d’Odonates. Les spécimens capturés ont été classés en fonction de leur statut dans l’agroécosystème chou, à savoir statut de ravageur et de non ravageur du chou.
Le nombre d’espèces est réparti suivant les ordres. Les Hyménoptères sont les mieux représentés (10 espèces), viennent ensuite les Coléoptères qui sont représentés par 7 espèces. Puis Les Orthoptères qui sont représentés par 6 espèces. Les Lépidoptères sont représentés par 4 espèces. Les plus faibles richesses sont notées chez les Hétéroptères et les Diptères (2 espèces), et chez les Dermaptères, les Odonates et les Dictyoptères (une espèce).
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Table des matières
INTRODUCTION
I. SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I.1. GENERALITE SUR LE CHOU
I.1.1. Origine et description
I.1.2. Exigences pédoclimatiques
I.1.3. Importance alimentaire et économique
I.1.4. Ravageurs du chou
I.1.4.1. Généralités sur Plutella xylostella (L., 1758) principal ravageur du chou
I.1.4.1.1. Systématique
I.1.4.1.2. Origine et répartition géographique
I.1.4.1.3. Biologie et dégâts
I.1.4.2. Autre ravageurs du chou
I.1.5. Auxiliaires du chou
I.1.5.1. Quelques parasitoïdes de P. xylostella
I.1.5.2. Quelques prédateurs de P. xylostella
I.1.6. Autres insectes rencontrés dans les agroécosystèmes de chou : Les dermaptères
I.2. METHODES DE LUTTE
II. MATERIEL ET METHODES
II.1. DESCRIPTION GENERALE DE LA ZONE D’ETUDE
II.1.1. Situation géographique
II.1.2. Caractéristiques
II.2. MATÉRIEL
II.2.1. Matériel biologique
II.2.2. Matériel de travail
II.3. MÉTHODES
II.3.1. Pratiques culturales
II.3.2. Méthode d’échantillonnage
II.3.3. Méthode de traitement
II.3.4. Méthode d’analyse et de traitement des données
III. RESULTATS ET DISCUSSION
III.1. RESULTATS
III.1.1. Inventaire des insectes
III.1.2. Evaluation des traitements
III.2. DISCUSSION
CONCLUSION, RECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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