Généralité sur le charbonnage au sein des 4 FKT

Localisation de la zone d’étude 

Situation géographique, administrative et institutionnelle du PNA

Le Parc National d’Ankarafantsika fait partie du réseau des Parcs et Réserves de Madagascar, géré par l’ANGAP (devenu actuellement MNP) et est situé dans l’écorégion Ouest du PLANGRAP, caractérisé par un habitat constitué en majeur partie par une forêt dense sèche sur sol arénacé intérieur. Ce parc est situé à 450km d’Antananarivo sur la RN4, qui traverse l’ensemble sur 17km, et à 115km de Mahajanga. Il appartient à la région Boeny et à cheval sur les districts de Marovoay et Ambato-boeny. Il est limité à l’Est par la rivière de Mahajamba et à l’Ouest par Betsiboka. Dans la perspective d’ouverture au public, le PNA a été institué comme Parc National N°15 le 07 Août 2002 par le décret N°2002-798 d’une superficie totale de 130.026 Ha. Ceci a impliqué le changement de statut des deux composantes : la Réserve Naturelle Intégrale N°7 qui a été créée par le décret du 31 Décembre 1927 et reclassée par le décret N°66-242 du 30 Juin 1966 d’une superficie de 60.000 Ha et la Réserve Forestière de 70.026 Ha ( y compris la Station Forestière d’Ampijoroa de 4.970 Ha de superficie) qui a été créée par le décret du 24 Décembre 1929.

Dans l’écorégion Ouest, le PNA prend une place prépondérante tant au niveau de la superficie qu’il occupe (20 % de la superficie totale des AP de l’écorégion) qu’au niveau d’habitat naturel qu’il contient (presque 50 % de la superficie totale de l’AP est un habitat naturel équivalent à 25 % de la superficie totale de l’habitat naturel des AP de l’écorégion). Il constitue l’un des plus grands blocs forestiers dont la diversité et l’endémicité sous-régionaux et locaux sont très marquées et le PNA comprend plusieurs taxa d’animaux localement endémiques.

Le parc joue aussi un rôle prépondérant dans l’économie du pays et de la région. Le massif d’Ankarafantsika constitue le réservoir en eau alimentant la zone de production intensive de riz de Marovoay. Les rivières coulant d’Ankarafantsika entraînent des sédiments considérables qui sont retenus dans les marécages à raphia. C’est un service environnemental vital qui garantit la protection des rizières de la plaine de Marovoay situées en-dessous de la réserve. (PGC Ankarafantsika, 2007) .

Localisation des 4 FKT cibles de l’étude

Betaramahamay et Manaribe appartiennent respectivement aux communes rurales Tsararano et Marosakoa du district de Marovoay tandis que Andranofasika et Belalitra à la commune Andranofasika du district d’Ambato-boeny. Quant à la délimitation établie par l’ANGAP pour la protection du parc, Betaramahamay, Manaribe, Andranofasika et Belalitra font partie respectivement des zones 3, 5, 11 et 12 dont les bases de contrôle s’implantent dans les FKT suivants : Madirokely, Mahatazana, Andranofasika et Ankijabe.

Ces 4 FKT choisis pour mener l’enquête se localisent tous dans la zone de protection c’est-à-dire à 2,5km de la limite du Parc au maximum .

Généralité sur le charbonnage au sein des 4 FKT d’étude

Historique de chaque FKT en termes de carbonisation

Betaramahamay et Manaribe:
Il y a 20 ans passés, la zone située en dehors de la limite du parc était encore recouverte de forêt. Bien avant cette période, ces villages bénéficiaient de l’autorisation de carbonisation jusqu’au moment où les ressources devenaient rares voire disparaissaient vers 2003. L’autorisation est du type autorisation de carbonisation autour des AP. Actuellement, cette autorisation est abrogée et le charbonnage devient une activité interdite. Cependant, il y a quand même des exceptions pour les arbres abattus par les cyclones ou ceux qui donnent de l’ombrage à la culture. Dans ce cas, le propriétaire du terrain peut les carboniser grâce à une autorisation de carbonisation délivrée à titre exceptionnel.

Belalitra :
Entre 1975-1980, les villageois obtenaient un permis de délimitation de terrain de culture et de défrichement dont le droit est de 3ha par personne. A cette époque le charbonnage n’était pas encore une activité très partiquée. Entre 1980-1990, une prolongation de l’autorisation de défrichement sur les parcelles déjà délimitées a été délivrée à condition que l’intéressé paye des droits et qu’il plante des arbres sur un terrain domanial pour remplacer ce qu’il prélève. Durant cette période, la carbonisation des bois issus du défrichement a été autorisée. Au-delà de 1990, elle est devenue interdite sauf à titre exceptionnel pour le cas des arbres gênant les parcelles de cultures. Malgré cela, des charbonniers clandestins, utilisant les bois issus du terrain défriché, persistaient toujours suite à l’importance de la demande en charbon de bois venant des grandes villes consommatrices, en particulier la ville de Mahajanga (cf. ANNEXE 7) dont les acheteurs arrivaient même jusqu’au lieu de production. D’ailleurs les producteurs ne peuvent pas vendre en ville ou à proximité des routes faute d’autorisation légale.

Andranofasika :
Entre 1986-2002, la carbonisation a été autorisée. 600ha de forêt ont été sujettes à cette activité pour un approvisionnement en charbon de Mahajanga avec 7000 sacs par semaines. A cause de la forte disparition de forêt, le permis de carbonisation a été abrogé en 2003. En 2004 et 2005, des carbonisations clandestines sur des terrains nettoyés ont été remarquées. Ces 2 dernières années (2006 à Mars 2008), ce FKT obtient le permis de carbonisation des bois issus d’une coupe rase d’un terrain de 32 ha pour un plan d’aménagement communal. A partir du mois de Juin 2008, l’autorisation a été abrogée et la carbonisation devient interdite. Quelques ménages continuent quand même à exercer cette activité sur le reliquat de bois. En effet, la majorité des individus qui se lançaient dans cette activité durant cette période se déplaçaient dans d’autres villages où la carbonisation est encore permise. En résumé, vers 1980, les ressources forestières sont abondantes aux alentours du parc mais les exploitations excessives durant presque plus d’une décennie les ont fortement dépravées. En effet, l’avenir de ces dernières n’a pas été envisagé ni avant la délibération d’autorisation ni au cours des exploitations car aucune règle ni contrôle n’a été stricte pendant ces années et les exploitants n’ont pensé qu’à l’immédiat. Ce n’est qu’après la disparition importante des forêts que des mesures ont été prises, ce qui a conduit à l’état actuel : plus de couverture forestière à Betaramahamay et à Manaribe, reliquat de 10% de forêt par rapport à 1980 à Andranofasika et à Belalitra. A titre d’illustration, vers 1980, Andranofasika disposaient d’environ 700 ha de forêt hors parc et actuellement cette couverture forestière ne représente plus qu’une superficie de 68 ha en moyenne.

Méthode de carbonisation utilisée par la population 

La totalité des ménages enquêtés, voire même des villageois, utilisent la méthode de carbonisation traditionnelle pour la production de charbon de bois. En effet, cette méthode a été transmise de génération en génération et aucune rénovation n’a été dispensée. Seule l’expérience en la matière leur permet d’améliorer les techniques ainsi que la production. Par conséquent, les charbonniers professionnels maîtrisent généralement bien la technique des meules et les occasionnels plutôt mal. Il est aussi vraisemblable que, pour certains d’entre eux, l’apparente mauvaise maîtrise de la technique soit surtout la conséquence d’autres phénomènes (carbonisation illicite, besoin de liquidité,…) qu’une question de savoir-faire. (P. GIRARD, 1999).

Les pratiquants optent comme méthode soit les meules aériennes soit les meules en fosses . Par ailleurs, la première est fréquente et préférée par les villageois car, selon leur expérience, elle permet un rendement meilleur. Le type de four en fosse est adopté par quelques charbonniers en saison sèche pour diminuer le risque de fuite de flamme qui cause un incendie ou un feu de brousse. Cependant, il conduit à une perte considérable car l’air ne peut pas descendre jusqu’au fond du trou.

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Table des matières

CHAPITRE I : INTRODUCTION
CHAPITRE II : PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE DE TRAVAIL
2-1. Problématique
2-2. Hypothèses
2-3. Méthodologie de travail
2-3-1. Phase exploratoire
2-3-2. Etude sur terrain
2-3-3. Traitement de données
2-3-4. Synthèse de la démarche méthodologique
2-4.Limites de l’étude
CHAPITRE III : CONTEXTE DE L’EXPLOITATION POUR LE CHARBONNAGE DANS LA ZONE D’ETUDE
3-1. Localisation de la zone d’étude
3-1-1. Situation géographique, administrative et institutionnelle du PNA
3-1-2. Localisation des 4 FKT cibles de l’étude
3-2. Généralité sur le charbonnage au sein des 4 FKT d’étude
3-2-1. Historique de chaque FKT en termes de carbonisation
3-2-2. Méthode de carbonisation utilisée par la population
3-3. Cadre juridique et institutionnel de la gestion des forêts, des aires protégées, et de la production du charbon de bois
3-4. Mode de gestion adopté par l’ANGAP vis-à-vis de l’exploitation illicite pour le charbonnage dans le parc
3-4-1. Sur le plan juridique
3-4-2. Sur le plan institutionnel
3-4-3. Sur le plan organisationnel
3-4-4. Sur le plan socioculturel
3-4-5. Sur le plan économique
CHAPITRE IV : LES FONDEMENTS DE L’EXPLOITATION ILLICITE POUR LE CHARBONNAGE DANS LE PNA
4-1. Le contexte des ressource en bois à l’exterieur du parc et l’exploitation illicite pour le charbonnage dans le parc
4-1-1. Situation de la forêt à l’exterieur du parc
4-1-2. Les lieux de prélèvement de bois pour le charbonnage au niveau de chaque FKT
4-1-3. Les coupes illicites pour la carbonisation rencontrées dans le parc
4-1-4. Préponderance des meules rencontrées dans le parc au sein de chaque FKT
4-1-5. Toponymie sujette de l’exploitation illicite pour le charbonnage dans le parc
4-1-6. Relation entre la localisation des coupes pour le charbonnage et l’emplacement des meules
4-1-7.Situation actuelle de la forêt à l’interieur du parc
4-2. Activité principale des villageois et l’exploitation illicite pour le charbonnage à l’interieur du parc
4-2-1. Proportion des ménages effectuant le charbonnage
4-2-2. La place du charbonnage dans les activités des charbonniers
4-2-3. Impact de la place accordée au charbonnage au parc
4-3. Niveau de vie des charbonniers et l’exploitation illicite pour le charbonnage dans le parc
4-3-1.Typologie des villageois dans les 4 FKT d’étude
4-3-2. Niveau de vie de chaque groupe
4-3-3. Typologie des ménages et la pratique du charbonnage
4-3-4. Typologie des charbonniers et atteinte du parc
CHAPITRE V : SUGGESTIONS
5-1. Sur l’approche méthodologique
5-2. Sur les applications pratiques
CHAPITRE VI: CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
WEBIOGRAPHIE
ANNEXES

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