L’anesthésie-réanimation est un ensemble d’actes médicaux qui ont connu un développement considérable au cours des dernières années. Ces progrès ont permis d’assurer la prise en charge des patients fragiles pour une intervention de plus en plus complexe avec un maximum de sécurité en période per et post opératoire dans les pays développés [1]. De nombreuses études parues dans la littérature montrent que le retard de développement sur la pratique de l’anesthésie augmente considérablement la fréquence de la morbi-mortalité périanesthésique dans le pays en voie de développement dont Madagascar en fait partie. Il existe toujours des incidents et accidents au cours de l’anesthésie : à l’induction mais surtout au stade de réveil, même dans le pays où la pratique de l’anesthésie connue son essor .
GENERALITE SUR LA PRATIQUE DE L’ANESTHESIE
Définition de l’anesthésie
L’anesthésie se définit par la perte de la sensibilité ou la conscience à la douleur produit par un agent anesthésique. Elle permet de réaliser un acte chirurgical, obstétrical et médical (exemple : endoscopie, radiographie) dans les meilleures conditions de confort et de sécurité pour le patient .
Il existe deux grands types techniques d’anesthésie : l’anesthésie générale et l’anesthésie locorégionale.
L’anesthésie générale
L’anesthésie générale, c’est une technique qui permet de bloquer les sensations douloureuses et de plonger le patient dans un sommeil profond [5]. On distingue d’une part les anesthésiques administrés par inhalation, représentés essentiellement par les agents halogénés et d’autre part les anesthésiques administrés par voies intraveineuses. Les composantes de l’anesthésie générale sont :
– La narcose ou l’hypnose induite par les narcotiques,
– L’analgésie produite par les morphiniques,
– La relaxation musculaire ou la myorelaxation induite par les curares,
L’anesthésie locorégionale
L’anesthésie locorégionale permet de supprimer la sensibilité et/ou la mobilité d’une partie du corps pendant un acte chirurgical. Elle consiste à injecter des anesthésiques locaux dans des sites précis [5]. On distingue :
– L’anesthésie périmédullaire (rachianesthésie et anesthésie péridurale),
– Le bloc péri nerveux et l’anesthésie locale.
La rachianesthésie
La rachianesthésie assure le blocage temporaire et réversible des racines rachidiennes motrices, sensitives et sympathiques de la moelle. Elle consiste en l’injection directe d’un agent anesthésique local dans l’espace sous arachnoïdien au contact des nerfs rachidiens.
L’anesthésie péridurale
L’anesthésie péridurale assure le blocage des fibres sensitives et motrices en injectant une solution anesthésique dans l’espace épidural (entre le ligament jaune et la dure mère) par l’intermédiaire d’un cathéter.
L’anesthésie locale
Elle permet de supprimer la sensibilité à la douleur au niveau de la zone à opérer par interruption de la conduction nerveuse. On distingue :
– l’anesthésie de contact ou anesthésie topique : elle bloque les terminaisons nerveuses sensitives après application d’un anesthésique local sur la peau ou les muqueuses. On utilise cette technique surtout sur certains actes en ophtalmologie, en otorhino-laryngologie et en endoscopie.
– l’anesthésie par infiltration : elle permet de réaliser les petites interventions localisées ; en faisant une ou plusieurs injections intradermiques ou sous cutanée. Le produit anesthésique diffuse à travers les tissus, inhibe les fines terminaisons sensitives.
Prise en charge pré-anesthésique
– La consultation pré-anesthésique :
C’est une étape obligatoire pour toute intervention programmée, ainsi que les conditions de sa réalisation régit en France par l’article D du décret n° 712-40 du 5 décembre 1994 du code de la sante publique [8]. Elle a pour but d’assurer la sécurité du patient, puisque, d’une part elle permet de connaitre les antécédents et l’histoire clinique, et d’autre part elle permet d’évaluer l’état général du malade en détectant les facteurs de risques liés au patient ou à la chirurgie pour pouvoir y remédier en choisissant la technique anesthésique et les mesures thérapeutiques les plus adaptées. La consultation pré-anesthésique (CPA) doit être réalisée par un médecin anesthésiste réanimateur (MAR), et doit avoir lieu plusieurs jours avant l’intervention, en pratique 48 heures avant pour les interventions programmées. A la fin de la consultation, on obtient une évaluation globale du malade et du risque anesthésique selon la classification de l’American Society of Anesthesiology (ASA) qui est la suivante :
ASA I : Patient en bonne santé, n’ayant pas d’autre affection que celle nécessitant l’acte chirurgical,
ASA II : Patient présentant une atteinte modérée d’une grande fonction,
ASA III : Patient présentant une atteinte sévère d’une grande fonction qui n’entraîne pas d’incapacité,
ASA IV : Patient présentant une atteinte sévère d’une grande fonction invalidante et qui met en jeu le pronostic vital,
ASA V : Patient moribond dont l’espérance de vie est inférieure à 24 heures avec ou sans intervention chirurgicale,
ASA VI : Patient déclaré en état de mort cérébrale dont on prélève les organes pour une greffe.
U : Si l’intervention est pratiquée en urgence, on le rajoute à la classe considérée .
La surveillance post-interventionnelle
La surveillance post-interventionnelle concerne la surveillance clinique et instrumentale pour réduire au minimum la survenue des incidents et accidents post interventionnels. Elle est obligatoire selon la recommandation du décret n° 94-1050 du 5 décembre 1994 (Journal Officiel République Française n° 284, du 8 décembre 1994) :
➤ La surveillance continue post interventionnelle a pour objet de contrôler les effets résiduels des médicaments anesthésiques et leur élimination et de faire face, en tenant compte de l’état de santé du patient, aux complications éventuelles liées à l’intervention ou à l’anesthésie.
➤ Cette surveillance commence en salle, dès la fin de l’intervention et de l’anesthésie.
➤ Elle ne s’interrompe pas pendant le transfert du patient.
➤ Elle se poursuit jusqu’au retour et au maintien de l’autonomie respiratoire du patient, de son équilibre circulatoire et de sa récupération neurologique .
Cette surveillance doit se faire dans la salle de surveillance post interventionnelle (SSPI) muni d’appareil de surveillance, sous la responsabilité des personnels qualifiés .
La surveillance concerne en particulier :
– l’oxygénation et la ventilation (la fréquence respiratoire, oxymétrie de pouls, la surveillance du ventilateur, l’amplitude et la symétrie des mouvements thoraciques),
– la circulation (la fréquence cardiaque, la pression artérielle, et le moniteur ECG)
– l’état de la conscience et l’examen neurologique,
– les accès vasculaires, la nature et le débit des perfusions,
– la température, la douleur.
– Autres : la sonde vésicale, la diurèse et le système de drainage .
|
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I. GENERALITE SUR LA PRATIQUE DE L’ANESTHESIE
I.1. Définition de l’anesthésie
I.2 Prise en charge pré-anesthésique
I.3 Surveillance post interventionnelle
II. Réveil normale post anesthésie générale
III. Réveil post anesthésie locorégionale et surveillance
IV. Complications post interventionnelles
IV.1 Complications respiratoires
IV.2 Complications cardio-vasculaires
IV.3 Complications neurologiques
IV.4 Troubles de la thermorégulation
IV.5 Nausées et vomissements post opératoire
IV.6 Douleur post opératoire
DEUXIEME PARTIE : METHODE ET RESULTATS
I.METHODE
I .1 Type et but de l’étude
I.2 Cadre d’étude
I.3 Population d’étude
I.3.1 Matériels
I.4 Variables étudiés
I.5 Calculs et statistiques utilisés
II RESULTATS
II.1 Résultats descriptive
II.2 Résultats analytiques
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRE
I. Analyse de la méthodologie
II. Données sociodémographiques
III. Pratique anesthésique
III.1 Type d’anesthésie
III.2 Classification ASA et type d’intervention
III.3 Qualification de l’anesthésiste
III.4 Durée d’anesthésie
III.5. Produits anesthésiques
IV. Type de chirurgie
V. Surveillance
VI Complications post-opératoires
VII. Durée de séjour en SSPI
VIII. Mortalité
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE