Generalite sur la mineuse tuta absoluta

Généralités et historique sur la tomate

La tomate (Solanum Lycopersicum L.) est originaire des vallées fertiles du Mexique. Elle a d’abord été cultivée et améliorée par les indiens du Mexique, sous le nom aztèque « tomatl », avant d’être ramenée en Europe par les conquistadores. Neuf espèces sauvages peuvent être observées en Amérique du sud, dont seulement deux comestibles, la « tomate groseille » (Solanum pimpinellifolium) et la « tomate cerise » (Solanum lycopersicum var cesariforme) qui est l’ancêtre des tomates actuelles (De Broglie et Guéroult, 2005 ; Renaud, 2006). En Europe les italiens ont été les premiers à la consommer dès le 16ème siècle, notamment en sauce, et c’est sous cette forme qu’elle atteint la France par la Provence au 17ème siècle, avant d’être popularisée à Paris lors de la révolution (Schumann, 1996 ; Degioanni, 1997). La tomate a longtemps été considérée comme toxique, et on lui associait tous les types de vertus maléfiques à cause de sa ressemblance avec la mandragore. Elle a donc d’abord été utilisée en tant que plante ornementale, puis en 1778, elle a rejoint le catalogue de semence potagère de VilmorinAndrieu (Degioanni, 1997 ; Mikanowski, 1999). Par la suite, la consommation de tomates a connu un essor au 19ème siècle lorsque les fruits et légumes dit « primeurs » cultivés dans le sud de la France ont été acheminés dans le nord par les chemins de fer. Une variété de tomates s’appelle d’ailleurs la PLM : Paris-Lyon Marseille. Dans le même temps, la tomate se démocratise en étant cultivée dans les jardins familiaux et ouvriers. Les premières recherches variétales débuteront au 20ème siècle, pour produire des tomates plus régulières, plus productives, et plus résistantes aux maladies. Les modes de production évoluent également, la production de tomates sous serre toute l’année, notamment aux Pays Bas prend de l’ampleur. Aux États-Unis par contre, les cultures restent davantage effectuées en plein champ de façon mécanisée. La production et la consommation mondiales de tomates sont devenues très importantes, et depuis les années 90, les consommateurs se plaignent de la standardisation de ce produit et de la perte de goût de la tomate (Degioanni, 1997). Les recherches actuelles s’orientent donc plus vers une caractérisation et une amélioration de la qualité organoleptique du fruit de tomate.

Généralité sur la mineuse Tuta absoluta

La mineuse de la tomate, Tuta absoluta (Figure 1) est un insecte originaire de l’Amérique du sud. Elle a été déclarée comme ravageur majeur depuis 1964 en Argentine d’où elle a gagné tout le reste de l’Amérique du sud (Adamou et al., 2016). Depuis lors, son expansion ne s’est pas arrêtée et en 1962, elle a été rencontrée au Japon, puis en 2006 en Espagne. En 2008, cette chenille a été signalée au Maroc, en Algérie et en France. A partir de 2009, c’est tout le pourtour de la Méditerranée qui a été atteint (Germain et al., 2009 ; Desneux et al., 2010). En Afrique de l’Ouest, c’est le Sénégal qui est le premier à déclarer l’existence du fléau en 2012 (Pfeiffer et al., 2013). Il a été rencontré en Egypte (Saad et al., 2011), au Soudan (Mohamed et al., 2012) et en Éthiopie (Nappo, 2012). La présence de T. absoluta a tout récemment (août 2014) été signalée au Kenya par Maroo et Venter (2015).

Position Systématique 

Selon Bourgogne (1951) et Sefta (1999), la position systématique de Tuta absoluta a été établie par Meyrick en 1917 comme suit :
Embranchement : Arthropodes
Sous embranchement : Uniramia
Classe : Insecte
Ordre : Lépidoptères
Famille : Gelechiidae
Sous famille : Gelechiidae
Genre : Tuta
Espèce : Tuta absoluta

Origine et répartition géographique 

La saisonnalité est un phénomène courant parmi les populations d’insectes (Wolda, 1988). La distribution et l’abondance des populations d’insectes peuvent fluctuer dans le temps pour diverses raisons, notamment les variations des conditions climatiques, la disponibilité et l’accessibilité des ressources, l’abondance et la diversité des ennemis naturels et la concurrence intra ou interspécifique. Le perceur de la tomate Tuta absoluta (Meyrick) (Lepidoptera Gelechiidae), principal ravageur de la tomate et originaire de la partie occidentale de l’Amérique du Sud, a envahi le Brésil vers 1980 (Souza et Reis, 1992). C’est maintenant un ravageur dévastateur dans les cultures de tomates en Amérique du Sud, en Europe, en Afrique et en Asie (Tropea et al., 2012 ; Zappalà et al., 2013). La mineuse invasive de tomate, Tuta absoluta (Meyrick) (Lepidoptera : Gelechiidae), est devenue une menace sérieuse pour la tomate Solanum lycopersicum (Solanaceae), produite dans le monde entier (Desneux et al., 2010). Il a été détecté pour la première fois en Espagne en 2006 (Desneux et al., 2011), puis s’est répandu dans toute l’Europe et le bassin méditerranéen (Guenaoui, 2008 ; Desneux et al., 2010), au Moyen-Orient (Cheraghian & Emamzadeh, 2013 ; Campos et al., 2017) et en Asie (Kalleshwaraswamy et al., 2015 ; Sankarganesh et al., 2017 ; Xian et al., 2017). Le ravageur s’est propagé en Afrique subsaharienne (Biondi et al., 2018), notamment en Érythrée et au Soudan (Mohamed et al., 2012), en Éthiopie (Retta et Berhe, 2015), au Niger (Adamou et al., 2016), au Sénégal (Pfeiffer et al., 2013), au Kenya (Tonnang et al., 2015), en Ouganda (Tumuhaise et al., 2016) et en Tanzanie (Chidege et al., 2016). Il a également été signalé récemment au Burkina Faso (Son et al., 2017), en Afrique du Sud (Visser et al., 2017) et au Nigéria (Borisade et al., 2017). Le ravageur est multivoltin et se dissémine dans les feuilles de parenchyme (minières) à tout stade de développement des plants de tomate, mais ils peuvent aussi creuser des tunnels dans les souches et les fruits (Desneux et al., 2010) .

Description et cycle biologique 

Tuta absoluta a reçu plusieurs appellations Gnorimoschema absoluta (Clarke 1962), Scrobipalpula absoluta (Povolny) ou Scrobipalpuloides absoluta (Povolny), mais a finalement été décrit sous le genre Tuta comme T. absoluta par Povolny en 1994 (Barrientos et al., 1998). Son cycle de vie comprend quatre stades de développement (Figure 2) : œuf, larve, nymphe et adulte. Les adultes pondent généralement des œufs sur la face inférieure des feuilles ou des tiges et, dans une moindre mesure, sur les fruits. Après l’éclosion, les jeunes larves pénètrent dans les feuilles, les fruits aériens (comme la tomate) ou les tiges, dont elles se nourrissent et se développent. Il existe quatre stades larvaires. Les larves entièrement nourries tombent généralement au sol sur un fil de soie. La durée du cycle de développement dépend fortement des conditions environnementales, avec un temps de développement moyen de 76,3 jours à 14° C, 39,8 jours à 19,7 ° C et 23,8 jours à 27,1 ° C (Barrientos et al., 1998). Cette recherche a servi de base à la détermination des seuils de température et des constantes thermiques de T. absoluta.

Œufs
Les œufs de T. absoluta sont petits, cylindriques, blanc crème à jaune de 0,35 mm de long. L’éclosion des œufs a lieu 4 à 6 jours après la ponte (Devaiah & Muruvanda, 2012).

Larve
Le développement de Tuta absoluta comporte quatre stades larves. Le quatrième stade larvaire (larves entièrement nourries) est généralement laissé tomber au sol par son fil de soie fabriqué dont le stade de pupe commence dans le sol ou les feuilles mortes ou sur les bords intérieurs des pots en plastique des plants de tomates (Desneux et al., 2010).

Nymphe
Les nymphes (longueur : 5–6 mm) sont de forme cylindrique et verdâtres lorsqu’elles viennent de se former, devenant de couleur plus foncée à l’approche de l’émergence des adultes (Desneux et al., 2010).

L’adulte
En général, les adultes de T. absoluta sont nocturnes et se cachent habituellement sous les feuilles de la plante pendant la journée. Tôt le matin, on peut observer les adultes volant parmi le feuillage des tomates (Desneux et al., 2010). Des études au Chili montrent que le taux d’activité des adultes est plus important entre 7 et 11 h du matin. Tuta absoluta peut être confondu avec des espèces proches d’intérêt agronomique, appartenant à la famille Gelechiidae et ayant comme plante hôte des Solanaceae :

1. Tecia solanivora (Povolny) est un ravageur important de la pomme de terre (Solanum tuberosum). Actuellement, T. solanivora n’est pas présent sur le continent africain, mais a été signalé dans les îles Canaries en 1999.

2. La teigne de la pomme de terre Phthorimaea operculella (Zeller). Originaire d’Amérique du Sud, l’espèce est présente dans le pourtour du bassin méditerranéen, ainsi qu’en Afrique du Sud et de l’Ouest. Cette espèce se différencie de T. absoluta par des pattes noires, et une bande noire beaucoup plus large sur le pronotum des chenilles.

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I.1 GENERALITES ET HISTORIQUE SUR LA TOMATE
I.2 GENERALITE SUR LA MINEUSE TUTA ABSOLUTA
I.2.1 POSITION SYSTEMATIQUE
I.2.2 ORIGINE ET REPARTITION GEOGRAPHIQUE
I.2.3 DESCRIPTION ET CYCLE BIOLOGIQUE
I.2.3.1 Œufs
I.2.3.2 Larve
I.2.3.3 Nymphe
I.2.3.4 L’adulte
I.2.4 PLANTES HOTES
I.2.5 SYMPTOMES ET DEGATS
I.3 GENERALITES SUR HELICOVERPA ARMIGERA
I.3.1 POSITION SYSTEMATIQUE
I.3.2 ORIGINE ET REPARTITION GEOGRAPHIQUE
I.3.3 LE CYCLE BIOLOGIQUE DE HELICOVERPA ARMIGERA
I.3.3.1 Œufs
I.3.3.2 Larve
I.3.3.3 Nymphe
I.3.3.4 Adulte
I.3.4 PLANTES HOTES
I.4 METHODES DE LUTTE CONTRE TUTA ABSOLUTA
I.4.1 LUTTE BIOTECHNIQUE
I.4.2 MESURES CULTURALES
I.4.3 LUTTE BIOLOGIQUE
I.4.4 LUTTE CHIMIQUE
I.5 GENERALITE SUR L’USAGE DES BIO-INSECTICIDES
I.5.1 GENERALITE SUR CRATAEVA RELIGIOSA
CHAPITRE II: MATERIEL ET METHODES
II.1 PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
II.2 MATERIEL BIOLOGIQUE
II.2.1 EXTRAITS A BASE DE FEUILLES DE CRATAEVA RELIGIOSA
II.3 DISPOSITIF EXPERIMENTAL
II.4 SEMIS, PEPINIERE ET REPIQUAGE
II.5 TRAITEMENT PHYTOSANITAIRE
II.6 OBSERVATIONS ET INVENTAIRE
II.7 PARAMETRES AGRONOMIQUES
II.8.1 PARAMETRE ETUDIES
II.8.1.1 Abondance relative
II.8.1.2 Fréquence d’occurrence
II.8.1.3 Indice de diversités
II.8.1.3.1 Indice de Shannon
II.8.1.3.2 Indice de Simpson
II.8.1.3.3 Indice de Piélou
CHAPITRE III: RESULTATS ET DISCUSSION
III.1 RESULTAT
III.1.1 INVENTAIRE DES ESPECES PRESENTES
III.1.1.1 Abondance et fréquence d’occurrence des insectes
III.1.1.2 Diversité des espèces
III.1.2 EFFET DU TRAITEMENT SUR LES INSECTES
III.2 DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES
WEBOGRAPHIE

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