Dans le domaine de la gestion des risques et des catastrophes, l‟épidémie est classée comme étant un aléa au même titre que le cyclone, l‟inondation, l‟incendie et la sécheresse. En tant que telle, lorsqu‟elle survient, elle peut engendrer des conséquences graves et néfastes pour la population et son épanouissement. Il y a épidémie quand on observe un accroissement anormal du nombre de cas d‟une maladie infectieuse, qui existe à l‟état endémique, dans une région donnée ou au sein d‟une population. Il peut s‟agir aussi de l‟apparition d‟un grand nombre de cas d‟une maladie infectieuse dans une région donnée ou au sein d‟une population qui en sont normalement exemptes . Ces vingt dernières années, l‟épidémie a tué de nombreuses personnes dans le monde dont 12.884 en Afrique dus à l‟épidémie de la maladie à virus EBOLA.
En 2014, la flambée épidémique de la maladie à virus Ebola qui a commencée au mois de mars en Afrique de l‟Ouest a préoccupé le monde entier. Cette flambée a fait beaucoup de victime compte tenu de sa complexité. En juillet 2015, 27.784 cas avec 11.294 décès ont été observés (sources OMS). Les pays les plus touchés sont la Guinée, la Sierra Leone et le Libéria. La complexité de la flambée de 2014 réside dans le fait qu‟elle s‟est propagée d‟un pays à l‟autre en traversant les frontières aussi bien terrestres qu‟aériennes et qu‟elle tarde à être contrôlée. De ce fait, elle constitue un problème de santé publique internationale car son extension vers d‟autres pays est à craindre. Ainsi, le 08 aout 2014, le Directeur Général de l‟OMS a déclaré que la flambée de maladie à virus Ebola en Afrique de l‟Ouest constitue une urgence de santé publique de portée internationale, ce qui signifie que tous les pays du monde y compris Madagascar, devront se préparer de manière appropriée à faire face à la survenue de la maladie sur son territoire.
Généralité sur la maladie à virus Ebola
La maladie à virus Ebola appelée autrefois fièvre hémorragique à virus Ebola est une maladie classée parmi les maladies transmissibles et contagieuses. C‟est une maladie grave dont l‟issue est souvent fatale pour l‟homme.
Historique
Découverte de la maladie
La maladie à virus Ebola est apparue en 1976 dont les premiers cas ont été observés au Soudan et en République Démocratique du Congo dénommée à cet époque Zaïre . Elle a été découverte par les médecins chercheurs du laboratoire de microbiologie de l‟institut Prince Leopold de Médecine Tropicale d‟Anvers Belgique après l‟analyse du sang d‟une personne ayant contracté le virus en République Démocratique du Congo. Les chercheurs qui ont participé aux travaux d‟analyses sont le professeur Stefaan Pattyn, le docteur Peter Piot et Guildo Van Der Groen et Delgadillo René un post doctorant. L‟appellation de la maladie vient du nom d‟un fleuvec de la République Démocratique du Congo située près du village où l‟épidémie a sévi. La maladie à virus Ebola est une maladie à potentiel épidémique. En effet, l‟apparition d‟un cas d‟Ebola est déjà qualifiée d‟épidémie. La flambée épidémique qui a sévi en République Démocratique du Congo a frappé 318 personnes avec 280 morts . Hormis un cas isolé observé dans la capitale, la maladie à virus a touché 55 villages . La flambée a duré 5 mois, du 01 septembre 1976 au 28 janvier 1977.
Au Soudan, 284 cas d‟Ebola avec 151 décès ont été enregistrés . Contrairement à la flambée en République Démocratique du Congo celle du Soudan n‟a touché que 4 villages mais elle a duré également 5 mois. Au total, plus de 600 personnes ont donc été infectées par la maladie à virus Ebola lors des deux premières flambées de la maladie dont plus de la moitié y ont trouvé la mort, soit un taux de létalité de 50%. Le nombre élevé des décès dûs à la maladie démontre la sévérité du virus. D‟après l‟étude effectuée à l‟époque, aucun lien direct n‟a été trouvé entre les deux premières flambées.
Répartition géographique
Depuis sa découverte jusqu‟en 2014, la maladie à virus Ebola a frappé principalement des pays d‟Afrique sub- saharienne à savoir :
● la République Démocratique du Congo (1977, 1995, 2007, 2008, 2012) ;
● le Soudan (1979, 2004) ;
● la Côte d‟Ivoire (1994);
● le Gabon (1994, 1996, 2001, 2002) ;
● l‟Ouganda (2000, 2007, 2011, 2012) ;
● la République du Congo (2001, 2002, 2003, 2005),;
● la Sierra Leone (2014);
● le Liberia (2014);
● le Nigéria (2014);
● la Guinée (2014).
La fréquence des flambées diffère d‟un pays à l‟autre. En effet, certains pays ont connu plusieurs flambées alors que d‟autres n‟en ont connu qu‟une. La République Démocratique du Congo est le pays qui a connu le plus de flambée d‟épidémie d‟Ebola depuis son apparition, après lui vient le Gabon, la République du Congo et l‟Ouganda. En troisième place se trouve le Soudan et en quatrième place la Côte d‟Ivoire, la Liberia, la Sierre Leone, le Guinée et le Nigéria.
Mode de transmission
Transmission à l’homme
L’introduction du virus au sein de la population humaine se fait par le contact étroit avec les sangs, sécrétions, organes ou liquides biologiques des chauves souris frugivores de la famille des Pteropodidae ou des animaux infectés par le virus.
Le contact étroit dont il s‟agit ici concerne principalement la manipulation ou l‟ingestion desdits animaux.
Transmission interhumaine
La maladie à virus Ebola se propage d‟homme à homme, à la suite de contacts directs soit avec du sang, des sécrétions, des organes ou des liquides biologiques de personnes infectées, soit avec des surfaces et des matériaux qui ont été contaminés par lesdites liquides. A cet effet, elle ne se propage pas par inhalation. Autrement dit, le virus d‟Ebola ne se transmet pas par le vent.
Facteurs de vulnérabilité
Existence des hôtes naturels du virus sur le territoire
L‟existence du réservoir naturel du virus en l‟occurrence les chauves-souris de la famille des Pteropodidae sur un territoire constitue le premier facteur de vulnérabilité à la maladie à virus Ebola. En effet, sans ces derniers, aucune contamination des animaux sauvages ne pourrait avoir lieu et par conséquent aucune introduction de la maladie au sein de la population humaine ne serait possible. Les chauves-souris de la famille des Pteropodidae diffèrent des autres espèces de chauve-souris par la forme de leur tête semblable à celle d‟un renard et leur long museau. Les pays au sein desquels se trouvent les chauves-souris sont considérés comme des foyers potentiels de l‟épidémie d‟Ebola.
L‟existence des hôtes naturels du virus sur un territoire constitue certes le premier facteur de vulnérabilité à la maladie à virus Ebola en ce sens que ces hôtes naturels sont les vecteurs de la maladie. Néanmoins, à elle seule, l‟existence des hôtes naturels du virus sur un territoire ne provoque pas une épidémie d‟Ebola. Pour ce faire, d‟autres facteurs entrent en jeu dont des facteurs liés aux comportements humains, au système de santé et au contrôle aux frontières.
Comportements humains
Les comportements humains jouent un grand rôle dans l‟introduction de la maladie à virus Ebola au sein de la population humaine ainsi que dans sa propagation. Concernant l‟introduction de la maladie au sein de la population, ces comportements sont caractérisés d‟une part par l‟imprudence qui consiste à manger des animaux trouvés morts dans la forêt et d‟autre part par la précarité et le manque d‟hygiène . En ce qui concerne la prolifération de la maladie, elle est aggravée également par le manque et la précarité d‟hygiène que ce soit du point de vue d‟hygiène corporel qu‟alimentaire , la pratique de certains rituels au sein de la communauté et la non fréquentation des établissements sanitaires en cas de maladie.
Ces comportements humains appelés comportement à risque constituent des facteurs de vulnérabilité à l‟épidémie d‟Ebola dans la mesure où d‟une part ils contribuent à l‟introduction de la maladie dans la population et d‟autre part ils facilitent sa prolifération au sein de ladite communauté.
|
Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : Généralité sur la maladie à virus Ebola
1-1-Historique
1-2-Mode de transmission
1-3-Facteurs de vulnérabilités
1-4-Mesures de préventions et de préparation
CHAPITRE 2 : Madagascar face au risque d’épidémie de la maladie à virus Ebola
2-1-Méthodologie de recherche
2-2-Des résultats des recherches
2-3-Discussion sur les résultats obtenus
CHAPITRE 3 : Contribution en vue d’une meilleure prévention face à l’épidémie de la maladie à virus Ebola
3-1-Suggestions axées sur les facteurs de vulnérabilités
3-2-Suggestions axées sur les mesures prises par Madagascar
CONCLUSION