GENERALITES
DEFINITIONS
Ganglions lymphatiques
Les ganglions sont des organes réniformes, de couleur blanche, disséminés le long du trajet des vaisseaux lymphatiques .
Lymphadénopathie
Lymphadénopathie ou adénopathie est le terme scientifique désignant l’état pathologique d’un ganglion lymphatique .
AIRES GANGLIONNAIRES
On distingue :
• Les réseaux profonds: thorax, abdomen
• Les réseaux superficiels: occipital, cervical, axillaire, inguinal .
Les réseaux profonds
Région thoracique
Les ganglions lymphatiques thoraciques ne peuvent pas être palpés. Parmi les techniques d’imagerie, la meilleure méthode pour évaluer les ganglions médiastinaux est le scanner. En effet, la sensibilité de la radiographie du thorax est malheureusement très limitée.
Région abdominale
Dans la cavité abdominale, les ganglions lymphatiques pathologiques ne peuvent être palpés que s’ils sont extrêmement augmentés. Les groupes les plus importants se localisent au niveau de la veine porte, dans le mésentère et dans la région rétro péritonéale. Ce sont l’échographie et le scanner qui permettent le mieux de les évaluer, le scanner étant nettement supérieur à l’échographie.
Les réseaux superficiels
Aires cervicales
La majorité des groupes de ganglions lymphatiques se trouve dans la région cervicale. Des ganglions lymphatiques agrandis et douloureux sont fréquents dans la région sous-angulo-maxillaire parce qu’ils drainent les amygdales palatines et le pharynx. Ils ne sont pas toujours faciles à différencier des glandes sous mandibulaires. Par contre, des ganglions lymphatiques sus-claviculaires palpables sont toujours pathologiques (5). De manière générale, les ganglions lymphatiques de la région cervicale peuvent facilement être confondus avec d’autres structures nodulaires. En cas de doute, l’échographie peut différencier les ganglions des glandes salivaires, des lipomes, des kystes, des nodules thyroïdiens ou d’autres tumeurs.
Aires axillaires
Pour une exploration optimale des ganglions lymphatiques axillaires, il faut que le bras soit en légère abduction. Les ganglions forment des groupes le long du muscle grand pectoral, du muscle grand dorsal, des tendons bicipitaux et au sommet de la pyramide axillaire. Les ganglions lymphatiques axillaires palpables sont à considérer comme pathologiques.
Aires épitrochléennes
Ces aires ganglionnaires font rarement partie de l’examen de routine. Elles sont internes, au niveau du tiers inférieur de l’humérus, derrière le muscle biceps. Auparavant, la présence d’adénopathies dans ces régions indiquait un stade avancé de syphilis. De nos jours, elles révèlent surtout des lésions de la main ou de l’avantbras; c’est pourquoi ces ganglions sont souvent agrandis dans les abus intraveineux de drogue.
Aires inguinales
Les ganglions lymphatiques qui drainent la région génitale forment une chaine horizontale le long de l’arcade crurale. Plus interne et disposé verticalement, le groupe fémoral draine la lymphe de la jambe. Chez les adultes, on palpe très souvent, dans l’aine, des ganglions lymphatiques discrètement agrandis et assez durs, sans que cela ait une signification pathologique.
HISTOLOGIE DESCRIPTIVE
Sur une coupe transversale passant par le hile, on distingue:
– La zone corticale externe qui contient des follicules primaires correspondant à un ganglion au repos et des follicules secondaires qui sont munis de centres germinatifs avec une couronne lymphocytaire. Le centre germinatif est fait de deux zones différentes: une partie claire, proche de la capsule, moins dense en cellules, constituée essentiellement de centrocytes et de cellules réticulaires dendritiques et une partie sombre, partie profonde du centre germinatif, faite de centroblastes associés à de nombreuses cellules en mitoses et à des macrophages contenant ou non dans leur cytoplasme des corps tingibles.
– Les zones interfolliculaires et les cordons de la médullaire. Ces zones sont constituées de lymphocyte B et T, séparées par des sinus. Dans ces zones, certains lymphocytes B peuvent être activés en immunoblastes puis en plasmocytes sous l’effet d’une stimulation antigénique.
– Les zones para-corticales constituent la partie profonde du cortex et sont formées par une accumulation de petits lymphocytes T mêlés aux cellules interdigitées et à des veinules post- capillaires à endothélium cubique.
Après la description des structures histologiques des ganglions, nous allons voirleurs réseaux vasculaires. La vascularisation d’un ganglion se fait par l’intermédiaire des lymphatiques afférents qui abordent le ganglion par sa convexité, traversent la capsule, et se déversent dans le sinus sous capsulaire qui se continue par les sinus intermédiaires ou péri-folliculaires, eux-mêmes en continuité avec les lymphatiques efférents qui sortent par le hile.
Les ganglions lymphatiques ont pour fonction de fournir des lymphocytes qui s’ajoutent à la lymphe et, de là, rejoignent la circulation sanguine. De plus, les lymphocytes du sang peuvent y passer afin de regagner le courant lymphatique. Enfin, les plasmocytes qu’on trouve élaborent des anticorps. Les vaisseaux lymphatiques amènent les antigènes (dans la grande majorité de cas issus d’un pathogène), des tissus jusqu’aux ganglions, ceci permet d’activer la réponse immunitaire spécifique en activant les lymphocytes T et B.
PHYSIOPATHOLOGIE
Les ganglions sont des organes de drainage et de filtration de la lymphe provenant d’un territoire anatomique. Ils mettent précocement en contact les antigènes et les lymphocytes, assurant une veille immunitaire permanente. L’architecture normale du ganglion montre des follicules de lymphocytes B, et des zones inter folliculaires de lymphocytes T, le tout limité par une capsule. L’hypertrophie ganglionnaire fait suite à (2, 10):
• Une prolifération lymphocytaire réactionnelle due à une stimulation antigénique locale (infectieuse ou tumorale) ou générale (infectieuse ou dysimmunitaire)
• Une prolifération tumorale primitive du tissu lymphoïde (lymphome hodgkinien ou non Hodgkinien)
• Une accumulation de cellules pathologiques filtrées par le ganglion (bactéries ou cellules tumorales)
• Une infiltration par des cellules cancéreuses
• Une infiltration des macrophages chargés de métabolites dans les dyslipoïdoses.
MOYENS DE DIAGNOSTIC
L’examen clinique permet de déterminer facilement si les adénopathies sont isolées ou si elles sont multiples ou généralisées. En outre, une anamnèse ciblée et un examen soigneux permettent très souvent d’établir la cause des adénopathies. Toutefois, dans certains cas, devant des adénopathies profondes ou une clinique douteuse, des examens d’imagerie, voire une biopsie ganglionnaire sont utiles pour confirmer et/ou éliminer les diagnostics différentiels.
Examens cliniques
Interrogatoire
Elle va préciser :
– L’âge du patient
– Les antécédents personnels: médicaux et chirurgicaux, la notion d’intoxication alcoolo-tabagique, le milieu socio-professionnel (contact avec du gibier, griffure de chat), l’état des vaccinations, la notion de contage tuberculeux.
Examen physique
Il apprécie l’état général du patient, la présence de signes généraux, les signes d’imprégnation tuberculeuse: fièvre, sueurs nocturnes ou vespérales, asthénie, anorexie, amaigrissement… L’inspection recherche une porte d’entrée infectieuse et précise le siège de la tuméfaction et l’état des téguments en regard. La palpation précise les caractères de la tuméfaction : le nombre (unique ou multiples), le siège, laconsistance (dure, ferme, rénitente, molle), la dimension, la sensibilité (douloureux ou indolore), leslimites (nettes ou imprécises), la mobilité (adhérence ou non aux plans superficiels ou aux plansprofonds), le caractère pulsatile ou non. Les ganglions indurés ou pierreux sont typiques des métastases, tandis que les ganglions infectieux et/ou inflammatoires sont en général mous .
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE NOTIONFONDAMENTALE
I. GENERALITES
I.1. Définition
I.1.1. Ganglions lymphatiques
I.1.2. Adénopathies
I.2. Aires ganglionnaires
I.2.1. Réseaux profonds
I.2.2. Réseaux superficiels
I.3. Histologie descriptive
I.4. Physiopathologie
I.5. Moyens diagnostics
I.5.1. Examens cliniques
I.5.2. Examens paracliniques
II. EXAMEN ANATOMO-CYTO-PATHOLOGIQUES
II.1. Examen Cytologique
II.1.1. Méthodes de prélèvements
II.1.2. Méthodes d’étude
II.1.3. Intérêts et Limites
II.2. Examen Anatomo-pathologique
II.2.1. L’examen macroscopique
II.2.2. la fixation
II.2.3. La congélation
II.2.4. L’examen extemporané
II.2.5. Technique histopathologique standard
II.2.6. Techniques spéciales
III. LES LESIONS GANGLIONNAIRES
III.1. Les adénites
III.1.1. Adénites aigues non spécifiques
III.1.2. Adénites chroniques non spécifiques
III.1.3. Adénite granulomateuse spécifique
III.2. Les lymphomes
III.2.1. La maladie de Hodgkin
III.2.2. Les lymphomes malins non Hodgkinien
III.3. Les tumeurs secondaires
III.4. Diagnostics différentiels
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
I. Matériel
I.1. Cadre d’étude
I.2. Types et période d’étude
I.3. Matériel d’étude
I.4. Recrutement
I.1.1. Critères d’inclusion
I.1.2. Critères d’exclusion
I.5. Paramètres étudies
II. Méthode
III. Résultats
III.1. Répartition globale des résultats histologiques
III.2. Répartition selon les sièges du prélèvement
III.3. Etiologies selon le siège de prélèvement
III.4. Répartition des adénopathies selon l’âge et le siège de prélèvement
III.5. Répartition des patients selon le sexe et le siège
III.6. Types d’adénite non spécifique
III.7. Répartition des patients selon l’âge
III.8. Répartition selon l’âge et le diagnostic histologique
III.9. Répartition des adénopathies selon le sexe
III.10. Répartition selon le type histologique et le sexe
III.11. Répartition selon l’ethnie
III.12. Les différents types de lymphomes
III.13. Les différents types de lymphomes non Hodgkinien
TROISIEME PARTIE: DISCUSSIONS
I. JUSTIFICATIF DE L’ETUDE
II. LIMITES DE L’ETUDE
III. ANALYSE SYNTHETIQUE
III.1. Résultats globaux
III.1.1. Facteurs épidémiologiques
III.1.2. Siege des adénopathies
III.2. Résultats spécifiques
III.2.1. Corrélation entre l’âge et le siège des prélèvements
III.2.2. Corrélation entre l’âge et les résultats histologiques
III.2.3. Corrélation entre le genre et les résultats histologiques
III.2.4. Selon le type histologique
SUGGESTIONS
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE