Frottis sanguin

Frottis sanguin

Historique:

Le groupe de lymphomes cutanรฉs primitifs est restรฉ longtemps mal connu, sa reconnaissance et son individualisation par rapport aux lymphomes systรฉmiques ont รฉtรฉ longues. En 1806 Alibert (dermatologue franรงais) est le premier ร  utiliser le terme de mycosis fongoรฏde pour dรฉcrire un nouveau cas atteint de lรฉsions squameuses et violacรฉes qui รฉvoluent en tumeurs semblables ร  des champignons [3]. En effet, le patient dรฉcrit par Alibert รฉtait รขgรฉ de 56 ans, nommรฉ Lucas, sa maladie commenรงait par une รฉruption cutanรฉe desquamative ainsi que des tumeurs dรฉveloppรฉes sur tout le corps et sur le visage. Ces derniers ont รฉtรฉ coupรฉs avec des ciseaux par sa fille. Lucas รฉtait malade pendant 5 ans et finissait par mourir dans un tableau d’altรฉration de l’รฉtat gรฉnรฉral. En 1870, Bazin suggรจre quโ€™il existe une รฉvolution naturelle dโ€™une phase prรฉ-mycosique, en plaques, puis en tumeurs [4]. Plus tard Besnier et Hallopeau [5] dรฉcrivent des cas รฉrythrodermiques, suivis en 1938 par Sรฉzary et Bouverain [6] qui rapportent la triade รฉrythrodermie, adรฉnopathies et grandes cellules mononuclรฉes circulantes.

Cโ€™est le syndrome de Sรฉzary. Il faut attendre 1973 avant que Lutzner et al. montrent que tous ces dรฉsordres sont dus ร  des prolifรฉrations de lymphocytes T. Enfin, Epstein et al. montrent que les lรฉsions cutanรฉs et extra cutanรฉes (adรฉnopathies ou viscรฉrales) sont dues aux lymphomes cutanรฉs primitifs et secondaires ร  son extension. Cโ€™est en 1975 que le terme de CTCL (cutaneousT-cell lymphoma) est proposรฉ pour dรฉcrire lโ€™infiltration cutanรฉe primitive par les lymphocytes T malins et ce nโ€™est quโ€™au dรฉbut des annรฉes 90 que le terme de LCBP (lymphome cutanรฉ B primitif) a รฉtรฉ introduit pour identifier un groupe hรฉtรฉrogรจne de dรฉsordres lymphoproliferatifs avec des caractรจres cliniques distinctifs et caractรฉrisรฉs par une prolifรฉration, clonale des lymphocytes B, primitivement cutanรฉe [7]. La classification EORTC (European Organisation for Research end Treatment of Cancer) (1997) des lymphomes cutanรฉs รฉtait jusquโ€™ร  prรฉsent la plus utilisรฉe en Europe [8]. Il sโ€™agit dโ€™une classification fondรฉe sur une combinaison de critรจres cliniques, histologiques et immunohistochimiques, et dont la valeur pronostique a รฉtรฉ validรฉe par plusieurs รฉtudes. Nรฉanmoins, certaines entitรฉs รฉtaient dรฉfinies diffรฉremment dans la classification EORTC des lymphomes cutanรฉs et dans la classification OMS 2001 (Organisation Mondiale de la Santรฉ) des tumeurs lymphoรฏdes. Plusieurs rรฉunions de consensus ont rรฉcemment permis de proposer, en 2005, une classification commune OMS-EORTC pour les lymphomes cutanรฉs primitifs [1].

Frรฉquence: L’incidence des lymphomes cutanรฉs primitifs est estimรฉe ร  1/100000 par an. Les LTCPs en sont les plus frรฉquents et reprรฉsentent 75% des lymphomes cutanรฉs primitifs. Le mycosis fongoรฏde constitue la forme la plus frรฉquente et reprรฉsente 44% de l’ensemble des lymphomes cutanรฉs primitifs [11]. Lโ€™incidence des LTCPs est variable en fonction des pays. Ils sont plus frรฉquents en Amรฉrique et en Afrique. Lโ€™incidence annuelle aux ร‰tats-Unis est de 6,4 cas par million dโ€™habitants. Cette incidence est en augmentation de 2,9 par million et par dรฉcennie [12]. Dans notre sรฉrie, les lymphomes cutanรฉs T constituent รฉgalement le phรฉnotype le plus frรฉquent avec 70 % de lโ€™ensemble des lymphomes cutanรฉs primitifs. Le mycosis fongoรฏde reprรฉsente le lymphome cutanรฉ T le plus frรฉquent avec 55 % de lโ€™ensemble des lymphomes cutanรฉs primitifs. En ce qui concerne les LBCPs, peu de donnรฉes concernant lโ€™incidence des lymphomes cutanรฉs primitifs B sont disponibles dans la littรฉrature. Il reprรฉsente 20 ร  25 % des lymphomes cutanรฉs primitifs [11]. Les lymphomes centro-folliculaires en constituent la forme la plus frรฉquente et reprรฉsentent 20 % des lymphomes cutanรฉs primitifs. Dans notre sรฉrie, les lymphomes B sont aussi moins frรฉquents, reprรฉsentant 30 % des lymphomes cutanรฉs primitifs. Ceux-ci sont par contre, des lymphomes B diffus ร  grandes cellules. Cette constatation pourrait รชtre expliquรฉe par un biais de recrutement.

Les lymphocytes B : a- Diffรฉrenciation : Les cellules B proviennent de la moelle osseuse, d’oรน elles dรฉrivent de progรฉniteurs des cellules B : les pro-B (HLA-DR+) Elles รฉvoluent en cellules prรฉ-B dรฉfinies par l’apparition des premiers marqueurs B, molรฉcules CD19 et CD79a/mb-1 (l’un des marqueurs B les plus prรฉcoces). Il s’y associe par la suite d’autres marqueurs des cellules B, les antigรจnes CD22 et CD20. Ultรฉrieurement, les cellules prรฉ-B expriment l’antigรจne CALLA (pour common acute lymphoblastic leukemia/lymphoma antigen) (CD10). L’apparition de chaรฎne ฮผ-cytoplasmique, sans chaรฎne lรฉgรจre associรฉe, marque la derniรจre รฉtape de la diffรฉrenciation des cellules prรฉ-B dans la moelle hรฉmatopoรฏรฉtique. Aprรจs leur sortie de la moelle osseuse, les lymphocytes B vont passer dans le sang pour aller coloniser le tissu lymphoรฏde pรฉriphรฉrique.

Dans les ganglions lymphatiques les cellules B se localisent essentiellement dans les follicules alors que les lymphocytes T siรจgent entre les follicules, dans le cortex profond ou zone paracorticale. Dans les follicules lymphoรฏdes, les lymphocytes B se disposent, soit ร  la pรฉriphรฉrie (lymphocytes du manteau), soit au centre des follicules dans une zone appelรฉe centre germinatif qui n’apparaรฎt qu’aprรจs stimulation antigรฉnique[15]. Les lymphocytes du manteau et du centre germinatif ont un phรฉnotype diffรฉrent. Les premiers, petits lymphocytes ยซ vierges ยป, non stimulรฉs, possรจdent des Ig de surface (IgS) (ฮผ+ฮด), divers antigรจnes B (CD19, CD20, CD22) et la molรฉcule CD21 (rรฉcepteur pour la fraction C3d et le virus d’Epstein-Barr). Chez l’homme, une sous-population de lymphocytes B ganglionnaires exprime des antigรจnes normalement associรฉs aux lymphocytes T : l’antigรจne CD5. Aprรจs une stimulation antigรฉnique, les lymphocytes folliculaires sont activรฉs, prolifรจrent et subissent des modifications phรฉnotypiques [15]. La diffรฉrenciation vers la lignรฉe plasmocytaire est marquรฉe par l’apparition d’Ig cytoplasmiques (IgCyt), l’acquisition de nouveaux antigรจnes (CD38) et la perte de la plupart des antigรจnes B (CD19, CD20, CD22).

Modifications morphologiques :

Aprรจs une stimulation antigรฉnique, les petits lymphocytes des follicules vont subir une sรฉrie de transformations morphologiques les faisant passer par des stades de cellules ร  noyaux non encochรฉs (centroblastes) et noyaux encochรฉs (centrocytes). Toutes ces cellules aisรฉment reconnaissables dans un centre germinatif normal pourront donner naissance ร  des lymphomes malins d’architecture folliculaire ou diffuse. L’activation des cellules B folliculaires se ferait grรขce ร  l’intervention des cellules folliculaires dendritiques, qui sont restreintes aux follicules [15]. Les toutes premiรจres รฉtapes de la transformation des lymphocytes ยซ vierges ยป sont mal connues. L’une de ces รฉtapes serait l’apparition d’une cellule blastique ร  noyau rond ร  l’origine de certains lymphomes lymphoblastiques. Elle รฉvoluerait vers une grande cellule ร  noyau rond, le centroblaste, prรฉsentant des nuclรฉoles au contact de la membrane nuclรฉaire. Les centroblastes vont ร  leur tour se diffรฉrencier en cellules ร  noyaux encochรฉs : les grands et petits centrocytes. C’est ร  partir de ces derniรจres cellules que se formerait le pool des cellules B mรฉmoires. Les ยซ lymphoblastes ยป provenant de l’activation des lymphocytes pourraient choisir une autre voie de diffรฉrenciation conduisant ร  une cellule volumineuse ร  noyau rond, fortement nuclรฉolรฉ, et ร  cytoplasme trรจs basophile, l’immunoblaste. Par la suite, l’immunoblaste donnera naissance aux plasmocytes qui sรฉcrรจtent les Ig. L’origine de nombreuses cellules n’est pas clairement รฉtablie. Certaines, comme les lymphocytes B monocytoรฏdes, se dรฉvelopperaient ร  partir de cellules localisรฉes ร  la pรฉriphรฉrie des follicules lymphoรฏdes encore appelรฉe zone marginale [15].

Bases molรฉculaires des lymphomes malins non hodgkiniens:

Le diagnostic de lymphome est รฉtabli le plus souvent sur l’examen morphologique standard associรฉ ร  une รฉtude immunohistochimique. Mais, dans certains cas, les caractรฉristiques immunomorphologiques de la prolifรฉration (aspect inhabituel, absence de marqueur de clonalitรฉ, exiguรฏtรฉ du prรฉlรจvement) rendent le diagnostic diffรฉrentiel entre lymphome malin et prolifรฉration lymphoรฏde rรฉactionnelle bรฉnigne difficile. Compte tenu des implications pronostiques et thรฉrapeutiques, il est alors nรฉcessaire d’avoir recours aux techniques de biologie molรฉculaire. Les lymphocytes, qu’ils soient normaux ou nรฉoplasiques, expriment ร  leur surface des rรฉcepteurs aux antigรจnes. Ces rรฉcepteurs sont les Ig pour les lymphocytes B et les rรฉcepteurs ฮฑ/ฮฒ ou ฮณ/ฮด pour les lymphocytes T appelรฉs TCR (T-cell receptor). Ces rรฉcepteurs sont codรฉs par des gรจnes prรฉsents dans toutes les cellules, mais c’est seulement dans les lymphocytes que ces gรจnes subissent des modifications appelรฉes ยซ rรฉarrangements ยป, dont la finalitรฉ est la synthรจse d’un rรฉcepteur spรฉcifique. Les gรจnes qui codent ces rรฉcepteurs sont composรฉs en configuration germinale (c’est-ร -dire avant leur rรฉarrangement) de deux ou trois groupes de segments de gรจnes, appelรฉs V (variable), J (jonction) et D (diversitรฉ).

En vue de la rรฉponse immunitaire, les gรจnes V et J ou V, D et J, pris au hasard, vont รชtre juxtaposรฉs avec excision de l’ADN intermรฉdiaire[14]. La zone jonctionnelle ainsi formรฉe [V (D) J] code la partie variable des rรฉcepteurs. L’hypervariabilitรฉ de la zone jonctionnelle est gรฉnรฉrรฉe d’une part, par les nombreuses possibilitรฉs de recombinaisons (diversitรฉ combinatoire) entre les multiples segments V, D et J d’un locus donnรฉ et d’autre part, par des additions de nuclรฉotides entre les segments rรฉarrangรฉs lors de leur recombinaison VJ ou VDJ par la TdT (formation de la rรฉgion N). La zone jonctionnelle (VNJ ou VNDNJ) ainsi formรฉe est considรฉrรฉe par sa taille et sa sรฉquence comme un marqueur spรฉcifique de clonalitรฉ des cellules lymphoรฏdes. Il s’agit en quelque sorte de la ยซ carte d’identitรฉ ยป d’un clone de lymphocytes donnรฉs. En dehors des rรฉarrangements des gรจnes des Ig ou du TCR, les cellules lymphoรฏdes peuvent รชtre le siรจge de rรฉarrangements pathologiques dus ร  des translocations. Dans celles-ci, un gรจne important dans le contrรดle de la prolifรฉration cellulaire normale (proto-oncogรจne) est dรฉrรฉgulรฉ (oncogรจne) avec pour consรฉquence une perturbation de la synthรจse de la protรฉine produite (oncoprotรฉine) [15].

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
MATERIEL ET METHODE
RESULTATS
I-Epidรฉmiologie
II-Clinique
III-Etude anatomopathologique
IV-Frottis sanguin
V-Diagnostic diffรฉrentiel
VI-Bilan d’extension
VII-Stadification
DISCUSSION
I-Historique
II-Rappel histologique de la peau
III-Epidรฉmiologie
1-Frรฉquence
2-Le sexe
3-Lโ€™รขge
4-La race
IV-Pathogรฉnie
1- Bases immunologiques des lymphomes malin non hodgkiniens
2- Bases molรฉculaires des lymphomes malin non hodgkiniens
3- Physiologie du systรจme immunitaire cutanรฉ
4-Facteurs รฉtiologiques
5-Lรฉsions prรฉcurseurs
V-Moyens diagnostiques
1-Clinique
2-Paraclinique
VI-Classification
VII-Etude anatomo-clinique
1-Lymphomes cutanรฉs T primitifs
1-1 Mycosis fongoรฏde
1-2 Variantes du mycosis fongoide
a-Mycosis fongoรฏde Folliculotrope
b-Lymphome pagรฉtoรฏde
c-Chalazodermie granulomateuse
1-3 Syndrome de Sรฉzary
1-4 Leucรฉmie/lymphome ร  cellules T de lโ€™adulte
1-5 Lymphoprolifรฉrations cutanรฉes CD30
a-Lymphome anaplasique ร  grandes cellules
b-Papulose lymphomatoรฏde
1-6 Lymphome T sous-cutanรฉ (ฮฑ/ฮฒ) de type panniculite
1-7 Lymphome T/NK extranodal, de type nasal
1-8 Entitรฉs provisoires (lymphome T cutanรฉs pรฉriphรฉriques
a-Lymphome cutanรฉ agressif รฉpidermotrope CD8
b-Lymphomes cutanรฉs ฮณ/ฮด
c-Lymphome plรฉiomorphe ร  cellules petites et moyennes CD4
2-Tumeur ร  cellules pasmocytoides dendritiques blastiques
3-Lymphomes cutanรฉs B
3-1 Lymphome cutanรฉ centro-folliculaire
3-2 Lymphome cutanรฉ diffus ร  grandes cellules, de type membre infรฉrieur
3-3 Lymphome cutanรฉ de la zone marginale
3-4 Lymphome B diffus ร  grandes cellules intravasculaire
3-5 Lymphome cutanรฉ diffus ร  grandes cellules, autres
VIII-Bilan d’extension
1-Clinique
2-Paraclinique
IX-Stadification
X-Pronostic
XI-Lymphomes cutanรฉs et cancers associรฉs
XII-Conduite ร  tenir
CONCLUSION
ANNEXES
RESUMES
BIBLIOGRAPHIE

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