Fréquence du cancer sein

Fréquence du cancer sein

Fréquence globale 

Environ 1,7 million de femmes ont un diagnostic de cancer du sein chaque année et en 2012, 6,3 millions de femmes vivaient avec un cancer du sein diagnostiqué au cours des cinq années précédentes. Depuis les dernières estimations pour 2008, l’incidence a augmenté de plus de 20%, et la mortalité de 14%. Le cancer du sein est la cause la plus fréquente de décès par cancer chez les femmes (522 000 décès) et le cancer le plus fréquemment diagnostiqué chez les femmes dans 140 des 184 pays couverts par GLO O CAN dans le monde. Il représente maintenant un cancer sur quatre chez les femmes [7, 8].

La répartition du cancer du sein est très inégale d’un pays à l’autre, d’un continent à un autre comme le montre les données suivantes : 27% en Amérique du Nord, 26% en Europe de l’Ouest, 20% en Europe de l’Est, 17% en Afrique du Sud-Est, 15% en Afrique de l’Ouest et 12% au Japon. Les taux annuels sont les plus élevés dans les pays industrialisés (Amérique du Nord, Europe sauf le Japon, les plus bas en Afrique et en Asie) [9]. Plus de la moitié de tous les cancers (56,8%) et des décès par cancer (64,9%) en 2012 ont été enregistrés dans les régions les moins développées du monde et ces proportions augmenteront encore d’ici à 2025 [7, 8].

Fréquence chez les femmes de moins de 35 ans 

A l’échelle mondiale, « selon les données du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) détaillées dans le volume IX de « Cancer incidence in five continents» sur la période 1998-2002, le taux d’incidence standardisé du cancer du sein chez les femmes de moins de 35 ans est majoritairement compris entre 1 et 7 pour 100000 femmes ». Le Pakistan, le Brésil et l’Égypte font partie des pays o l’incidence du cancer du sein chez les femmes de moins de 35 ans est la plus importante. Les pays qui sont les moins concernés sont les pays asiatiques à savoir la Tha lande, le Japon, l’Inde…) mais aussi des pays comme la Pologne, Norvège ou alors des pays d’Amérique du Sud tel que le Chili [7, 8]. Selon des études, « le cancer du sein de la femme de moins de 35 ans représente environ 2% de l’ensemble des cancers du sein en France » [10].

Facteurs de risque 

Le cancer du sein est probablement d’origine multifactoriel (facteurs hormonaux, environnement, alimentation…), en dehors d’une origine génétique ne représentant que 5% de l’ensemble des cas. Le cancer du sein touche beaucoup plus les pays développés avec un mode de vie occidental (alimentation riche en graisses animales et protéines associée à un manque d’activité physique).

➤ Age
L’incidence est en augmentation après 30 ans avec un pic entre 50 et 74 ans [11].
➤ Sexe
C’est une pathologie féminine dans 99% des cas [12].
➤ Facteurs hormonaux endogènes et les facteurs liés
Les facteurs hormonaux associés à une augmentation du risque de cancer du sein sont : une ménarche précoce (avant 12 ans), la nulliparité, une première grossesse tardive (après 30 ans), l’absence d’allaitement et une ménopause tardive [13, 14]. Des taux sanguins élevés d’estradiol, de testostérone et d’androgènes sont associés à un risque augmenté de cancer du sein chez les femmes ménopausées, indépendamment des autres facteurs de risque [15] . Ceci est notamment observé pour les tumeurs avec récepteurs œstrogènes (RE) positifs[16]. Des taux élevés d’estradiol et de progestérone sont également associés à un accroissement du risque chez les femmes non ménopausées [17].
➤ Facteurs hormonaux exogènes
La contraception orale par œstrogène et progestatif a longtemps été considérée comme à risque. L’étude de Calle suggéraient une augmentation modérée du risque relatif (RR) de cancer du sein chez les femmes utilisant une telle contraception en comparaison aux femmes non utilisatrices de contraception (RR = 1,24 en cours de traitement puis RR = 1,16 et RR = 1,07, respectivement 1-4 ans et 5-9 ans après l’arrêt) [18]. Par contre, une étude plus récente menée aux États-Unis n’a retrouvé aucun lien entre cancer du sein et contraception orale par œstro-progestatifs [19] . Plusieurs étude ont objectivé un risque accru de cancer du sein chez les femmes ayant utilisé un THS de la ménopause [20] [21, 22] [23].
➤ Facteurs environnementaux
L’exposition à des radiations ionisantes pendant l’enfance ou l adolescence [24], les facteurs alimentaires (graisses animales), la consommation d’alcool [25], le tabagisme, l’obésité (et notamment une prise de poids importante après la ménopause) [26] sont des facteurs de risque.
➤ Antécédents de lésions épithéliales prolifératives
Le risque de développer un cancer du sein est plus élevé en présence de lésions d’hyperplasie canalaire simple (RR = 1,5), d’hyperplasie canalaire atypique (RR = 3 à 5) et de carcinome canalaire in situ (CCIS) (RR = 8 à 10) [27] ainsi qu’en cas de néoplasie lobulaire (hyperplasie lobulaire atypique, carcinome lobulaire in situ).
➤ Histoire familiale et mutations génétiques
Le RR de développer un cancer du sein pour toute forme de parenté est de 1,9 et l’excès de risque est plus marqué chez les femmes plus jeunes et quand la maladie touche un parent proche (mère, fille ou sœur), avant l’âge de 50 ans [28]. Par ailleurs certaines mutations génétiques sont susceptibles d’augmenter le risque de cancer du sein. Deux gènes BRCA1 (Breast Cancer 1) et BRCA2 sont particulièrement impliqués. Ils sont à transmission autosomique dominante et sont impliqués dans la réparation des cassures double brin de l’ADN. Le risque cumulé de développer un cancer du sein est de 47 à 66% en cas de mutation RCA 1, et de 40 à 57% en cas de mutation RCA 2 [29]. Le risque de cancer de l’ovaire à 70 ans est de 39% et de 11%, respectivement en cas de mutation BRCA1 et BRCA2. La mutation d’autres gènes peut également exposer à un risque accru de développer un cancer du sein ainsi que d’autres tumeurs (P53 et syndrome de Li-Fraumeni, PTEN et syndrome de Cowden, STK11 et syndrome de Peutz-Jeghers, ATM dans l’ataxie-télangiectasie et, plus récemment, a été découvert le gène PALB2) [30] .

Facteurs pronostiques

Plusieurs critères clinico-pathologiques sont utilisés pour déterminer si un cancer du sein est à priori de bon ou de mauvais pronostic, et déterminer si un traitement complémentaire systémique doit être administré (chimiothérapie, hormonothérapie), afin de diminuer le risque de récidive et de décès.

Age 

Un âge 40 ans est associé à des taux de rechute et de mortalité plus élevés que ceux rapportés en population générale [31, 32]. En effet, les cancers du sein survenant chez des femmes très jeunes correspondent le plus souvent à des formes avancées au diagnostic et agressives [33].

Type histologique 

Le type histologique des carcinomes infiltrants a une valeur pronostique reconnue. Il est basé sur la morphologie au microscope optique de la tumeur. La classification OMS 2012 distingue une trentaine de types et sous-types histologiques. Les carcinomes de mauvais pronostic sont représentés par les carcinomes micropapillaires et les carcinomes métaplasiques. Les carcinomes micro-papillaires sont fréquemment des tumeurs de grade SBR III (30 – 87% des cas) avec une atteinte ganglionnaire (72 – 95%) et / ou des emboles vasculaires (60 – 90%) [34-36]. Les carcinomes métaplasiques sont de grade SBR II ou III (66%) avec une activité mitotique élevée, moins fréquemment N+ que les CCI (5 – 25%), avec plus de métastases à distance au diagnostic (principalement poumons et système nerveux central) [37].

Taille tumorale 

La taille de la tumeur est corrélée au risque d’envahissement ganglionnaire et à la survie [38, 39].

Statut ganglionnaire
L’évaluation du statut ganglionnaire axillaire est indispensable chez tout patient pris en charge pour un cancer du sein localisé. Le statut ganglionnaire est un facteur pronostique indépendant important dans le cancer du sein [76]. Il existe une corrélation entre la diminution de la survie sans maladie (SSM) et de la survie globale (SG) et le nombre de ganglions axillaires envahis [39, 40].

Grade histo-pronostique de Scarff R S R par Elston & Ellis

Le grade S R comprend 3 grades (I, II, III) et est obtenu par l’addition de 3 critères : architecture, atypies cyto-nucléaires et nombre de mitoses. Les 3 critères sont cotés en 1, 2 et 3.
➤ Architecture : elle est appréciée sur l’ensemble de la tumeur.
– La tumeur comprend majoritairement des tubes (> 75%) ;
– Tumeur partiellement tubulaire (10 – 75%) ;
– Aucun tube ou très peu (< 10%).
➤ Atypies cyto-nucléaires : partie de la tumeur comprenant le plus de pléomorphisme nucléaire.
– Noyaux petits, réguliers et monomorphes ;
– Atypies modérées ;
– Noyaux pléomorphes avec atypies marquées.
➤ Nombre de mitoses : il est compté sur 10 champs consécutifs, au grossissement X 400.
– 10 mitoses ;
– 11 nombre de mitoses 20 ;
– ≥ 21 mitoses.

L’addition des 3 critères permet de déterminer le grade SBR :
● Grade I : 3, 4 ou 5 (tumeur bien différenciée) ;
● Grade II : 6 ou 7 (tumeur moyennement différenciée) ;
● Grade III : 8 ou 9 (tumeur peu différenciée).

Plus le grade SBR est enlevé, plus la tumeur est agressive et de moins bon pronostic.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE : REVUE DE LA LITTÉRATURE
1. Épidémiologie
1.1. Fréquence du cancer sein
1.2. Facteurs de risque
2. Facteurs pronostiques
DEUXIÈME PARTIE : NOTRE ÉTUDE
1. Matériel et méthodes
1.1. Objectifs
1.2. Site de l’étude d’étude
1.3. Méthodologie
1.4. Analyse des données
2. Résultats
3. Discussion
CONCLUSION
REFERENCE

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