La tunique externe
Elle est constituée par la coque cornéo-sclérale. La cornée, premier dioptre du système optique oculaire, est un tissu transparent avasculaire richement innervé, enchâssé en « verre de montre » dans la sclère au niveau du limbe avec cinq couches différentes. Son rayon de courbure antérieur est de 7,8 mm. et le rayon de courbure postérieur est de 6,8 mm, avec une épaisseur variable, plus mince au centre de 0,45 mm. Son indice de réfraction est n égal à 1, 377, et sa puissance est de 42 dioptries. La cornée représente donc à lui seul les 2/3 du pouvoir optique total de l’œil et 7 % de la surface de la sphère oculaire humaine. La sclère ou sclérotique, fibreuse, avasculaire et inextensible représente les 4/5 de la coque où s’insèrent les muscles oculomoteurs. Elle se prolonge en avant, sur le 1/5 restant, par la cornée. Leur zone de jonction ou limbe cornéo-sclérale est taillée «en biseau» au dépend des couches profondes, c’est à ce niveau que sclère, cornée et uvée en contact, forment l’angle irido-cornéen. Son poids est 1,2 g en moyenne. Son diamètre est de 23 à 24 mm (variable selon l’âge et l’amétropie). Sa circonférence équatoriale est de 77 mm. Son épaisseur est variable selon les régions mais est en moyenne de 0,5mm et est plus mince et extensible chez l’enfant. Au niveau du limbe, est creusé un canal annulaire sans paroi propre : le canal de SCHLEMM. A la partie profonde du limbe, on retrouve seulement un réseau de faisceaux fibrillaires conjonctivo-élastiques divergents et anastomosés entre eux, appelé le système trabéculaire.
Le cristallin
Placé frontalement derrière la pupille et l’iris, le cristallin est une lentille biconvexe, transparente, élastique, avasculaire et non innervée. Il est fixé au corps ciliaire par un ligament, appelé la « zonula de ZINN » qui relie son équateur aux procès ciliaires. Il est capable de se déformer par tension ou relâchement sous l’effet de contraction du muscle ciliaire et de modifier son pouvoir de convergence, entrainant une accommodation. Son diamètre est de 9 mm. Son épaisseur est de 4 à 5 mm et augmente sensiblement avec l’âge du fait de la production continue des fibres cristalliniennes. La perte du pouvoir d’accommodation du cristallin avec l’âge est responsable de la presbytie. Le cristallin est composé de trois parties de dehors en dedans: une capsule, un cortex et un noyau. Il dessine deux courbures dont une antérieure et l’autre postérieure. Son indice de réfraction est n égal à 1,42 et sa puissance est d’environ 21 dioptries.
Eléments cardinaux de l’emmétropie
Trois paramètres concourent à rendre un œil emmétrope :
la longueur axiale: ce paramètre est variable d’un individu à un autre. Elle va du sommet de la cornée au pôle postérieur rétinien et est en moyenne de 24 mm;
la courbure des dioptres de l’œil que sont la cornée et le cristallin. La somme de leur puissance est d’environ 65 dioptries. Le cristallin détient le 1/3 de la puissance totale de l’œil (20 dioptries au repos) ;
les indices de réfraction des différents milieux transparents.
PHYSIOPATHOLOGIE
L’essentiel du développement du globe se fait au cours des deux premières années de la vie, ce qui explique que l’emmétropie soit atteinte vers l’âge de 2 ou 3 ans. Les différentes structures de l’œil qui interviennent dans la réfraction sont les milieux transparents, principalement la cornée et le cristallin : ceci explique les différentes techniques chirurgicales qui se sont développées pour modifier l’une ou l’autre de ces deux structures chirurgie réfractive. Le phénomène de la réfraction montre que chaque milieu transparent oculaire a un indice de réfraction qui lui est propre. La somme des pouvoirs de réfraction des différents milieux transparents permet à l’image de l’objet vu par l’œil de se former dans le plan rétinien. L’œil est donc un système convergent dont la puissance peut être mesurée (skiascopie ou au réfractomètre automatique) et éventuellement modifiée (systèmes optiques ou chirurgie). L’accommodation, permet la mise au point de l’image sur la rétine lorsque l’objet se rapproche ; elle est assurée par les modifications de forme du cristallin par l’action des corps ciliaires lors du passage de la vision de loin à la vision de près ; la perte du pouvoir accommodatif s’installe vers 45 ans et devient complète vers 65 ans ; elle correspond à ce stade à une puissance convergente de + 3 dioptries. Les défauts de réfraction génèrent des signes fonctionnels variables comme une baisse d’acuité visuelle, une vision floue, des céphalées, une rougeur oculaire en fin de journée, des picotements et un larmoiement. Ces signes disparaissent après correction de l’amétropie.
En cas d’astigmatisme
Il peut être corrigé par lunettes avec des verres cylindriques qui ont pour caractéristiques de ne pas dévier un rayon lumineux situé dans un plan passant par leur axe (plan de puissance nulle), mais de dévier les rayons situés dans un plan perpendiculaire à cet axe, selon un angle fonction de la puissance exprimée en dioptrie et le caractère convexe ou concave du verre. Un verre cylindrique est donc défini par son axe et sa puissance positive ou négative : par exemple, un verre correcteur de (90° ; +1) qui désigne un verre cylindrique d’axe vertical, de puissance verticale nulle correspondant au méridien emmétrope et convergent d’une dioptrie dans le plan horizontal perpendiculaire, corrige un astigmatisme hypermétropique d’une dioptrie. Exemples de correction optique de l’astigmatisme :
astigmatisme myopique simple : OD = (90 ; – 1,50); OG = (110 ; – 2,75)
astigmatisme hypermétropique simple : OD = (90 ; + 2) ; OG = (125 ; + 3,50)
astigmatisme composé myopique : OD = (90 ; – 2) – 1,50 ; OG = (140 ; – 1) – 3,50
astigmatisme composé hypermétropique : OD = (90 ; + 2) + 1,50 ; OG = (135 ; + 1,50) + 2
astigmatisme mixte : OD = (90 ; + 2,50) – 1,50; OG = (120° ; – 3) +2
correction par lentilles de contact qui peuvent être soit des lentilles rigides ou des lentilles souples toriques, dont le principe est le même que pour les verres correcteurs ;
enfin, la chirurgie réfractive offre maintenant des possibilités de correction par photo-ablation cornéenne de surface au laser Excimer. Cette correction chirurgicale de l’astigmatisme est en fait souvent réalisée en complément du traitement d’une amétropie sphérique associée, notamment d’une myopie.
Répartition des amétropes selon leur profession
Les amétropies touchent surtout les fonctionnaires, les élèves et les étudiants. 43,6 % de nos amétropes sont issus de cette classe socioprofessionnelle. Nous avons constaté que les fonctionnaires représentaient en majorité 25,86 %. Ceci est probablement du par le fait que cette classe utilise beaucoup leurs yeux pour travailler car cette classe a besoin d’une bonne vision pour exercer leur type de métier tel qu’il soit. Il y’a aussi le travail prolongé et soutenu sur écran (cela va du simple écran de télévision jusqu’aux écrans d’ordinateurs, en passant par les jeux électroniques et les lecteurs de microfiches) représente une charge supplémentaire d’efforts visuels. Cependant, les facteurs environnementaux suscités potentialisent la genèse et le développement des amétropies. Une étude faite au Burkina Faso [36], en 1994 en consultation journalière, avait montré que les élèves étaient les plus représentés (30,4%) après les secrétaires, les enseignants, les médecins, les magistrats, les ingénieurs et les ecclésiastiques et les étudiants et 72,4% de ces amétropes étaient issus de cette classe socioprofessionnelle.
La tranche d’âge
Tous les enfants de la tranche d’âge, de 0-5ans avaient un astigmatisme faible, 21 soit 100%. OUEDRAOGO [36] avait retrouvé que les tranches d’âge de 11 à 20 ans, de 21 à 30 ans, de 31 à 40 ans étaient les plus représentées pour l’astigmatisme myopique.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
I. RAPPEL ANATOMIQUE ET PHYSIOLOGIQUE DE L’APPAREIL DE LA VISION
I.1. Le globe oculaire
I.1.1. Le contenant
I.1.2. Le contenu
I.2. Les annexes de l’œil
I.2.1. L’orbite
I.2.2. Les muscles de l’orbite
I.2.3. Les paupières et la conjonctive
I.2.4. L’appareil lacrymal
I.3. Les voies d’optiques
II. OPTIQUE DE LA VISION
II.1. Rappel d’optique
II.1.1. La lumière
II.1.2. Systèmes centrés dans l’approximation de GAUSS
II.1.2.1. Définition
II.1.2.2. Systèmes dioptriques focaux
II.2. Œil, système optique
II.3. Eléments cardinaux de l’emmétropie
II.4. Les indices de réfraction des milieux de l’œil
II.5. Œil théorique et réduit
II.6. Formation des images dans l’œil normal
II.7. Croissance normale du globe oculaire
III. LA REFRACTION
III.1. La mesure de l’acuité visuelle (A.V.)
III.1.1. Définitions
III.1.2. Unité de mesure
III.1.3. Matériel de mesure
III.1.4. Technique de mesure
III.1.4.1. Chez l’adulte
III.1.4.2. Chez l’enfant
III.2. Mesure de la réfraction
III.2.1. Méthodes objectives
III.2.2. Méthodes subjectives
IV. PHYSIOPATHOLOGIE
V. LES AMETROPIES
V.1. La myopie
V.1.1. Définition
V.1.2. Classifications
V.1.3. Punctum remotum (PR) et punctum proximum (PP)
V.1.4. Explorations instrumentales
V.1.5. Evolution et complications
V.2. L’hypermétropie
V.2.1. Définition
V.2.2. Classifications
V.2.3. Punctum Remotum et Punctum Proximum
V.2.4. Explorations instrumentales
V.2.5. Evolution et complications
V.3. L’astigmatisme
V.3.1. Définition
V.3.2. Classifications
V.3.3. Explorations instrumentales
V.3.4. Evolution et complications
V.4. La presbytie
VI. CAS PARTICULIERS
VII. ETIOLOGIES DES AMETROPIES
VIII. TRAITEMENT
VIII.1. BUT
VIII.2. MOYENS
VIII.2.1. Le trou sténopéïque
VIII.2.2. Les verres de lunettes
VIII.2.3. Les lentilles de contact
VIII.2.4. La chirurgie réfractive
VIII.2.5. Le laser Excimer
VIII.3. INDICATIONS
VIII.4. CAS PARTICULIERS
DEUXIEME PARTIE : NOTRE TRAVAIL
METHODOLOGIE
I. CADRE D’ETUDE ET TYPE D’ETUDE
I.1. Cadre d’étude
I.2. Type d’étude
II. PATIENTS ET METHODES
II.1. Patients
II.1.1. Critères d’inclusion
II.1.2. Critères de non inclusion
II.2. Méthodes
RESULTATS
I. RESULTATS GLOBAUX
I.1. Fréquence des amétropies selon le centre
I.2. Répartition des amétropes selon la tranche d’âge
I.3. Répartition des amétropes selon le sexe
I.4. Répartition des amétropes selon leur profession
I.5. Répartition des amétropes selon l’acuité visuelle (A.V.)
I.6. Affections oculaires associées
II. REPARTITION SELON LES FORMES CLINIQUES
II.1. Les amétropies sphériques
II.1.1. La myopie
II.1.1.1. La prévalence
II.1.1.2. Répartition des myopes selon la tranche d’âge et le sexe
II.1.1.3. Répartition des myopes selon la profession
II.1.1.4. Répartition des myopes selon l’affection oculaire associée
II.1.2. L’hypermétropie
II.1.2.1. La prévalence
II.1.2.2. Répartition des hypermétropes selon la tranche d’âge et le sexe
II.1.2.3. Répartition des hypermétropes selon la profession
II.1.2.4. Répartition des hypermétropes selon l’affection oculaire associée
II.2. Les amétropies cylindriques
II.2.1. L’astigmatisme
II.2.1.1. L’astigmatisme fort
II.2.1.1.1. La prévalence
II.2.1.1.2. Répartition des astigmates forts selon la tranche d’âge et le sexe
II.2.1.1.3. Répartition des astigmates forts selon la profession
II.2.1.1.4. Répartition des astigmatismes forts selon l’affection oculaire associée
II.2.1.2. L’astigmatisme faible
II.2.1.2.1. La prévalence
II.2.1.2.2. Répartition des astigmates faibles selon la tranche d’âge et le sexe
II.2.1.2.3. Répartition des astigmates faibles selon la profession
II.2.1.2.4. Répartition des astigmatismes faibles selon l’affection oculaire associée
DISCUSSION
I. RESULTATS GLOBAUX
I.1. Fréquence des amétropes selon le centre
I.2. Répartition des amétropes selon l’âge
I.3. Répartition des amétropes selon le sexe
I.4. Répartition des amétropes selon leur profession
II. REPARTITION SELON LES FORMES CLINIQUES
II.1. Les amétropies sphériques
II.1.1. La myopie
II.1.1.1. La prévalence
II.1.1.2. Répartition des myopes selon la tranche d’âge et le sexe
II.1.1.3. Répartition des myopes selon la profession
II.1.2. L’hypermétropie
II.1.2.1. La prévalence
II.1.2.2. Répartition des hypermétropes selon la tranche d’âge et le sexe
II.1.2.3. Répartition des hypermétropes selon la profession
II.2. Les amétropies cylindriques
II.2.1. L’astigmatisme
II.2.1.1. L’astigmatisme fort
II.2.1.1.1. La prévalence
II.2.1.1.2. Répartition des astigmates forts selon la tranche d’âge et le sexe
II.2.1.1.3. Répartition des astigmates forts selon la profession
II.2.1.2. L’astigmatisme faible
II.2.1.2.1. La prévalence
II.2.1.2.2. Répartition des astigmates faibles selon la tranche d’âge et le sexe
II.2.1.2.3. Répartition des astigmates faibles selon la profession
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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