OSTEOLOGIE DESCRIPTIVE (3)
L’extrémité inférieure du fémur (Figures 1) (4) est formée de tissus spongieux dont les travées osseuses sont transversales d’un condyle à l’autre et verticales perpendiculaires aux surfaces articulaires. Volumineuse, surtout développée dans le sens transversal, elle peut être comparée à une pyramide quadrangulaire dont le sommet tronqué prolonge la diaphyse, et dont la base s’appuie sur l’extrémité supérieure du tibia. En avant, une surface concave en forme de poulie, la trochlée, se poursuit vers le bas. En arrière, deux masses osseuses latérales, les condyles, enroulées d’avant en arrière, sont séparées par une échancrure intercondylienne et nettement déjetées en arrière de l’axe de la diaphyse. On décrit à l’extrémité inférieure du fémur une face antérieure, une face inférieure, une face postérieure, et deux faces latérales.
Anatomie fonctionnelle
Les mouvements du genou sont essentiellement l’extension et la flexion, avec accessoirement la rotation et l’inclinaison latérale.
– Flexion et extension : A partir de l’extension (jambe dans le prolongement de la cuisse), la flexion se fait autour d’un axe transversal passant par les condyles fémoraux. La flexion active est de 130° et la flexion passive de 150°. Le déplacement des surfaces articulaires, s’accompagne d’un double mouvement des condyles fémoraux, d’un glissement des ménisques, et d’une tension des ligaments. Solidaires du plateau tibial, les ménisques ne sont cependant pas fixes; ils se déplacent en arrière lors de la flexion, et tirés vers l’avant lors de l’extension. Dans la flexion, le ligament latéral externe se relâche plus que l’interne, les ligaments croisés se tendent mais se relâchent dans la demi flexion. Dans l’extension, les deux ligaments latéraux se tendent ainsi que les ligaments croisés surtout le postéro-interne qui s’oppose au glissement du tibia en arrière.
– La rotation : La rotation active accompagne la flexion et l’extension. La flexion de la jambe s’accompagne d’une rotation interne du tibia, et la pointe du pied se tourne en dedans, le fémur se met en rotation externe et la rotule s’abaisse. Une extension de la jambe produit une rotation interne du fémur et la rotule tirée par le quadriceps s’élève et se déplace en dehors. La rotation passive peut atteindre 40° après fixation de la cuisse. Nulle dans l’extension complète (par suite de la tension des ligaments croisés et latéraux), nulle également dans la flexion complète, elle est maxima dans la demi flexion.
– L’inclinaison latérale : Uniquement passive, elle est de très faible amplitude, et n’existe que dans la demi flexion du genou.
ETIO-PATHOGENIE
Ces fractures sont toujours graves et ayant surtout comme origine les accidents de la circulation. Les fractures surviennent par deux mécanismes distincts à l’origine de deux types étio-pathogéniques de fractures. Le premier est celui d’un traumatisme direct sur le genou fléchi selon le principedu syndrome du tableau de bord; le patient en position assise est projeté en avant violemment par un choc frontal; le genou percute directement le tableau de bord, ce qui est à l’origine d’une fracture compression de l’extrémité distale du fémur, ou passe en dessous de celui-ci, ce qui est à l’origine d’une fracture type compression flexion. Dans tous les cas, il s’agit d’un mécanisme à haute énergie touchant souvent des sujets jeunes. Il existe souvent une ouverture du foyer et des fractures associées dans un tableau de polytraumatisme. Le deuxième est un mécanisme indirect, à faible énergie, par simple chute de leur hauteur, de personnes âgées ostéoporotiques, responsables de fractures juxta articulaires spiroïdes.
Traitement chirurgical
Une ostéosynthèse interne qui stabilise l’épiphyse tout en autorisant la mobilisation du genou semble la plus adaptée.
– Le clou verrouillé est un excellent principe d’ostéosynthèse stable, mais il ne peut être utilisé que pour les fractures supra condyliennes hautes.
– Les plaques utilisent une prise épiphysaire soit par lame (lame plaque) soit par vis (vis plaque). Il semble que lorsque les fractures sont articulaires et complexes, il vaille cependant mieux d’utiliser un système par vis qui permet de ne pas déplacer les fragments. Une ostéosynthèse externe ne permet pas ici d’obtenir un montage parfaitement stable.
Rééducation fonctionnelle
Elle consiste à effectuer le plus tôt possible la mobilisation du genou avec contraction active du quadriceps pour prévenir la raideur articulaire et l’amyotrophie. La mobilisation doit être faite quotidiennement d’une manière progressive et persévérante afin d’obtenir une amplitude satisfaisante des mouvements de flexionextension du genou. Une attelle dynamique facilite cette mobilisation. Le lever peut être autorisé à partir de la troisième semaine avec un béquillage en appui monopodal. L’appui partiel sera commencé vers le deuxième mois. L’appui complet peut être autorisé au bout de trois à quatre mois, délai minimum nécessaire pour la consolidation des fractures de l’extrémité inférieure du fémur. La reprise de l’appui doit être différée au cinquième mois pour certains cas de fractures complexes.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: RAPPELS
I. RAPPEL SUR L’ANATOMIE DE L’EXTREMITE INFERIEURE DU FEMUR
I.1- Ostéologie descriptive
I.2- Anatomie topographique
I.2.1- Articulation du genou
I.2.2- Région poplité
I.2.3- Région rotulienne
II. RAPPEL SUR LES FRACTURES DE L’EXTREMITE INFERIEURE DU FEMUR
II.1- Définition
II.2- Etio-pathogénie
II.3- Anatomie pathologique
II.4- Examen clinique
II.5- Examen radiographique
II.6- Principes du traitement
II.7- Complications et séquelles
DEUXIEME PARTIE: MATERIELS ET METHODES
RESULTATS
TROISIEME PARTIE: COMMENTAIRES ET DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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