Fracture de l’os zygomatique
Méthodes et analyses
C’est une étude épidémiologique, rétrospective sur la période allant de juillet 2009 à juillet 2010 pour laquelle nous avons recensé l’ensemble des dossiers des patients présentant un traumatisme maxillo-faciale. 312 dossiers ont été répertoriés, concernant les patients pris en charge au service pour fracture faciale.
On a exclut de notre étude les lésions des parties molles (plaies, pertes de substances…) qui font l’objet d’une autre étude.
Collecte de données
Le recueil des données a été réalisé à partir du dossier médical des patients qui ont été hospitalisés au service, de registre des urgences, et de registre du bloc opératoire.
Définition des variables analysées
L’étude a été réalisée à l’aide d’une fiche d’exploitation (annexe 1) qui renseigne sur :
? Les données épidémiologiques : L’âge, le sexe ; la date et l’heure du traumatisme…
? Le mécanisme et étiologie du traumatisme
? Les types de fractures par secteurs faciaux
? Les associations morbides
? Le délai de prise en charge.
? La stratégie thérapeutique
? Les aspects évolutifs
Analyse des données
La saisie des textes et des tableaux a été faite sur le logiciel Word XP et celle des graphiques sur le logiciel Excel XP.
L’analyse statistique des données a été faite à l’aide du logiciel sphinx et SPSS version 1.
Fractures bifocales
Les formes bifocales des fractures mandibulaires sont les plus rencontrées. Dans notre série 81 patients présentent une fracture mandibulaire bifocale soit 49,09% des fractures mandibulaire.
L’étude des différentes associations fracturaires retrouve une prédominance des atteintes de la région angulaire qui est impliquée dans 61,72% des cas de fracture bifocales, la région parasymphysaire est impliquée dans 49,38% des cas, la région symphysaire dans 11,11% des cas, les branches montantes dans 3,70% des cas et les processus coronoïdes dans 1,23%.
Fractures bifocales asymétriques
L’association angle-parasymphysaire controlatérale est la plus fréquente avec 20,98%.
La deuxième association fracturaire fréquente est l’association angle-branche horizontale controlatérale dans 17,28% des cas.
Une troisième association est trouvée fréquemment, l’atteinte du condyle et de la parasymphyse controlatérale dans 7,40% des cas.
En 4ème lieu on trouve l’association condyle-branche horizontale controlatérale dans 4,93% des fractures bifocales.
L’association symphyse-condyle constitue également 4,93% des fractures bifocales.
En 6ème lieu, l’association symphyse-angle qui constitue 3,70% des fractures bifocales.
Les détails de ces associations fracturaires sont résumés dans le tableau VI.
Fractures bifocales symétriques
La fracture des deux branches horizontales représente 4,93% des fractures bifocales et 2,42% des fractures mandibulaires.
La fracture bi-angulaire est trouvé dans 3,70% des fractures bifocales et 1,81% des fractures mandibulaires.
La fracture bi-para-symphysaire est trouvée dans 1,23% des fractures bifocales et 0,60% des fractures mandibulaires.
Les fractures bi-condyliennes totalisent 31,86% des fractures bifocales et 15,15% des fractures mandibulaires.
Fractures multifocales
Celles-ci répondent aux cas où il y a plus de 2foyers de fractures mandibulaires. Dans notre série 14 patients ont ce type de fracture soit 8,48% des fractures de l’étage inférieur.
L’étude de la répartition topographique de ces fractures rares ne permet pas d’avoir de résultats statistiquement significatifs permettant de démarquer une région ou une association dominante.
Fractures alvéolo-dentaires mandibulaires
Ce type de fracture est présent chez 22 patients soit 13,33% des fractures mandibulaires.
Cette fracture alvéolo-dentaire est isolée chez 13 patients soit 7,87% des cas et associée à d’autres fractures mandibulaires chez 9 patients (5,45%).
L’étude de la répartition étiologique de ces fractures montre qu’après les AVP, 1ère étiologie de ces fractures avec 50% des cas, on trouve les accidents domestiques qui représentent 31,81% des étiologies et les agressions avec 18,18%.
Fracture de l’os zygomatique
Répartition topographique générale des traits de fracture
76 patients soit 24,35% de notre série présentent une fracture de l’os zygomatique, uni ou bilatérale, soit 77 fractures. Ces fractures sont réparties de la façon suivante, tableau VII :
La fracture type B ou fracture-disjonction de l’os zygomatique est le type le plus fréquent avec 44,14%, en 2ème lieu vient la fracture A1 ou fracture de l’arcade zygomatique qui présente 33,76%.
Fracture de l’arcade zygomatique (TypeA1)
Cette fracture est présente chez 26 de nos patients soit 8,33% de la série et 34,21% des fractures de l’os zygomatique. Le côté gauche (53 ?84%° est légèrement plus atteint que le côté droit (46,15%)
Fracture-disjonction de l’os zygomatique (Type B)
Les fractures-disjonctions de l’os zygomatique concernent 34 patients soit 10,89% de la série et 44,73% des patients présentant une fracture de l’os zygomatique.
Le côté droit et gauche sont à égalité avec 50% chacun.
Fracture comminutive de l’os zygomatique (Type C)
Ce type de fracture est présent chez 15 patients soit 4,80% de la série et 19,73% des patients présentant une fracture de l’os zygomatique.
Il y a eu 7 fractures comminutives de l’os zygomatique droit (46,66%) et 8 fractures du côté gauche (53,33%).
Fracture isolée de la paroi latérale de l’orbite et de la margelle infra-orbitaire (Type A2 et A3)
Dans notre série nous avons recensé deux cas de ces deux types de fractures, un cas pour chaque type. L’étiologie étant un AVP dans les deux cas.
Fracture bilatérale de l’os zygomatique
Un de nos 76 patients présente une fracture bilatérale de l’os zygomatique, qui est une fracture-disjonction bilatérale et dont l’étiologie est un AVP.
Fractures des maxillaires
Répartition topographique générale des traits de fractures.
Parmi nos 312 patients, 42 ont présenté au moins une fracture maxillaire, soit 47 traits de fracture. Les types de ces fractures sont résumés dans le tableau VIII : localisation avec 46,80% des cas, viennent ensuite les fractures le Fort II qui constituent 25,53% des fractures maxillaires. 3 cas , soit 6,38% des 47 fractures, sont des associations atypiques des 3 types de fractures le Fort.
Etiologies des fractures maxillaires
Répartition étiologique des fractures maxillaires autre que les fractures alvéolo-dentaires Cette répartition montre que les fractures type le Fort et les disjonctions intermaxillaires sont dues à des accidents de la voie publique dans la majorité écrasante des cas(Fig.13).
Répartition étiologique des fractures alvéolo-dentaires maxillaire
L’étude de la répartition par étiologie des fractures alvéolo-dentaires maxillaires trouve une distribution proche de la distribution générale des étiologies des fractures maxillo-faciales (Fig. 14).
Fracture de Le Fort I ou Guérin
Un patient seulement a présenté une fracture Le Fort I typique, 3autres patients ont présenté des fractures Hémi-Le fort I isolées intéressant le côté droit chez 2patients et le côté gauche chez un seul patient.
Fracture Le Fort II
Ce type de fracture a été trouvé chez 12 patients soit 25,53% des fractures maxillaires et 3,84% de la série. C’est la plus fréquente des fractures de Le Fort. Deux autres patients ont présenté des fractures Hémi-Le Fort II intéressant le côté droit chez un patient et le côté gauche chez l’autre.
Fracture de Le Fort III
Quatre patients ont présenté une fracture type Le Fort III soit 8,51% des fractures maxillaires et 1,28% de la série. Une fracture Hémi-Le Fort III a également été trouvée chez un patient.
Disjonction intermaxillaire
Cette disjonction a été trouvée chez 4 patients et elle a été associée à une fracture Le Fort I chez 2 patients, à une fracture Le Fort II chez 1 patient et une fracture Le fort III chez 1 autre patient.
Fracture segmentaire du maxillaire
Seulement un patient a présenté une fracture segmentaire du maxillaire ou fracture dento-alvéolo-palatine, il s’agit d’une fracture du côté gauche, chez ce patient, cette fracture étant la seule fracture maxillaire.
Fracture alvéolo-dentaire maxillaire
C’est la fracture la plus fréquente de l’os maxillaire, elle est présente chez 22 patients soit 46,80% des fractures maxillaires et 7,05% de la série.
Elle était la seule fracture maxillaire chez 20 patients et associée à une fracture mandibulaire chez 6 patients.
Fracture du nez
La fracture des os propre du nez a été observée chez 30 patients (fig. 15) soit 9,61% de nos 312 patients. La répartition étiologique de ces fractures représentée par la figure 16 montre qu’à côté des AVP qui représentent 34% des causes, on trouve une grande participation des agressions soit 32% des cas, viennent ensuite les accidents domestiques avec 15% des cas.
Fractures du complexe Naso-Ethmoido-Maxillo-Fronto-Orbitaire (CNEMFO)
Ce complexe est présent chez 3 de nos malades, parmi ces 3cas, 2 sont du à des AVP soit 66,67%.
Tous ces patients ont présenté au moins une fracture maxillo-faciale.
Fracture isolée du plancher de l’orbite
Ce type de fracture est présent chez 3 patients soit 0,96% de la série. Il y a eu deux fractures du côté droit et une fracture du côté gauche. Les étiologies sont réparties en :
– 66,67% secondaires à des agressions.
– 33,33% suite à des AVP.
Il s’agit dans tous les cas de la seule fracture maxillo-faciale.
Fracture de l’os frontal
Cet os constitue l’étage supérieur de la face, 3 patients seulement ont présenté des fractures à ce niveau soit 0,96% de la série. C’est l’étage le moins touché par la traumatologie maxillo-faciale. Tous ces patients ont été victimes d’un AVP. Parmi ces 3 fractures de l’os frontal, 2 rentrent dans le cadre d’une fracture de CNEMFO.
Tous ces patients présentent en plus, au moins une fracture dans l’un des 2 autres étages de la face.
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Table des matières
INTRODUCTION
PATIENTS ET METHODES
RESULTATS
I- Distribution géographique
II- Terrain de la traumatologie maxillo-faciale
1-Age
2-Sexe
III-Répartition dans le temps de la traumatologie maxillo-faciale
1-Distribution mensuelle
2-Distribution journalière
3-Distribution horaire
IV-Etiologies
V-Délai de la prise en charge
1-Délai de consultation
2-Délai d’intervention
3-Nombre de jour d’hospitalisation
VI-Association lésionnelle
1-Dans le cadre d’un polytraumatisme
2-Lésions des parties molles de l’extrémité céphalique
VII-Site des fractures
1-Généralités
2-Fracture mandibulaire
3-Fracture de l’os zygomatique
4-Fracture maxillaire
5-Fracture du nez
6-Fracture du CNEMFO
7-Fracture isolée du plancher de l’orbite
8-Fracture de l’os frontal
9-Association des fractures de la face
VIII-Traitement
1-Fracture mandibulaire
2-Fracture de l’os zygomatique
3-Fracture maxillaire
4-Fracture du nez
5-Fracture du CNEMFO
6-Fracture du plancher de l’orbite
7-Fracture de l’os frontal
IX-Complications
1-Complications septiques
2-Complications mécaniques
X-Séquelles
1-Séquelles des traumatismes de la mandibule et des maxillaires
2-Séquelles des traumatismes de la pyramide nasale et du GNEMFO
3-Séquelles des traumatismes de l’os zygomatique et de la région orbitaire
4-Séquelles des traumatismes crânio-faciaux
5-Séquelles cicatricielles
DISCUSSION
I- Rappel
1-Anatomique
2-Bio-mécanique
3-Classification des fractures mandibulaires
4-Classification des fractures zygomatique
5-Classification des fractures occulo-faciales selon le chirurgien René Le Fort
II-Données épidémiologiques générales
III-Données épidémiologiques spécifiques des sites de fractures
IV-Prise en charge des fractures faciales
V-Complications
VI-Séquelles
VII-Conséquences médico-légales
VIII-Prévention
CONCLUSION
ANNEXES
RESUMES
BIBIOGRAPHIE
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