Formulations OMS des solutions hydro alcooliques

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Importance des infections nosocomiales

Les infections associées aux soins constituent un problème pour la sécurité des patients et conduisent à des affections invalidantes qui réduisent la qualité de vie. Elles constituent également une des causes majeures de décès associées à des coûts économiques considérables [22].Ces infections surviennent partout dans le monde et touchent tous les pays, quel que soit leur niveau de développement [23].
Une enquête de prévalence réalisée pour l’OMS dans 55 hôpitaux de 14 pays représentant quatre régions OMS (Europe, Méditerranée orientale, Asie du Sud-est et Pacifique occidental) a montré qu’en moyenne 8,7 % des patients hospitalisés étaient touchés par une infection nosocomiale. A tout moment plus de 1,4 millions de personnes dans le monde souffrent de complications infectieuses acquises [24].
Dans les pays en développement, peu de données statistiques sont publiées sur les infections associées aux soins. Cependant quelques études menées dans certains de ces pays ont montré des taux de prévalence de 14,8% à 19,1% d’infections contractées au cours des soins [25].
Les infections nosocomiales évoluent principalement sur un mode endémique. Ceci permet de définir pour chaque type d’infection un taux d’endémicité que l’on peut comparer d’un service hospitalier à un autre. Mais lorsque dans un service il apparaît subitement un type d’infection iatrogène, alors il s’agit d’une épidémie. Elle est alors due au même germe caractérisé par son sérotype et son antibiotype [3].
Au moyen d’étude épidémiologique on peut estimer ponctuellement le phénomène de l’infection nosocomiale ou en suivre l’évolution. Nous avons : [17].
 Les études de prévalence qui durent un ou plusieurs jours et qui peuvent être réalisées simultanément dans plusieurs hôpitaux. Cette étude permet de déterminer le taux de prévalence d’infection qui représente entre 7 et 12% des admissions hospitalières.
 Les études d’incidence qui relèvent de manière systématique de l’apparition de nouveaux cas d’infection sur une longue période. Elles permettent de calculer le taux d’incidence ou un ratio d’infection. Ce taux est compris entre 5 et 10% des admissions hospitalières.
La surveillance épidémiologique des infections nosocomiales doit être adaptée en fonction des priorités identifiées localement c’est-à-dire dans chaque service car la répartition du site infectieux varie selon la spécialité médicale [26].
Nous avons cinq principaux sites d’infections nosocomiales représentant 70% de l’ensemble des infections nosocomiales avec par ordre d’importance: les infections urinaires (35%), les infections respiratoires basses (12%), les infections du site opératoire (11%), les bactériémies (6%) et les infections par cathéter (4%) [27].
D’autres facteurs méritent d’être pris en compte. Les infections nosocomiales sont plus fréquentes chez les sujets âgés de 65 ans ou plus (ratio de 1,76), chez les hommes, chez les sujets immunodéprimés (ratio de 2,74), chez les sujets opérés dans les 30 jours précédent l’enquête de prévalence, chez les sujets porteurs d’un cathéter vasculaire, d’une sonde urinaire, trachéotomisés ou intubés [26].

Réservoirs du germe

Les réservoirs des micro-organismes à l’origine des infections sont multiples. Le patient est soit infecté par son propre germe au cours d’un soin ; on parle alors d’infection endogène, soit infecté par des germes provenant d’autres personnes ou de l’environnement et on parle ici d’infection d’origine exogène ou infection croisée.
Au nombre des réservoirs des micro-organismes à l’origine des infections nosocomiales, on distingue :
La flore saprophyte du malade lui-même (origine endogène): c’est une flore ne présentant pas de danger pour l’organisme. Elle est constituée de bactéries qui vivent normalement dans l’organisme. Mais au cours des premiers jours d’hospitalisation elle subit des modifications qualitatives. Les bacilles gram négatif et plus accessoirement les levures (Candida) remplacent les cocci gram positif ou les anaérobies [27].
Le personnel soignant médical et paramédical va d’un malade à un autre. Il est le principal responsable de la transmission manu portée. Il peut être colonisé par les micro-organismes [28].
L’environnement représente aussi une source de germes mais ceux-ci sont moins fréquemment mis en cause. L’air, l’eau et l’alimentation contiennent des germes qui ne sont pas dangereux dans les conditions normales mais peuvent provoquer des infections chez les patients fragiles ou bien lorsque ces germes sont introduits directement à l’intérieur du corps (par exemple lors d’une opération chirurgicale) [29].

Mode de transmission des germes 

Les mains des professionnels soignants en absence d’une pratique d’hygiène appropriée sont le moyen le plus fréquent de transmission des germes au cours des soins. En effet, selon Pittet D il faut réunir cinq conditions pour qu’un microorganisme se transmette d’un patient à un autre.
 Les micro-organismes sont présents sur la peau du patient ou sur les surfaces dans l’entourage immédiat du patient. Des germes (Staphylococcus aureus, Proteus mirabilis, Klebsiella spp et Acinetobacter spp.) peuvent être présents sur la peau intacte de certains patients. L’environnement immédiat du patient (draps de lit, tables de nuit, et autre dispositifs médicaux) est contaminé par ces germes (en particulier par les staphylocoques et entérocoques).On parle d’auto-infection.
 Les micro-organismes sont transférés sur les mains du soignant. Le passage des germes du patient aux mains du professionnel soignant s’effectue même au cours d’un soin supposé “propre” (mesure des pulsations, de la tension artérielle ou de la température axillaire).
 Le microorganisme doit être aussi capable de survivre sur les mains du personnel pendant au moins quelques minutes. Les germes qui sont passés sur les mains des professionnels soignants suite à un contact avec le patient ou avec son environnement peuvent survivre 2 à 60 minutes en l’absence de toute action d’hygiène des mains.
 Le personnel n’observe pas les recommandations concernant l’hygiène des mains ou utilise des produits inefficaces. Les mains restent contaminées lorsque l’hygiène des mains est déficiente. Une quantité insuffisante de produit ou une durée de friction trop courte a pour conséquence un faible degré de décontamination des mains.
 Les mains contaminées du soignant doivent entrer en contact direct avec un autre patient ou avec un objet qui va entrer en contact direct avec le patient. Plusieurs fois il a été démontré lors d’épidémies, la transmission des germes par les mains des professionnels d’un patient à l’autre ou à l’environnement du patient.
Il faut noter, quelque soit le mode de transmission, l’apparition d’une infection nosocomiale est favorisée par la situation médicale du patient à savoir son âge et sa pathologie. Par exemple, les personnes âgées, les immunodéprimés, les nouveaux nés, les polytraumatisés, les grands brûlés sont particulièrement réceptifs. Nous avons aussi certains traitements comme les antibiotiques qui déséquilibrent la flore du patient de même que certains actes invasifs à savoir la pose de perfusion, de sondes urinaires ainsi que les opérations chirurgicales [29].

Principales infections nosocomiales

Les maladies nosocomiales sont fréquentes et causées par différents agents pathogènes. Leurs ravages sont importants et causent de nombreux décès. Selon le Comité d’examen sur la prévention et le contrôle des infections nosocomiales, les infections hospitalières «les plus fréquentes» sont les infections urinaires qui représentent environ 40% des infections nosocomiales, dont la majorité est liée à l’utilisation de cathéters urinaires. Elles prolongent de 4 à 16 jours la durée de séjour en milieu hospitalier. Les pneumonies dues à l’immobilisation prolongée ou à la ventilation mécanique peuvent être associées à un taux de mortalité de 7%. Les infections des sites chirurgicaux, les bactériémies nosocomiales primaires principalement celles causées par l’installation d’un cathéter et la diarrhée associée au Clostridium difficile ont aussi une incidence sur la mortalité, la morbidité et la qualité de vie des personnes qui en sont atteintes. Elles ont aussi un impact sur la durée de séjour et par conséquent sur l’accessibilité des soins et des services pour les autres malades. Parmi les autres infections nosocomiales, il y a les infections de la peau et des tissus mous, les gastro-entérites virales, l’influenza et les autres virus respiratoires ainsi que les infections du nez, des yeux, de la gorge et des oreilles».

Prévention des infections nosocomiales

Selon Troillet N. il n’est pas possible malheureusement de réduire à zéro le risque d’infection mais on peut la prévenir en suivant un programme intégré, contrôlé dont les éléments clés sont les suivants :
 limiter la transmission d’agents microbiens de patient à patient pendant les activités de soins directs par une hygiène des mains adéquate et le port de gants et en observant des pratiques et stratégies d’asepsie, d’isolement, de stérilisation, de désinfection et de nettoyage appropriés du linge ;
 maîtriser les risques infectieux liés à l’environnement ;
 protéger les patients par l’usage approprié d’anti-infectieux à titre prophylactique par l’alimentation et par les vaccinations ;
 limiter le risque d’infection endogène par la réduction des gestes invasifs et par la promotion d’un usage optimal des anti-infectieux ;
 surveiller les infections, identifier et maîtriser les flambées ;
 assurer la prévention des infections chez les membres du personnel ;
 renforcer les pratiques de soins et assurer la formation continue du personnel.
L’hygiène des mains est la première des actions à entreprendre pour prévenir la transmission des germes et le développement des infections associées aux soins [33].

Hygiène des mains

L’hygiène des mains est l’élément fondamental de lutte contre les infections nosocomiales [34]. Bien que ce soit un geste simple, son manque d’observance est un problème universel. Une alternative à l’utilisation d’eau et de savon est une friction des mains avec un produit hydro-alcoolique (PHA). [35].

Rappel historique

L’impact du lavage des mains sur la réduction du taux des infections nosocomiales est retrouvé dans les études tant historiques que contemporaines [36, 37]. Le lavage des mains suite aux travaux de Semmelweis est reconnu depuis plus d’un siècle comme une mesure efficace de prévention des infections. De nombreuses épidémies hospitalières dues à la contamination par les mains traduisent bien son importance [38]. Semmelweis avait émis l’hypothèse que la fièvre puerpérale serait transmise par les mains des étudiants qui apporteraient des « particules cadavériques » depuis la salle d’autopsie. Il interdit donc aux étudiants en médecine de quitter les salles de dissection sans s’être lavé les mains au chlorure de chaux, ce qui entraîna immédiatement une baisse significative du taux de mortalité qui passe de 12% à 3%. Ce chlorure de chaux qui est un mélange d’hypochlorite de calcium et de chlorure de calcium fut mis au point vers 1820 par le pharmacien Antoine-Germain Labarraque (1777-1850) [39]. Pasteur (1878) met également en évidence le manu portage dans la méthode aseptique d’où cette citation : « Au lieu de s’ingénier à tuer les microbes dans la plaie ne serait-il pas plus raisonnable de ne pas en introduire ». De même, Joseph Lister [40, 38] en 1867 et Florence Nightingale [41, 38] en 1863 ont effectué des travaux concernant l’asepsie en milieu hospitalier.

Rappel sur la flore cutanée

La flore cutanée joue un rôle primordial dans la genèse des infections nosocomiales. En effet dès qu’il existe une brèche cutanée (brûlure, cathéter, plaie opératoire), les micro-organismes peuvent coloniser la lésion et être à l’origine d’infections locales ou systémiques. Par ailleurs, sous l’influence de l’hospitalisation et/ou de traitements antibiotiques, la flore cutanée peut se modifier: élimination des espèces sensibles, acquisition de facteurs de résistance, colonisation par des bactéries multi-résistantes. Au cours des soins, ces microorganismes peuvent transiter dans la flore cutanée des mains des soignants et diffuser d’un malade à l’autre [42].
La peau est l’organe souple qui recouvre la surface du corps. Elle est essentiellement constituée de trois couches : [43, 44] l’épiderme, le derme et l’hypoderme.
− l’épiderme ou épithélium stratifié est limité à l’extérieur par la couche cornée et à l’intérieur par la couche basale germinative qui renferme les mélanocytes
− le derme est formé de tissu conjonctif dans lequel circulent des vaisseaux capillaires et lymphatiques. C’est à ce niveau que se situe la base des poils. On y trouve aussi des fibres et des récepteurs nerveux.
− l’hypoderme est la couche la plus profonde.
La peau comporte aussi deux types d’organes annexes : les glandes sudoripares et l’appareil pilosébacé illustré dans la figure 2

Particularités de la peau des mains

Les mains, interface nécessaire entre le soignant et le patient sont naturellement porteuses de germes. Chez le sujet sain et idem de lésion, leur présence n’a aucune incidence. La peau des mains est adaptée à l’usage d’outil que l’ homme en fait. Les paumes ont une couche cornée renforcée et riche en lipides épidermiques. Elle repose sur un hypoderme épais afin de protéger contre les coups et la pression. Les glandes sudoripares y sont plus denses que sur le reste du corps ( 620 par cm2 au lieu de 100 à 200 cm2),) car la sueur améliore la préhension des objets en évitant qu’ils ne glissent. Mais la peau glabre des paumes souffre d’un manque de sébum car sa production a normalement lieu dans les follicules pilo-sébacés.
La peau du dos des mains est particulièrement fine. De plus, la glande sébacée est bien inférieure à celle des autres parties du corps car elle n’est recouverte que de quelques poils fins. L’absence de glandes sébacées engendre une réduction du film hydrolipidique. Les mains sont donc moins bien protégées et plus sensibles à la déshydratation par augmentation de la perte insensible en eau [39].

Les différentes flores microbiennes de la main

La flore de la main varie au cours de la journée en fonction des activités. Selon les études, 20 à 40% des infections nosocomiales sont dues à une transmission manuportée des bactéries [38].

La flore commensale

Encore appelée flore résistante, c’est la flore naturelle de la peau. Elle regroupe les germes qui colonisent les couches superficielles de la peau. Elle est non pathogène et rarement la cause d’infections nosocomiales. Elle joue un rôle de barrière vis-à-vis des autres microbes, c’est donc une flore utile. Elle est particulièrement éliminée par le lavage des mains et se reconstitue rapidement après [46].

La flore transitoire

Elle regroupe les germes occasionnellement présents à la surface de la peau et qui ne la colonisent pas de façon durable [47].
Elle est pathogène et responsable d’infections nosocomiales. Elle est acquise lors des soins et manipulations diverses au cours de la journée et est transmise du personnel soignant au malade, au matériel et réciproquement. Elle est éliminée par le lavage des mains [41].
Selon le Centre de coordination de la lutte contre les infections nosocomiales de l’inter région Paris- Nord (CCLIN), la friction hygiénique des mains consiste en l’élimination et/ou la destruction de la flore transitoire. L’action recherchée est limitée dans le temps, de plus elle ne permet pas d’enlever les souillures importantes de par la nature et l’utilisation du produit.
Ce procédé doit être utilisé sur des mains macroscopiquement propres [38].

Techniques d’hygiène des mains

L’hygiène des mains est réalisée principalement par le lavage au savon et à l’eau ou par friction hydro-alcoolique des mains. Les produits utilisés, leur qualité et les techniques d’hygiène des mains influencent le résultat obtenu. Les mains restent contaminées en l’absence d’hygiène des mains [48].

Matériel de lavage à l’eau et au savon 

Le savon

Les savons sont des produits nettoyants à action détergente c’est-à-dire qu’ils permettent une émulsion des substances non solubles dans l’eau (substances hydrophobes) qui seront éliminées par le rinçage. Ils éliminent 40 à 50% de la flore cutanée des mains. Ils ne détruisent pas les germes, ils ne font que les décrocher de leur support (revêtement cutané…)
Il existe deux types de savons : le savon solide ou pain de savon et les solutions moussantes.
 Les savons solides ou liquides
Ils sont issus de la saponification graisse + base et ont un pH basique. Dans les hôpitaux, les savons solides sont à déconseiller car leur manipulation directe peut entraîner une contamination avec des microorganismes pathogènes. Il est préférable d’utiliser uniquement des savons liquides ou des émulsions de plus petit volume possible. Leur qualité et leurs conditions d’utilisation doivent être régulièrement surveillées.
 Les savons moussants
Ce sont des mélanges de substances détergentes (de type laurylsulfate de sodium) dont le pH est habituellement neutre. Ces derniers sont actuellement les plus utilisés.
Les savons et les solutions moussantes peuvent avoir une action antimicrobienne de par leurs constituants (attention aussi aux risques d’allergie), leur pH ou par ajout de principes actifs bactéricides ou bactériostatiques à leur formulation, évitant ainsi la contamination secondaire de la solution. Les solutions moussantes acquièrent des propriétés antiseptiques leur permettant d’être utilisées pour un lavage hygiénique ou chirurgical déterminé selon deux critères complémentaires à savoir : l’efficacité antimicrobienne de la solution et la technique de lavage appropriée.
Le choix du produit doit être déterminé par une bonne tolérance de celui-ci. En particulier il ne doit pas favoriser le dessèchement du revêtement cutané de la main en raison de la multiplication des opportunités de lavage des mains liées aux diverses techniques de soins en milieu hospitalier.

L’eau

A l’hôpital il existe différents types d’eau qui, en fonction du niveau d’exigence de qualité et de leurs utilisations vont nécessiter des traitements particuliers:
 l’eau potable destinée à l’alimentation humaine (eau du réseau d’adduction, des fontaines réfrigérées),
 l’eau destinée aux soins,
 les autres eaux à utiliser pour les soins (eau pour l’hémodialyse, eau des piscines à usage thérapeutique).
A l’intérieur de l’hôpital, l’eau potable est une eau destinée à l’alimentation humaine. Par ailleurs, des contrôles réguliers doivent être faits à l’intérieur du réseau de distribution de l’hôpital où l’eau peut se modifier et où une contamination microbiologique peut survenir. Ce risque infectieux peut être lié à des micro-organismes d’origine fécale (salmonelles, entérovirus…) en provenance le plus souvent du réseau public, de germes qui se développent dans les circuits d’eau chaude (légionnelles), de germes de l’environnement hospitalier colonisant le réseau d’eau (Pseudomonas aeruginosa…).
Selon les recommandations émises par le Comité Technique Régional de l’Environnement Hospitalier (COTEREHOS) et la DRASS Rhône-Alpes [50], la qualité de l’eau requise pour le lavage simple, le lavage antiseptique et le lavage chirurgical des mains, est une eau de qualité bactériologiquement maîtrisée de niveau 1 (eau ‘‘propre’’). Il s’agit le plus souvent d’eau du réseau chlorée à 0,1mg/l. Les exigences microbiologiques sont : Après 24 h de culture à 37°C et 72 h à 22°C, ≤ 102 UFC/100 ml de bactéries aérobies et anaérobies facultatifs et absence de Pseudomonas aeruginosa dans 100 ml.
L’eau du réseau interne peut parfois répondre à ces critères de qualité sans traitement complémentaire (filtre ou micro filtre terminal). Afin de maintenir cette qualité, un détartrage périodique des points d’eau et un nettoyage désinfectant quotidien des gicleurs des robinets sont nécessaires.
Le lavage au savon et à l’eau est préconisé pour l’hygiène des mains lorsque les mains sont visiblement sales ou souillées par du sang ou d’autres liquides biologiques en cas d’exposition présumée ou avérée à des germes sporulés ou si le produit pour la friction hydro-alcoolique n’est pas disponible.

Techniques de lavage des mains.

Pour un bon lavage des mains, il faudrait [51] :
 enlever tous les bijoux : bagues, bracelets ou montres
 avoir les ongles courts et propres, sans vernis
 porter des manches courtes ou relever celles-ci au dessus des coudes
Lors du lavage des mains au savon et à l’eau, mouiller les mains,
appliquer suffisamment de savon pour recouvrir toutes les surfaces des mains et frictionner. Rincer les mains à l’eau et sécher soigneusement à l’aide d’un essuie mains à usage unique. Utiliser de l’eau courante et propre dans la mesure du possible. Eviter de rincer les mains à l’eau chaude. En effet, l’utilisation répétée d’eau chaude peut augmenter le risque de dermatites [52, 53]. Fermer le robinet à l’aide de l’essuie-mains usagé [54]. Sécher les mains complètement en veillant à ne pas contaminer à nouveau les mains. S’assurer que les essuie-mains ne sont pas utilisés plusieurs fois ou par plusieurs personnes [55].
Aucun temps de savonnage n’est fixé pour le lavage simple car celui-ci a uniquement un but de nettoyage et la durée du savonnage dépend donc de la résistance des souillures. La figure 3 montre les différentes étapes d’un lavage à l’eau et au savon [51].

Les produits hydro alcooliques (PHA)

Parmi les produits nécessaires à l’hygiène des mains les produits hydro-alcooliques occupent une place primordiale. En effet lorsqu’un produit hydro-alcoolique est disponible, il doit être utilisé en première intention pour la pratique de l’hygiène des mains au cours des soins. Depuis le début des années 2000, les PHA ont prouvé leur efficacité dans l’hygiène hospitalière et la lutte contre les infections nosocomiales [35].
L’hygiène des mains, geste pluriquotidien dont la stricte observance est indispensable, bénéficie désormais des nombreux avantages des produits hydro-alcooliques (solutions et gels) : amélioration de l’observance de l’hygiène des mains, bonne tolérance, meilleur rapport efficacité / activité. Leur utilisation est actuellement préconisée. Ils sont aussi plus faciles et rapides à utiliser [56, 57, 58].
Le 5 décembre 2001, le CTIN (Comité Technique des Infections Nosocomiales) a émis un avis sur la place de la friction hydro-alcoolique dans l’hygiène des mains lors des soins: il recommande la friction des mains par les produits hydro-alcooliques (PHA) « en remplacement » du lavage des mains [32].
En 2002, la technique de friction au PHA est mise en avant par la Société Française d’Hygiène Hospitalière (SFHH) et par les « guidelines » du « Center for Disease Control and Prevention » [59].
L’OMS, à travers son programme « Save lives, clean your hands » a recommandé en 2009 l’utilisation de PHA dans le monde en avançant les arguments suivants [60].
 L’efficacité des PHA est prouvée: leur action est rapide et ils possèdent un large spectre d’activité avec un faible risque de résistance.
 Le procédé de friction hydro-alcoolique est pratique, ce qui permet une amélioration de l’observance dans le domaine de l’hygiène des mains. Le temps passé pour réaliser les gestes d’hygiène des mains, facteur déterminant de l’observance, a pu être réduit de l’ordre de 80% en implantant la technique friction aux PHA.
 L’emploi des PHA est possible dans des zones reculées du monde où l’accès à l’eau est difficile.
 L’utilisation de PHA est mieux acceptée et mieux tolérée que les autres produits d’hygiène des mains.
 Le coût de production d’un PHA est faible. L’OMS propose deux (2) formulations dont elle a évalué le coût global de production entre 0,30$ et 0,50$ le flacon de 100 ml.
Dans le milieu médical, l’OMS recommande de privilégier l’utilisation de PHA pour la désinfection hygiénique des mains lorsque celles-ci sont visiblement propres. Mais il faut tout de même avoir recours au lavage à l’eau et au savon lorsque les mains sont visiblement sales ou souillées avec du sang ou d’autres liquides organiques. En cas d’exposition suspectée ou avérée à des spores pathogènes tels que Clostridium difficile, le lavage des mains avec de l’eau et du savon reste la méthode à privilégier car les PHA n’ont pas d’action sporicide.

Définitions

Les PHA, produits biocides sont des produits actifs destinés à détruire, repousser ou rendre inoffensifs les organismes nuisibles. Ils se présentent sous forme liquide ou de gel. Ces produits réduisent les microorganismes de la flore transitoire afin de prévenir leur transmission. Ils sont efficaces et parfois supérieurs à un lavage de mains si le personnel respecte les conditions d’utilisation recommandées. Ces produits peuvent être utilisés en complément du lavage de main soit en remplacement sur les mains propres [61].
Ces produits ont pour objectif de diminuer le taux d’infection des principales bactéries multi résistantes (BMR), d’améliorer la compliance du lavage des mains et d’optimiser la tolérance cutanée. Ce sont des produits 55 d’hygiène incontournables. Leur utilisation doit être absolument généralisée tant les situations nécessitant leur usage sont multiples en activité hospitalière mais aussi libérales : rupture des soins pour répondre au téléphone par exemple [62].
Dans la plupart des pays étrangers on a remplacé le savon par un produit hydro alcoolique plus efficace et qui ne demande que quelques secondes. L’introduction des produits hydro alcooliques a permis d’augmenter dans de nombreuses études la tolérance et l’observance de l’hygiène des mains[39].

Historique 

Mis sur le marché en France au cours des années 1990, ces produits ont reçu un accueil frileux des hygiénistes qui en étaient encore à promouvoir l’observance du lavage des mains. On disposait alors de peu d’éléments scientifiques et de recul en France pour en démontrer l’efficacité. Mais ces produits existaient déjà vers la fin des années 80 et début 90 sur le marché. Ils étaient peu connus, peu d’établissements s’en servaient. De même leur utilisation était très discutée à savoir : procédure compliquée et longue, n’améliorant pas l’observance.
Entre 1999 et 2000, PITTET par ses publications démontre l’intérêt, l’efficacité et la rentabilité des SHA notamment lors de la prise en charge des patients porteurs de bactéries multi-résistantes (BMR). Il démontre une diminution des contaminations croisées. Pour la mise en place des SHA, il décrit qu’un vaste programme d’information est indispensable et que cela dépend d’une réelle politique d’établissement.
Le 5 décembre 2011, le CTIN se positionne et recommande l’utilisation des SHA en remplacement des lavages simples et antiseptiques des mains.

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Table des matières

Introduction
Première partie : Revue de la littérature
Chapitre I: Les infections nosocomiales
1- Définitions
2- Importance des infections nosocomiales
3- Réservoirs du germe
4- Mode de transmission des germes
5- Principales infections nosocomiales
6- Prévention des infections nosocomiales
Chapitre II : Hygiène des mains
1- Rappel historique
2- Rappel sur la flore cutanée
3- Particularités de la peau des mains
4- Les différentes flores microbiennes de la main
4-1 La flore commensale
4.2- La flore transitoire
5- Techniques d’hygiène des mains
5.1- Matériel de lavage à l’eau et au savon.
5.1.1- Le savon
5.1.2- L’eau
5.1.3- Techniques de lavage des mains.
5.2- Les produits hydro alcooliques (PHA)
5.2.1- Définitions
5.2.2 – Historique.
5.2.3- Composition
5.2.4- Formulations OMS des solutions hydro alcooliques.
5.2.5- Etiquetage des SHA
5.2.6- Formule des PHA vendus en pharmacie
5.2.7- Critères d’efficacité d’un PHA
5.2.8 – Conditions d’utilisation des PHA
5.2.9- Techniques de lavage des mains avec un PHA.
5-2-10 Avantage des PHA.
5.2.11- Indications à l’hygiène des mains
5.2.12- Stratégies pour le contrôle de l’infection
Deuxième partie : Travail personnel.
Chapitre I- Cadre d’étude
1 Les services cliniques
1.1- Le service Accueil Urgences
1.2- Le service de Pneumo-phtisiologie
1.3- Le service des Maladies Infectieuses
1.4- Le service de la Neurochirurgie
1.5- Le service de la Neurologie
1.6- Le service de la Psychiatrie
1.7- Le service Buccodentaire
1.8- Le service de la CTCV
1.9- Le service ORL
2 – La pharmacie centrale
Chapitre II- Matériel et méthodes
1. Matériel
2- Méthodologie
2.1- Type d’étude
2.2- Population d’étude
2.3 – Déroulement de l’enquête
2.4- Eléments d’analyse des données collectées
2.4.1- Les produits hydro-alcooliques et savons
2.4.2- ICSHA
2.4.3- Quantité moyenne mensuelle Q de PHA attendue dans le mois
3.- Traitement des données
Chapitre III : Résultats
1- Les données administratives
2- Les produits hydro-alcooliques
3- Les savons
3.1- les savons solides
3.2- Les savons liquides
4- Calcul de l’ICSHA
4-1- ICSHA du service Accueil Urgence
4-2- ICSHA du service Buccodentaire
4-3- ICSHA du service des Maladies Infectieuses
4-4- ICSHA du service de Neurochirurgie
4-5 ICSHA du service ORL
4-6- Estimation de l’ICSHA moyen du CHNU Fann
5- Quantité moyenne mensuelle Q de PHA attendue chaque mois par service
Chapitre IV : Discussion
1 – Les données administratives
2 – Consommation des PHA et des savons
3- Indice de Consommation des Solutions Hydro-Alcooliques. (ICSHA)
5- Consommation mensuelle Q de PHA attendue
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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