Formulaire des médicaments de prescription courante

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L’évolution des définitions

Recueil de formules de prescription courante

Le 16 juin 1947, le Formulaire National est créé, mais il s’intitule dans un premier temps « Recueil de formules de prescription courante ». Il avait alors pour objet de rassembler les formules susceptibles d’être exploitées comme produit sous cachet.
Les produits sous cachet représentaient à l’époque une nouvelle catégorie de médicaments. Ils se définissent comme des médicaments préparés à l’avance, dosés au poids médicinal, présentés sous un conditionnement particulier portant leur composition, le nom et l’adresse du fabricant, et vendus dans plus d’une officine.
Ces produits sous cachet sont différents des spécialités du marché, notamment sous plusieurs points : tout d’abord, ils ne peuvent pas faire l’objet de publicités et ne peuvent être débités que sous un nom commun ou la dénomination scientifique, sans que ces dénominations puissent être accompagnées du nom du pharmacien fabricant responsable.
De plus, ces produits échappaient au visa, et donc en étaient dispensés. Il fallait en effet, éviter aux fabricants le versement de droit considérable pour le visa. Les produits sous cachet sont supprimés en 1959.
Les formules de médicaments de prescription courante ont été publiées au Journal Officiel au fur et à mesure de leur adoption par la Commission de la pharmacopée.

Formulaire des médicaments de prescription courante

C’est en novembre 1952 que l’ouvrage est intitulé ‘Formulaire des médicaments de prescription courante’. Il comprend alors 126 pages, et contient toute une série de formules nouvelles. Les formules étaient présentées jusqu’à présent sous forme de fiches.
Les 652 formules du recueil sont groupées par formes pharmaceutiques et classées par ordre alphabétique. En annexe de ce formulaire, on trouve les tableaux des préparations renfermant des substances vénéneuses susceptibles d’exonération, et concernant leur étiquetage, et leur délivrance.

Formulaire national

C’est en 1956 qu’il est enfin question, pour la première fois, de Formulaire National.
Cette notion de Formulaire National est établie par l’article R.5006 du Code de la Santé Publique : « Le codex […] est complété par un formulaire national des médicaments ne figurant pas à la pharmacopée ».
Ce formulaire est alors établi par une commission du formulaire, dont les membres, choisis parmi les membres de la Commission de la Pharmacopée, sont nommés par le Ministre de la Santé Publique et de la Population.
Une commission se réunit pour la première fois en juillet 1958, mais celle-ci sera vite remplacée par une nouvelle commission, nommée par arrêté du 21 juin 1960. « Les arrêtés des 25 février et 29 juillet 1958 portant nomination des membres de la Commission du Formulaire sont abrogés ». Certaines formules d’anciens produits sous cachet sont alors réintroduites dans le formulaire.
La rédaction du premier ouvrage s’est faite en parallèle avec les besoins évalués d’hôpitaux civils et militaires, des industries et des officines.
La préface de la première édition est établie par Maurice-Marie Janot, alors président de la Commission nationale de la pharmacopée, et Alain le Hir, alors membre de la Commission nationale de la pharmacopée et président de la sous-commission du Formulaire National.

Les premiers travaux de la Commission

Les formules sont alors proposées, puis examinées par la Commission : toutes les formules doivent contenir obligatoirement des composants inscrits à la Pharmacopée.
Le comité de rédaction établit la liste de formules de différentes origines, et les envoie à une sous-commission de premier examen, qui décide de l’inscription ou non. Les formules adoptées doivent être examinées par la sous-commission des contrôles analytiques, celle de pharmacie galénique et celle de la posologie.
L’article R. 5006 du Code de la santé publique précise que la Commission du Formulaire National est créée. Les membres sont désignés par la Commission et par le Ministre de la Santé Publique. La Commission est renouvelable tous les trois ans.
Durant les années 1967 et 1968, beaucoup de questions sur l’utilité du Formulaire National sont ainsi posées. Certains en effet, croient à l’utilité de ce formulaire, mais d’autres demandent la suppression de cet ouvrage, car la préparation à l’officine ne représente pas un grand pourcentage par rapport à l’activité du pharmacien. Ainsi, l’élaboration du Formulaire National a été de nombreuses fois interrompue, par tous les questionnements qui remettent en cause son utilité. Le décret de 1973 fait apparaître une précision de la Commission du Formulaire: elle fonctionne dorénavant comme une sous-commission technique de la Commission permanente de la Pharmacopée.
La Commission du Formulaire National comprenait 25 membres au moment de sa création, et un président, élu par les membres de la Commission. Un secrétariat associé assurait le fonctionnement administratif, ainsi que la documentation. Des réunions annuelles étaient organisées. Aucun texte n’avait le droit d’être diffusé avant sa publication officielle.
Des groupes de travail sont ainsi créés, et les différentes formes galéniques sont ainsi réparties entre eux.

Textes réglementaires relatifs au Formulaire National

« La part réservée aux médicaments composés dans la pharmacopée française n’ayant cessé de décroître par rapport aux monographies des substances simples et des drogues, un arrêté du 16 juin 1947 avait institué un ‘recueil de formules de médicaments de prescription courante’ ne figurant pas au Codex et susceptibles d’être exploités sous forme de produits sous cachet. C’est la Commission de thérapeutique et de posologie, qui, après étude, permet aux formules adoptées d’être publiées au Journal Officiel par arrêtés. Il semble que ces formules ne soient rassemblées dans un ouvrage qu’en 1952 avec l’édition du Formulaire des médicaments de prescription courante, par l’Ordre des Pharmaciens. Il s’agit là d’un recueil de la totalité des formules publiées ».
Depuis 1947, la conception du formulaire a donc évolué par suite de l’élimination progressive de la Pharmacopée des médicaments composés et pour conserver aux pharmaciens d’officine un recueil de formules éprouvées de médicaments de prescription courante ainsi que tout ce qui reste valable et est encore prescrit parmi les compositions écartées de la Pharmacopée.
« Ainsi, l’article R.5006, dans sa première rédaction de la partie réglementaire du Code de la Santé Publique, décidait-il que ‘le Codex était complété par un Formulaire National de médicaments ne figurant pas à la Pharmacopée française.’ Le nouveau texte dispose simplement que la Pharmacopée française est complétée par un formulaire national ».
C’est l’AFSSAPS (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments et des Produits de Santé), qui a permis l’actualisation du formulaire, dont la publication initiale remonte à 1974. C’est ainsi que de nombreuses formules sont supprimées du Formulaire initial et certaines formules ajoutées [15].

LE CONTENU DU FORMULAIRE DES PLANTES MEDICINALES

Matières premières d’origine végétale

Les plantes sont récoltées soit à l’état sauvage, soit à l’état cultivé et utilisées à plusieurs titres. Les plantes entières ou parties de plantes peuvent être administrées en nature sous forme de tisanes, préparation obtenues en traitant les plantes par l’eau de diverses manières en particulier par infusion.
On doit y ajouter divers produits d’exsudation de plantes désignées sous les noms de gommes ou de résines.
Toutes ces matières premières végétales, plantes, parties de plantes ou exsudats sont souvent désignées sous le nom de drogues. Une drogue végétale est donc une matière première brute ayant subi le minimum de manipulations.
Les matières premières végétales sont récoltées de préférence dans leur habitat naturel. La récolte devient de moins en moins rationnelle en raison du cout élevé de la main d’œuvre, de la dispersion des gites naturels, de l’hétérogénéité des plantes ainsi collectées et des variations de composition en fonction de la date de récolte. De plus, une récolte mal contrôlée peut amener la destruction des gites naturels. Ainsi, le pharmacien doit obligatoirement faire partie de l’équipe de récolte.
Au préalable, pour chaque plante qu’il aura à récolter, il devra élaborer une fiche technique de récolte comprenant :
– Le nom du produit ;
– La description succincte de la plante ;
– La partie désirée ;
– Le (s) lieu(x) de culture.
Le matériel végétal nécessite, avant toute transformation, certaines manipulations :
– Le tri ;
– La coupe ;
– Le tamisage ;
– Le mélange ;
– Le conditionnement et stockage.
Et sur chaque unité de conditionnement vrac, il convient de définir le lot (campagne, culture, lieu de récolte, arrivage) ainsi que l’origine directe ou indirecte, enfin la date de péremption. Il convient aussi de tenir compte de la gestion des gites naturels pour éviter une destruction de ces derniers [10, 18].

Formes galéniques d’origine végétale

Les préparations médicamenteuses mises à la disposition du malade, sont issues, par une succession de transformations, de matières premières naturelles à l’état brut. Des relais dans cette chaine sont constitués par des formes médicamenteuses intermédiaires qui sont des formes galéniques de base dont dispose le pharmacien dans l’officine ou dans le laboratoire industriel, pour façonner les médicaments dans leurs formes définitives d’administration. Mais ces formes galéniques de base peuvent être également distribuées directement au malade.

Définition et description des formes

Formes galéniques allopathiques

Les extraits

Les extraits sont des médicaments résultant de l’évaporation jusqu’à consistance fluide, molle, ferme ou sèche d’un suc ou d’une solution obtenue en traitant une substance végétale par un véhicule vaporisable tel que l’éther, l’alcool ou l’eau.
Les extraits obtenus se présentent sous plusieurs aspects :
– Extraits classiques
o extrait mou de consistance de miel o extrait sec
o extrait fluide
– Extraits de plantes récemment mis au point
o les nébulisâts qui sont des extraits secs à technique d’obtention particulière
o les phytols qui sont des extraits hydro-glycoliques.
o les phytosols qui sont des digestés huileux de plantes préalablement stérilisées dans de l’huile de tournesol.
o les lyophilisats qui sont des extraits secs.
Les extraits bien préparés ont une couleur plus ou moins foncée ; les extraits de feuilles ont une teinte verdâtre due à la chlorophylle. Leur aspect est lisse et homogène.
Les extraits sont des médicaments dont l’altération varie avec la nature de l’extrait ou du produit. Il faut les conserver dans des récipients bien bouchés, à l’abri de la lumière et dans un endroit sec.

Les teintures

Les teintures sont des préparations liquides qui résultent de l’action dissolvante exercée par l’alcool sur diverses drogues végétales. Elles sont dites simples ou composées suivant qu’elles sont obtenues à partir d’une ou plusieurs matières premières médicamenteuses (codex)
Le dosage de l’alcool éthylique varie suivant la substance végétale employée, entre 4 titres : 60, 70, 80 et 90°.
Les teintures obtenues sont des liquides colorés d’où leur nom. Beaucoup ont une saveur amère et leur odeur est souvent aromatique.
Elles sont conservées à l’abri de la lumière dans des récipients bouchés avec soin.
Elles doivent être renouvelées fréquemment.

Les alcoolatures

IL s’agit, si l’on peut dire, de teintures qui, au lieu d’être préparées avec des plantes sèches, le sont avec des plantes fraiches.

Les alcoolats

Ils sont obtenus par distillation de principes volatils de substances végétales au contact de l’alcool.

Les hydrolats

Ils sont appelés plus communément eaux distillées. Il s’agit d’entrainer, par distillation, les principes volatils de poudre végétale ou de parties de plantes.

Les intraits

Cette forme concerne les plantes dont on craint, après leur récolte et par l’action de nombreuses réactions chimiques, que les principes actifs existant à l’intérieur se trouvent transformés ou annulés. C’est donc un produit extractif, débarrassé de toutes matières thérapeutiquement inactives.

Les poudres

Les poudres sont des préparations qui utilisent électivement plusieurs parties de drogues végétales et dont l’usage est double :
– Usage direct : préparations végétales destinées à être ingérées.
– Usage indirect : préparations de nombreuses autres formes galéniques telles teintures, extraits,…

Les essences ou huiles essentielles

Les essences sont des produits volatiles et aromatiques, que l’on retire des végétaux.

DISCUSSION

Le Formulaire National est un recueil de standardisation des formules de préparations pharmaceutiques effectuées sous la responsabilité d’un pharmacien officinal ou hospitalier [15]. Toutefois, la variabilité des médicaments à base de plantes dépend de celle de la drogue végétale source et de celle de la préparation à base de plantes. Il s’y ajoute les effets liés à la mise en forme galénique et la nature des excipients. Il conviendra dans le cadre de notre travail d’effectuer les contrôles inhérents à chaque forme galénique (gélule, comprimé, sirop, gel etc.) ainsi que les contrôles des excipients, et de rechercher également d’éventuelles interactions entre les préparations à base de plantes et les excipients, ainsi qu’entre le contenant et le contenu [14]. Pour jeter les bases de notre essai de formulaire, nous avons sélectionné six formules de préparation à base de plantes, pour proposer leur inscription au futur formulaire national. Il s’agit:
 Des préparations de sirops simples d’Adansonia digitata et Psidium guajava.
Il s’agit de sirops obtenus par dissolution à chaud à l’aide d’un récipient ouvert du sucre dans la suspension homogène obtenue (mélange de la pulpe de fruits avec de l’eau distillée pour le sirop d’Adansonia et mélange de feuilles fraiches avec de l’eau distillée pour Psidium guajava). On obtient des solutions sucrées homogènes, limpides appelées sirops sont répartis chacun dans six flacons de 125ml [12].
Le type de sucre utilisé constitue un facteur important pour évaluer la qualité d’un sirop simple. Celui utilisé dans ces deux sirops est le saccharose (sucre recommandé par le codex) et sa teneur (≥45% poids total du sirop) est suffisante pour les rendre visqueux et leur assurer une bonne conservation [4].
Les données de stabilité des sirops obtenues après une étude des caractères organoleptiques des deux sirops, et un suivi de trente jours avec d’autres préparations nous donnent les résultats suivants :
Pour le sirop d’Adansonia digitata à partir du huitième jour de conservation, les suspensions aqueuses d’Adansonia sans conservateur placées à l’abri de la lumière et à la lumière du jour commencent à être contaminées (odeur désagréable nauséabonde, présence de moisissures). Les deux autres suspensions aqueuses celle avec conservateur (parahydroxybenzoate de méthyle) placée à l’abri de la lumière et à la lumière du jour et celle avec ou sans conservateur gardée au frais sont restées inchangées.
Pour le sirop de Psidium guajava à partir du douzième jour de conservation, les décoctés sans conservateur placés à l’abri de la lumière et à la lumière du jour commencent à être envahis par des moisissures (présence de dépôts blancs au fond des flacons et d’une couche blanche à la surface du liquide).
Durant tout ce temps, les autres décoctés de cette plante celui avec conservateur (parahydroxybenzoate de méthyle) placé à l’abri de la lumière et à la lumière du jour, et celui avec ou sans conservateur conservé au frais n’ont pas été contaminés.
Les sirops de ces deux plantes sont restés non contaminés, quelque soit le milieu de conservation et en présence ou non du conservateur. On pourrait attribuer cette caractéristique à la forte concentration en sucre dans ces préparations.
Mais au trentième jour de conservation, toutes les suspensions aqueuses de pulpe de fruit Adansonia digitata et tous les décoctés de feuilles fraiches de Psidium guajava étaient contaminés, alors que les sirops ont gardé toujours leurs caractères organoleptiques initiaux. Ceci confirme le rôle de conservateur joué par la forte concentration en sucre qui a contribué à la bonne conservation des sirops de pulpe de fruit Adansonia digitata, et de feuilles fraiches de Psidium guajava [12].
Malgré une étude des caractères organoleptiques bien détaillée, certains contrôles sont aussi nécessaires pour mieux évaluer la stabilité des sirops. Il s’agit de la recherche des sucres réducteurs résultant de la transformation du saccharose lors du traitement thermique, de la teneur en sucres totaux, et éventuellement le suivi du pH et de l’acidité titrable pour le sirop d’Adansonia; étant donné que la pulpe de fruit du baobab est très riche en acide titrable (acide citrique surtout) [19].
 De la préparation d’une teinture mère de Guiera senegalensis.
Il s’agit d’une teinture obtenue par macération de 3 semaines avec agitation de 15 min tous les jours, suivie d’une filtration [10]. En effet, notre formule se rapproche de celle de Boiron qui a réalisé une macération pendant 15 à 21 jours, dans l’alcool entre 60 à 95°C [8, 25].
En outre, elle est conforme aux normes de stabilité d’une teinture mère, notamment par rapport à l’étude des caractères organoleptiques, les tests physiques (densité, extrait sec, degré alcoolique) et le degré pondéral des tanins. [10].
En effet l’étude des caractères organoleptiques de notre teinture en comparaison avec d’autres préparations (décocté et macéré glycérine) montre au niveau du décocté une apparition de moisissures et une sédimentation au froid, à la lumière et à l’obscurité au terme de 2 et 4 mois de conservation; alors que la teinture mère et le macéré glycérine sont restés intacts dans les trois ambiances (à l’obscurité, à la température ambiante (TA), à la lumière à la température ambiante (TA) et au froid (+4°C) à l’obscurité).
S’agissant des tests physiques relatifs aux trois préparations précédentes, les résultats (densité, extrait sec) sont normaux aux termes de 2 et 4 mois de stabilité. Mais on note de légères modifications du degré alcoolique de la teinture mère dans les trois ambiances.
Pour l’étude du degré pondéral des tanins, on note :
– Une diminution de la teneur en tanins du décocté par rapport à la préparation d’origine à la lumière et à l’obscurité respectivement de 27℅ et 21℅.
– Une diminution de la teneur en tanins du macéré par rapport à la préparation d’origine au froid de 13℅.
– Des teneurs normales en tanins de la teinture mère dans les 3 ambiances. Ces études ont montré que la teinture mère est plus stable que le décocté et macérât glycérine, d’où notre choix porté sur cette préparation dans le futur formulaire.
 De la préparation d’une gélule de Moringa oleifera
Il s’agit d’une gélule obtenue à partir de poudre feuilles [3]. L’étude des caractères organoleptiques de la poudre par un simple examen visuel et un reniflement pour l’odeur montre une poudre à aspect homogène de couleur vert clair et une odeur de Moringa.
L’uniformité de masse et le temps de désagrégation sont deux contrôles nécessaires pour assurer la qualité pharmaceutique d’une gélule [4, 23].
Les résultats obtenus pour notre formule montrent qu’elle a de bonnes propriétés pharmacotechniques. Nous avons une bonne uniformité de masse car la masse moyenne est de 476 g, et aucune gélule ne s’écarte de la masse moyenne. Aussi, le temps de désagrégation est conforme aux normes requises (˂ 15 min) [23]. Il est égal à 11 min en milieu acide et 6 min en milieu basique
Cependant, il faut signaler dans notre formule l’absence d’essai d’uniformité de teneur qui est un contrôle nécessaire pour assurer la qualité pharmaceutique d’une gélule [4, 23].
S’agissant de l’usage traditionnel, les tradipraticiens conseillent une cuillère à café de poudre de feuilles de Moringa (soit 1,7 g ± 0,1) 2 fois par jour chez l’adulte, et 1 fois par jour chez l’enfant [3] ; ce qui pourrait constituer une difficulté pour le patient en terme de nombre de prise. En effet, dans le cadre d’une substitution par une forme thérapeutique, il serait possible de réajuster le dosage traditionnel, en rapportant le contenu d’une gélule à celui d’une cuillère à café.
 Sur la préparation d’une pommade de Khaya senegalensis
Il s’agit d’une pommade obtenue à partir de lyophilisat d’écorces et du beurre de karité. [1, 9]. L’efficacité de la pommade étudiée à travers le test de l’activité anti inflammatoire de la pommade, donne de bons résultats par comparaison avec celles des pommades à base de l’extrait aqueux (3%) et à base de l’extrait éthéropétrolique (3%) des écorces du caicédrat; celles des pommades à la dexaméthasone (1%), à l’indométacine (1%) et au beurre de karité pur. Ce test consistant en l’inhibution par l’extrait anti inflammatoire d’un oedeme provoqué par l’application locale d’une solution alcoolique d’huile de croton sur les oreilles de souris :
– La pommade à l’extrait aqueux (%INH= 60,08) est moins active que les pommades aux extraits éthéropétrolique (%INH= 81,73) et hydroalcoolique (%INH= 82,19) qui elles sont d’activités voisines.
– Ces deux dernières sont d’activités proches de celle de la Dexaméthasone (%INH= 85,69) mais supérieures à celle de l’indométacine (%INH= 68,94). [1].
La qualité de la pommade est assurée par le contrôle de l’homogénéité qui montre une pommade homogène après étalement de la pommade en couche mince sur une surface plane à l’aide d’une spatule [1, 17, 4]. Cependant on note un étalement difficile lors de ce contrôle qui pourrait même être résolue selon la méthode de TEDAJO [9]. Elle consiste à incorporer aux pommades d’autres excipients tels que l’huile de paraffine, l’huile d’arachide etc… pour améliorer la consistance. L’étude des caractères organoleptiques montre une pommade homogène, de consistance relativement dure et une forte odeur de beurre de karité.
De même il est possible de désodoriser selon TEDAJO [9] le beurre de karité par distillation à l’alcool à 96°C avant de le parfumer avec une essence.
Par ailleurs la détermination du pH de la pommade est importante pour une bonne étude de stabilité de la pommade.
 Sur la Préparation d’huile de Balanites aegyptiaca
Il s’agit d’une préparation obtenue par double macération dans l’éther de pétrole de la masse pâteuse, obtenue après broyage des amandes, on obtient une huile limpide de couleur un peu plus claire, après filtration et décantation du macérât obtenu [20, 21].
La détermination des indices d’iode, de saponification, d’acide, d’ester et de peroxyde est nécessaire pour assurer la qualité et la stabilité d’une huile [4, 5]. L’étude de ces indices pour notre huile montre que :
L’indice de peroxyde mesure le degré de rancidité des matières grasses. L’indice de peroxyde (1,67±0,29 meq/g d’huile) que nous avons obtenu laisserait penser que l’huile d’amande de Balanites n’est pas facilement détériorée par oxydation [20].
L’huile de Balanites aegyptiaca présente des indices de saponification, d’iode et d’ester élevés. La valeur du taux de saponification indique le poids moléculaire moyen, tandis que la teneur en iode exprime le degré d’insaturation. La valeur de l’indice d’iode de l’huile de Balanites (111,33±1,53g d’iode/100g d’huile) montre que c’est une huile riche en acides gras insaturés.
L’acidité mesure la quantité d’acides gras libres présents dans un corps gras. Selon les normes du codex, une huile végétale raffinée doit avoir un indice d’acide ≤ 0,6mg de KOH/g de matière grasse. Le résultat que nous avons obtenu dépasse ce seuil pour l’huile de Balanites (0,78±0,32mg de KOH/g d’huile).
Par ailleurs il faut noter que l’huile d’amande de B. aegyptiaca est sensible aux influences extérieures (lumière, température, oxygène, eau enzyme, etc…). En présence d’eau ou de lipases par exemple, la quantité de l’huile peut se détériorer par hydrolyse (ou lipolyse), se traduisant par une augmentation de la teneur en acides gras libres.
Ceci peut, en effet expliquer la différence entre la valeur de l’indice d’acide que nous avons obtenu et celle établie par le codex (1999). A cela, il faut ajouter le fait que nous nous sommes limités à l’extraction des huiles; des manipulations annexes comme le raffinage n’ont pas été effectuées. [20].

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LE FORMULAIRE
I. HISTORIQUE DU FORMULAIRE
I.1. Définitions
I.1.1. A l’origine
I.1.2. Définitions actuelles
I.2. L’évolution des définitions
I.2.1. Recueil de formules de prescription courante
I.2.2. Formulaire des médicaments de prescription courante
I.2.3. Formulaire national
I.3. Les premiers travaux de la Commission
I.4. Textes réglementaires relatifs au Formulaire National
II. LE CONTENU DU FORMULAIRE DES PLANTES MEDICINALES
II.1. Matières premières d’origine végétale
II.2. Formes galéniques d’origine végétale
II.2.1. Définition et description des formes
II.2.2. Techniques de préparation
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
I. CADRE DE L’ETUDE
II. METHODOLOGIE
II.1. Type d’étude
II.2. Collecte des données
III. RESULTATS
III.1. Formule du sirop simple Adansonia digitata L. (Bombacaceae), flacon de 125ml
III.1.1. Composition
III.1.2. Mode opératoire
III.1.4. Utilisation traditionnelle
III.1.5. Effets secondaires
III.1.6. Précautions d’emploi
III.1.7. Contre-indication
III.1.8. Conservation
III.1.9. Etiquetage
III.2. Formule du sirop simple de Psidium guajava L. (Myrtaceae), flacon de 125 ml
III.2.1. Composition
III.2.2. Mode opératoire
III.2.3. Caractères
III.2.4. Utilisation traditionnelle
III.2.5. Précaution d’emploi
III.2.6. Contre-indication
III.2.7. Conservation
III.2.8. Etiquetage
III.3. Formule de la teinture mère 1/10 de Guiera senegalensis J.F.Gmel (Combretaceae)
III.3.1. Composition
III.3.2. Mode opératoire
III.3.3. Caractères
III.3.4. Utilisation traditionnelle
III.3.5. Effet indésirable
III.3.6. Précaution d’emploi
III.3.7. Contre-indication
III.3.8. Conservation
III.3.9. Etiquetage
III.4. Formule de la géllule de Moringa oleifera Lam. (Moringaceae)
III.4.1. Composition
III.4.2. Mode opératoire
III.4.3. Caractères
III.4.4. Utilisation traditionnelle
III.4.5. Effet indésirable
III.4.6. Précautions d’emploi
III.4.7. Contre-indications
III.4.8. Conservation
III.4.9. Etiquetage
III.5. Formule de la pommade de Khaya senegalensis (Desr.) A.Juss. (Meliaceae)
III.5.1. Composition
III.5.2. Mode opératoire
III.5.3. Caractères
III.5.4. Utilisation traditionnelle
III.5.5. Effets indésirables
III.5.6. Contre-indication
III.5.7. Précautions d’emploi
III.5.8. Conservation
III.5.9. Etiquetage
III.6. Formule de l’huile d’amande de Balanites aegyptiaca (L.) Delile (Balanitaceae)
III.6.1. Composition
III.6.2. Mode opératoire
III.6.3. Caractères
III.6.4. Utilisation traditionnelle
III.6.5. Effet indésirable
III.6.7. Précaution d’emploi
III.6.8. Conservation
III.6.9. Etiquetage
IV. DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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