FORMATION ET SÉCRÉTION DES HORMONES THYROÏDIENNES
ANTICORPS ANTITHYROPEROXYDASE
DONNÉES MÉTABOLIQUES
Les Ac antithyroperoxydase (Anti-TPO ou TPOAb) sont des auto-anticorps dirigés contre la peroxydase thyroïdienne. Celle-ci constitue l’antigène principal de la fraction microsomique impliquée dans l’auto-immunité thyroïdienne.La TPO est une protéine membranaire, isolée par Alexander en 1959, présente dans le compartiment intracellulaire et exprimée à la surface apicale des cellules thyroïdiennes ; c’est une enzyme clé intervenant dans l’organification de l’iodure pour la synthèse des HT. Elle est faite de 876 à 933 acides aminés (aa), et son poids moléculaire est de 101 – 107 kD.Les anti-TPO sont des Ac polyclonaux habituellement de type IgG. Ils fixent le complément et jouent un rôle essentiel dans la cytotoxicité cellulaire dépendante des anticorps102.
Les anti-TPO sont présents chez 90 % à 100 % des patients présentant une thyroïdite avec hypothyroïdie clinique et 50 à 60 % des patients présentant une thyroïdite auto-immune infraclinique103. Dans la maladie de Basedow, leur prévalence est estimée à 80 %. Les titres d’Ac anti-TPO tendent à être plus élevés dans les formes atrophiques de thyroïdites lymphocytaires chroniques que dans les formes avec goitre. Les Ac anti-TPO sont présents, à de faibles titres, chez 10 – 13 % des femmes et 3 % des hommes de la population générale adulte ; 1 % seulement des sujets ont des titres supérieurs à 200 UI/mL ; 50 à 75 % des sujets ayant des Ac anti-TPO sont en euthyroïdie, 25 à 50 % en hypothyroïdie infraclinique et 5 à 10 % en hypothyroïdie franche.
La présence des Ac anti-TPO n’a qu’une valeur modérée de prédiction d’insuffisance thyroïdienne ultérieure, mais elle est fortement indicative lorsqu’elle est combinée avec une valeur de TSH supranormale.
DOSAGE DES ANTICORPS ANTI-TPO
Le dosage sérique le plus sensible et le plus spécifique des anticorps anti-TPO est réalisé par RIA utilisant des tubes revêtus d’anticorps, mais ce dosage peut également être fait par ELISA, les techniques d’hémagglutination sont moins sensibles du fait que ces Ac peuvent être dirigés contre des composants microsomiaux différents de la TPO. C’est pour cela que les TPOAb ont été décrits comme des Ac antimicrosomes (AMA).De nombreuses trousses dosent quantitativement les anti-TPO, avec des différences sur la nature des antigènes utilisés d’origine humaine, purifiées ou recombinantes et sur la nature du réactif signal : Ac polyclonal ou monoclonal, ces trousses sont calibrées selon le standard WHO 66/387105.Malgré cette calibration avec ce même calibrateur, il est rapporté une grande variabilité entre les différentes trousses et les différentes méthodes. Ce qui rend la comparaison difficile entre les valeurs des TPOAb dosés. Cette variabilité affecte aussi les limites de sensibilités du dosage (de 0,3 à 20 kUI/L) et les seuils de positivité des TPOAb106. Ceci suggère que des niveaux faibles de TPOAb dans le sang sont compatibles avec une physiologie normale.
UTILITÉ DU DOSAGE DES TPOAb
La recherche des TPOAb prend toute son importance dans la recherche étiologique des dysthyroïdies. Les TPOAb peuvent être associés à des hypo/hyperthyroïdies frustes ou cliniques. L’étude américaine, NHANES III11 a révélé que l’hypothyroïdie est fortement associée à l’élévation des TPOAb, mais pas en ce qui concerne les TgAb, ce qui suggère que seuls les TPOAb ont une étiologie auto-immune, par contre l’élévation concomitante de TgAb et TPOAb est plus significative.
L’importance clinique du dosage des TPOAb est liée à sa prévalence qui dépend de la sensibilité et la spécificité de la méthode utilisée. En outre, les facteurs ethniques et géographiques influencent la prévalence des TPOAb dans la population.Environ 70 -80 % des patients atteints de la maladie de Basedow ou de maladie d’ Hashimoto ou de thyroïdite du post-partum ont des TPOAb élevées110. Ces derniers sont aussi élevés dans d’autres pathologies auto-immunes non thyroïdiennes dans lequel aucun dysfonctionnement thyroïdien n’est évident.Le dosage de TPOAb n’est pas recommandé dans le suivi des traitements des maladies thyroïdiennes auto-immunes. Les changements de concentration de TPOAb ne sont pas un bon reflet d’une amélioration de la maladie ou des effets du traitement.Les TPOAb ont été aussi retrouvés pendant la grossesse et ont été liés à des complications telles que des fausses couches, mort fœtale114, pré-éclampsie et accouchement préterme115. Mais les relations de cause à effet n’ont pas été encore établies.
ANTICORPS ANTITHYROGLOBULINE
DONNÉES MÉTABOLIQUES
Ce sont des auto-anticorps dirigés contre la thyroglobuline humaine de type IgG et qui ne fixent pas le complément.La thyroglobuline est synthétisée par les cellules thyroïdiennes et secrétée dans la lumière folliculaire où elle représente le constituant majeur de la colloïde. Elle est le précurseur des hormones thyroïdiennes, c’est à la fois le site de l’iodation des résidus tyrosyls, du couplage des iodotyrosines en iodothyronines et après stockage dans la colloïde et recaptage par les cellules thyroïdiennes, de la libération par protéolyse des HT (T3 et T4). Chaque monomère de Tg comporte 2748 aa.Chez l’homme, les auto-anticorps spontanés anti-Tg (TgAb) ne reconnaissent qu’un nombre limité d’épitopes sur l’ensemble de la molécule117. En revanche, plus de 40 épitopes sont reconnus par les anticorps générés par immunisation chez l’animal. Ces anticorps peuvent former des complexes immuns avec la Tg118
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Table des matières
SOMMAIRE
PARTIE I : THÉORIE
INTRODUCTION GÉNÉRALE
CHAPITRE I : DONNÉES MORPHOPHYSIOLOGIQUES DE LA THYROÏD
1. ANATOMIE THYROÏDIENNE
1.1 VASCULARISATION ARTÉRIELLE
1.1.1 ARTÈRE THYROÏDIENNE SUPÉRIEURE
1.1.2 ARTÈRE THYROÏDIENNE INFÉRIEURE
1.1.3 ARTÈRE THYROÏDIENNE IMA
1.2 DRAINAGE VEINEUX ET LYMPHATIQUE
1.3 NERFS LARYNGÉS RÉCURRENTS
2. HISTOLOGIE THYROÏDIENNE
3. PHYSIOLOGIE THYROÏDIENNE
3.1 FORMATION ET SÉCRÉTION DES HORMONES THYROÏDIENNES
3.1.1 LES ASPECTS CHIMIQUES
3.1.2 L’HOMÉOSTASIE DE L’IODE
3.1.3 SYNTHÈSE DES HORMONES THYROÏDIENNES ET LEUR SÉCRÉTION
3.2 TRANSPORT ET MÉTABOLISME DES HORMONES THYROÏDIENNES
3.2.1 LA LIAISON DES PROTÉINES
3.2.2 LES FLUCTUATIONS DE LA DESIODATION
4. RÉGULATION THYROÏDIENNE
4.1 CONTRÔLE CENTRAL
4.2 CONTRÔLE HYPOPHYSAIRE
4.3 RÉTROCONTRÔLE PAR LES HORMONES THYROÏDIENNES
4.4 AUTRES VOIES DE RÉGULATION
4.4.1 IODE
4.4.2 AUTRES FACTEURS
5. RÔLE DE LA THYROÏDE
5.1 EFFET MÉTABOLIQUE
5.2 EFFETS PERMISSIFS
ÉTABLISSEMENT DES INTERVALLES DE REFERENCE ET VALEURS LIMITES DANS L’EXPLORATION DE LA BIOLOGIE THYROÏDIENNE
5.3 CROISSANCE ET DÉVELOPPEMENT
5.4 AUTRES EFFETS
CHAPITRE II : DONNÉES DE BIOLOGIE MOLÉCULAIRE
1. TSH
1.1 DONNÉES MÉTABOLIQUES.
1.2 DOSAGE DE LA TSH
1.3 UTILITÉ DU DOSAGE DE LA TSH :
2. FT4 ET FT3
2.1 DONNÉES MÉTABOLIQUES
2.2 DOSAGE DES HORMONES THYROÏDIENNES (HT)
2.3 UTILITÉ DU DOSAGE DES HT
3. ANTICORPS ANTITHYROPEROXYDASE
3.1 DONNÉES MÉTABOLIQUES.
3.2 DOSAGE DES ANTICORPS ANTI-TPO
3.3 UTILITÉ DU DOSAGE DES TPOAb :
4. ANTICORPS ANTITHYROGLOBULINE
4.1 DONNÉES MÉTABOLIQUES
4.2 DOSAGE DES TgAb :
4.3 UTILITÉ DU DOSAGE DES TgAb :
CHAPITRE III : PATHOLOGIE THYROÏDIENNE
1. HYPERTHYROÏDIE
1.1 PATHOLOGIE AUTO-IMMUNE
1.2 LES NODULES HYPERSECRETANTS
1.3 LE GOITRE MULTINODULAIRE TOXIQUE
1.4 L’ADÉNOME TOXIQUE
1.5 LES HYPERTHYROÏDIES IATROGENES
1.6 LA THYROÏDITE SUBAIGUË DE QUERVAIN.
1.7 LA THYROTOXICOSE GESTATIONNELLE TRANSITOIRE
1.8 CAUSES RARES
2. HYPOTHYROÏDIE
2.1 PATHOLOGIE AUTO-IMMUNE
2.2 CARENCE IODÉE
2.3 ORIGINES IATROGÈNES
2.4 THYROÏDITE SUBAIGUË DE DE QUERVAIN
2.5 CAUSES PLUS RARES
2.6 INSUFFISANCE THYRÉOTROPE
CHAPITRE IV : RADIOIMMUNODOSAGE
1. DÉFINITION
2. PRINCIPES GÉNÉRAUX DES MÉTHODES DE DOSAGE
2.1 MÉTHODES DE DOSAGE PAR DÉFAUT D’ANTICORPS
2.1.1 AVANTAGES DES MÉTHODES DE DOSAGE PAR DÉFAUT D’ANTICORPS
2.1.2 INCONVÉNIENTS DES MÉTHODES DE DOSAGE PAR DÉFAUT D’ANTICORPS
2.2 MÉTHODE DE DOSAGE PAR EXCÈS D’ANTICORPS
2.2.1 AVANTAGES DES MÉTHODES DE DOSAGE PAR EXCÈS D’ANTICORPS
2.2.2 INCONVÉNIENTS DES MÉTHODES DE DOSAGE PAR EXCÈS D’ANTICORPS
3. NOTIONS SUR LE MARQUEUR RADIOACTIF
3.1 CHOIX DU RADIO-ISOTOPE
3.2 MÉTHODE DE MARQUAGE
3.3 MESURE DU SIGNAL RADIOACTIF
PARTIE II : PRATIQUE
1. OBJECTIF
2. PROTOCOLE
2.1 MATÉRIELS ET MÉTHODES
2.1.1 TYPE D’ÉTUDE
2.1.2 POPULATION ÉTUDIÉE
2.1.3 NOMBRE D’INDIVIDUS NÉCESSAIRES POUR L’ÉTUDE
2.1.4 DURÉE DE L’ÉTUDE
2.1.5 MÉTHODE D’ÉCHANTILLONNAGE
2.2 DÉROULEMENT DE L’ÉTUDE
2.3 ÉTUDE STEP-ONE
2.3.1 CRITÈRES D’INCLUSION
2.3.2 CRITÈRES DE NON-INCLUSION
2.3.3 CRITÈRES D’EXCLUSION
2.4 ÉTUDE STEP TWO
2.4.1 CRITÈRES D’INCLUSION
2.4.2 CRITÈRE DE NON-INCLUSION
2.4.3 CRITÈRES D’EXCLUSION
3. RECUEIL DES DONNÉES ET ANALYSE STATISTIQUE
4. RÉSULTATS
4.1 CARACTÉRISTIQUE ANTHROPOMÉTRIQUE POUR STEP ONE
4.1.1 NOMBRE
4.1.1 AGE
4.1.2 POIDS-TAILLE
4.1.3 RÉPARTITION SELON LES WILAYAS
4.2 STATISTIQUE DESCRIPTIVE DES PARAMÈTRES ÉTUDIÉS
4.2.1 TSH
4.2.2 TPOAb
4.2.3 TgAb
4.2.4 CORRÉLATION TSH-TPOAb
4.2.5 CORRÉLATION TSH-TgAb
4.2.6 CORRÉLATION TPOAb-TgAb
4.3 CARACTÉRISTIQUE ANTHROPOMÉTRIQUE POUR STEP TWO
4.3.1 NOMBRE
4.3.2 AGE
4.3.3 POIDS-TAILLE
4.3.4 RÉPARTITION SELON LES WILAYAS
4.4 STATISTIQUE DESCRIPTIVE DES PARAMÈTRES ÉTUDIÉS
4.4.1 TSH
4.4.2 FT4
4.4.3 FT3 .
4.4.4 TPOAb- TgAb .
4.4.5 CORRÉLATION TSH – FT4
4.4.6 CORRÉLATION TSH – FT3
4.4.7 CORRÉLATION FT4 – FT3
4.5 PRÉSENTATION DES RÉSULTATS DE CALCUL
4.5.1 CALCUL DES VALEURS SEUILS POUR STEP ONE
4.5.2 CALCUL DES INTERVALLES POUR STEP TWO
5. DISCUSSION
5.1 CHOIX DE L’ÉTUDE
5.2 CHOIX DE LA MÉTHODE D’ÉCHANTILLONNAGE
5.3 CHOIX DE LA MÉTHODE DE CALCUL STATISTIQUE
5.4 DISCUSSION DES RÉSULTATS :
6. CONCLUSION :2
TERMINOLOGIE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE
RÉSUMÉ
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