Formation en allaitement maternel des infirmières québécoises

Formation en allaitement maternel des infirmières québécoises

Obésité chez la fernme avant la grossesse

Concernant la période prégestationnelle, les auteurs Yu, Teoh et Robinson (2006) ont réalisé une analyse rétrospective des données. Cette analyse fut effectuée à partir d’une base de données validée provenant du nord-ouest de l’Angleterre. Ils ont constaté que les femmes obèses souffrent davantage d’aménorrhée et d’infertilité. De plus, durant la période prégestationnelle, les femmes obèses sont plus à risque de souffrir du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). Cette situation est également corroborée par Bringer, Galtier, Raingeard, Boulot et Renard (2005). Malheureusement, le SOPK réduit la fertilité des femmes (Bringer et al., 2005; Yu et al., 2006).TI est recommandé pour les femmes obèses de perdre du poids avant le début de leur grossesse ou de leurs traitements de fertilité (Yu et al., 2006). Dans une étude castémoins avec un échantillon de 4932 femmes, Lashen, Fear et Sturdee (2004) ont  constaté un risque d’avortement spontané plus grand chez cette clientèle. En terminant, il faut mentionner que l’obésité avant la grossesse constitue le facteur de risque le plus fréquent concernant les mortinatalités inexpliquées (Fretts, 2005).

Obésité chez la femme durant la grossesse

L’obésité peut aussi altérer le bon fonctionnement du suivi obstétrical. Davies et al. (2010), de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada, affirment que certains chercheurs (Hendler, Blackwell, Bujold, Treadwell, Mittal, Sokol & coll., 2005 cité par Davies et al., 2010) ont mis en lumière des anomalies au niveau de la visualisation des fœtus lors des échographies chez la femme obèse. Selon eux, les femmes avec un IMC supérieur à 30 sont plus susceptibles de connaître des anomalies lors de leurs échographies. Les résultats obtenus démontrent également que chez une majorité de patientes, la visibilité de certains organes (cœur, colonne vertébrale, reins,diaphragme et cordon ombilical) était réduite et que seulement 63 % des structures étaient bien visibles lors de la première échographie (18-24 semaines de gestation). Cette situation pose problème puisque c’est durant cette période qu’un bon nombre de dépistages sont effectués.
En lien avec ces dépistages, Nuthalapaty & Rouse (2004) ont réalisé une métaanalyse avec 17 études (publications de 1978 à 2003). Le but de leur recherche était d’associer le poids gestationnel aux anomalies congénitales. Ils ont remarqué deux fois plus d’anomalies du tube neural chez les fœtus des femmes avec un IMC supérieur à 30.
Dans une recension des écrits faite par Houde et Gagnon (2004), il est mentionné qu’un IMC supérieur à 30 chez la femme enceinte est associé à un risque de mortalité quatre fois plus élevé chez les nourrissons nés prématurément. De plus, dans cette revue des écrits, les auteurs citent une étude réalisée par Honor (1998). Cette étude met en évidence une corrélation significative entre un indice de masse corporelle élevé et les risques de complications médicales et puerpérales chez les femmes obèses. Parmi les complications identifiées par Honor (1998, cité par Houde & Gagnon, 2004), il est possible de retrouver les complications suivantes: l’hypertension artérielle, 1 ‘hypertension de grossesse avec protéinurie, le diabète de grossesse, des thrombophlébites, des anomalies du travail, des dystocies des épaules, des accouchements après 42 semaines de gestation, des césariennes et des complications.
chirurgicales (pertes sanguines plus importantes, temps opératoire plus long et des taux d’infections postopératoires plus élevés).
De plus, l’obésité durant la grossesse est un facteur de risque pour la prééclampsie (Walsh, 2007). Il est important de rappeler que la prééclampsie est définie comme étant un désordre de la tension artérielle durant la grossesse et que sa prévalence serait de 5 % à 7 % (Walsh, 2007). Par contre, les mécanismes impliqués dans ce processus ne sont pas encore entièrement connus (Walsh, 2007). La prééclampsie place la mère et l’enfant en danger de convulsions (éclampsie), de dysfonctions rénales et hépatiques, de naissance prématurée et même de mort (Walsh, 2007). Dans une revue des écrits faite par Walsh (2007), il est mentionné que le risque de prééclampsie augmente de façon saisissante avec l’indice de masse corporelle durant la grossesse (Walsh, 2007). Les femmes avec un IMC de 30 et plus courent trois fois plus de chances de souffrir de cette complication comparativement aux femmes avec un !MC de 21 à 26 (Walsh, 2007).
Selon Bringer et al. (2005), il est important d’effectuer une surveillance accrue des symptômes de prééclampsie chez les femmes enceintes et obèses (protéines dans les urines (300 mg124 h), tension artérielle égale ou supérieure à 140/90 mm Hg).
Comme il a déjà été mentionné, les femmes obèses courent un risque plus grand de connaître un diabète gestationnel. Lors d’une étude cas-témoins contenant un échantillon de 16102 femmes, Weiss, Malone, Emig, BalI et Nyberg (2004, cité par Davies, Maxwell & McLeod, 2010) ont noté que les femmes obèses souffraient davantage de diabète gestationnel comparativement aux sujets témoins qui, elles, possédaient un !MC en-dessous de 30. Ces chercheurs ont également mis l’accent sur le fait que les mères présentant un diabète dans leur étude ont 1,7 fois plus de chances d’accoucher d’un bébé pesant plus de 4 000 g. De surcroît, accoucher d’un bébé ayant un poids élevé est un risque de plus de subir une césarienne (Weiss et al., 2004 cité par Davies et al., 2010).
Pour leur part, Bringer et al. (2005) affirment que l’accouchement est plus complexe chez la femme obèse. Il se traduirait plus fréquemment par des inductions thérapeutiques du travail et un taux élevé de césarienne (30 % plus élevé que chez les femmes avec un IMC normal). Quant à eux, Dietz, Callaghan, MOITOW et Cogswell (2005) ont voulu étudier les liens de causalité entre un indice de masse corporelle élevé et le risque d’avoir un accouchement par césarienne. Ils ont analysé un échantillon de 24 423 femmes nullipares; ce dernier était stratifié en fonction de l’IMC avant la grossesse.
Leurs résultats dénombrent un taux de césarienne de 14,3 % chez les femmes avec un IMC considéré comme normal et de 42,6 % chez les femmes très obèses (IMC plus de 35).
Afin de mieux comprendre ce qui pouvait être la cause de ces anomalies du travail et de ces accouchements par césarienne, Zhang, Bricker, Wray & Quenby (2007) ont réalisé une étude de type prospectif sur un échantillon de 3913 grossesses. Leurs données ont indiqué que chez les femmes obèses, la contractilité utérine lors de l’accouchement pouvait être sérieusement altérée. Cette hypothèse a également été explorée par Moynihan, Hehir, Glavey, Smith et Morrison (2006). Ces auteurs ont élaboré une étude dont le but était d’identifier les effets de la leptine sur la contractilité utérine humaine. Ils ont utilisé un échantillon de 18 biopsies effectuées sur des tissus humains ayant subi une césarienne élective. Les résultats obtenus démontrent une diminution apparente de la fréquence et de l’amplitude des contractions utérines chez les femmes obèses. Il faut noter que chez cette clientèle, le taux de leptine est élevé, car ce dernier augmente en corrélation avec l’indice de masse corporelle.
Tout bien considéré, le sujet de l’obésité chez la femme enceinte est bien documenté.
Les recherches effectuées sur ce sujet s’intéressent généralement aux conséquences biologiques et physiologiques présentes tant chez la mère que chez l’enfant. De plus, il est possible de constater que les complications de l’obésité sont présentes avant la conception de l’enfant et dans tous les trimestres de la grossesse.
Obésité maternelle en contexte d’introduction de l’allaitement Maintenant que les périodes prégestationnelles et gestationnelles ont été explorées, il est possible de mieux comprendre l’état post-partum des femmes obèses. La compréhension de cet état est d’autant plus importante, puisque l’introduction de l’allaitement se fait dès les premières heures suivant l’accouchement. La prochaine partie est donc divisée en quatre sections: les impacts biologiques, anatomiques et physiologiques de l’obésité, les impacts psychologiques de l’obésité, les impacts sociodémographiques de l’obésité et les impacts organisationnels de l’obésité (interventions ).

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Table des matières

Contenu
Sommaire
Dédicace
Table des matières
Liste des tableaux
Liste des figures 
Remerciements
Problématique 
Questions de recherche
But de l’étude
Recension des écrits
Allaitement maternel au Québec
Taux d’allaitement maternel au Québec et les stratégies du Ministère de la santé et
des services sociaux du Québec
Formation en allaitement maternel des infirmières québécoises
Lignes directrices et politiques entourant l’allaitement maternel
Services, mesures sociales et programmes offerts
Rôle de l’infirmière québécoise en lien avec l’allaitement maternel
Infirmière dans son rôle d’enseignante
Infirmière dans son rôle de soignante
Obésité chez la femme avant et durant la grossesse
Obésité chez la femme avant la grossesse
Obésité chez la femme durant la grossesse
Obésité maternelle en contexte d’introduction de l’allaitement
Impacts biologiques de l’obésité sur l’allaitement
Impacts anatomiques et physiologiques de l’obésité sur l’allaitement
Impacts psychologiques de l’obésité sur l’allaitement
Croyances et comportements en lien avec l’obésité sur l’allaitement
Représentions sociales et culturelles
Représentions sociales et culturelles de l’obésité
Perceptions des professionnels de la santé sur le sujet de l’obésité
Représentions sociales et culturelles des seins et du geste d’allaiter
Impacts organisationnels de l’obésité
Théorie du «caring »de Jean Watson
Méthodologie
Type d’étude
Milieu ciblé pour la recherche
Population cible, technique d’échantillonnage
Critères d’inclusion et d’exclusion
Participation à la recherche
Collecte de données
Outils de collecte de données
Fiabilité et validité de l’instrument de mesure
Déroulement des activités de recherche
Technique d’analyse
Considérations éthiques
Conservation des données
Résultats
Données sociodémographiques
Connaissances
Les connaissances et le logiciel SPSS
Perceptions
Analyse et discussion
Données sociodémographiques
Connaissances
Connaissances sur l ‘obésité
Les seins volumineux
La montée laiteuse
La constitution du lait
L’image corporelle
Connaissances sur les maladies chroniques
Connaissances sur la santé mentale en post-partum
Perceptions
Perceptions de l’obésité, des maladies chroniques et de la santé mentale
Perceptions de l’obésité
Les maladies chroniques
La santé mentale
Perceptions des infirmières dans l’application des facteurs caratifs
F orees et limites de l’étude
Forces de l’étude
Limites de l’étude
Retombées, recommandations et développements
Conclusion
Références
Annexe A : Questionnaire
Annexe B : Acceptation du projet de recherche par le Centre Parents-Enfant et l’unité de pédiatrie du CSSSTR
Annexe C : Formulaire de consentement
Annexe D : Lettre d’acceptation des comités d’éthique et de la recherche du CSSSTR et de l’UQT

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