FORMATION DE L’AIGUE-MARINE LIEE A LA FORMATION DE LA PEGMATITE

Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études

Les pegmatites malgaches

« La plupart des champs pegmatitiques malgaches se sont formés à la fin de l’évènement Pan- Africain (séparation de Madagascar de l’Afrique et de l’Inde) entre 480 et 525 millions d’années. A Madagascar, les champs pegmatitiques sont plus ou moins liés par les granites. En effet, des grands plutons de granite rose et de plus petites masses formées de granite blanc, à grains fins à moyens, appelés leucogranites existe à proximité des principales occurrences pegmatitiques, à distance plus ou moins grande des intrusions granitiques qui composent le sous-bassement cristallin, comme les micaschistes, gneiss, migmatites, quartzites, cipolins, etc. La plupart des pegmatites malgaches ont cristallisé entre 8 à 12 km de profondeur. Après leur formation et sur un laps de temps d’environ 500 millions d’années, les mouvements géologiques ont créé la remontée nécessaire pour que les roches hôtes des pegmatites, après érosion de surface, soient aujourd’hui à l’affleurement. La profondeur de formation relativement faible est responsable de l’apparition de cavités miarolitiques dans de nombreuses pegmatites malgaches. Cavité miarolitique veut dire roche magmatique plutonique, granitique en général, montrant de petites cavités, nommées les miaroles, remplies de minéraux pneumatolytiques. Les caractéristiques minéralogiques peu communes de la plupart d’entre elles s’expliquent par la grande variété de composition des magmas-parents (granites présents à proximité des champs pegmatitiques), et par des échanges d’éléments chimiques entre les corps pegmatitiques et les roches hôtes lors de la cristallisation (par exemple : la Silice, les alcalins, le Bore, etc.,… s’échappent de la pegmatite, alors que le calcium, le magnésium, etc. arrivent des roches encaissantes). Ces processus et probablement bien d’autres sont responsables de la grande variété des pegmatites malgaches et la présence de minéraux et d’association peu communes ». (Cours de gîtologie, 2015).

Formations géologiques d’Ambatofotsikely.

La carrière de béryl bleu Ambatofotsikely se trouve au Nord ouest d’Antsirabe, vers la route nationale RN 34 liant Antsirabe à Morondava. A un village distant de 60km d’Antsirabe appelé Ankazomiriotra, se trouve un croisement secondaire, reliant ce dernier à Ambatofotsikely. Environ une heure en moto, l’automobile ne peut pas y passer à cause des difficultés de la piste. D’après l’étude dans divers œuvres géologiques, la formation de cette carrière est liée à la formation nord ouest d’Antsirabe, qui se divise comme suit :
D’après les travaux du géologue R.CIRET, la ligne générale de la pétrographie de la région nord ouest d’Antsirabe est constituée par des embrechites composés d’embrechites rubannées et d’embrechites oeillés ; migmatites inférieure; orthogneiss monzonitiques des granites ; ectinites ; gabbros et diorites ; malgachites. Autour de la carrière d’Ambatofotsikely se trouvent l’orthogneiss des vavavato, les syénites, les migmatites inférieures, et les granites. (R.CIRET, 1947).
-L’orthogneiss de vavavato : la châine nord des vavavato est formée d’une roche rubannée rose comparable par la couleur et les constituants au granite Andringitréen. L’examen au microscope montre une recristallisation totale où les phénomènes mécaniques n’apparaissent plus que faiblement. (R. CIRET, 1947).
-Les syénites : les syénites sont assez fréquentes et généralement quartzifères ; on distingue les sahapilites et les gneiss sahapiliques.
Sahapilites : l’étude macroscopique montre une large cristallisation de microcline rose ou gris avec un peu de minéraux ferromagnésiens. Au microscope, il apparait que la roche est essentiellement formée d’un complexe plagioclase microcline. (R.CIRET, 1947).
Gneiss sahapiliques : les massifs du grand Sahapilo et du Tsiazomborona sont formés d’une roche très gneissifiée jaune où les éléments noirs sont bien alignés. Elle apparait au microscope très comparable à la sahapilite mais les grains sont plus fins. (R.CIRET, 1947).
-Migmatites inférieures : ce sont des roches généralement à gros grains où la gneissification n’est pas très marquée, et que l’on a dénommée gneiss granitoïdes. On a employé le terme migmatite inférieure de préférence à celui d’anatexie pour insister sur le fait que les faciès tourbillonnaires sont exceptionnels. Les croutes d’altération des blocs ovoïdes de décompositions montrent un alignement calme des feldspaths kaolinisés. (R.CIRET, 1947).
-Les granites : il y a plusieurs massifs d’un granite monzonitique rose à grain fin, très peu chargé en éléments noirs, qui se montrent brutalement intrusifs dans des embréchites, la zone d’endo et d’exomorphisme étant très restreinte, de l’ordre de quelques dizaines de centimètres. Ce granite est peut être l’origine de la charnockite.( R.CIRET, 1947).
Les formations géologiques abordées précédemment sont extraites dans l’œuvre géologique titré « ETUDE GEOLOGIQUE DE LA REGION NORD OUEST D’ANTSIRABE, Travaux du C E A 1947 présenté par le géologue R. CIRET ». La carte minière suivante représente la partie nord-ouest d’Antsirabe et précise la carrière d’Ambatofotsikely.

Généralités sur l’aigue-marine d’Ambatofotsikely.

Historiques sur les pegmatites à béryl de la région Vakinakaratra

Les pegmatites d’Antsirabe sont bien connues depuis les travaux du géologue André Lacroix, qui en a fait connaitre la constitution. La prospection de ces roches à débuté dès le début du siècle, axée alors sur les gemmes, comme l’aigue-marine. Dès 1921, les divers champs pegmatitiques étaient connus, et on avait donné toutes leurs descriptions. La présence de béryl pierreux était signalée dans nombreux points. Une reprise générale de la prospection des pegmatites fut entreprise dès 1947, orientée d’abord sur les minéraux uranifères, puis à partir de 1950 sur le béryl. Une large prospection reprit le champ d’Antsirabe-Itasy. La production du béryl dans les pegmatites d’Antsirabe n’atteint qu’une centaine de tonnes.
Dans la région d’Antsirabe, les pegmatites renferment des minéraux uranifères, mais aussi il y a des petites pegmatites à béryl gemme. Seule la pegmatite de Marofahitra à 6km au Sud de Miandrarivo possède encore quelques réserves, mais les anciens travaux sont enterrés sous les déblais. Toutes les pegmatites à béryl dans la région d’Antsirabe se rapportent au grand cycle de pegmatitisation de 485 millions d’années, âge précisé par une mesure isotopique complète sur l’uraninite de Bemasoandro (Malakialina). (BALZAC, 1947, Gîtes minéraux).

CARACTERISTIQUES DES PEGMATITES A BERYL DANS LE SECTEUR D’AMBATOFOTSIKELY

Les pegmatites à béryl de la région Vakinankaratra ont été étudiés par deux géologues différents : par A. LACROIX et P. CERNI. La classification du géologue A.Lacroix est plus ancienne tandis que celle de P.Cerni est récente et plus détaillée. Les caractéristiques de ces pegmatites sont les suivantes : selon P.Cerni, le secteur d’Ambatofotsikely est localisé dans le champ pegmatitique de Betafo- Antsirabe jusqu’au nord de Faratsiho, et Mandoto à l’Ouest. Selon A. Lacroix, ce même secteur est constitué par des pegmatites sodolithiques et potassiques de différentes formes.

Selon P. Cerni (Cours gîtologie 2015)

Le secteur Ambatofotsikely est inclus dans la signature géochimique « LCT » (présence de Lithium, de Colombite et de Tantale dans les pegmatites), et dans la classe des pegmatites à éléments rares, avec des types et des sous types.

Type béryl (LCT) dans le secteur d’Ambatofotsikely et leurs sous-types.

Les pegmatites au nord d’Ankazomiriotra sont de type béryl (LCT), caractérisé par la présence de béryl bleu à vert. Ces pegmatites sont composées de 3 sous types :
– Pegmatites du sous-type Béryl-Columbite : le feldspath potassique y est plus nombreux que le plagioclase. La muscovite est présente dans la plupart des pegmatites.
Parfois dans les dykes, le feldspath potassique est l’Amazonite.
– Pegmatites du sous type Béryl-Columbite-Uranium : rares et de plus petite taille, caractérisées par des minéraux d’Uranium et de Thorium sous formes d’oxydes. Ces pegmatites sont semblables au sous-type précédent.
– Pegmatites du sous-type Lépidolite : ces pegmatites se présentent en filons zonés à homogènes, en grands dykes sub-horizontaux pouvant avoir une structure stratifiée ; dans certains cas des filons stratifiées d’aplite. Ces pegmatites peuvent atteindre plusieurs mètres d’épaisseur, jusqu’à deux cents mètres de long. Les cavités miarolitiques sont rares, mais exceptionnellement au cœur des dykes, elles peuvent atteindre une taille énorme.

Selon A. Lacroix (Cours gîtologie, 2015).

Pegmatites potassiques

Les pegmatites potassiques sont caractérisées par la présence de microcline, ce sont des feldspaths potassiques. Elles contiennent des minerais de terres rares comme l’Ampangabéite, des minerais de métaux radioactifs tel que le bétafite, des pierres fines telles que l’aigue-marine, la tourmaline noir, etc.

Pegmatites sodo-lithiques

Ces pegmatites sont caractérisées par l’association d’une forte proportion d’albite ou microcline avec mica lithique et minéraux lithiques. On exploite dans ces pegmatites des variétés de pierres fines comme le béryl rose, le rubélite, le verdélite, etc. Ce sont dans les pegmatites potassiques et sodolithiques que presque toutes les variétés de béryl sont exploitées.
On y extrait le béryl rose, le béryl bleu vert, et vert d’eau (aigue-marine).
Les pegmatites du type Béryl (LCT) de la classe à élément rare correspondent aux pegmatites potassiques de A. Lacroix. Les schémas suivants montrent un échantillon de pegmatite à béryl et des aigues-marines bruts.
Photo 1 : pegmatite à béryl
(Musée de la géologie Ampandrianomby, ministère de mines)
Photos 2 : minéraux d’aigue-marine bruts
(WWW. Gemstones.com)

FORMATION DE L’AIGUE-MARINE LIEE A LA FORMATION DE LA PEGMATITE

Genèse des minéraux pneumatolytiques (Cours de gîtologie, 2015).

La formation des pegmatites a été déjà abordée ci-dessus dans la genèse des pegmatites malgaches, mais pour mieux élucider la genèse des minéraux pneumatolytiques dont l’aigue-marine fait partie, nous allons approfondir l’origine des pegmatites.
A quelques dizaines de kilomètres de profondeur, les hautes températures engendrées par les processus géologiques génèrent la formation des magmas qui migrent vers la surface à travers des roches constituant le sous bassement cristallin. Si les magmas atteignent la surface, ils forment des volcans, et en refroidissant des roches volcaniques. Si au contraire les magmas sont piégés dans la croute, ils cristallisent sous forme de masse « granitoïdes ». Ces granitoïdes présentent des cristaux de minéraux communs. Par le phénomène de pneumatolyse, ces derniers magmas se présentent en vapeurs (gaz dits pneumatolytes) enrichies en éléments rares tels que le Bore(B), le Clore(Cl), etc. Ses éléments rares se déplacent vers les zones périphériques des masses granitiques, ou migrent à l’extérieur des plutons, dans les roches métamorphiques. Ces magmas tardifs cristallisent après leur mise en place et génèrent les pegmatites. Il s’agit du stade pneumatolytique correspondant à la fin de la cristallisation d’un magma, à température environ 400 à 600°C, avec des concentrations des gaz (H2O, HCl, CO2, H2S,….) conduisant à la formation des minéraux accessoires particuliers, dont l’aigue-marine fait partie, comme : les groupes du béryl, les tourmalines, le topaze,…. . Ces minéraux sont dits minéraux pneumatolytiques ou pneumatogènes.
Les minéraux qu’on rencontre dans la nature se sont formés à partir des processus géologiques. Les conditions favorables à la formation des minéraux dépendent de nombreuses formations, qui au cours des temps, modifient l’aspect de l’écorce terrestre. Justement, il est question ici sur la géologie d’une pierre.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCION 
PROBLEMATIQUE
PARTIE I : ETUDE GEOLOGIQUE DE LA REGION VAKINANKARATRA 
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA REGION VAKINANKARATRA ; FORMATIONS GEOLOGIQUES DU SECTEUR D’AMBATOFOTSIKELY, APERCU SUR LA GENESE DES PEGMATITES MALGACHES ; GENERALITES SUR L’AIGUE-MARINE D’AMBATOFOTSIKELY
I.1) Généralités sur la région Vakinankaratra
I.1.1) Géographie économique.
I.1.2) Géographie physique.
I.1.3) Hydrographie.
I.2) : Formations géologiques du secteur d’Ambatofotsikely, aperçu sur la genèse des pegmatites malgaches.
I.2.1) Définition de « pegmatite »
I.2.2) Zonation régionale des pegmatites
I.2.3) Les pegmatites malgaches
I.2.4) Formations géologiques d’Ambatofotsikely.
I.3) : Généralités sur l’aigue-marine d’Ambatofotsikely
I.3.1) Historiques sur les pegmatites à béryl de la région Vakinakaratra
CHAPITRE II : CARACTERISTIQUES DES PEGMATITES A BERYL DANS LE SECTEUR D’AMBATOFOTSIKELY 
II.1) Selon P. Cerni (Cours gîtologie 2015)
II.1.1) Type béryl (LCT) dans le secteur d’Ambatofotsikely et leurs sous-types.
II.2) Selon A. Lacroix (Cours gîtologie, 2015).
II.2.1) Pegmatites potassiques
II.2.2) Pegmatites sodo-lithiques
CHAPITRE III : FORMATION DE L’AIGUE-MARINE LIEE A LA FORMATION DE LA PEGMATITE
III.1 Genèse des minéraux pneumatolytiques (Cours de gîtologie, 2015).
PARTIE II : IDENTIFICATION DE L’AIGUE-MARINE
CHAPITRE IV : CARACTERISTIQUES DE L’AIGUE-MARINE ; L’AIGUE-MARINE TRAITEE ; L’AIGUE-MARINE SYNTHETIQUE 
IV.1 Caractéristiques
IV.2) Traitement de l’aigue-marine
IV.2.1) Définition et description du traitement d’une pierre
IV.3) L’Aigue-marine synthétique
IV.3.1) Procédé de fabrication de l’aigue-marine synthétique
PARTIE III : VALORISATION
CHAPITRE V : TAILLE DE L’AIGUE-MARINE ; SA COMMERCIALISATION
V.1) « Cut » La taille ou la coupe de l’aigue-marine
a) Taille en cabochon de l’aigue-marine
b) Taille des facettes
V.1.1) Les différentes parties de la pierre taillée
V.1.2) Les angles de taille de l’aigue-marine
V.1.3) Récapitulation
V.2) Commercialisation de l’aigue-marine à Antsirabe ville
V.2.1) Marché de l’aigue-marine à Antsirabe ville
V.2.2) Politique environnementale en matière d’exploitation minière
CONCLUSIONS

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *