Fondements théoriques des risques bancaires

LA CONCEPTION CLASSIQUE DES RISQUES BANCAIRES

Les apports d’Adam Smith : Lien entre risque de crédit, monnaie en capital

La théorie bancaire d’Adam Smith :
L’époque de Smith coïncide avec l’avènement de la banque moderne, émettrice de papier de monnaie. Dans son ouvrage « An Inquiry into the nature and causes of the wealth of nations» de 1776. Smith appréhendé les banques comme des acteurs économique doit la fonction consiste à faciliter ou à lubrifier les transactions et la circulation monétaire. Leur rôle en matière de financement des investissements à long terme et de collecte d’épargne sont ignorés. Dans son analyse, on note que les instruments bancaires (billets, certificats, compte de dépôts) permettent d’améliorer les bien- être de la société dans la mesure où ils se substituent aux espaces métalliques ; sans toutefois en augmenter le montant. Ces instruments permettent d’économiser les coûts suscités par la manipulation de la monnaie métallique.

Autrement dit, les banques offrent aux commerçants la possibilité de détenir des «encaisses de transaction» pour faire face aux décalages entre leurs dépenses et leurs recettes non plus sous forme métallique coûteuse et risquée, mais sous forme fiduciaire et scripturale. Ce faisant, elles transforment le capital improductif (positif) des commerçants sous forme métallique en capital productif qui générera une valeur ajouté pour le commerçant et son pays. Ceci dit, Smith insiste sur le fait qu’à travers l’escompte d’effet et les découverts, les banques ne doivent procurer aux commerçants qu’une encaisse de transaction ou de trésorerie à court terme, et non du capital qui sert à faire des investissements à long terme. Smith suggérait que les banques doivent, quand elles accordent des prêts, escompter seulement des effets réels qui sont la contrepartie d’une opération commerciale. Si elles respectent cette règle, il ne peut y avoir d’émission excessive de monnaie car les billets émis font retour à la banque quand les effets arrivent à échéance. La quantité de billets ne peut devenir excessive qu’ils sont émis lors de l’escompte d’effets fictifs qui n’ont pour contrepartie aucune transaction commerciale effective : si la créance n’est pas remboursée, la quantité de monnaie augmentera.

Smith va pour la première fois faire allusion ou rôle des banques dans la réduction des asymétries d’information et le monitoring. En effet, selon lui, il existe deux types d’emprunteurs s’adressant aux banques. Les prudents et les spéculateurs (ou faiseurs de projets).Tandis que les premiers n’empruntent (essentiellement grâce à l’escompte d’effets) qu’à CT pour disposer d’une encaisse de transaction ; les seconds émettent et empruntent des lettres de change fictive dans le but de financier des projets risquées lorsqu’une banque fait crédit aux spéculateurs. Elle encourt le risque de faire faillite du fait de la conjugaison de deux facteurs : d’une part, l’insolvabilité des emprunteurs-spéculateurs et d’une autre part, l’incapacité d’honorer les demandes de reconversion en métal faites par les détenteurs du papier-monnaie émise par la banque. C’est pour quoi, Smith recommande aux banques de discriminer leurs emprunteurs.

Pour garantir la bonne qualité de ces derniers, elles peuvent, par exemple, leurs demander des garanties ou des remboursements fréquents et régulières. Ceci dit, Smith admet la difficulté de distinguer la véritable nature des emprunteurs et de différencier entre les effets de commerce « réels » et « fictifs ». Aussi, il conclut à la nécessité d’une règlementation bancaire, puisque le fait de financier les spéculateurs peuvent déboucher sur une crise financière dont le résultat est à la fois la faillite des banques et la destruction du capital productif. Situation qui pénalise la croissance économique et le bien-être collectif, parmi les garde-fous que Smith préconise pour éviter cette situation, l’interdiction de mise en circulation de petites coupures bancaires afin d’éviter les effets de diffusion et de contagion .

Les apports de thomas Tooke : Cycles économiques cycles de crédit et instabilité bancaires

Monnaie et crédit
Il est généralement admet que l’école de la banque et Tooke en particulier ont une conception large des instruments monétaires, ils prennent en considération l’ensemble des formes du papier de crédit. Pour quoi distinguer entre les billets et les autres formes de monnaie de crédit qui toutes remplissent les fonctions d’instruments de paiements ? De plus il peut y’avoir substitution entre ces différents formes d’instruments de circulation de la part des agents économiques. Il en résulte une critique de l’école de la circulation quant à sa volonté de stabiliser les prix en appliquant la théorie quantitative à partir du contrôle de la seule émission de billets. Car si les dépôts bancaires ou la circulation des lettres de change peuvent remplacer les billets comme moyens de paiement, cette politique est inefficace, Tooke développe ses idées à travers deux grands ouvrages : «A History of princes and of State of the circulation» (1838-1856) et « An Inquiry into the currency principle » (1844). L’auteur adopte une vision très large des instruments monétaires et rejoint en cela la conception de Thornton des « circulating medium » (billets de banque, comptes de dépôts lettre de change, traites, etc.). Dans ce cadre, il souligne que l’inter substituabilité des différents moyens de paiements rend inefficace le contrôle de la seule émission des billets de banque comme moyen de stabiliser le niveau des prix internes.

D’après Tooke, les instruments monétaires et notamment les billets bancaires sont émise à la demande des commerçants et industriels comme avance en capital, en fonction des besoins de la circulation. Ce sont des instruments de crédit. Dès lors, la «loi du reflux» (développés par fullatron) fait en sorte que les billets bancaires non désirés par les agents économiques reviennent aux banques émettrices à l’occasion de remboursement de crédit, de dépôt ou de demande de reconversion en espèce.

Tooke se positionne ainsi contre la théorie quantitative de la monnaie qui établit une relation stricte entre les billets de banque et les réserves métallique. Pour lui, C’est la quantité de billet qui est fonction de la valeur des marchandises à faire circuler en tant que capital. L’augmentation des transactions et des prix dans l’économie. Tooke souligne la nécessité d’encadrer la distribution de crédits bancaires qui serait à l’origine des épisodes d’instabilité. Il dénonce les pratiques imprudentes de certaines banques qui escomptent des effets et consentent des avances trop facilement, sans s’assurer de la solvabilité des emprunteurs (et de la qualité de leurs garanties). Un régime de convertibilité des billets de banques en espèce métallique devrait, à travers la loi du reflux, discipliner les banques.

Cycles économiques et cycles de crédit
Selon Tooke, les dérèglements du crédit accentue aussi le cycle sous le créer. En effet, les fluctuations commerciales peuvent être accrue par une extension de crédit et non pas une variation de l’offre de monnaie. Il distingue un « état permanant des prix » des marchandises déterminé par les coûts de production et à « état transitoire des prix » déterminé en fonction des anticipations de prix par les producteurs. Des anticipations favorables à la housse des prix vont encourager les demandes de crédit, et les facilités de crédit accordé par des banques imprudentes on qui ne s’assurent pas assez de la qualité de leurs emprunteur vont faire demander un cycle de crédit à la suite de cycle réel qu’il peut dalleur accentue. L’excès de crédit ne provoque pas la spéculation mais l’encourage quand elle apparait car elle ne peut pas prolonger sous extension du crédit.

Si les revenus monétaires distribués ne sont pas suffisants pour absorber l’offre de bien aux prix qui ont atteint leurs niveaux transitoires du fait des anticipations spéculatives.

Ces prix devront baisser et les emprunteurs ne pourront honorer leurs engagements de dettes envers les banques, le cycle de crédit se retourne comme le cycle réel. Tooke se pose la question sur les causes qui ont favorisé la demande de crédit pour information de spéculation. Selon leurs l’excès de crédit est toujours liées à un «état favorable de crédit» lui-même liée à un taux d’intérêt faible. Si l’excès du crédit a prévalu seulement sur le marché des titres. Le taux d’intérêt (le prix des titres aussi) sera effectué, s’il a prévalu sur le marché des produits des fluctuations de prix et de marchandises et des faillites commerciales se reproduisent. Le taux d’intérêt a d’abord un effet sur le prix des titres et donc sur l’état de crédit et c’est seulement dans un deuxième temps et par l’intermédiaire de l’état de crédit qu’ils influencent le prix des biens et services. Tooke critique ici la théorie quantitative de la monnaie car selon lui il n y a pas d’effet de la circulation monétaire sur les prix des biens et service

Risque de solvabilité et cause des crises bancaires

Selon Tooke les crises bancaires ne sont pas due à la sur émission et au non-respect des règles de réserves mais plutôt au non-respect de la règle de la prise de risques qui est la cause initiale (le degré de sûreté ou de liquidité ) c’est donc l’actif du bilan bancaire qui est la source des crises bancaires, le crédit peut être accordé d’une façon non prudente, on est pas garanti contre les anticipations illusions et le retournement qui s’en suivent créant l’insolvabilité des emprunteurs et des banques, les désordres de la circulation monétaire sont le résultat de l’insolvabilité des émetteurs ou de l’illiquidité de leurs actifs et de leurs mauvaises gestion. Les conséquences néfastes de l’excès de crédit des faillites bancaires et des restrictions du crédit qui s’en suivent sont différentes et sont plus importantes que celle de l’instabilité de la quantité de monnaie. Tooke insiste sur le reflux liée au remboursement de crédit, il n’y a reflux que si l’emprunteur est solvable. Si les banques sont imprudentes et évaluent mal le risque de crédit, il n’y aura pas de reflux et donc sur émissions de monnaie liée à l’excès de crédit. Dans ce cas les autres formes de reflux servent de « garde de fous » ainsi il se produit aussi de possibilités de drainage « interne » et des faillites bancaires. Le problème est que les déposants et les clients de banques ne peuvent surveiller leurs activités à cause de l’asymétrie d’information, il y a alors une possibilité de crise systémique par contagion. L’insolvabilité d’une banque et sa faillite peuvent entrainer des doutes chez les autres déposants des banques de voisinage. Il y a donc effet externe négatif. De plus après une phase d’emballement de crédit il se produit généralement une phase de contraction des prix, la crise de liquidité peut suivre la crise d’insolvabilité, si les périodes d’emballement du crédit du commerce se succèdent et se poursuivent longtemps un régime stricte de convertibilité métallique, elles auront ces conséquences sévères lors de retournement de tendance, si la banque d’Angleterre par exemple restreint ses émissions elle va créer une crise de liquidité et des paniques qui vont s’ajouter à la crise de solvabilité si il existe une sortie d’or pour des motifs d’équilibre commerciale extérieur. Les banques vont alors diminuer leurs avances et les marchands ne pourraient plus emprunter pour régler leurs dettes, s’il n’y a pas l’assurance d’un prêt en dernier ressort pour les banques. La limitation de leurs avances et leurs escomptes se fera d’une proportion plus forte que la circulation monétaire.

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Table des matières

Introduction générale
Chapitre 01 : Fondements théoriques des risques bancaires
Section 01 : la conception classique des risques bancaires
Section 02 : retours aux sources theoriques des risques de commerce international
Chapitre 02 : La survenance des risques du commerce international par la mondialisation des économies
Section 1 : emergence et developpement du commerce international
Section 2 : modes de presence des entreprises a l’etranger
Section 03 : l’interconnexion des échanges économiques par les technologies d’information et de
communication
Chapitre 03 : Aperçu sur le fonctionnement universel des opérations du commerce international
Section 01 : les documents d’accompagnement des operations du commerce international
Section 02: financement des echanges commerciaux
Section 03: les techniques bancaires de paiements
Chapitre 04 : Approche descriptive des mesures de prévention au sein de la
BADR
Section 01 : breve presentation de l’organisme d’accueil
Section 02 : conception et application d’un modele d’identification et d’evaluation de risques
Section 03 : analyse descriptive des modes de financement du commerce exterieure
Conclusion générale

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