FONDEMENTS ET MANIFESTATIONS DE LA POLITIQUE AFRICAINE DE LA CHINE

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Immigration et diversité ethnique dans l’Etat d’accueil

Dans les pays du Nord où arrivent et s’installent des immigrés, les problèmes portent sur des enjeux spécifiques. D’abord, les pays d’accueil n’intègrent que rarement l’idée d’une installation définitive des migrants sur leur territoire, et moins encore l’idée de constitution de communautés ethniques et de nouvelles formes de diversité ethnico-culturelle sur ce territoire. Les migrants eux-mêmes voient souvent les choses de cette façon, considérant l’expatriation comme une parenthèse qui se refermera avec le retour au pays d’origine. L’expérience des immigrés peut ainsi longtemps rimer avec illégitimité persistante et double absence ici et là-bas.
Or, cette installation est inévitable car pour diverses raisons tous ne rentrent pas toujours, notamment à cause du caractère social du processus migratoire. En effet, ce processus une fois enclenché peut fort bien se poursuivre (s’autonomiser par exemple vis-à-vis des contrôles étatiques) à travers des réseaux formels et informels. Quelle que soit la politique officielle poursuivie, l’immigration peut provoquer des rejets dans certains secteurs fragiles de la population, particulièrement en temps de restructurations économiques et sociales profondes.
Les migrants et les minorités allogènes sont perçus comme une menace contre le niveau de vie, les modes de vie et la cohésion sociale. C’est ainsi que le succès des partis d’extrême droite ou populistes (et racistes) depuis le milieu des années 1980 dans une Europe en pleine restructuration économique – doit beaucoup aux campagnes contre les immigrés non européens. Des discours démagogiques manipulant angoisses présentent souvent ces immigrés comme l’explication diabolique de tous les malheurs du moment (chômage, insécurité, etc).

MIGRATION INTERNE A MADAGASCAR

La migration interne à Madagascar (Bulletin d’information sur la population de Madagascar numéro 36-Mars 2008 « Les migrations internes à Madagascar: que sait-on ?») est une contribution à l’analyse des connaissances à Madagascar. Il existe peu de connaissances sur les questions de migrations internes. Les rares informations dont nous disposons laissent penser que durant les décennies passées, les migrations internes sont limitées. Certes, il existe des migrations régionales mais elles restent principalement saisonnières et la majorité concerne les déplacements des zones rurales vers d’autres zones rurales.
Contrairement à la majorité des pays d’Afrique Subsaharienne, l’urbanisation de la Grande Ile ne progresse que très lentement et l’exode rural reste faible. Pourtant, les migrations internes à Madagascar se caractérisent des zones rurales vers les villes, et pourraient s’intensifier dans les années à venir du fait de la saturation foncière dans certaines régions. La question des migrations internes peut être traitée dans différentes dimensions : la dimension économique, la dimension démographique et la dimension géographique.
Sur le plan économique, l’Agriculture reste le principal secteur d’activité en milieu rural ; or il ne peut plus absorber les 300 000 nouveaux actifs qui arrivent sur le marché du travail rural chaque année. Le développement des autres secteurs, industriels et tertiaires est insuffisant et ne proposent que très peu d’emploi surtout en zone rurale.

GENERALITES SUR LA PRESENCE CHINOISE A MADAGASCAR

Dans ce troisième chapitre, on parle des généralités sur la présence chinoise à Madagascar, en essayant de déterminer les raisons de leur présence en Afrique ainsi que sa politique.

TERMINOLOGIE

Avec l’Afrique du Sud, Madagascar est le seul pays d’Afrique à abriter une minorité chinoise de quelque importance numérique et de surcroît implantée de longue date. Cette « petite diaspora » (Raison, 2000) s’est installée dans le pays durant la première moitié du XXe siècle et son implantation spatiale y est aujourd’hui essentiellement urbaine. Dans la capitale, Tananarive, résident ainsi plusieurs milliers de personnes d’origine chinoise. Les Chinois de Madagascar ont fait l’objet de plusieurs travaux, anciens et récents, mais dans lesquels le statut particulier des minorités urbaines n’est que rarement abordé : les études sont concentrées sur leur présence en milieu rural sur les Hautes terres et dans la moitié orientale de l’île, où les Chinois disposent d’un quasi-monopole dans le commerce de détail et de positions dominantes dans certains secteurs économiques comme la collecte des cultures de rente (opérateurs de vanille notamment). Plus encore, les Chinois de la capitale n’ont jamais été étudiés alors même qu’ils jouent un rôle important dans la vie économique de la ville et dans son fonctionnement. Qui plus est, l’installation aussi récente que spectaculaire de quelques milliers de ressortissants de Chine populaire à Tananarive, spécialisés dans le commerce de biens de consommation, comme dans nombre d’autres capitales d’Afrique (Fournet-Guérin, 2006 ; Kernen, 2007), a conduit à une soudaine redéfinition de la position au sein de la société tananarivienne de ceux qui sont désormais désignés par le vocable «d’anciens Chinois ». En effet, se pose par contrecoup la question de leurs identités spatiales, qui peuvent s’organiser à différentes échelles: les anciens Chinois de Tananarive se considèrent-ils comme Tananariviens et sont-ils considérés comme tels par la population dominante ? Se sentent-ils et se définissent-ils comme Malgaches ? Comme Chinois ? comme Français, car nombre d’entre eux ont la nationalité française, et tous sont francophones ?
On se propose donc de s’intéresser à cette minorité chinoise citadine, à travers la question de son identité spatiale, de ses rapports en ville avec à la fois la société malgache dominante et les « nouveaux Chinois », mais aussi avec les autres territoires de présence chinoise à Madagascar et les espaces mettant en relation les membres de cette diaspora à travers le monde.

EXISTENCE DES ANCIENS ET NOUVEAUX CHINOIS

Depuis le début des années 1980, la nouvelle politique d’ouverture menée par la République populaire de Chine s’est traduite par la reprise de courants migratoires de Chine continentale vers le reste du monde, grâce à des facilités accordées pour quitter le territoire. Les nouveaux migrants, désormais souvent originaires des zones urbaines aussi bien de Chine du sud que de Chine du nord, se dirigent préférentiellement vers les pays développés à économie de marché (Etats-Unis, Canada, Australie, Nouvelle Zélande, Union européenne et Japon), qui polarisent l’essentiel des flux. Dans ce renouveau de l’émigration chinoise à l’échelle mondiale, l’Afrique n’occupe qu’une place très marginale, puisque le continent ne représente que 0,35% de la diaspora chinoise dans le monde.
Dans ce contexte, l’immigration chinoise à Madagascar depuis les années 1990 est un phénomène encore méconnu, sur lequel il n’existe aucune étude. Dans les publications récentes consacrées à la diaspora chinoise, il n’en est pas fait mention(. Seuls quelques travaux consacrés aux «!anciens Chinois » de Madagascar (cf. infra) évoquent cette nouvelle migration, de manière incidente, pour insister sur la différence entre les deux vagues, et toujours pour dévaloriser la plus récente(. Pour l’heure, c’est la presse malgache qui rend compte du phénomène, considéré du point de vue de la société d’accueil ou bien sous un angle économique. Les médias internationaux quant à eux s’intéressent à l’influence commerciale croissante de la Chine en Afrique, sans jamais mentionner Madagascar dans ce cadre africain. Or, le cas de la migration récente dans ce pays s’avère particulier, car il s’agit de l’un des rares pays d’Afrique où il existe une population ancienne d’origine chinoise, installée pour l’essentiel durant la première moitié du XXe siècle.
En ce sens, Madagascar s’inscrit davantage dans l’espace migratoire de l’Océan Indien occidental que dans celui du continent africain. On compte ainsi plusieurs dizaines de milliers de personnes d’origine chinoise à Madagascar, les estimations variant considérablement selon les sources. La part de ceux qui sont appelés les «!nouveaux Chinois » est difficile à mesurer, les chiffres de l’ambassade de Chine populaire étant eux-mêmes imprécis : en 2005, le Conseiller économique et commercial de l’ambassade déclare dans la presse que la «!communauté chinoise » compte «entre vingt mille et cinquante mille membres », sans ajouter de précisions.

MONOGRAPHIE DE LA VILLE D’ANTANANARIVO

On se propose donc d’étudier ici ce groupe de migrants récents (https://fr.wikipedia.org/wiki/Antananarivo) , très identifiable car très fortement concentré dans la capitale d’Antananarivo, à la fois pour comprendre les logiques migratoires, les stratégies économiques et les pratiques socio spatiales des nouveaux Chinois, mais aussi pour s’intéresser à la perception par la société d’accueil de ces nouveaux venus qui ont acquis une visibilité et une notoriété considérables eu égard à leur faible nombre. On montrera ainsi que cette migration récente s’inscrit à la fois dans des logiques identifiables à l’échelle de l’Afrique, tout en présentant des spécificités fortes à Madagascar en raison de la présence ancienne de migrants chinois, ce qui induit un inéluctable positionnement réciproque des deux groupes.

DEMOGRAPHIE

Antananarivo ou Tananarive (en malgache : « Antananarivo », le « village des milles », à l’origine du royaume Merina il était surtout question de village et non pas de ville) est la capitale économique et politique de Madagascar, de la Province d’Antananarivo et de la région Analamanga (forêt bleue) située dans la partie centrale de l’île. Ses habitants s’appellent les Antananariviens. Sa population dépasse 1 600 000 habitants en 2014 selon l’INSTAT, son aire urbaine approche les 2,2 millions d’habitants. La ville est divisée en 8 arrondissements et 192 fokontany.
Les principales ethnies de la grande île sont représentées à Antananarivo, en plus des communautés d’origine étrangère : Européens, Chinois et Indo-pakistanais et autres expatriés arrivés tout récemment.
La région où se situe Antananarivo s’appelle bien entendu Analamanga mais c’est aussi la région de l’Imerina, la région des Hautes terres centrales que l’administration coloniale française avait francisée en Emyrne.
➢ Qui sont les Chinois de Tananarive ?
Il est particulièrement malaisé de cerner avec précision la population d’origine chinoise tant à Madagascar qu’à Tananarive. Les ouvrages donnent en général une fourchette allant de 0,15 % à 0,3 % de la population totale du pays en l’année 2000 (Pan, 1998 ; Trolliet, 2000), ceci incluant des estimations sur les populations malgaches. Ces termes d’« anciens Chinois » et de « nouveaux Chinois » étant ceux les plus usités par les Tananariviens, qu’ils soient Malgaches ou d’origine chinoise, on a choisi d’utiliser ces vocables d’auto-désignation. La population chinoise sur la Grande Ile a été multipliée par 5 au cours de la dernière décennie pour se situer à 100 000 personnes. C’est 5% des Tananariviens (Projet ChinaFile): Communauté chinoise à Madagascar: La 3ème la plus importante en Afrique du 26 mars 2015). C’est dire l’importance et la rapidité de la croissance démographique de cette population

LE QUARTIER DE BEHORIRIKA

Depuis moins d’une dizaine d’années, les nouveaux Chinois ont concentré leurs activités commerciales dans un quartier central de la capitale, Behoririka, qui est ainsi devenu pour tous les Tananariviens synonyme de Chinatown(. Ce terme est employé par tous, aussi bien dans la presse que dans le langage courant pour localiser un commerce («!C’est à Chinatown ») ou pour désigner le phénomène migratoire par une périphrase («!C’est vraiment Chinatown là-bas »). L’implantation chinoise à Behoririka s’organise autour d’un petit lac, creusé artificiellement à l’époque de la colonisation, devenu l’épicentre des activités chinoises. Cette polarisation s’explique tout d’abord en raison de la situation très centrale de Behoririka, excellente pour développer des activités commerciales à destination du plus grand nombre ; en outre, il s’agit d’un quartier où la présence chinoise, même diffuse, est ancienne, comme en témoigne l’implantation du siège de l’Association chinoise d’Antananarivo, fondée dans les années 1920. Behoririka a connu depuis quelques années une importante transformation paysagère, les anciens bâtiments bas ou à un étage ayant été progressivement rasés et remplacés par des immeubles à plusieurs étages, construits pour abriter des centres commerciaux chinois dénommés Cenvie, Nouveautés ou encore Sirène. .La physionomie du quartier a été complètement modifiée par la présence commerciale chinoise.

CONCLUSION PARTIELLE

Nous avons vu dans cette première partie, trois chapitres distincts. Le premier résume le rapport entre notre thématique et les théories des grands auteurs classiques dans les différentes branches scientifiques et techniques du domaine de la migration nationale qu’internationale. Ainsi, nous pouvons justifier à travers ces théories sociologiques la pertinence et la scientificité de l’étude. Puis le deuxième chapitre nous indique le cadre de la politique chinoise à Madagascar sur tous les plans. Enfin le troisième chapitre nous parle des généralités sur la présence des anciens et des nouveaux Chinois à Madagascar et surtout dans la ville d’Antananarivo.
Et puisque nous avons montré le lien entre notre thématique et les acquis théoriques, nous allons directement à la deuxième partie. Celle-ci sera consacrée à développer le travail sur terrain ainsi que son analyse.

RESULTATS DES RECHERCHES

Cette deuxième partie nous permet de connaître toutes les réponses aux questionnaires posés lors de la descente sur terrain. Ces réponses sont classifiées selon l’ordre qualitatif ou bien quantitatif suivies de quelques interprétations nécessaires.
Cette partie comporte trois chapitres, dont le chapitre premier parle des Chinois à Antananarivo, puis le deuxième expose le point de vue des Malgaches, enfin, dans le troisième, on va faire une analyse sociologique des faits afin de donner une réponse à la problématique et la validation des hypothèses.

LA POLITIQUE CHINOISE EN AFRIQUE

Dans ce chapitre, il nous est nécessaire de connaitre la politique de Chine dans son pays envers la relation internationale. A part cela, on va parler aussi de la politique de la Chine pour sa migration en Afrique et plus précisément à Madagascar.

L’ORIGINE DES CHINOIS A MADAGASCAR

Presque tous les Chinois de Madagascar viennent de Kouang-Toung (Canton), et l’on peut même préciser que presque tous viennent des districts de Nan-Hai et de Shun-Te près de Canton-ville un vrai commerce chinois dans l’Océan Indien ne s’est pas développé avant la dynastie de Soung (960-1260)… Les Chinois vivant actuellement à Madagascar sont Cantonnais. Vers 1890, semble-t-il, l’immigration chinoise à Maurice a changé de caractère. Il y eut moins de Cantonnais parlant cantonnais et plus de Cantonnais parlant le dialecte Hakka .Aujourd’hui, les Chinois parlant Hakka forment la majorité de la population chinoise à Maurice. Toute croissance dans la population chinoise après la guerre fut donc due à la croissance naturelle rendue possible par le fait qu’un bon pourcentage des Chinois arrivant par la grande vague de 1937-1939 fut des Chinoises. La communauté chinoise à Madagascar a atteint un ratio de sexes suffisant pour assurer la continuation de cette communauté sans besoin d’immigration. Étant donné que la génération nouvelle, née à Madagascar, ne manifeste plus le désir de rentrer dans une Chine qu’ils n’ont jamais vue, on peut conclure que l’implantation chinoise est permanente à Madagascar et qu’une pyramide sexe-âge plus normal pourra être atteinte vers la fin du XXème siècle. Cette monographie de la fin du XXème siècle attend d’être réalisée. Nous avons une lecture dichotomique des Chinois à Madagascar : entre les «anciens», c’est-à-dire ceux qui ont fini par adopter une couleur locale (littéralement «nakavolon-tany»), et qui sont donc des Chinois «DE» Madagascar, d’une part ; et les «nouveaux», arrivés ici au milieu des années 1990, dans la foulée de la réalisation du «Palais des Sports et de la Culture» de Mahamasina, et la réfection de la Route Nationale 2, d’autre part. Ces derniers à l’intégration problématique sinon inexistante : des Chinois «À» Madagascar qui ne fréquentent pas même les Chinois «DE» Madagascar.

FONDEMENTS ET MANIFESTATIONS DE LA POLITIQUE AFRICAINE DE LA CHINE

Au commencement était l’histoire! Tel semble être le credo de la Chine pour célébrer son retour sur le continent africain. Pour une puissance émergente sans passé colonial en Afrique, il s’agit de sceller les retrouvailles autour de principes fondateurs qui tirent leur légitimité de l’histoire commune partagée. Comme le rappelle volontiers le Président chinois Hu Jintao, «l’amitié sino-africaine plonge ses racines dans la profondeur des âges et ne cesse de s’approfondir au fil des ans.» Cette légitimité historique constitue le tremplin idéal pour asseoir la légitimité idéologique fruit de la présence indéfectible de la Chine à côté de l’Afrique, comme porte drapeau du non-alignement, pendant les luttes d’influence de la guerre froide.
Les chemins du come back bien pavés, la politique africaine peut désormais se décliner dans plusieurs domaines. Fidèle à sa tradition des « petits pas », la diplomatie chinoise s’est donné les moyens d’atteindre ses objectifs en instituant, avant tout, des structures politiquessino-africaines, instances d’expression et de rationalisation de son offensive. Cette étape franchie, elle peut valablement mettre en œuvre sa diplomatie économique et commerciale centrée sur les ressources pétrolières, objectif majeur de son retour en Afrique. Enfin pour compléter le dispositif, la présence économique balise la voie aux autres formes de coopération, visant à renforcer l’empreinte chinoise sur le continent.
➢ LES FONDEMENTS DE LA POLITIQUE AFRICAINE DE LA CHINE
Malgré l’impression de nouveauté qui semble caractériser l’envol de la diplomatie chinoise en Afrique, force est de reconnaitre qu’elle s’inscrit dans la continuité d’une politique africaine de la Chine, qui prend forme à partir de la conjugaison de plusieurs événements survenus dans le monde, dans la seconde moitié du XXe siècle. La proclamation de la RPC en 1949 et la montée des revendications nationalistes en faveur de la décolonisation ont provoqué une communauté d’intérêts et de destin entre la Chine et le continent africain. Cette dernière a constitué un capital précieux que Pékin n’a pas tardé à fructifier dans ses nouvelles relations avec l’Afrique. Cette recherche de légitimité enracinée dans l’histoire vécue en commun est encadrée par un troisième principe, incarné par le culte de la non-ingérence dans les affaires intérieures.

LES ACTIVITES PRATIQUEES PAR LES CHINOIS

Actuellement les Chinois sont présents presque dans tous les domaines d’activité surtout dans le secteur commercial.
Les entreprises chinoises sont actives et présentes dans tous les secteurs économiques malgaches (Serge Harnay, Bernard Louis, « Madagascar : les enjeux d’une diplomatie en plein essor », Outre-Terre 2011/4 (n° 30), p. 261-269) :
– agriculture (où les opérateurs chinois ont tissé un solide réseau de collecte pour l’exportation vers la Chine – épices, vanille, girofle, café, cacao, bois… et distribuent des matériels agricoles fabriqués en Chine) ;
– pêche (la China National Fisheries Corp. – CNFC – a ainsi annoncé dans le secteur de la pêche à la crevette le 29 décembre 2009 la prise de contrôle de Somapêche qui appartenait au japonais Maruha Group depuis 40 ans ; elle est basée à Majunga et emploie une vingtaine de Chinois et 500 employés locaux) ;
– énergie (où en 2008 la société chinoise CAMC Engineering a remporté le contrat pour la construction de la centrale hydroélectrique d’Ambodiroka sous convention avec le ministère de l’Énergie et des Mines, la mise en service étant prévue en 2012) ;
– infrastructures et BTP (les entreprises chinoises sont très actives dans ce secteur et participent à la plupart des appels d’offres – leurs concurrents européens leur reprochant des politiques des prix souvent proches du dumping) ;
– ciment (en 2008, Changchun Construction Group a construit l’unité de broyage de clinker Madagascar Long Ciment à 12 km de Tananarive et la Chine fournit plusieurs marques de ciment commercialisées à des prix peu élevés) ;
– textile, banque, télécommunications et informatique, santé (avec le rachat et le lancement d’unités pharmaceutiques) ;
– pétrole (deux blocs onshore font l’objet d’une exploration par la société chinoise Madagascar Petroleum International qui est affiliée à la Sunpec cotée à la bourse de Hong-Kong) et mines (uranium, ilménite, intérêt manifesté pour le charbon…).
D’après l’Ambassadeur de Chine à Madagascar, le commerce, la santé, l’hôtellerie, la télécommunication, les investissements miniers, le génie civil, et bien d’autres sont autant de secteurs d’activités qui attirent davantage d’opérateurs chinois.
Depuis quelques années, l’intérêt de la Chine pour l’Afrique se traduit par un renforcement de la coopération. Le sommet China-Africa et devenu une plateforme d’échange. Et Madagascar n’est pas en reste. « Les aides et investissements chinois couvrent de nombreux domaines comme les infrastructures, l’industrie, l’agriculture, le sport, l’éducation, la santé publique », note le nouvel ambassadeur de Chine à Madagascar.
En effet, dans de nombreux quartiers périphériques de Tananarive, des magasins chinois, des casinos et des restaurants de grande taille (de plus d’une centaine de couverts, très rares à Tananarive) se construisent.
L’explication de cette attractivité de Madagascar pour les Chinois réside dans l’activité principale de ceux qui ont choisi ce pays : quelque 80% (Ambassade de la Chine) des nouveaux Chinois sont des commerçants

PRESENCE DES CHINOIS DANS DES SECTEURS DIFFERENTS

On se propose donc d’étudier ici ce groupe de migrants récents, très identifiable car très fortement concentré dans la capitale d’Antananarivo, à la fois pour comprendre les logiques migratoires, les stratégies économiques et les pratiques socio spatiales des nouveaux Chinois, mais aussi pour s’intéresser à la perception par la société d’accueil de ces nouveaux venus qui ont acquis une visibilité et une notoriété considérable eu égard à leur faible nombre. On va montrer ainsi que cette migration récente s’inscrit à la fois dans des logiques identifiables à l’échelle de l’Afrique, tout en présentant des spécificités fortes à Madagascar en raison de la présence des anciens et des nouveaux migrants chinois.

RAISON ECONOMIQUE

➢ IMPORTATIONS
Occupant les 39% des importations malgaches en 2011(Ministère du commerce), la Chine devient le premier pays importateur de Madagascar actuellement. D’après les chiffres publiés par une société s’occupant de la performance douanière dans le pays, le nombre des bordereaux de suivi de cargaison (BSC) montre que 39% des produits importés à Madagascar viennent de la Chine. La France tient la deuxième place en accaparant les 19% des importations malgaches, tandis que Maurice est au troisième rang en fournissant les 10% des produits importés à Madagascar. Selon l’Institut national de la statistique (INSTAT), le total en valeur CAF de l’importation effectuée par Madagascar entre janvier et décembre 2011 a été de 5 303 827 millions d’Ariary. En effet, une source auprès de la direction générale de la douane révèle que la préférence des Malgaches d’acheter les produits chinois s’explique par la compétitivité de leurs prix. D’autant plus que les produits chinois inondent les marchés et leurs prix sont particulièrement abordables. Selon certains économistes, la relation commerciale entre les deux pays ne se limite pas seulement à l’importation, l’exportation de Madagascar envers la Chine a également évolué.
En 2010, Madagascar a importé 105 millions de dollars de produits chinois, qui sont en hausse de 92,1 % tandis que son exportation vers la Chine a été de 397 millions de dollars avec une hausse de 0,4%. Par ailleurs, lors du sommet Chine-Afrique à Beijing en 2006, le gouvernement chinois a accordé le tarif zéro à une partie des exportations des pays africains les moins avancés vers la Chine, et 500 produits malgaches ont commencé à bénéficier de ce traitement tarifaire. Notons que le gouvernement chinois a annoncé en 2009 l’élargissement du tarif zéro sur 95% des produits d’exportation des pays les moins avancés ayant des relations diplomatiques avec la Chine. De plus, la Chine est actuellement le plus gros exportateur mondial de vêtements et le premier fournisseur sur le marché européen, notamment celui de la France. Les importations chinoises ont augmenté de 7% de janvier à novembre 2011. Cette progression est tirée par la hausse des coûts de production. En volume, la croissance se limite à 4%.
➢ TRAVAIL
Publié par l’INSTAT en 2011, les centres commerciaux de Behoririka, là où s’implante la majorité des Chinois, emploient environ 4000 personnes directement et indirectement. Ce chiffre est réparti entre vendeurs de magasin, gardiens, chauffeurs, dockers jusqu’aux commerçants de rues d’Analakely et d’Isotry qui viennent s’y approvisionner. C’est encore l’ISTAT qui a publié qu’une personne parmi ces travailleurs en fait vivre en moyenne cinq autres et que la majorité de ces 4000 personnes sont d’ex-employés des zones franches envoyés en chômage technique. Ainsi, le salaire mensuel de ses employés varie entre la fourchette de (100 000-200 000) Ar avec un volume horaire minimum de 08 heures par jour.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DU CADRE D’ETUDE ET DU CADRE THEORIQUE
CHAPITRE I: CADRAGE THEORIQUE
SECTION I-THEORIE DE LA DEPENDANCE
SECTION II-SOCIOLOGIE DE LA MIGRATION
I. MIGRATION DANS LE MONDE
1. Définition
2. La migration: facteur de changement social des Etats d’origine et de destination?
3. Immigration et diversité ethnique dans l’Etat d’accueil
CHAPITRE II : GENERALITES SUR LA PRESENCE CHINOISE A MADAGASCAR
SECTION I-TERMINOLOGIE
SECTION II : EXISTENCE DES ANCIENS ET NOUVEAUX CHINOIS
CHAPITRE IV: MONOGRAPHIE DE LA VILLE D’ANTANANARIVO
SECTION I- DEMOGRAPHIE
SECTION II : LE QUARTIER DE BEHORIRIKA
CONCLUSION PARTIELLE
DEUXIEME PARTIE:RESULTATS DES RECHERCHES
CHAPITRE IV: LA POLITIQUE CHINOISE EN AFRIQUE
SECTION I- L’ORIGINE DES CHINOIS A MADAGASCAR
SECTION II: FONDEMENTS ET MANIFESTATIONS DE LA POLITIQUE AFRICAINE DE LA CHINE
SECTION III : LES ACTIVITES PRATIQUEES PAR LES CHINOIS
CHAPITRE V: PRESENCE DES CHINOIS DANS DES SECTEURS DIFFERENTS
SECTION I-RAISON ECONOMIQUE
SECTION II-SUR LE PLAN SOCIOLOGIQUE
I- DEMARCHE CULTURELLE
CHAPITRE V- LA PERCEPTION DE MALGACHES DE LA PRESENCE CHINOISE
SECTION I- DOMAINE ECONOMIQUE
SECTION II- DOMAINE CULTUREL ET EDUCATIONNEL
CHAPITRE VI- CONSEQUENCES ET ANALYSE DES FAITS
SECTION I- ANALYSE SOCIOLOGIQUE DES FAITS
SECTION III-REPONSE A LA PROBLEMATIQUE ET VALIDATION DES HYPOTHESES
CONCLUSION PARTIELLE
TROISIEME PARTIE:AVENIR ET DEVELOPPEMENT FUTUR
CHAPITRE VII-PROPOSITION DE SOLUTIONS POUR UNE VISION POSITIVE
SECTION I- POUR NE VISION POSITIVE DES RELATIONS SINO AFRICAINES
SECTION II- PRIVILIGIER LE SECTEUR AGRICOLE
CHAPITRE VIII-APPROHE PROSPECTIVE POUR UNE VISION POSITIVE DES RELATIONS SINO-MALGACHES PROMOUVOIR UN TRAVAIL DECENT
CHAPITRE IX-PRISE DE CONSCIENCE ET CONVERGENCE
CONCLUSION GENERALE

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