FONDEMENTS DE L’EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE MILIEU SCOLAIRE 

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LE CONCEPT D’EDUCATION A LA CITOYENNETE

Nous avons supposé au début de cette première partie que définir les deux notions formant l’éducation à la citoyenneté nous donne un éclaircissement suffisant sur son concept seulement ce n’était pas aussi simple. Certes la définition de la citoyenneté qui est l’objet principal de l’éducation à la citoyenneté laisse entrevoir des lignes proéminentes sur le sujet quoique le concept en un tout en recèle encore tant d’ambiguïtés (Audigier, 2006). C’est normal que le concept d’éducation à la citoyenneté soit ambigu parce que la citoyenneté elle-même constitue déjà en soi un concept complexe et sujet à débats (Raveaud, 2007). Malgré le risque de confusions compte tenu de l’existence de conceptions diverses sur la citoyenneté, définir l’éducation à la citoyenneté n’est pas une tâche facile. Tant bien que mal, nous ayons soulevé trois grands points de définition pouvant toujours approcher la question dans sa dimension scolaire. D’abord, quelles sont sa raison d’être, puis ces différentes dimensions d’interventions et enfin l’évolution de ce concept jusqu’à l’heure actuelle.

RAISON D’ETRE DE L’EDUCATION A LA CITOYENNETE

L’éducation à la citoyenneté a pour objet de former des citoyens (Galichet, 1998), mais force est de constater que nous naissions déjà citoyen, à quoi bon encore de former les élèves pour le devenir ? Il parait, d’après Perrenoud, que nous ne sommes plus au temps où la citoyenneté était le statut idéal, le plus enviable, parmi tant d’autres2, nous sommes au temps où elle est donnée mais délaissée (Perrenoud, 2000). Alors l’éducation à la citoyenneté doit sa raison d’être au remède de cette dérive. En effet, ces derniers temps, les auteurs pensent que la citoyenneté est en crise (Hébert et Sears, 1999,) partout dans le monde. Cela se manifeste par des apathies et désintérêt à la chose publique (kymlicka, 1992), la montée de l’abstention aux élections, la baisse des adhésions dans les organisations traditionnelles que sont les partis politiques et les syndicats, l’affaiblissement des passions politiques (Becquet, 2005). Elle a donc besoin d’être ravivée alors l’éducation à la citoyenneté est montée en surface pour rétablir cette situation de crise parce qu’elle resurgit chaque fois que la société est incertaine de ses fondements, qu’elle est confrontée à des problèmes qui menacent son existence et qui la conduisent à s’interroger sur sa légitimité (Galichet, 1998). A Madagascar, l’office malgache de l’éducation de masse et du civisme a été crée après la crise de 2002.
Alors les élèves devraient être formés pour devenir des bons citoyens c’est-à-dire, d’une part des citoyens éclairés (Meirieu, 1996), informés, actifs, responsables, réfléchis et notamment autonomes à mêmes de pratiquer et surtout à bon usage son statut et d’autre part, des individus profondément enracinés, investis d’idéaux politiques et sociaux, et se suffisent à eux-mêmes (Raveaud, 2007).

LES DIFFERENTES DIMENSIONS D’INTERVENTIONS DE L’EDUCATION A LA CITOYENNETE

Un des aspects primaires de l’éducation à la citoyenneté est qu’il soit une éducation3, qui vise l’épanouissement du citoyen. La formation du citoyen Elle forme tout t’abord le citoyen en tant que citoyen d’un Etat, puis en tant qu’être social et enfin en tant qu’individu, (Leleux, 2006). Normalement, si l’on s’en tient au schéma produit par Leleux nous devrions évoquer d’abord la dimension individuelle seulement il ne faut pas oublier que l’individu en soi est membre d’une société et encore plus appartient à une instance encore plus grande qui est l’Etat.

Education à dimension étatique

La plupart des auteurs, lorsque, expose la question de l’éducation à la citoyenneté, privilégie cette dimension puisque les citoyens appartiennent d’abord à une certaine organisation juridique, politique qui est la « cité » de jadis et est tout simplement l’Etat de notre temps. Les citoyens sont ainsi considérés en tant que citoyens d’un Etat et égaux en droit et devrait être capable de participation publique (Leleux, 2006). Dans cette optique alors : l’éducation à la citoyenneté devrait viser une citoyenneté caractérisant les rapports que l’homme entretient avec autrui dans leur dimension politique. Le citoyen c’est l’homme en tant que membre d’une communauté juridique (Leleux, 2006) » et devrait être éduqué à une citoyenneté se rapportant aux liens qui existent entre individu et État, et entre individus au sein d’un Etat (Hébert, Sears, 1999)».

Education à dimension sociétale

Au sein d’un Etat une vie sociale s’y organise. Le citoyen défini par rapport à sa collectivité politique d’appartenance semble ainsi laisser place au citoyen approché comme une personne vivant en société avec d’autres personnes, dans une multiplicité de situations et de contextes (Audigier, 2000). De ce fait, l’éducation à la citoyenneté, c’est une préparation de l’adulte de demain à vivre en société, à vivre dans sa société » (Raveaud, 2007), Pour que l’être social devrait être solidaire et serait capable dans ce cadre de coopération sociale.

Education à dimension individuelle

Par-dessus tout, un citoyen est d’abord un individu doté de sa propre personnalité, de ses droits et de ses obligations et à un certain moment de sa vie ne peut compter que sur lui-même malgré son appartenance à l’Etat, à la société voire à sa propre famille, en tout être maître de son sort. Cette dimension met en exergue la facette maîtresse de l’éducation à la citoyenneté puisque qu’il appréhende le sujet à éduquer en tant qu’individu dans sa singularité et liberté pour forger une personnalité, tracer son chemin pour qu’il puisse développer son autonomie individuelle. Ainsi, considérant le milieu scolaire, les apprentissages doivent également former l’élève à « penser par lui-même » et à résister à toutes les formes d’emprise des clans, groupes et tribus de toutes sortes. (Meirieu, 1996)

EVOLUTION DU CONCEPT

Au niveau de l’école, notre actuelle éducation à la citoyenneté a auparavant revêtu différentes appellations, formes et contenus.
Elle tient son essence de l’éducation morale du XVIIIe siècle (Perrenoud, 1997) qui était à forte contenance religieuse, d’endoctrinement religieux qui demande plus de foi, de sagesse que de citoyenneté. Ensuite avec l’accession à la République, elle devient une instruction civique qui selon certains n’est autre qu’un endoctrinement sur les valeurs républicaines (Mc Andrew, M., C. Tessier et G. Bourgeault, 1997)4). Puis dans le courant du XIXè siècle, sa désignation fut changée en éducation civique. Les procédés étaient jugés inefficaces et ne profitaient pas aux futurs citoyens car étaient toujours les mêmes que ceux de l’éducation morale seuls les contenus ont changé. Il s’agirait toujours de quelques heures par semaine de cours d’éducation civique au secondaire, qui consiste en l’apprentissage des institutions politiques accompagnées de quelques autres objets et informations permettant aux élèves de s’insérer dans leur communauté politique.
Compte tenu de cette inefficacité, les théoriciens de l’occident, soutenus par la suite par leurs dirigeants, ont voulu trouver une éducation plus appropriée qui aura un impact direct sur la pratique de la citoyenneté des élèves. D’où alors l’éducation à la citoyenneté dans le milieu scolaire qui se distingue de la traditionnelle éducation civique en ce qu’elle vise la formation d’un citoyen autonome et non l’inculcation de valeurs et de comportements visant le conformisme (Mc Andrew, M., C. Tessier et G. Bourgeault, 1997)5.

LES COMPOSANTES SOCIO-ECONOMIQUES

Etre citoyen ce n’est pas seulement être libre mais surtout être responsable c’est-à-dire être capable d’effectuer des choix individuels et d’en répondre (Vincent, 2005). Il importe que le citoyen connaisse et assume ses responsabilités civiles, politiques, économiques et sociales envers sa communauté d’appartenance afin de construire une société où les droits de chacun sont respectés (Brossard, 1998). Les citoyens devraient être responsable à l’égard des biens publics, à l’égard de l’environnement naturel, social dans lequel ils se trouvent.
Eduquer à la citoyenneté est aussi éduquer les élèves à prendre connaissance de leurs responsabilités, puis les familiariser à les assumer pour qu’ils aient toujours le sens de la responsabilité où qu’ils soient, dans le cercle familial ou dans le cercle professionnel ou tout simplement au sein même de la société.

La participation

Enfin, éduquer à la citoyenneté c’est aussi accorder une place importante à la participation dans le domaine de la vie politique et sociale En premier lieu, la participation à la vie politique fait référence à la constitution et aux lois qui dictent le fonctionnement des institutions démocratiques. (Gagnon et Pagé 1999). À titre d’exemples, prendre part aux débats publics, être membre d’un parti politique ou se tenir au courant des nouvelles locales, nationales et internationales, sont toutes des formes de participation à la vie politique. En deuxième lieu, la participation à la vie sociale évoque l’implication volontaire d’un citoyen au sein d’une organisation indépendante de l’état, dont les activités sont entièrement sous l’initiative de leurs membres. (Paquin et Poirier, 2004). Faire participer les élèves dans la vie scolaire est une forme d’adaptation des élèves leurs vies politiques et sociales futures.

LES COMPOSANTES CULTURELLES ET ETHIQUES

Dans la dimension sociétale de la citoyenneté, il est constaté que les citoyens sont destinés à vivre ensemble.Vivre ensemble implique de partager un certain nombre de valeurs républicaines, sociales et humanistes, de manifester la volonté de les mettre en oeuvre et de les défendre. La tolérance, le respect, la solidarité, l’égalité, la liberté, le goût du travail sont quelques unes des valeurs auxquelles l’Ecole affirme devoir donner sens en priorité. (Vincent, 2005).

La démocratie

La démocratie est une culture politique que pourrait avoir ou ne pas avoir un Etat. Ces dernières années, l’on constate qu’un Etat démocratique est plus à même de garantir l’égalité, la liberté et les droits de leurs citoyens, assurer une élection libre et démocratique, permet une participation de tous aux affaires publiques.

LES MODES D’APPRENTISSAGE DE L’EDUCATION A LA CITOYENNETE

La mise en oeuvre de l’éducation à la citoyenneté dans le cadre scolaire requiert différentes modes d’apprentissage adaptées aux différents points de vues concernant le profil d’un bon citoyen (Sears et Hugues, 1996)1. Ces modes aillent des modes passives aux modes actives. Mais une grande remarque s’impose quand on veut traiter l’apprentissage de l’éducation à la citoyenneté dans le cadre scolaire, le manque des données théoriques en la matière excepté seulement le rejet et la critique du modèle transmissif d’apprentissage sans pour autant proposer d’autres alternatives bien précises. Alors, nous allons faire une esquisse d’approches actives qui pouvaient être étudiés plus largement dans le cadre d’une autre étude.

MODES D’APPRENTISSAGE PASSIVES

Les modes passives sont des approches conservatrices. Ces approches existent grâce à l’accumulation d’une connaissance statique dans le cadre l’éducation à la citoyenneté et limitée de l’histoire nationale et des traditions, des institutions républicaines (Sears et Hugues, 1996)2, Le modèle le plus répandu des modes passives est le modèle transmissif qui permet à l’enseignant de transmettre son activité intellectuelle aux élèves dans le cadre d’une discipline scolaire, c’est-à-dire comme le cas de l’enseignement transmissif de l’éducation civique à l’école, consiste à transmettre un savoir théorique élèves, de manière à les doter d’une certaine culture politique dans des questions telles que la démocratie, les droits de l’homme et le fonctionnement des institutions politiques. Ce procédé comporte deux inconvénients majeurs, elle suppose d’abord que l’élève est une « boite noire » : on ignore les mécanismes par lesquels l’apprentissage s’opère et puis qu’il a spontanément « envie d’apprendre ». De ces inconvénients, les auteurs proposent de mettre un peu d’actions dans l’apprentissage de l’éducation à la citoyenneté qui est soi du domaine de l’action (Audigier, 2000).

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Table des matières

PARTIE I EXPOSE DES CONCEPTS 
CHAPITRE I DELIMITATION DES NOTIONS 
A – LA NOTION D’EDUCATION
B – LA NOTION DE CITOYENNETE
CHAPITRE II LE CONCEPT D’EDUCATION A LA CITOYENNETE 
A – RAISON D’ETRE DE L’EDUCATION A LA CITOYENNETE
B – LES DIFFERENTES DIMENSIONS D’INTERVENTIONS DE L’EDUCATION A LA CITOYENNETE
1° Education à dimension étatique
2° Education à dimension sociétale
3° Education à dimension individuelle
C – EVOLUTION DU CONCEPT
PARTIE II LES FONDEMENTS DE L’EDUCATION A LA CITOYENNETE DANS LE MILIEU SCOLAIRE 
CHAPITRE I : LES COMPOSANTES DE L’EDUCATION A LA CITOYENNETE 
A- LES COMPOSANTES JURIDIQUES ET POLITIQUES
1° Les droits
2° La politique
B- LES COMPOSANTES SOCIO-ECONOMIQUES
1° La responsabilité
2° La participation
C- LES COMPOSANTES CULTURELLES ET ETHIQUES
1° Les valeurs
2° La démocratie
3° Identité et appartenance
CHAPITRE II LES OBJECTIFS PEDAGOGIQUES DE L’EDUCATION A LA CITOYENNETE 
A- LES OBJECTIFS SELON L’ACQUISITION DES COMPETENCES CITOYENNES
1° Des compétences cognitives
2° Des compétences sociales
3° Des compétences éthiques
B- LES OBJECTIFS SELON LES TYPES D’EDUCATION A LA CITOYENNETE
CHAPITRE III LESMODES D’APPRENTISSAGE DE L’EDUCATION A LA CITOYENNETE 
A – MODES D’APPRENTISSAGE PASSIVES
B – MODES D’APPRENTISSAGE ACTIVES
1° Modes actives dans une discipline distincte
2° Modes d’apprentissage transversal
3° Apprentissage par la pédagogie du service communautaire
CONCLUSION 
LISTES BIBLIOGRAPHIQUES

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