Kant avait écrit : « Il est deux découvertes humaines que l’on est en droit de considérer comme les plus difficiles, l’art de gouverner les hommes et celui de les éduquer. (Cité in Bernabé et Dupont 2001). L’éducation fait partie d’un domaine d’activités complexe que tous les enseignants doivent affronter et chercher des solutions pour y échapper. L’étude théorique dans l’école de formation des futurs enseignants au lycée ne suffit pas pour connaitre la réalité existante pour la fonction enseignante ; Les pratiques d’enseignement caractérisées par un enseignant face à des élèves avec un savoir scolaire en jeu et s’actualisant le plus souvent dans une classe nécessitent la maitrise totale de discipline (Marcel 2009). Le stage d’observation et le stage en responsabilité nous ont permis de voir la particularité du métier du maitre, d’où l’utilité d’une analyse des pratiques. Lors du stage professionnel que nous avons réalisé au cours de mois de février et mars 2018 au lycée Andohalo (Un Lycée public situé à la colline d’Antananarivo que nous allons présenter en détail cidessous.), on a constaté à propos des pratiques enseignantes observées que l’action pédagogique se concentre autour de l’activité dont seul acteur est le professeur ; de cette manière, il maitrise le mode de gestion de temps et la gestion de l’indiscipline des élèves à cause de son caractère autoritaire, toutefois la méthode appliquée n’apporte pas de résultats satisfaisants. À cause de ces constatations, une analyse de pratiques enseignantes a été effectuée pour savoir les bonnes méthodes d’enseignements utilisées pendant le cours d’histoire et géographie. C’est la raison pour laquelle nous avons choisi, pour ce mémoire le thème suivant : « Analyse des pratiques enseignantes pendant les séances d’histoire géographie dans une classe de seconde au lycée Andohalo » afin d’améliorer les méthodes d’enseignements.
FONDEMENT THÉORIQUE DES PRATIQUES ENSEIGNANTES
Parmi les gestes de l’enseignant dans sa pratique, il y a l’application des méthodes d’enseignements et le mode de gestion de classe. Sur ce, on va concentrer notre analyse sur leurs caractéristiques.
NOTIONS SUR LA MÉTHODE D’ENSEIGNEMENT
La méthode d’enseignement est une façon d’organiser une activité pédagogique dont le but est de faire des apprentissages aux élèves. Elle est un ensemble structuré de principes qui orientent la façon de concevoir l’enseignement, ses différentes étapes, l’articulation de ces différentes étapes, les moments et les lieux de chacun de ces étapes, les techniques et les outils utilisés dans ces différentes étapes, l’approche de la connaissance où une activité ou une séquence regroupe très souvent plusieurs approches, les procédés et le moyen d’enseignement.(Www.enseignons.be/forum/autres-f41/topic20021) Le caractéristique de cet ensemble structure de principe diffère donc une méthode d’enseignement à une autre méthode. Les méthodes d’enseignements répondent à des objectifs fondamentaux. La réussite des élèves ou de l’enseignant dans la classe dépend de méthode d’enseignement, comme Comenius disait « de la méthode vient le succès et le résultat infaillible ». (Cité in Pudelko, 2013) . Quant au moyen d’enseignement, qui est un médium, un intermédiaire utilisé pour venir en aide afin de rendre le plus efficace possible une méthode d’enseignement, non pour s’y substituer, comme les supports pédagogiques ; ils apportent des différents soutiens dans l’acte de l’enseignement où ils supportent l’enseignant, venir en aide à son argumentation, et à l’expression des problématiques, mettent en valeur les idées, les illustrer, font ressortir les points clés et les problèmes; ils supportent la mémoire de l’apprenant, stimulent son intelligence et sa curiosité, facilitent l’installation d’un cadre de raisonnement, comme le globe terrestre, le PPT, E-ressources (vidéo, PDF), site internet.( https://www.acodev.be/system/files/ressources) .
Les méthodes d’enseignements se diffèrent selon le rôle de l’enseignant, le rôle de l’apprenant et le rôle du processus cognitif interne du cerveau de l’apprenant durant une séance d’enseignement/apprentissage durant l’enseignement/apprentissage (https://www.epi.asso.fr/revue/articles). Ces modèles sont classés en deux types selon ces quatre conditions, qui sont le type traditionnel ou classique et le type moderne. Pour le modèle de type traditionnel qui est comme la première méthodologie officielle où sa racine commence déjà au moyen-âge dans les écoles latines. (Voracova, 2013) Il est un système de traitement de l’information, de transmission, de mémorisation et de communication scolaire. Il a pour objectif de transmettre les savoirs d’un cerveau plein (enseignant) à un cerveau vide (élève) en une courte durée et tourne dans son action autour de la signification du concept « Instruire ». Pour Jean Houssaye, l’enseignement traditionnel peut se définir de manière positive par sept traits : centralité du maître, impersonnalité de la relation ; asymétrie stricte, transmission d’un savoir coupé de la vie ; idéal éducatif très normé et dispositif bureaucratique et modèle charismatique. Il qualifie cette méthode comme essentiellement collective, fonctionnelle, pragmatique, orale, continue, mystique, homogène, polyvalente et intégrationniste. (Houssaye, 2014) Ces principes de méthodes d’enseignement traditionnelles découlent du modèle « empirisme » où pour apprendre, il suffit d’être en situation de réception (Cours sur le concept en didactique en 5émé année de l’ENS Antananarivo 2017); et le « behaviorisme» où son seul objet d’étude est le comportement et non la conscience des élèves, il néglige le rôle du processus cognitif interne du cerveau de l’apprenant. La théorie béhaviorisme génère la PPO et l’APO. (Barnier, 2005) .
En ce qui concerne la méthode d’enseignement moderne, elle prend naissance à partir des contestations des méthodes d’enseignements traditionnelles, jugées en inadéquates avec les exigences du temps moderne et sur la base d’une meilleure connaissance de l’enfant due à l’apport de la psychologie génétique. (Sakeret et Mezroua, 2013), Elle est basée sur des principes respectant les besoins, la liberté, l’initiative, l’activité et le travail d’un élève et groupe de l’élève (Marquez, 2010/2011).Elle a un double objectifs: Instruire et développer les facultés. Dans cette méthode d’enseignement moderne, on ne demande à la mémoire de l’élève que le strict nécessaire (http://michel.delord.free.fr/bremond_37-61-methodes.pdf). Ces divers principes de méthode d’enseignement moderne sont les dérivés de grande théorie, comme le « rationalisme ou humanisme », le cognitivisme, le constructivisme, le socioconstructivisme et le connectivisme. Ces grandes théories apportent différents types de méthodes, comme la méthode expérientielle, la méthode différenciée ou individualisée, la méthode de célestin Freinet, la méthode de découverte, l’APC, l’APS, la méthode interrogative ou maïeutique ou socratique, la méthode active ou découverte guidée.
En histoire et géographie, la méthode d’enseignement du modèle traditionnel consiste de transmettre les savoirs transposés ou les savoirs scolaires aux élèves de façon verticale. L’enseignant repose par exemple sur une approche de type systémique, de manière à permettre aux élèves de saisir progressivement les liens et les interactions entre les éléments constitutifs des situations étudiées. (Hertig, Mai 2012) L’utilisation des supports est négligée par cette théorie traditionnelle. L’évaluation formative se fait proche du moment de l’évaluation sommative. Dans le modèle théorique moderne, la méthode d’enseignement de l’histoire consiste à instruire et développer les facultés des élèves sur l’étude des concepts en cette matière. Le schéma de causalité, joue un grand rôle et le rôle de la mémoire ne consiste pas de célébrer la messe du passé mais d’aider les élèves à imaginer l’avenir. Pour enseigner la géographie en méthode moderne par exemple, l’objectif est de développer l’esprit d’observation, la mémoire, l’imagination, le jugement et le raisonnement et la formation de l’esprit géographique. Parmi les techniques de l’enseignement de la géographie, il y a l’observation directe comme le travail autour de l’école pour étudier le concept de climat, et observation indirecte comme l’exploitation des informations statistiques. Tous cela sont fortifiées par l’évaluation prédictive, formative et sommative .
NOTIONS SUR LA GESTION DE CLASSE ET INTERACTION
La gestion de classe est l’ensemble des interventions effectuées en classe par un enseignant à l’égard de ses élèves pour favoriser l’atteinte des objectifs d’apprentissage. Ces interventions sont extrêmement diversifiées, comme les interventions pédagogiques, sociales, affectives, disciplinaires, organisationnelles, qui relèvent de différentes facettes de l’acte professionnel de l’enseignant : la pédagogie, la communication, l’encadrement et le développement d’attitudes (Girolami, mars 2013)Une bonne gestion de classe augmente l’engagement de l’élève dans ses études, réduit les comportements perturbateurs et des différents problèmes (anticipation, gestion, soutien au comportement positif, recadrage) ; elle permet une utilisation optimale du temps par l’enseignant (http://www.formapex.com/gestion-de-classe/720). Elle permet aux élèves de rester centrées sur la tâche. Elle favorise aussi la collaboration entre les élèves et aux toutes formes d’interactions dans la classe (encouragements, sanctions, état d’esprit, autorité, maintien de l’activité, routines). (http://pedagogie.uquebec.ca/portail/system/files/documents/) .
Enfin, la qualité de la relation pédagogique maître-élève se relie avec la gestion de classe, elle se caractérise par un rapport de pouvoir envisagé souvent comme un rapport d’autorité. (https://journals.openedition.org/ries/5508) Elle est basée sur les caractéristiques de communication, de sanctions, de confiance, de mode d’écoute, équité dans l’évaluation, respect de liberté d’initiative, de climat des apprentissages et des dispositions de protection contre les abus, mode d’exercice de l’autorité par le maitre.( https://journals.openedition.org/ries/5508) Selon Reboul « l’autorité est le pouvoir qu’a quelqu’un de faire faire à d’autres ce qu’il veut sans avoir à recourir à la violence, pouvoir dû soit à sa position sociale, soit à sa compétence, soit à son ascendant » (Cité in https://journals.openedition.org/ries/5508). En principe, un enseignant doit savoir en user cet autorité parce qu’il a des compétences avérées dans sa discipline mais il en reconnaît aussi les limites pour faire place à l’expression de l’élève, qu’il accompagne vers l’autodiscipline. Il ne faut pas confondre « autorité» et « autoritarisme ». Un style de pouvoir est dit « autoritaire » lorsqu’il ne laisse aucune place à la négociation, lorsqu’il s’impose à l’autre. (Hervieu-wane, 2011) .
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Table des matières
Introduction générale
PREMIERE PARTIE: PARTIE THEORIQUE ET PRESENTATION DE L’ETABLISSEMENT
Introduction de la première partie
CHAPITRE I : FONDEMENT THÉORIQUE DES PRATIQUES ENSEIGNANTES
I. Notions sur la méthode d’enseignement
II. Notions sur la gestion de classe
CHAPITRE II: PRESENTATION DE L’ETABLISSAMENT
I. Situation géographique et historique de lycée Andohalo
II. Ressources éducatives et Problèmes de l’établissement
Conclusion de la première partie
DEUXIEME PARTIE: ETAT DE LIEU, ETUDE CRITIQUE DES SEANCES D’ENSEIGNEMENTS OBSERVEES LORS DE STAGES ET LES PROPOSITION DE SOLUTIONS
Introduction de la deuxième partie
CHAPITRE III : REALITÉS AUTOUR DES PRATIQUES APPLIQUÉES PAR L’ENSEIGNANT PENDANT LES COURS D’HISTO-GEO DANS LA CLASSE
I. Réalités au niveau de méthode d’enseignement utilisée : attachement effectif de l’enseignant à la méthode d’enseignement traditionnelle
I. 1. Approche méthodologique
I. 2. Caractéristiques des étapes de mise en œuvre de méthode d’enseignement observée : un enseignement directif, routinier et uniforme
I. 2. 1. Généralités sur les séances observées : des différentes étapes de réalisation de méthode mal suivies par le maitre
I. 2.2. Un début de la séquence du cours rigide
I. 2.3. Un corps de la séquence marqué par une trace écrite étendue
I. 2.4. Une fin de la séance dépourvue de l’évaluation
I. 3. Performance de méthode d’enseignement traditionnelle
II. Réalités au niveau de gestion de classe et interaction : prédominance de l’autorité du maitre et une relation avec les élèves très écartée
II. 1. Réalités autour de la gestion de classe
II.1.1.Absence de leadership participatif et dynamique
II.1.2.Gestion de conflits des élèves de manières destructives et autoritaires par le maitre
II.1.3.Mode de gestion de temps : maitrisé par le maitre
II. 2.Réalités autour des interactions maitre-élève, une relation non propice à l’apprentissage
II.2.1.Faible liberté d’expression chez les élèves dans la classe
II.2.2.État de participation des élèves durant le cours: en situation de réception permanente
CHAPITRE IV : QUELLES PRATIQUES ENSEIGNANTES DOIT-IL-APPLIQUER POUR BIEN ENSEIGNER L’HISTOIRE-GEOGRAPHIE ?
I. Au niveau de méthode d’enseignement : Appliquer la méthode active
I. 1. Conditions nécessaires pour avoir des étapes de mise en œuvre de méthode active favorable aux élèves
I. 2. Performance de méthode active
II. Implanter une gestion de classe et interaction bienveillante avec exigence en classe
Conclusion de la deuxième partie
Conclusion générale
Bibliographie
Annexes