Fondement théorique de la libéralisation des échanges
Concept fondamentale de la libéralisation des échanges
Origine
En 1701 dans son livre « Considérations sur le commerce avec les Indes orientales» par Henry Martyn, se fut la première analyse rigoureuse en faveur du libre- échange. Dès là préface, il affirme que : « la plupart des idées dans ces travaux sont directement opposées aux opinions reçues », en conséquent, il est contre la Compagnie néerlandaise des Indes orientales qui est en situation de monopole et en même temps aux limitations sur les importations de biens manufacturés en provenance de l’Inde. Martyn explique que la liberté de commerce va diminuer la rente des marchands déjà établis, et accroître le volume au bénéfice de la nation tout entière. Martyn est aussi le premier à appliquer le principe de la division du travail au commerce international.
En 1720, « Le système ou théorie du commerce du monde (The System or Theory of the Trade of the World) » écrit par Isaac Gervaise, et utilise le concept du coût d’opportunité pour mettre en doute la capacité de l’intervention de l’État à accroître la richesse nationale. Appliqué au commerce international, il conclut que ce principe pousse les manufactures protégées à s’étendre au-delà de leurs capacités naturelles, aux dépens des autres activités.
Au 18è siècle, les physiocrates français considèrent qu’une politique visant à réduire le prix des denrées agricoles afin de promouvoir les manufactures telle que l’envisagent certains mercantilistes conduirait à la ruine. En 1764, André-Timothée-Isaac de Bacalan (1736-1769) publie Paradoxes philosophiques sur la liberté du commerce entre les nations.
Définition
Le libre-échange est une théorie économique qui recommande l’ouverture des frontières pour faciliter la circulation de marchandises grâce à la réduction ou même la suppression des barrières douanières tarifaires (droits de douanes) et non tarifaires et les réglementations nationales susceptible de restreindre l’importation des biens et services et par la suite encourage le commerce international. Le libre-échange favorise le développement économique et contribue à augmenter la richesse des nations qui y recourent.
Théories classiques
Théorie de l’avantage absolu d’Adam Smith
Contexte historique
« La maxime de tout chef de famille avisé est de ne pas essayer de faire chez soi la chose qui lui coûtera moins cher à acheter qu’à faire », c’est ainsi qu’Adam Smith dans ses recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations a affirmé présentée en 1776, dans cet affirmation Adam Smith compare la nation à un père de famille, ce qu’il essaie d’expliquer est que le père de famille ne doit pas produire ce qu’il peut acheter à bas prix, donc du point de vue macroéconomique, un pays n’a pas intérêt à produire un bien qu’il peut importer à moindre prix.
Définition et principe général
L’avantage absolu est une théorie établi par Adam Smith qui consiste à échanger des biens auxquels un pays aura le plus d’avantage par rapport aux pays postulants, en d’autre terme l’avantage absolu est un avantage obtenu dans l’échange international par un pays lorsqu’elle produit et vend un bien à un prix inférieur à celui des pays concurrents, chaque pays à intérêt à se spécialiser dans la production pour laquelle il rencontre un avantage absolu par rapport à ce que produisent les concurrents. Adam Smith a introduit la théorie de l’avantage absolu pour décrire des situations où un pays a intérêt à produire davantage qu’il ne consomme, afin d’exporter le surplus et d’importer des biens que d’autres pays produisent mieux que lui. Ceci autorise l’élargissement des marchés, la baisse des prix (et donc l’accroissement de l’épargne), ainsi que l’accentuation de la division du travail. Les courants commerciaux trouvent leurs origines dans les différences de coûts de production pour chaque partenaire à l’échange. Un pays exporte les biens qu’il produit à un coût inférieur vers un autre pays du monde. En revanche il s’engage à importer les biens qu’il produit à un coût supérieur. Comme le souligne Adam Smith : « Si un pays étranger peut nous fournir une marchandise à un meilleur marché que nous sommes en état de l’établir nous-mêmes, il vaut mieux que nous lui achetions avec quelque partie de notre industrie, employée dans le genre dans lequel nous avons quelques avantages. » Cependant, en appliquant ce raisonnement à un cas limité (mais relativement fréquent), on aboutit à une conclusion surprenante : si un pays peut produire à un moindre coût et sans limitation de volume tous les biens dont a besoin un autre pays, celui-ci aurait tout intérêt à tout lui acheter et n’aurait rien à lui vendre en contrepartie. Une telle situation est inconcevable : l’ouverture à l’échange conduit à l’impossibilité de l’échange. C’est dans un exemple que nous allons voir plus clairement le principe de l’avantage absolu .
Exemple
Prenons l’exemple classique de deux pays Grande Bretagne et Portugal, qui produise chacune deux biens différents. Le drap et le vin, le drap pour . Cet exemple suppose évidemment que les coûts de transport sont inexistants, et que les produits soient rationnels, il ne s’agit pas ici de fournir un exemple réaliste, mais au contraire de minimiser le nombre de variables de manière à rendre le principe plus facile à comprendre.
Théorie de l’avantage comparatif de David Ricardo
L’avantage comparatif est l’un de la théorie en faveur du libre échange le plus déterminant et le plus général pour justifier l’intérêt de l’échange international et de la spécialisation. Comme l’a remarqué P. Samuelson, ce principe est une des rares propositions, dans les sciences sociales, qui soit logiquement vraie. En effet, dans les relations entre nations de puissance économique et technologique inégale, le bon sens conduit à penser qu’il n’y a guère d’échanges mutuellement profitables mais que l’échange se traduit par un jeu à somme nulle composé de gains et de pertes, les plus puissants étant les gagnants et les faibles les perdants, ce qui conduit à l’idée de guerre économique et au protectionnisme, justifié par la défense de la production et de l’emploi national des plus faibles.
Définition
L’avantage comparatif peut se définir généralement d’après la théorie de David Ricardo selon laquelle les pays ont intérêt à se spécialiser dans une activité, même si ils n’ont pas d’avantages absolus, c’est-à-dire de secteur d’activité dans lequel leur productivité du travail est supérieure à celle des pays partenaires. Selon lui, chaque pays doit se spécialiser dans les secteurs dans lesquels il dispose d’un avantage relatif, c’est-à- dire là où son avantage en terme de productivité relative est le plus élevé, où là ou son désavantage est le plus faible.
Caractéristiques de l’avantage comparatif
L’avantage comparatif possède différant caractéristique qu’on va citer ci- dessous :
-L’avantage comparatif est principalement utilisé dans les commerces internationaux, mais l’avantage comparatif est une notion théorique d’économie générale qui peut être appliqué dans les échanges internes entre agent particuliers: l’échange après spécialisation là où chaque producteur a le plus fort avantage ou le moindre désavantage procure un gain aux pays échangistes.
-L’avantage comparatif a un caractère macroéconomique, dans le commerce internationale. Il peut être appliqué dans les nations et régions qui disposent d’avantages ou de désavantages les unes par rapport aux autres.
-Le raisonnement s’établit à la comparaison de deux rapports de coûts internes, c’est-à-dire, supériorité relative ou moindre infériorité par rapport à d’autres productions internes et par rapport aux productions étrangères des mêmes biens.
-Le principe des avantages comparatifs trouvent ses fondements dans une différence des coûts comparés en autarcie. Par contre, dans l’échange, cette différence n’est pas observable. Les taux d’échange internationaux sont nécessairement différents des rapports de coûts autarciques. Or, c’est cette différence qui est la raison même de l’échange et la source des gains d’échange.
– Les gains entre les échanges ne sont pas forcément partagés également entre les deux pays. Il s’agit d’un gain réciproquement inégal. La répartition du gain à l’échange dépend du taux de l’échange, dans la mesure où ce taux résulte de l’intensité des demandes réciproques des deux pays et de l’élasticité de la demande par rapport aux prix. Si un pays augmente son demande de bien en importation donc cela implique une augmentation du prix international de ce bien et doit fournir en contrepartie une plus grande quantité des biens qu’il exporte en utilisant davantage de facteurs. Ce qui résulte un faible gain à l’échange à cause de l’intensité de sa demande.
-Le principe de l’avantage comparatif a un caractère à la fois positif et normatif, en expliquant les courants d’échange et en indiquant que le libre-échange aboutit à la meilleure des situations possibles.
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Table des matières
INTRODUCTION
Chapitre I : Fondement théorique de la libéralisation des échanges
Section 1 : Concept fondamentale de la libéralisation des échanges
1.1. Origine
1.2. Définition
Section 2 : Théories classiques
2.2. Théorie de l’avantage absolu d’Adam Smith
2.1.1.Contexte historique
2.1.2. Définition et principe général
2.1.3. Exemple
2.2. Théorie de l’avantage comparatif de David Ricardo
2.2.1. Définition
2.2.2. Caractéristiques de l’avantage comparatif
2.2.3. Principe général de l’avantage comparatif
2.2.3.1. Avant échange
2.2.3.2. Après échange
Section 3 : Théories contemporaines
3.1. Théorie des dotations de facteurs par Hecksher-Ohlin-Samuelson
3.1.1. Historique
3.1.2. Définition
3.1.3. L’ouverture aux échanges dans le modèle Heckscher-Ohlin- Samuelson (HOS)
3.1.3.1. Hypothèse
3.1.3.2. Les techniques de production
3.1.3.3. Les caractéristiques des marchés
3.1.3.4. Le passage de l’autarcie au libre échange
3.2. Théorie du commerce international selon Paul Krugman
3.2.1. Le commerce international et les rendements d’échelle croissants
3.2.1.1. Les différents types de rendements d’échelle croissants
3.2.1.1.1. Définition général
3.2.1.1.2. Les économies d’échelle interne
3.2.1.1.3. Les économies d’échelle externe
3.2.1.2. Les économies d’échelle externe et les échanges internationaux
3.2.1.3. Les économies d’échelle interne et les échanges internationaux
3.2.2. La concurrence monopolistique
3.2.2.1. Définition de la concurrence monopolistique
3.2.2.2. La différenciation des produits
3.2.2.3. Caractéristique de la concurrence monopolistique
3.2.2.4. Modèle
3.2.2.5. Constatation
Chapitre 2 : Les enjeux théoriques de la libéralisation des échanges
Section 1 : Les avantages théoriques en faveur de la libéralisation des échanges
1.1. Des gains aux producteurs et aux consommateurs
1.1.1. Gain aux producteurs
1.1.1.1. Baisse des coûts de production
1.1.1.2. Stimulation de l’innovation
1.1.2. Gains aux consommateurs
1.1.2.1. Différenciation des produits
1.1.2.2. Baisse des prix de biens et services
1.1.2.3. Amélioration du pouvoir d’achat
1.2. La libéralisation des échanges comme facteur de croissance économique
1.2.1. Une augmentation de la croissance économique à long terme
1.2.2. Création d’emploi et réduction de la pauvreté
1.2.3. Plus grande efficacité économique
1.2.4. Allocation optimales des ressources
1.2.5. Hausse de niveau de vie
1.2.6. Entrée des investissements directs à l’étranger (IDE)
Section 2 : Les critiques adressés à la théorie de la libéralisation des échanges
2.1. Possible dépendance des économies nationales du fait de la spécialisation
2.1.1. Dépendance aux exportations
2.1.2. Dépendance aux importations
2.2. Inégalité en termes de l’échange
2.3. Perte d’emploi et ralentissement de la croissance à court terme
2.4. Risque d’acculturation
CONCLUSION