Fonctionnement et mécanisme de la Microfinance

A Madagascar, le développement agricole, le développement rural et le développement des petites activités urbaines sont considérés à juste titre comme les enjeux stratégiques majeurs sur le plan national : 75% de la population vit en milieu rural, le secteur agricole concerne plus de 60% de la population active, et 78% de la population urbaine travaillent dans le secteur non agricole (secteur informel) . La modernisation de ces secteurs doit permettre d’améliorer les conditions de vie en milieu rural d’une part, de répondre aux besoins des marchés urbains et internationaux d’autre part. Toutefois, les possibilités d’accès à des sources de financement et de manière plus générale à des produits financiers adaptés aux besoins des ménages, aussi bien des zones ruraux qu’urbaines, représentent un facteur déterminant dans la poursuite de cet objectif. De ce fait, l’Etat malagasy, à travers les politiques nationales mises en œuvre depuis le DSRP jusqu’au MAP a promu la Microfinance à Madagascar pour le financement de ces secteurs d‘activité considérés comme étant la clé du développement économique du pays.

Depuis les années 90, du fait de la faible décentralisation des banques commerciales et de la réduction drastique des financements publics, dans de nombreuses zones rurales, la microfinance représente la seule offre de services financiers accessible aux populations rurales et aux ménages agricoles. La microfinance se fixe comme objectifs d’améliorer les conditions d’accès des pauvres aux produits financiers de proximité (crédit, épargne, assurance). Ces services financiers, et notamment une certaine facilité de l’accès au crédit, permettent à des individus de créer des activités économiques génératrices de revenus, lesquels contribuent à réduire la pauvreté et donc de contribuer à la réduction de la vulnérabilité et de la pauvreté des ménages et des micros entreprises exclus du système bancaire traditionnel. De plus, la poursuite de l’expansion des IMF dépend notamment de leur capacité d’adaptation à l’évolution de la demande et des contextes économiques, ainsi que d’une mise en évidence de leur impact sur le développement permettant de préserver la confiance des décideurs et bailleurs de fonds dans la microfinance.

LA MICROFINANCE

La microfinance est considérée comme un outil essentiel dans la lutte contre la pauvreté. Cependant, avant d’entrer dans le vif du sujet, il nous est nécessaire de comprendre fonctionnellement et structurellement le concept de la Microfinance et pourquoi elle affiche un tel engouement de la part des PED.

Fonctionnement et mécanisme de la Microfinance 

Pour pouvoir analyser le fonctionnement et le mécanisme de la Microfinance, essayons d’abord de voir comment est-elle née.

Historique et définition de la Microfinance 

D’abord on parlera de la genèse de la Microfinance et ensuite on essaie de voir les diverses définitions de ce qu’on entend par Microfinance.

Genèse de la microfinance
Le système de Microfinance a pris véritablement son essor dans les années 1980, bien que les premières expérimentations remontent au début des années 1970 au Bangladesh en particulier et dans quelques autres pays. En effet, le premier développement du système financier au profit d’une large clientèle populaire et non bancable remonte à la seconde moitié du 19ème siècle. Cela afin de résoudre le problème de manque de ressource et contre l’exploitation par les usuriers vis-à-vis des petites paysanneries.

Problème des institutions financières formelles 

Vu les problèmes d’informations et les infrastructures inadéquates, les institutions financières formels (les banques, assurances, etc.) avaient des difficultés à satisfaire la totalité du marché. En effet, le système bancaire est réservé aux clients ayant un revenu élevé et qui peuvent faire l’objet de grands investissements. Ce qui exclue les personnes à faible revenu et qui n’exercent que des petites activités, notamment dans le secteur artisanal, le secteur agricole, etc.

Services offerts par les banques formels 

Les institutions bancaires n’accordent de crédits que pour des investissements importants axés sur les activités plutôt économiques que sociale. On peut citer comme exemple, les crédits octroyés pour le financement des activités d’une grande entreprise. Ces différents problèmes ont favorisé donc le développement du système de la microfinance. Mais qu’entend t-on donc par Microfinance ?

Définition de la microfinance

Le concept de la Microfinance peut être défini de plusieurs manières et regroupe de nombreuses réalités différentes selon la situation du pays. Par conséquent, multiples sont les définitions de la Microfinance.

Sens littéral du terme
Littéralement, la Microfinance signifie une « finance de petite taille » .Elle est considérée comme étant une intermédiation financière entre les agents économiques, d’une part ceux qui sont exclus du circuit bancaire, et qui ont accumulé de l’argent, et d’autre part ceux qui en ont besoin et dont les montant sont moins considérables. Donc la microfinance est qualifiée comme un ensemble d’activité financière axée sur l’épargne et le crédit en faveur des personnes non bancables.

Définition globale
La Microfinance peut être définie comme étant l’offre de large gamme de produit et de service financier comme les dépôts, les crédits, les services de paiement, les transferts d’argent aux populations pauvres et à faible revenu afin de satisfaire les besoins des ménages et des micros entreprises.

Avis de certains auteurs
Jean-Michel Servet, professeur à l’Université Lyon II, propose une définition plus large: « La Microfinance réunit un ensemble d’organisation, aux formes et aux statut divers, pratiquant des opérations de prêt et/ou de collecte d’épargne de faible montant et fondées sur la proximité. Elle permet, même aux plus démunis, de créer leur propres emplois ». M. Jacob Yaron, Senior Advisor Rural Finance de la Banque Mondiale, avance une autre définition comme quoi : « La Microfinance est l’Offre de services financiers (épargne et crédit) de faible dimensions à destination des micro entreprises ». Marc Mallock Brown, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le Développement, affirme que : « La Microfinance est bien plus qu’un simple outil pour la génération de revenu,…, elle est devenue un des mécanismes clés pour l’atteinte de l’Objectif du Millénaire pour le Développement (OMD) et spécifiquement pour l’atteinte du cible global de réduction de moitié de la pauvreté d’ici à 2015 ». Selon ces différentes affirmation, on en déduit donc que la Microfinance est un ensemble d’activité oeuvrant dans l’offre de services financiers à destination des collectivités à faible revenu afin de les faire participer dans le circuit économique et à promouvoir la productivité en vu d’une croissance.

Microfinance : instrument bien apprécié par les pays en développement 

La Microfinance est très utilisé surtout dans les PED et cela à plusieurs raisons telle la situation économique et sociale de ces pays. On peut classer ces différentes raisons en deux axes.

Simplicité
A l’opposé des institutions financières formelles, les services offerts par les activités issues du système de Microfinance font l’objet d’une simple procédure et facilité d’accès pour la collectivité concernée. En fait, elle est simple de part sa localisation qui est à proximité de ses clients, aussi des formulaires à remplir tout en tenant compte du niveau intellectuel du client, et surtout des services à la portée de chacun c’est-à-dire conformément à leur besoin (montant, intérêt, échéances, objet de l’emprunt, etc.).

Rôles de la microfinance
Le rôle que joue la microfinance est un des raisons qui encourage les PED à instaurer un système de Microfinance.

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Table des matières

Introduction
Partie I : PRESENTATION GENERALE DE LA MICROFINANCE ET THEORIE DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE
CHAP. 1 : LA MICROFINANCE
Section 1 : Fonctionnement et mécanisme de la Microfinance
A- Historique et définition de la Microfinance
A-1 Genèse de la microfinance
a) Problème des institutions financières formelles
b) Services offerts par les banques formels
A-2: Définition de la microfinance
a) Sens littéral du terme
b) Définition globale
c) Avis de certains auteurs
B- Microfinance : instrument bien apprécié par les pays en développement
B-1 Simplicité
B-2 Rôles de la microfinance
a) Facilité d’accès aux services financiers de proximité
b) Collecte d’épargne
c) Offre d’opportunités de petits investissements
C- Fonctionnement de la Microfinance
C-1 Institutions de Microfinance ou IMF
a) IMF dites Mutualistes
b) IMF Non Mutualistes
c) Autres forme d’IMF
C-2 Bénéficiaires
a) Dans les zones rurales
b) Dans les zones urbaines
Section 2 : Situation de la Microfinance à Madagascar
A- Bref historique
A-1 Avant l’année 90
A-2 Phase d’émergence des IMF
A-3 1996 à nos jours
B- Organismes actifs dans la Microfinance à Madagascar
B-1) IMF Mutualistes
B-2) Les IMF Non Mutualistes
B-3) Autres Institutions de Microfiannce
B-4. Les banques classiques
Section 3 : Généralité sur le Système financier Malgache
A- Réalité du système financier
B- Performance du système financier malgache
B-1 Caractéristique du système financier
B-2 Accès aux services financiers
CHAP. 2 : QUELQUES THEORIES SUR LES ELEMENTS MAJEURS DE LA MICROFINANCE
Section 1 : Crédit et Investissement
A Investissement
A-1Définition
A-2 Principales classification d’investissement
A-3 Catégorie d’investisseur
B- crédit
B-1 définition
B-2 Types de crédit
Section 2 : Epargne
A Définition
A-1 Les écoles classiques
A-2 Les Keynésiens
B- Sources et facteurs déterminants de l’épargne
B-1 Différentes sources de l’épargne
C- Catégorie d’épargne
C-1 Epargne immobilière
C-2 Epargne financière
C-3 Epargnes monétaires
Section 3 : Le taux d’intérêt
A Définition
A-1 Ecole NÉOCLASSIQUE
A-2 Pensée Keynésienne
B- Autre conception du taux d’intérêt
C- Rôle du taux d’intérêt
C-1 Pour les économistes contemporains
C-2 Pour les Institutions Financières
a- Banque Centrale
b- Banques secondaires
c- Institutions de Microfinance
Partie II : LES ENJEUX DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE
CHAP. 3 : POINT D’ENCRAGE DE LA MICROFINANCE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE
Section 1 : Théorie de la croissance
A- Quelques concepts du Développement
B- Croissance : condition sine qua non du développement
B-1 Définition
B-2 Facteurs de croissance économique
a- Capital et Travail
b- Progrès technique
c- La notion de Capital humain
Section 2 : Contribution des IMF à la croissance économique
A- Crédit et croissance
A-1 Crédit pour l’investissement
a- Investissement pour création d’une entreprise
b- Investissement : financement de l’activité de production
c- Investissement : amélioration de la qualité des travailleurs
A-2 Investissement et croissance
a- Investissement et accumulation du capital (physique)
b- Investissement et progrès techniques
c- Investissement et capital humain
B- Epargne et croissance
CHAP. 4 : CONTRAINTE DU TAUX D’INTERET
Section1: Impact du taux d’intérêt sur l’épargne
A- Effet pour les épargnants
A-1 Effets de la baisse du taux créditeur
A-2- Effets de la hausse du taux créditeur
B- Effets pour les IMF
Section 2: Impact du taux d’intérêt sur le crédit
A- Effet pour les investisseurs
A-1 Effet d’une baisse du taux d’intérêt debater
A-2 Effet d’une hausse du taux d’intérêt débiteur
B- Effet pour les IMF
Partie III : ETUDE EMPIRIQUE SUR LES ENJEUX DU TAUX D’INTERET ET PROPOSITION DE POLITIQUE FINANCIERE
CHAP. 5 : INSTITUTIONS DE MICROFINANCE MALGACHES ET LE TAUX D’INTERET
Section 1 : comportement des clients des IMF face à l’arbitrage du taux d’intérêt
A- Produits de quelques IMF à Madagascar et les taux appliqués
A-1 Réseau CECAM
A-2 OTIV
A-3 ADefi
B- Arbitrage des clients face aux taux d’intérêt
Section 2 : Les incidences réciproques entre contexte économique et le marché de la Microfinance
A- PIB Nominal, dépôts et crédits
B- Inflation, dépôts et crédits
C- PIB Réel, dépôts et crédits
CHAP. 6: NOUVELLE APPROCHE DES IMF A TRAVERS L’INSERTION DANS L’ECONOMIE: CADRE DE REUSSITE DE L’INSERTION DES IMF DANS LE DEVELOPPEMENT
Section 1: Approche statique et stratégies de décision des IMF
A – La décentralisation financière et les objectifs des IMF : la fictivité du rôle social
B – La hiérarchie des contraintes fonctionnelles de la finance décentralisée
C- Le programme des IMF et les paramètres stratégiques de prise de décision
Suivant la hiérarchisation des contraintes, il s’agit pour les IMF de réaliser un minimum de dépôt et d’octroyer le maximum de crédit suivant l’autorisation réglementaire et en tenant compte de la crédibilité réciproque
D- Les stratégies développées par les IMF malagasy
E – L’insertion stratégique des IMF dans l’économie et l’évolution monétaire sociale
E-1 L’économie d’autoconsommation et d’autofinancement
E-2 Le dépassement du cercle vicieux par l’instauration des IMF
Section 2 : Approche dynamique et dynamique du secteur des IMF
A- Le MAP : Cadre de transition vers l’économie du marché et la convergence vers le monopole
B- Les défis de l’intégration régionale et les nouveaux enjeux de l’économie
Conclusion

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