Fonctionnement de l’incubateur artificiel

Fonctionnement de l’incubateur artificiel

Incubation naturelle

La poule pond un œuf par jour. Elle ne commence à couver ses œufs qu’après dix jours. La couvaison s’effectue pendant vingt et un jours. De ces dix œufs, naissent d’environ huit poussins. Les poussins quittent très rapidement le nid maternel pour trouver eux mêmes leur nourriture sous l’œil bienveillant de leur mère poule qui leur prodigue, la chaleur nécessaire à leur survie des premiers jours. Cette incubation naturelle limite la productivité, en matière d’aviculture, d’où la pratique de l’incubation artificielle. Pour cette méthode, l’œuf à incuber doit avoir été, au préalable, fécondé. Comme il n’existe pas de méthode sûre prouvant qu’un œuf frais a été fécondé ou non, l’important est d’élever un coq fertile avec les poules. Un seul coq est capable de féconder plusieurs poules. Les meilleurs résultats s’obtiennent avec un coq pour 10 poules. Après accouplement, les poules pondent des œufs fécondés pendant une dizaine de jours. S’il s’agit de poules de race lourde, le nombre de poules par coq doit être réduit [01].

Comme les poules ne peuvent couver que si elles en ressentent le besoin, on ne dispose pas forcément de poules couveuses au moment voulu et jamais tout le long de l’année. On ne fait ainsi couver les poules que lorsqu’on a besoin de poussins pour renouveler le nombre des volailles. L’avantage évident de l’incubateur artificiel est de faire incuber au moment choisi plusieurs centaines d’œufs en même temps.

Généralités sur l’incubation des œufs

L’incubateur appelé aussi enceinte biologique ou couveuse artificielle est généralement conçu pour développer l’aviculture. Il s’agit d’une enceinte fermée comportant des dispositifs de conditionnement d’air et d’humidité nécessaires pour pouvoir mener à bon terme l’éclosion des œufs. Cet incubateur doit offrir une ambiance favorable à l’éclosion. Dans cette enceinte artificielle, l’ambiance intérieure contrôlée par lesdits dispositifs ne doit pas favoriser les développements de microbes, de moisissures, etc., des microorganismes qui ont des effets néfastes sur le rendement d’éclosion des œufs. La durée d’incubation varie selon l’espèce, la souche, les conditions physicochimiques, la durée de conservation des œufs, l’âge des reproducteurs et les conditions physiques dans l’incubateur.

Etapes de l’incubation

Réception des œufs à couver

Beaucoup de dépenses et d’efforts sont nécessaires pour produire des œufs fertiles, c’est pourquoi il faut les manipuler avec précaution pour ne pas les gâcher et produire ainsi des poussins sains. Le succès de l’incubation commence par la collecte méticuleuse des œufs dans les nids. Immédiatement après la collecte, les œufs doivent être nettoyés individuellement soit avec une brosse très souple, soit avec du coton mouillé. Bien que le lavage des œufs à incuber ne soit pas recommandé, les œufs les plus sales doivent être brossés dans l’eau à 40°C, la température de l’eau devant toujours être supérieure à la température de l’œuf. Un désinfectant tel que l’hypochlorite de sodium (NaClO) peut être ajouté à l’eau. Il est recommandé de collecter les œufs dans des clayettes en plastique ou dans tout autre support fait d’un matériel non poreux et facilement nettoyable pour ne pas risquer de transmettre une contamination bactérienne éventuelle.

La réception des œufs est suivie du triage se faisant selon les critères associés aux types d’œufs. Pour les œufs de poule, ces critères sont :
➤ Poids des œufs, compris entre 55g et 65g, selon la souche.
➤ Forme qui doit être ovoïde avec une extrémité large et une autre, aigue. Cette forme, permettant la mise de la chambre d’air en haut, est optimale à la respiration de l’embryon dans l’œuf.
➤ Etat de la coquille : non fragile, sain et sans pigmentation.
➤ Indice de forme ou rapport de la longueur à la largeur, devant être de l’ordre de 74%.
➤ Etat de l’œuf : propre et non cassé.

On ne doit pas utiliser les œufs malformés (trop allongés, trop courts ou irréguliers) pour l’incubation car leur contenu est aussi anormal. La qualité de la coquille est importante. Si la coquille est fêlée, l’œuf se déshydrate pendant l’incubation. Les œufs déshydratés donnent des poussins faibles ou mort-nés. De même, on ne doit pas sélectionner les œufs dont la coquille porte des morceaux de coquille incorporés dans la provende. Cette masse bouche les pores et rend ainsi difficile l’échange gazeux. Pour réduire les risques, on utilise les œufs de plusieurs poules, c’est-à-dire non issus d’une seule poule.

Fumigation des œufs à couver

Après la collecte et le nettoyage des œufs, il faut pratiquer une fumigation sur place avant leur acheminement vers le couvoir. Cette fumigation immédiate est capitale. Plus on attend et moins elle est efficace, car les germes Aspergillus et Salmonella peuvent pénétrer la coquille. Une fumigation consiste à utiliser du fluide gazeux contenant des principes actifs à des fins biens précis. Par exemple, des feuilles d’eucalyptus sont bouillies avec de l’eau dans une pièce contenant les œufs pour procéder à une désinfection. La fumigation peut se faire aussi en mélangeant 10ml de formole à 40% et 5g de cristaux de permanganate de potassium (KMnO4) dans 10 ml d’eau. La fumigation dure 20 à 30 minutes.

Incubation

L’incubation artificielle imite la couvaison des œufs par les poules grâce à un bon réglage de la température, de l’humidité relative, de la ventilation et du retournement régulier des œufs, le mirage des œufs, tout ceci selon les propriétés suivantes :
➤ La température. La température a pour but de déclencher et d’entretenir la multiplication des cellules de l’embryon. En effet, l’œuf à couver est endothermique au début de l’incubation, pendant les 9 premiers jours, puis devient ensuite exothermique. Ainsi l’incubateur doit fournir une température comparable à celle d’une poule qui chauffe ses œufs avec son corps. Si la température ambiante descend en dessous de 35 °C, il faut se servir d’un incubateur équipé d’un chauffage. Un thermomètre (0-50°C) est indispensable pour le suivi de l’évolution de cette température intérieure de l’incubateur. De même pour son maintien, il est important d’assurer la bonne isolation de son enveloppe. La température obtenue par chauffage se règle manuellement ou à l’aide d’un thermostat. La température ambiante de la pièce ne doit pas croître au-dessus de 40°C car une telle chaleur tue les embryons. Ainsi, l’incubation doit se faire dans une enceinte climatisée afin d’éviter des complications au développement de l’embryon.
➤ Le niveau d’humidité relative. L’humidité à l’intérieur des incubateurs a pour rôle de faciliter l’éclosion et le bêchage des œufs. En plus, elle influe sur le poids du poussin. L’humidité relative (HR) varie fortement avec la température. Si ce niveau n’est pas bon, l’embryon se déshydrate dans l’œuf ou ne parvient pas à éliminer les gaz toxiques qu’il produit. Un bon niveau d’humidité s’obtient soit en installant dans l’incubateur des récipients remplis d’eau soit en pulvérisant périodiquement de l’eau dans son intérieur. L’humidité relative se mesure à l’aide d’un thermomètre à cuvette humide ou avec un hygromètre. Le taux d’humidité relative pendant la période d’incubation doit être comprise entre 55 et 65%.

Conditions pour mener à bien l’incubation artificielle

Pour mener à bien l’incubation artificielle des œufs à couver, il importe de respecter certaines normes lors de la conservation et de l’incubation des œufs. Cependant, cela ne suffit pas pour l’obtention de poussins de qualité. Une incubation bien menée ne donne pleine satisfaction que si les poussins proviennent de parents de qualité. Le choix des reproducteurs ne doit pas ainsi être laissé au hasard. Les œufs mis en incubation doivent être propres : les souillures doivent être éliminées à sec, de préférence en grattant légèrement la coquille. Si ce n’est pas possible, la partie souillée sera délicatement lavée à l’eau tiède avec une éponge. Le nettoyage à l’eau doit être limité car les œufs sont recouverts d’une substance cireuse qui les protège. L’élimination de cette protection par un lavage trop intensif est à proscrire car cela entraîne la perturbation des échanges gazeux entre l’embryon et l’extérieur de l’œuf et la phase d’éclosion s’en ressentira. Les œufs à incuber peuvent éventuellement être désinfectés par fumigation dans des récipients étanches. Le formol gazeux est produit en ajoutant à une unité de poids de permanganate de potassium (KmnO4) 1,5 ou 2 unités en volume de formol. La formolisation est pratiquée pendant 20 minutes à une température variant entre 24 et 35°C et à une humid ité relative de 85 à 90 %. Outre la propreté, la structure et l’intégrité de la coquille sont examinés, tout comme la forme de l’œuf. Tout œuf présentant une anomalie est directement éliminé. Afin d’éviter une trop grande dégradation de l’éclosivité des œufs de poule, il est en général conseillé de ne pas conserver les œufs à incuber au delà de 14 jours. Passé ce délai, l’éclosivité se dégrade fortement. En effet, si elle est encore de l’ordre de 75 % après 17 jours de conservation, elle chute considérablement entre le 18è et le 21è jours pour passer à 60%. En ce qui concerne les conditions de conservation, les œufs doivent être conservés dans un endroit frais, à une température de 10 à 15°C et à l’abri des variations de température. L’humidité relative optimale préconisée varie entre 70 et 85%. Ces conditions correspondent en général à celles rencontrées dans les caves. Dans ces conditions usuelles de température et d’hygrométrie, l’éclosivité diminue en moyenne de 1 à 1,4 % par jour de stockage. Cette donnée moyenne doit cependant être nuancée. En effet, l’origine des œufs et notamment la souche de la poule interfèrent sur le taux d’éclosivité. La diminution du pourcentage d’éclosivité est plus rapide pour les œufs de souches lourdes de type « chair » que pour les œufs issus de poules de souche mi- lourdes ou légères. L’origine des œufs n’est pas le seul facteur influençant le pourcentage d’éclosivité. Ce dernier varie également en fonction de la température de conservation des œufs. Ainsi que le pourcentage d’éclosivité des œufs conservés à 13°C est réduit par rapport à celui des œufs conservés à 10°C, notamment lorsque les œufs sont conservés plus de 3 semaines. Durant la conservation, les œufs sont laissés couchés horizontalement sur un lit de sable de Rhin ou dans des cartons à œufs. Les œufs doivent être retournés périodiquement pour éviter que le germe n’adhère à la coquille. Si les œufs sont transportés d’un centre d’élevage à un autre, il faut limiter les déplacements aux 5 premiers jours de conservation. Les œufs sont ensuite laissés au repos durant 24 h. avant la mise en incubation. Dans les élevages sportifs, il est également recommandé de procéder au marquage des œufs pour pouvoir les identifier, surtout s’ils proviennent de différents parquets. Pratiquement, le parquet et la race sont indiqués sur le gros bout de l’œuf, la date étant notée d’un côté sur le pourtour de l’œuf et une croix de l’autre côté. Le travail de retournement est ainsi facilité : un jour, on doit pouvoir lire toutes les dates de ponte et le lendemain on n’aperçoit plus que des croix. Le préchauffage des œufs peut être bénéfique avant leur introduction dans l’incubateur à 37,7°C. Il suffit de placer les œufs près de l’incubateur de façon à ce que leur température s’équilibre avec sa température ambiante. On évite ainsi d’introduire une masse froide dans l’incubateur qui doit être préchauffé à vide durant une journée avant d’y introduire les œufs à incuber. L’incubation des œufs de poule dure en moyenne 21 jours, soit 18 jours en incubateur et 3 jours, en éclosoir. La température d’incubation recommandée pour les œufs de poules varie entre 37,7 et 38,3°C et est constante. Une température trop élevée en début d’incubation accélère le développement embryonnaire alors qu’une température trop basse la retarde.

L’hygrométrie optimale évolue de 50% à 60% à l’éclosion. L’humidité relative tend à être insuffisante surtout au moment de l’éclosion. On estime que le taux d’humidité est adéquat si le fond intérieur de l’incubateur sous le tiroir à poussins est légèrement humide. Il ne doit cependant pas y avoir de gouttes sur ou autour des trous d’aération car cela entraîne un excès d’humidité. Si l’humidité est trop difficile à mesurer, il faut contrôler les œufs en les mirant.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
Chapitre I : Fonctionnement de l’incubateur artificiel
I.1. Incubation naturelle
I.2. Généralités sur l’incubation des œufs
I.2.1. Etapes de l’incubation
I.2.1.1. Réception des œufs à couver
I.2.1.2. Fumigation des œufs à couver
I.2.1.3. Incubation
I.2.1.4. Eclosion
I.2.2. Développement de l’embryon
I.2.3. Conditions pour mener à bien l’incubation artificielle
I.3. Description de l’incubateur
I.3.1. Parois de l’incubateur
I.3.2. Dispositif d’aération
I.3.3. Dispositif d’humidification
I.3.4. Dispositif de chauffage
I.4. Paramètres d’incubation
I.4.1. Température
I.4.2. Humidité relative
I.5. Phénomènes physiques à l’intérieur de l’incubateur
I.5.1. Echanges thermiques
I.5.1.1. Conduction
I.5.1.2. Convection
I.5.1.2. Rayonnement
I.5.2. Echanges massiques dans l’incubateur
I.5.2.1. Diffusion de vapeur et aération à travers les orifices
I.5.2.3. Evaporation de l’eau du bac
Chapitre II : Etude d’un capteur de température
II.1. Généralités sur le capteur
II.1.1.Définition
II.1.2. Classification des capteurs
II.1.2.1. Capteurs passifs
II.1.2.2. Capteurs actifs
II.1.2.3. Capteur analogique
II.1.2.3. Capteur numérique
II.2. Utilisation et fonctionnement des capteurs
II.3.Principales caractéristiques des capteurs
II.4. Thermométrie par diodes et transistors
II.5. Rappel théorique
II.5.1. Résistance
II.5.1.1. Technologie
II.5.1.2. Détermination de la valeur d’une résistance
II.5.2. Potentiomètre
II.5.2.1. Définition
II.5.2.2. Types de potentiomètre
II.5.2.3.Utilisations des potentiomètres
II.5.3. Transistor
II.5.4. Amplificateur opérationnel
II.5.4.1. Définition
II.5.4.2. Brochage
II.5.4.3. Fonctionnement d’un amplificateur opérationnel
II.6. Interface
II.6.1.Convertisseur Analogique – Numérique (CAN)
II.6.1.1. Définition
II.6.1.2.Principe de fonctionnement
II.6.2.Convertisseur Numérique – Analogique (CNA)
II.6.2.1. Définition
II.6.2.2. Principe de fonctionnement
Chapitre III : Expérimentation
III.1. Réalisation de capteur
III.1.1.Schéma fonctionnel d’un capteur de température
III.1.2.Montage d’un capteur
III.2.Principe d’acquisition de données
III.3. Réglage des étages
III.4. Etalonnage des capteurs
III.5. Mesure expérimentale
Conclusion générale
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Annexe

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