Soutenance mémoire
Fonctionnement de la PACES
La première année commune aux études de santé (PACES) a été créée en 2009, par la LOI n° 2009-833 du 7 juillet 2009 portant sur la création d’une première année commune aux études de santé et facilitant la réorientation des étudiants en rendant accessible les filières médecine, odontologie, maïeutique et pharmacie par quatre concours distincts à l’issue d’une année commune [8-9].
D’autre part, le passage par la PACES est obligatoire pour deux autres formations. Celle de Masso-Kinésithérapie dont il s’agit d’une filière identifiée de la PACES et de
Manipulateur en Electroradiologie Médicale dont l’accès est ouvert via la filière médecine de PACES, dans la limite du quota fixé par arrêté du Préfet de Région, et sous condition de moyenne générale supérieure ou égale à 8/20 [10]. La PACES donne également accès aux formations d’Ergothérapeute dont l’accès est ouvert via la filière médecine de PACES dans une limite de 10 places et de Psychomotricien dont l’accès est aussi ouvert via la filière médecine de PACES dans une limite de 25 places pour les candidats ayant obtenu une moyenne supérieure ou égale à 10/20 [10]. La formation délivrée au cours de la PACES est structurée en 2 semestres et les enseignements de la PACES sont théoriques et délivrés sous la forme de cours magistraux [11]. Ils sont répartis de la manière suivante : des unités d’enseignement communes enseignées aux premier et second semestres et des unités d’enseignement spécifiques des différentes filières, uniquement enseignées au second semestre. Les étudiants passent une première partie des épreuves à l’issue du premier semestre, dont le classement n’est pas définitif. Ils choisissent ensuite le ou les parcours spécifiques dont ils veulent passer le concours à l’issue du deuxième semestre [12]. C’est à l’issue de cette seconde partie des épreuves que les étudiants sont classés en rang utile et admis ou non dans les filières désirées [13].
Il existe quatre filières distinctes au second semestre de la PACES : celle de Médecine (qui donne également accès aux professions paramédicales) et celles de Pharmacie, Odontologie et Maïeutique [13].
Intérêt de la recherche
La PACES ayant pour but d’augmenter l’attractivité des filières médicales tout en diminuant l’échec au concours, la question s’est posée quant à ses effets depuis sa mise en place, notamment en chirurgie dentaire. Huit ans après la réforme de 2009, en quoi le concours de la PACES est-il réellement, et; le cas échéants, suffisamment sélectif et discriminant ou non pour permettre une orientation par choix des étudiants PACES en odontologie ?
Application de la recherche
Critères d’inclusion, de non inclusion et d’exclusion de l’étude
Ont été inclus dans la recherche tous les étudiants ayants réussis le concours odontologie de la PACES à Marseille depuis son application à partir de l’année universitaire 2010-2011 jusqu’à l’année universitaire 2015-2016. N’ont pas été inclus les étudiants ayant intégré le cursus odontologie via le concours passerelle, les étudiants ayant réussi le concours de la PACES en Corse ou dans une autre université ainsi que les étudiants venant d’une filière paramédicale. Les étudiants internes cycle long n’ont pas été inclus dans notre recherche car ils ne viennent pas nécessairement de l’université Aix-Marseille d’une part, et que le questionnaire ne leur est pas adapté d’autre part (cf. questionnaire, questions 23 et 24). Les étudiants ayant répondu au questionnaire mais ne faisant pas parti des critères d’inclusion ont été exclus des analyses statistiques (notamment les étudiants venant d’une filière paramédicale, et ayant un classement à part) Les étudiants ayant redoublé une année durant leur cursus odontologique ont été artificiellement « remis » dans leur promotion d’origine.
Méthode de recueil des données de l’étude
Le questionnaire a été distribué à tous les étudiants en dentaire de l’université d’Aix Marseille lors de la rentrée universitaire 2016/2017 (septembre 2016). Il comportait 25 questions, en très grande majorité fermées. Il ne devait être rempli qu’une seule fois. Ce questionnaire était anonyme. Chaque questionnaire a ensuite été traité, les réponses ayant été inscrites sur logiciel informatique « EXCEL ».
Justification du protocole d’étude
La réforme de la PACES a été justifiée par la nécessité de diminuer le taux d’échec et d’améliorer la réorientation des étudiants échouant au concours de la première année. Huit ans après l’application de la PACES, la question se pose sur le succès ou non de cette réforme. A cette occasion, il était intéressant de faire un point quant aux motivations des étudiants admis au cursus odontologie afin de faire une réflexion sur la notion de réussite et d’échec. En effet, avec la compartimentation des filières médecine, odontologie, pharmacie et maïeutique, la réussite est-ce d’avoir réussi le concours de la PACES ou d’avoir réussi à embrasser la filière initialement voulue ? Peut-on considérer comme un échec d’avoir réussi le concours de la PACES dans une filière non désirée initialement ?
Les recherches bibliographiques font état de quelques recherches en maïeutique .
Ainsi, aucune littérature à ce jour référence une étude approfondie sur le mode de recrutement des étudiants en odontologie. L’idée de recueillir des informations directement auprès des étudiants sur leurs propres expérience semblait pertinente. D’autre part, interroger toutes les promotions d’odontologie de l’académie Aix Marseille apporte la richesse de pouvoir comparer un avis « lointain » d’un avis « proche » sur leurs sentiments à propos de la PACES et d’analyser l’évolution des motivations par rapport aux études et/ou à la profession de chirurgien dentiste. C’est pourquoi l’idée d’un questionnaire semblait la meilleure option pour interroger les étudiants. L’élaboration du questionnaire a été réalisée conjointement par l’aide du Docteur Romain Lan. Tout d’abord, nous nous sommes orientés sur le choix de faire des questions fermées, afin de borner les réponses et d’obtenir des résultats quantitatifs. L’enchaînement des questions s’est voulu chronologique; avec au début des questions générales (sexe, âge), puis des questions sur l’avant, pendant et l’après PACES et pour finir des questions sur leurs projets d’avenir et leurs motivations. Le questionnaire final a été soumis à validation explicite du Docteur LAN (MCUA) et les Professeur TARDIVO (PU-PH) et FOTI (PU-PH).
Limites et biais de l’étude
Cette étude comportait des biais de mémoire générés lors du remplissage du questionnaire par les étudiants à des moments différents de leur cursus. En effet, la promotion des O2 2016-2017 venant de terminer la PACES avait des souvenirs plus précis que la promotion des O6 2016-2017 qui avait déjà vécu plusieurs années de formation en odontologie. Cela a pu altérer leur jugement quant à cette filière et également leurs souvenirs de la PACES. De même, il est difficile d’avouer l’insatisfaction d’être en odontologie ou que ce choix a été fait par défaut et certains étudiants n’ont probablement pas osé répondre en toute sincérité. De plus, certains ont peut-être déclarés que la filière odontologie était leur choix initial alors qu’elle ne l’était pas lorsqu’ils étaient en PACES, puisqu’il est probable que certains on vu l’odontologie comme une révélation durant leur cursus, et donc du fait des années passées et de leur grande satisfaction, ils estiment que c’est aujourd’hui leur choix premier, effaçant ainsi de leur mémoire cette impression d’échec de ne pas avoir réussi dans leur filière initialement désirée.
Limite de l’étude: bien que la comparaison entre les différentes promotions permette de soulever des évolutions sur la motivation des étudiants, par exemple, cette étude descriptive ne permet pas d’inférer des mécanismes causaux à cette évolution. D’autre part, il aurait été pertinent de comparer certains résultats en interrogeant tous les étudiants inscrits en PACES, mais au vu du nombre d’inscrits, cela s’avérait compliqué et aurait nécessité la mise en place d’un autre questionnaire, qui n’aurait pas permis de faire une comparaison avec le questionnaire existant.
Discussion
Cette étude permet de constater que la filière odontologie est la plus sélective après la filière maïeutique à l’échelle de l’étude (respectivement une sélectivité de 4,9% et 3,1% en 2015-2016) mais également à l’échelle nationale, comme le souligne le député M. Véran O. dans son rapport de 2013 [29]; en médecine, le taux de réussite national a légèrement augmenté, passant de 15 % à 19,4 %. Avec respectivement 9,17 % et 9,52 % de taux de réussite, les filières odontologie et sage-femme apparaissent comme plus sélectives. La filière pharmacie présente le meilleur pourcentage de reçus (27,4 %) [29]. A l’université Aix-Marseille, le nombre d’inscrits en Odontologie a plus que triplé en cinq ans (+162 %) depuis la réforme PACES. Cela laisse penser que c’est une filière de plus en plus attractive, mais il faut également prendre en considération qu’à Marseille, 4 UE spécifiques sont réparties entre 5 parcours, et que la filière odontologie peut être présentée sans fournir de travail supplémentaire pour des étudiants inscrits en pharmacie et/ou maïeutique et médecine. Cela peut donc inciter des étudiants à s’inscrire au concours odontologie par « sécurité » et ensuite choisir cette filière par défaut à l’issue des résultats du deuxième semestre en cas d’échec dans les autres filières.
A l’université Aix-Marseille, comme certains examens du parcours spécifique odontologie sont communs à ceux des parcours spécifiques médecine, pharmacie et maïeutique, il y a peu de QCM spécifiques à l’odontologie qui pourraient permettre un recrutement ciblé pour cette filière. Afin de renforcer la discrimination de la filière odontologie, un autre type d’évaluation s’appuyant sur des questions rédactionnelles ouvertes pourrait être proposé. Cela permettrait de mettre en valeur la réelle motivation et les capacités de raisonnement des candidats. Les candidats pourraient également avoir l’obligation de ne choisir qu’un seul parcours spécifique au deuxième semestre, après une information de qualité sur chaque filière, afin de ne recruter que des étudiants spécifiquement intéressés et qui ne seraient pas inscrits en odontologie par sécurité.
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Table des matières
I. INTRODUCTION
I.1 Fonctionnement de la PACES
I.2 Intérêt de la recherche
I.3 Objectifs de la recherche
II. MATERIEL ET METHODE
II.1 Type d’étude
II.2 Constitution de l’échantillon d’étude
II.3 Application de la recherche
II.3.1 Critères d’inclusion, de non inclusion et d’exclusion de l’étude
II.3.2 Méthode de recueil des données de l’étude
II.3.3 Questionnaire de l’étude
II.4 Traitement des données et analyse statistique de l’étude
III. RESULTATS
III.1 Résultats statistiques de l’étude descriptive
III.1.1 Equilibre des filières PACES à l’UFR Aix-Marseille
III.1.2 Résultats descriptifs du Questionnaire de l’étude
III.2 Résultats statistiques de l’étude rétrospective comparative
III.2.1 Comparaison entre les étudiants primants et doublants
III.2.2 Comparaison entre les promotions
III.2.3 Comparaison par rapport à la tendance nationale
III.2.4 Evolution de la PACES entre 2010 et 2016
IV.ANALYSE
IV.1 Justification du protocole d’étude
IV.2 Limites et biais de l’étude
IV.3 Discussion
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
