FOI ET RAISON CHEZ GHAZALI

La philosophie comme cheminement initiatique

ย  ย  ย Crรฉant lโ€™Acadรฉmie, et lui donnant le statut dโ€™une ยซ confrรฉrie religieuse ยป, Platon fait de la philosophie et de son enseignement une affaire dโ€™รฉcole. Dรจs lors la dรฉfinition platonicienne de la philosophie se conรงoit aisรฉment : elle est un cheminement vers le vrai selon un itinรฉraire initiatique, oรน le point de dรฉpart et le point dโ€™arrivรฉe se confondent dans la mรชme personne. Platon en a longuement exposรฉ le contenu dans sa cรฉlรจbre allรฉgorie de la Caverne dรฉcrivant lโ€™homme qui entreprend le dur cheminement de la connaissance. Le rรฉcit dรฉcrit donc lโ€™ascension dโ€™un homme , du plus bas degrรฉ de le condition humaine jusquโ€™ร  un grade quasi divin. Dans la caverne en effet, les non-initiรฉs sont dรฉcrits comme des prisonniers plongรฉs dans lโ€™obscuritรฉ. Le dos tournรฉ ร  la lumiรจre, ceux-ci ne voient de la rรฉalitรฉ que les ombres des marionnettes au dehors renvoyรฉes par la lumiรจre dโ€™un feu. Enchaรฎnรฉes par le poids de la tradition, les hommes sont persuadรฉs que ce quโ€™ils voient est la rรฉalitรฉ en soi et que cela seulย  est vrai. Lโ€™on sait dรฉjร  que lโ€™enfance qui nโ€™est pas vierge de savoirs est le lieu des erreurs et des connaissances fausses. Ceci nous permet dโ€™รฉtablir un parallรจle entre cette enfance ร  la fois innocente et pervertie, et ses hommes, persuadรฉs de dรฉtenir une vรฉritรฉ qui nโ€™est en fait quโ€™une ombre. Tous deux ne sont pas conscients de leur manque de savoirs. En revanche il souffre du trop-plein dโ€™apparences immรฉdiates auxquelles ils adhรจrent fanatiquement . Plongรฉ dans cette obscuritรฉ, le prisonnier nโ€™a ni lโ€™idรฉe ni les moyens de sโ€™en dรฉfaire. Il faut une personne dรฉjร  initiรฉe, dรฉjร  philosophe, pour se pencher sur lui, lui รดter les chaรฎnes et mรชme le contraindre ร  se lever et ร  tourner la tรชte. Sans ce mรฉdiateur, ce maรฎtre, point de se dรฉbarrasser de cette adhรฉrence, de prendre le recul et de faire un discernement lucide. Ce faisant, le maรฎtre tire un prisonnier de la caverne, et par des dialogues et des discussions, lโ€™oblige ร  gravir les diffรฉrentes รฉtapes qui vont le conduire jusquโ€™ร  la contemplation de la vรฉritรฉ. Ce qui est intรฉressant, se sont les souffrances morales que doit endurer le prisonnier, sa tentation de revenir en arriรจre oรน la tranquillitรฉ lui รฉtait assurรฉe, bref la difficultรฉ quโ€™รฉprouve tout homme ร  se dรฉpartir de ses vieilles connaissances et de rechercher la vรฉritรฉ par le biais du dialogue, de la remise en question, de la voie de la patience, de la tรฉnacitรฉ et du dรฉsintรฉressement. Cette premiรจre phase, bien que nรฉgative, peut engendrer une initiation positive, ร  condition de ne pas trop vite aller en besogne. Aussi, avons-nous dรฉcouvert prรฉcรฉdemment un prisonnier complรจtement enchaรฎnรฉ par un dรฉfaut de lumiรจre. Or une conversion trop brusque aux rรฉalitรฉs et due ร  lโ€™excรจs de lumiรจre peut lโ€™รฉblouir, lโ€™aveugler et le plonger dans une nouvelle nuit. Dโ€™oรน la nรฉcessitรฉ de procรฉder par รฉtapes, en lui montrant dโ€™abord des รฉtoiles de plus en plus brillantes, puis la lune et au terme de lโ€™itinรฉraire, le soleil. Notre prisonnier fraรฎchement dรฉliรฉ passera ainsi du ยซ plus clair pour lui et du plus obscure en soi ยป au ยซ plus clair en soi et au plus obscure pour lui ยป et enfin, ยซ au plus clair en lui et en soi ยป20. En vรฉritรฉ, Platon suggรจre de passer dโ€™abord par les disciplines comme lโ€™arithmรฉtique, la gรฉomรฉtrie ou lโ€™astronomie afin de se rendre capable dโ€™aborder la dialectique. Pour la recherche mรฉthodique et philosophique de la vรฉritรฉ, lโ€™homme se dรฉbarrasse donc de ses connaissances immรฉdiates qui lโ€™induisent en erreur. Cette recherche va entraรฎner des luttes, des douleurs, des renoncements. Le dialogue correspond bien ร  ce procรฉdรฉ de recherche. Mรชme si la prรฉsence nรฉcessaire dโ€™un maรฎtre rend les opรฉrations plus faciles, il nโ€™en demeure pas moins que le vรฉritable dialogue est dโ€™abord celui de lโ€™รขme avec elle-mรชme : cโ€™est ce quโ€™on nomme penser. Aux amis du savoir, Platon fait comprendre que lโ€™รขme du philosophe est ยซ dรฉliรฉe ยป du corps par la philosophie. Cโ€™est pourquoi une fois prise en main , les รขmes enchaรฎnรฉes, ยซ la philosophie leur donne avec douceur ses raisons ; elle entreprend de les dรฉlier en leur signalant de quelles illusions regorge une รฉtude qui se fait par le moyen des yeux, de quelles illusions ร  son tour celle qui se fait par le moyen des oreilles et de nos autres sens ; en leur persuadant de sโ€™en dรฉgager, de reculer ร  sโ€™en servir, ร  moins de nรฉcessitรฉ ; en leur recommandant enfin de sโ€™assembler, de se ramasser au contraire sur elles- mรชmes , de se fier ร  rien dโ€™autre quโ€™ร  elles mรชmes ยป. Etant le langage imagรฉ des principes, les mythes sont des complexes, des archรฉtypes que Platon appelle Idรฉes. La doctrine des Idรฉes est รฉtroitement liรฉe ร  celle de la rรฉminiscence et de lโ€™immortalitรฉ de lโ€™รขme. Cette รขme qui a existรฉ avant nous et qui existera toujours a dรฉjร  aperรงu ces Idรฉes dans un autre monde. Dans le mythe de Phรจdre , Platon montre lโ€™รขme qui, montant au ciel, rรฉussit ร  contempler les Idรฉes de la voรปte cรฉleste. De cette contemplation elle ne garde quโ€™un souvenir obscur que la philosophie sโ€™efforce dโ€™รฉclaircir. La thรฉorie de la rรฉminiscence dรฉveloppรฉe dans le Mรฉnon , Socrate rappelle que selon la vielle tradition des prรชtres et poรจtes, lโ€™รขme de lโ€™homme est immortel et sans cesse renaissante dans des vies diffรฉrentes et ยซ ayant contemplรฉe toutes choses, et sur la terre et dans lโ€™Hadรจs elle ne peut manquer dโ€™avoir tout appris. Il nโ€™est donc pas surprenant quโ€™elle ait, sur la vertu et le reste des souvenirs de ce quโ€™elle en a su prรฉcรฉdemment. La nature entiรจre รฉtant homogรจne et lโ€™รขme ayant tout appris, rien nโ€™empรชche quโ€™un seul ressouvenir (cโ€™est ce que les hommes appellent savoir) lui fasse retrouver tous les autres, si lโ€™on est courageux et tenace dans la recherche, car la recherche et le savoir ne sont que rรฉminiscence ยป. Pour convaincre Menon devenu sceptique, Socrate fait venir un esclave qui parvient aprรจs tรขtonnement, ร  dรฉcouvrir comment doubler la surface dโ€™un carrรฉ. Le jeune esclave non instruit de gรฉomรฉtrie est en lui porteur des idรฉes innรฉes que sont par exemple les propriรฉtรฉs de la diagonale du carrรฉ. Bien mieux, il รฉtait un รชtre asservi et ร  force de dรฉsapprendre ses prรฉjugรฉs sur la gรฉomรฉtrie, finit par trouver la solution. Socrate nโ€™ayant pas appris ร  lโ€™esclave le thรฉorรจme de gรฉomรฉtrie ร  provoquer en lui un ressouvenir par la seule vertu du dialogue. En dรฉfinitive, il saute aux yeux que toute connaissance est donc re-connaissance et rien ne peut รชtre compris par nous qui nโ€™รฉvoque pas un de nos souvenirs ; de mรชme, nous ne pouvons rien admettre avant de pouvoir le rapprocher dโ€™un prรฉcรฉdent conservรฉ dans notre mรฉmoire. Analysant le Phรจdre, J-P. Dumont va plus loin, car ยซ le Phรจdre justifie la thรฉorie de la rรฉminiscence, par la reprรฉsentation dโ€™un lieu, dโ€™un espace cรฉleste et mรชme supra cรฉleste des Idรฉes oรน les รขmes se nourrissaient, avant leur chute, de la contemplation des essences qui font ร  la divinitรฉ cortรจge. Tout dรฉlire : amoureux, poรฉtique, mystรฉrieux, oรน lโ€™รขme oublie sa condition prรฉsente et dรฉchue, permet de retrouver la vision des fรฉlicitรฉs perdues, sans intermรฉdiaire, mais par une sorte de toucher du Bien lui-mรชme ; et les รฉlans de lโ€™รขme, ses dรฉsirs et son regret du divin sont autant de signes de lโ€™empire quโ€™exerce seul sur nous ce qui nous a dรฉjร  frappรฉs. La dialectique est donc autant une entreprise de restauration de notre vรฉritable nature quโ€™un moyen de notre connaissance ยป. Dans le Coran, de sourate en sourate, le mot ยซ rappel ยป revient sans cesse pour rafraรฎchir la mรฉmoire des croyants. Au Prophรจte Muhammad, Dieu nโ€™a cessรฉ de dire ยซ Lis et rรฉpรจte, rappelle, renouvelle, remets ร  la conscience ce qui a รฉtรฉ si souvent dit et si souvent oubliรฉ ยป27. En ce sens, le Coran devient un rappel en langue claire, rappel de ce qui est รฉternel et qui peut รชtre perรงu instantanรฉment par lโ€™รขme. Parlant de cette plรฉnitude, Eva de Vitray affirme que lโ€™homme en a eu connaissance avant sa naissance. Dans la foulรฉe, elle rend hommage ร  Platon : ยซ Je vous ai dit combien jโ€™aimais Platon. Eh bien, je retrouve sans cesse dans le Coran des tas de choses quiย appartiennent ร  Platon et notamment la notion de rรฉminiscence. Le rappel intรฉrieur en quelque sorte, la notion du tรฉmoignage qui est si fondamentale dans lโ€™Islam puisquโ€™on ne devient musulman quโ€™en tรฉmoignant quโ€™il nโ€™y a Dieu que la Divinitรฉ.

La philosophie est science divine

ย  ย  ย  ย Cโ€™est avec Aristote surtout que la philosophie est considรฉrรฉe comme une science divine, et pour cause ! elle ยซ aurait le divin pour objet ยป41 et que ยซ tous admettent en effet que Dieu est au nombre des causes et quโ€™il est un principe ยป42. Cette unanimitรฉ affichรฉe conduit ร  une piรฉtรฉ universelle oรน la philosophie peut รชtre identique ร  la thรฉologie. De plus elle permet lโ€™avรจnement dโ€™une science des premiers principes et des premiรจres causes. Nโ€™ayant dโ€™autre fin quโ€™elle-mรชme, une telle science divine est autonome et ne peut รชtre comparรฉe aux autres sciences habituelles. Dโ€™ailleurs sa valeur et sa portรฉe dรฉpasse la capacitรฉ humaine. Cโ€™est pourquoi Aristote dรฉclare : ยซ De mรชme que nous disons libre lโ€™homme qui vit pour lui-mรชme et nโ€™appartient pas ร  un autre, de mรชme ยซ la science premiรจre ยป est la seule libre dโ€™entre les sciences : elle seule en effet nโ€™a dโ€™autres fins quโ€™elle-mรชme. Cโ€™est pourquoi on pourrait justement penser que lโ€™acquisition en est plus quโ€™humaine, car lโ€™humaine nature est ร  tout asservi, de sorte que, comme dit Simonide, Dieu seul aurait ce don et quโ€™il est convenant que lโ€™homme ne cherche pas une science ร  sa portรฉe. Evidemment si les dires des poรจtes ont quelque importance et si Dieu est jaloux de nature, il doit surtout lโ€™รชtre ร  ce propos et ceux qui y excellent doivent รชtre informรฉs. Mais Dieu ne peut รชtre jaloux et selon le proverbe, les poรจtes sont de grands menteurs ยป43. Par cette parole, on sโ€™aperรงoit que la vieille sagesse grecque qui invite ร  connaรฎtre seulement ยซ ce qui est ร  nos pieds ยป sโ€™รฉcroule tranquillement. Ce qui compte maintenant, cโ€™est lโ€™acquisition de la science premiรจre. Puisque Aristote comme Platon jugent que ยซ la jalousie se tient hors du chล“ur des dieux ยป44, il revient donc ร  lโ€™homme de se dรฉpartir de ce dรฉsir, non de possรฉder quelque chose, mais dโ€™en voir priver le voisin45. On ne saurait attribuer ce sentiment mesquin46 et bas ร  Dieu dans ses rapports avec lโ€™homme. Il est inhรฉrent ร  la nature humaine. Pour y รฉchapper, il faut sโ€™adonner ร  la philosophie. Malheureusement la plupart des hommes ne sont pas capables dโ€™รชtre philosophes. Ne devient philosophe qui le dรฉsire, mais qui le peut. La philosophie est alors la plus haute des sciences. Sa morale recommande ร  lโ€™homme dโ€™ ยซ oser goรปter au bonheur de la pensรฉe divine ยป47. Mais le bonheur suprรชme est rรฉservรฉ ร  la mince รฉlite qui sโ€™adonne ร  lโ€™activitรฉ contemplative de lโ€™esprit. Parce quโ€™elle mรจne au bonheur suprรชme et procure un plaisir proportionnel ร  lโ€™effort fourni, lโ€™activitรฉ contemplative diffรจre des autres activitรฉs utiles. Dรฉfinie comme รฉtant hiรฉrarchiquement supรฉrieure, la mรฉtaphysique est au-delร  de la nature ; elle constitue une science des ยซ objets les plus รฉlevรฉs ยป. Et si lโ€™on met lโ€™accent sur la primautรฉ , la science suprรชme est la thรฉologie. Dans ce cas la science la plus divine est celle que possรจde Dieu et celle qui traite des choses divines. Toutefois, il faut prรฉciser que lโ€™Etre divin diffรจre des autres รชtres. Il nโ€™est pas rรฉductible aux catรฉgories de quantitรฉ , qualitรฉ, temps, lieu, etc.. Ne connaissant ni la naissance ni le devenir, ni la mort, il est Cause suprรชme, Premier Moteur qui meut tout le reste. Parce quโ€™il est le suprรชme connaissable et en mรชme temps la Pensรฉe suprรชme, Dieu se pense lui-mรชme et par consรฉquent il est la Pensรฉe de la pensรฉe. Cโ€™est pourquoi Aristote dit quโ€™en Dieu ยซ la pensรฉe se pense elle-mรชme dans la conception de son objet ยป48. Une fois encore, la vie philosophique participe du mouvement de pensรฉe par lequel Dieu se pense lui-mรชme. Tout porte ร  croire ยซ quโ€™une telle vie dรฉpasse les forces humaines : ce nโ€™est pas en tant quโ€™homme quโ€™on vit ainsi, mais en tant quโ€™on dispose en soi de quelque chose de divin ยป Dominique Folscheid sโ€™รฉtonne dโ€™une telle conclusion paradoxale : ยซ Au moment oรน lโ€™homme atteint sa fin suprรชme, dit-il, voilร  quโ€™il la dรฉpasse et devient plus quโ€™homme. En effet une telle fin nโ€™est plus humaine mais divine. Tout se passe comme si lโ€™homme รฉtait lโ€™รชtre qui doit รชtre plus que luimรชme pour รชtre lui- mรชme ยป50 . Quoi quโ€™on dise et toutes diffรฉrentes faites, la vie en Dieu ยซ est comparable ร  ces brefs instants qui sont le meilleur de la nรดtre : cโ€™est ainsi quโ€™elle est toujours en lui _ ce qui pour nous est impossible ยป51. Or le vrai bonheur ne se trouve ยซ quโ€™en une existence accomplie, car une hirondelle ne fait pas le printemps, et un seul beau jour ne le fait pas non plus : ainsi ni ร  la bรฉatitude ni au bonheur ne suffisent un seul jour ni un peu de temps ยป52. Ce qui compte en philosophie, cโ€™est moins ces instants de pensรฉe brefs et soudains que leurs grรขces et leur intensitรฉ qui conduisent ร  une bรฉatitude ยซ merveilleuse ยป53 quโ€™on croirait รฉternelle : ยซ si donc la pensรฉe est divine au regard de lโ€™homme, de mรชme la vie selon la pensรฉe au regard de la vie humaine. Il ne faut donc pas suivre ceux qui conseillent dโ€™avoir des pensรฉes humaines puisque on est homme et des pensรฉes mortelles puisquโ€™on est mortel, mais autant quโ€™on le peut il faut sโ€™immortaliser et tout faire pour vivre selon ce que lโ€™on a de plus fort en soi : le volume en est faible mais sa puissance et sa dignitรฉ lโ€™emportent davantage sur tout le reste ยป54. Il est donc รฉvident chez Aristote que la vie nโ€™est pas tiraillรฉe entre deux mondes comme chez Platon, mais elle ne serait pas la vie sans cette tension intรฉrieure. Bien mieux, la vision de lโ€™homme dโ€™Aristote nโ€™est pas seulement utilitaire, mais elle est aussi contemplative et procure un plaisir inexplicable. Lโ€™on sait dรฉjร  quโ€™en sโ€™inscrivant dans un exercice de la pensรฉe contemplative, le bonheur suprรชme permet ร  lโ€™homme de vivre selon ce quโ€™il y a en lui de divin. Cette doctrine grecque a jouรฉ le rรดle dโ€™รฉclaireur pour le christianisme. En effet, en la reprenant en son compte, la thรฉologie chrรฉtienne est parvenue ร  interprรฉter ยซ la rรฉvรฉlation de la grรขce divine dans le Nouveau Testament et sa promesse dโ€™une bรฉatitude รฉternelle ยป55. Aussi, les instants de bonheur et dโ€™intensitรฉ rรฉsultant dโ€™une pensรฉe qui sโ€™รฉprouve elle-mรชme ont-ils convaincu Aristote de lโ€™immortalitรฉ de lโ€™รขme dont lโ€™homme est porteur. Ce nโ€™est pas en tant que croyant chrรฉtien quโ€™il aboutit ร  cette certitude. Et pourtant lorsquโ€™il situe le bonheur de lโ€™homme dans la pensรฉe et non dans lโ€™action, il a ainsi proposรฉ ร  la thรฉologie chrรฉtienne une interprรฉtation de la bรฉatitude _ en terme de connaissance_ par la contemplation. Lโ€™รฉpรฎtre de Paul en donne la justification : ยซ Mais quand sera venu ce qui est parfait, ce qui est partiel sโ€™รฉvanouiraโ€ฆ nous voyons maintenant le reflet de lโ€™รฉnigme dans un miroir : nous ferons alors face ร  face. Maintenant je ne connais quโ€™en partie : alors je connaรฎtrai comme je suis connu ยป.

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : PHILOSOPHIE ET RELIGION
CHAPITRE 1 : Lโ€™UNITE DE LA PHILOSOPHIE ET DE LA RELIGION
Arguments
1- lโ€™Inspiration platonicienne
a .La Mort de Socrate
b) La philosophie comme cheminement initiatique
1-2 Aristote et la Thรฉologie
a. La philosophie est science divine
b) Hellรฉnisme et Christianisme
1-3 Rapports foi et raison
a) De la thรฉologie naturelle
b) A la thรฉologie rรฉvรฉlรฉe
Rรฉsultats de lโ€™enquรชte
CHAPITRE 2 : LA PHILOSOPHIE ISLAMIQUE
Arguments
2.1 les sources de la pensรฉe islamique
a .les sources internes
b- les sources externes et les traductions
2- 2 La pensรฉe rรฉligieuse
a lโ€™exotรฉrisme ( muโ€™tazilisme, ashโ€™arisme , kalam)
– Muโ€™tazilisme
Les ashโ€™arites
Lโ€™รฉsotรฉrisme ( Shiโ€™ isme, mouvements mystiques )
Les Shiโ€™ ites
-Le mysticisme
Le mysticisme juif
Le mysticisme chrรฉtien
– Le Mysticisme hindou
– Le mysticisme islamique
2-3 Les courants philosophiques
Aperรงu dโ€™ordre gรฉnรฉral ( falsafa)
b )Relations du soufisme avec la philosophie
Rรฉsultats de lโ€™enquรชte
DEUXIEME PARTIE : L โ€˜ESTIMATION DES VALEURS DE FOI ET RAISON
CHAPITRE PREMIER : Lโ€™INVENTAIRE SUCCINCT DES NOTIONS DE FOI ET RAISON
Arguments
1.1Autour de la philosophie
a) Origine et sens des notions de foi et raisons
b) Les rapports entre foi et raison
La raison antique
Le conflit de la raison et de la foi
1.2โ€“En milieu Chrรฉtien
a- Lโ€™instrument de la thรฉologie
b) La raison mรฉdiรฉvale
Lโ€™intelligence de la foi
Lโ€™illumination divine
1.3.En milieu musulman
a) La notion de Aql
La notion de Aql dans le Coran
La notion de โ€˜ Aql dans les diffรฉrentes รฉcoles
La profession de Foi
b)Raison et Rรฉvรฉlation
La position du Kalam
CHAPITRE II : EVALUATION RELIGIEUSE DE LA FOI ET DE LA RAISON CHEZ GHAZALI
Arguments
2.1 Les notions de Foi et Raison dans les ล“uvres de Ghazali
a) La profusion de sens
La Foi
1ยฐ) Foi par soumission aveugle ร  un enseignement traditionnel (Taqlid)
2ยฐ) Foi par dรฉvoilement (Kashf)
La Raison
La classification des facultรฉs de lโ€™รขme humaine
Identitรฉ entre le cล“ur et la raison instinct affermie
2-3 Au-delร  du โ€˜Aql (Raison)
a)Supรฉrioritรฉ de la connaissance prophรฉtique
b) La connaissance mystique (soufique)
Rรฉsultats de lโ€™enquรชte
TROISIEME PARTIE : DE LA DEGRADATION DE LA RAISON AU TRIOMPHE DE LA CONNAISSANCE MYSTIQUE
CHAPITRE I : DROITS ET LIMITES DE LA RAISON
Arguments
1-1 Le doute vรฉcu
a)-Lโ€™indรฉpendance dโ€™esprit de Ghazali
b- Le doute comme une maladie
1-2 La notion commune de ยซ lumiรจre divine ยป
a- Premiรจre รฉtape de la conversion de Ghazali
b- Lโ€™apprรฉciation critique des catรฉgories de recherches
La science de kalam
La philosophie
Les taโ€™limistes ( les batinistes)
1-3 Seconde รฉtape de conversion de Ghazali
a- De la vรฉritรฉ de lโ€™ascรจse
Lโ€™abandon ร  Dieu ( tawakkul)
b- A la rencontre de Dieu ( Wajd)
Rรฉsultats de lโ€™enquรชte
CHAPITRE II : LE TRIOMPHE DE LA CONNAISSANCE MYSTIQUE
Arguments
2-1 Sentiments de la divine prรฉsence dans le cล“ur ( qalb)
a- Le cล“ur comme organe subtil, divin et spirituel
b- Le cล“ur, principe et source de la connaissance
Possรฉder Dieu dans le cล“ur.
2-2 La notion de la maโ€™rifa ( la connaissance)
a- Ghazali et les nuances de la gnose mystique
Sens ordinaire
Sens spรฉcial
Sens technique
Les nuances de la gnose
b) Lโ€™extase de Plotin et le faua โ€˜ de Ghazali
2-3 Degrรฉs des รฉtats intรฉrieurs
Aux instants mรฉtaphysique et mystique
b-La hiรฉrarchie des sagesses spรฉculative, thรฉologique et mystique
Rรฉsultat de lโ€™enquรชte
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
INDEX
1-Termes techniques
2-CITATIONS CORANIQUES
3-CITATIONS DE HADITHS
4-CITATIONS BIBLIQUES
5-OUVRAGES CITES

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