Flux transfrontaliers et developpement local dans le sud du saloum

Les zones frontalières sont des espaces stratégiques pour le déplacement des personnes et des marchandises. La croissance forte des flux dans ces zones est la toile de fond du développement des systèmes de transport et des points de transit et de commerce de part et d’autre de la frontière.

De ce fait, le cadre d’étude de notre problème de recherche porte sur une zone transfrontalière Sénégalo-gambienne. Ces deux pays restent indissociables sur le plan géographique, social et même historique, d’où le sobriquet « Sénégambien ». Cependant les conséquences de l’occupation coloniale en ont fait deux pays indépendants ; toutefois, par respect au verdict de la géographie et à l’omniprésence de l’histoire, les deux pays sont appelés à développer leur coopération bilatérale jusqu’ici mal intégrée. Cette relation n’a pas connu de progrès significatif de 1965 à 1982, date de la mise en place éphémère de la confédération Sénégambienne (1982 à 1989), suite à la tentative de coup d’Etat(1981) avorté en Gambie, grâce à l’intervention du Sénégal. Par la suite de cette rupture, les deux nations signent un nouveau traité de coopération en 1991, et uniformisent les tarifs payés par les transporteurs des deux pays en 1997. Depuis, même si les deux pays prônent une volonté d’améliorer leur coopération, dans la pratique, le sentiment nationaliste semble, toujours, primer sur celui Sénégambien tant revendiqué. La Gambie pratique un système de « libéralisation accrue » des flux qui cohabite, difficilement, avec celui moins libéral du Sénégal qui cherche à protéger sa production industrielle.

En effet, d’une part, la Gambie n’a de frontière d’Etat qu’avec le Sénégal (son seul marché extérieur direct) et elle compte un marché intérieur très limité de moins de 2.000.000 d’habitants. D’autre part, le Sénégal, plus développé que la Gambie, et qui a un marché plus de 6 fois supérieur à celui de son voisin, est l’un des rares pays d’Afrique où le secteur tertiaire représente plus de la moitié du PIB (61,1% en 2006).

Néanmoins, autant le Sénégal et la Gambie évoluent dans une situation économique caractéristique du sous-développement avec un secteur primaire qui emploie respectivement 76.7% et 82 % de leurs populations actives et une balance commerciale déficitaire (-43,1 % des importations pour le Sénégal et -91,7 % des importations pour la Gambie). C’est dans ce cadre que les deux Etats ont passé des décennies de coopération dans le domaine de la mobilité des biens et des personnes. A cet effet, ils ont mis en place des équipements de transport interconnectant leurs frontières, afin de faciliter ces flux. Mieux, ils ont prévu de mettre en place de nouvelles voies de communication pour satisfaire la demande. Ces échanges passent par des postes de contrôle dont Karang poste. Ce dernier est incontournable dans les relations entre la république du Sénégal et celle de la Gambie du fait de sa position géographique (coordonnées : 13°36’28″ nord et 16°25’37″ ouest) avec une altitude de 49m. Il est un ultime poste de contrôle à franchir pour entrer en Gambie.

Présentation générale de la ville de Karang poste 

La ville 

Le site 

Environnement régionale :
La ville de Karang poste est située dans la zone géographique du sine. Le climat est de type soudano-sahélien. La pluviométrie varie entre 600 et 900mm et se distingue par son irrégularité. La plupart des terres sont salées. Du point de vue des caractéristiques naturelles, la région du sine est bordée par une frange maritime et plusieurs écosystèmes littoraux (îles, mangroves) qui contribuent à l’émergence de beaucoup d’activités. L’importance de la biodiversité végétale et faunique constitue pour cette région naturelle des atouts pour son décollage économique.

Limite :
La commune de Karang poste est située au sud de l’arrondissement de Toubacouta dans le département de Foundiougne / Région de Fatick. Elle couvre une superficie de 20,8 Km2. Elle est limitée :
A l’est par la commune de Keur Samba GUEYE
A l’ouest par la communauté rurale de Toubacouta
Au nord par la communauté rurale de Toubacouta
Au sud par la République de Gambie .

Historique de la ville 

Ancien village de la communauté rurale de Keur Samba GUEYE, Karang fut créé en 1906 par vénéré marabout peulh El’hadji Mass KA qui fit de Karang un lieu de recueillement et d’apprentissage du coran. Ses enseignements attirèrent bon nombres de fidèles parmi lesquels les mandingues majoritaires communément appelés socés, les wolofs et les sérères venus des localités avoisinantes du Niombato. D’ailleurs Karang signifie en socé « apprendre ». Ce village sera érigé en commune dénommée : commune de Karang poste en 2008 par décret № 2008-748 du 10 juillet 2008 portant réforme administrative et territoriale du fait de sa proximité avec le poste frontalier de la douane sénégalaise. C’est une commune du département de Foundiougne dans la région de Fatick. La brigade du poste frontalier de Karang a été en 1952. Cependant elle n’est érigée en bureau de poste que le 7 janvier 2002.

Le zonage et l’organisation socio-administrative 

Le zonage 

La commune de Karang poste est composée de 7quartiers : Santhie Sady, Escale1, Escale2, Diamegueune, Médine, Kassoumaye et Karang socé. Santhie Sady : situé à l’extrémité sud de la commune, il abrite les postes de contrôle de douane et de police. C’est le quartier le plus peuplé et les ethnies dominantes sont Wolofs, Sérères, Peulhs et Mandingues. Le commerce y est l’activité dominante. Escale1 : abrite la gare routière, la poste, les assurances des magasins de commerce en bordure de la route nationale 5, beaucoup d’ateliers mécaniques et une grande mosquée. Les ethnies dominantes sont wolofs et mandingues. Escale2 : situé au nord-ouest de la commune, ce quartier est réceptacle des eaux de pluies provenant des quartiers Escale1 et Médine. Il abrite le cimetière musulman et chrétien. Les ethnies dominantes sont Mandingues, Wolofs, Peulhs, Sérères et Diolas. Diamegueune : situé au sud-est de la commune, il souffre d’un manque criard d’infrastructures : pénuries courantes d’eau et d’électricité. Les principales ethnies sont Mandingues, Wolofs, Peulhs, Sérères et Diolas. Médine : deuxième partie sur le plan démographique, il abrite le lycée mixte, la gendarmerie, le service des eaux et forêts, une station de service entre autres. Les ethnies dominantes sont Wolofs, Mandingues, Peulhs et Sérères. Il y existe une importance réserve foncière qui devra abriter le futur lycée qui se trouve actuellement dans les locaux du CEM. Kassoumaye : en plein cœur de la commune, il abrite le marché, le poste de santé, les deux institutions de micro finance (CMS, CPS) et l’église. Les Mandingues (socés), les Diolas, les Balantes, les Manjaks, les wolofs et Sérères sont les principales ethnies. Karang socé : communément appelé « Karang Mba », c’est une sorte de quartier dortoir. En effet, hormis la mosquée et l’école aucun autre équipement n’y est implanté. L’agriculture est très développée dans cette zone enclavée. Les Mandingues (socés), les Wolofs et les Sérères sont les principales ethnies.

Les activités 

Au cours de l’enquête ménage, on a découvert que la commune de Karang poste est composée de catégories socioprofessionnelles (CSP) dont les activités prépondérantes se répartissent comme suit au niveau de l’échantillon des 298 ménages : Dans l’échantillon, 157 ménages s’activent principalement sur le commerce soit un taux de 53% qui est de 2 fois plus que celui des agriculteurs (24%) qui ne représentent que 71 ménages de l’échantillon. Ensuite, viennent les éleveurs avec 35 ménages soit un taux de 12%. Les activités artisanales sont la préoccupation principale de 20 ménages soit un taux de 7%. Les 15 ménages restants de l’échantillon s’activent sur la microfinance, les services, le transport… Les statistiques montrent que le commerce est l’activité principale des différents ménages. Toutefois, on a constaté que les familles pratiquent des activités secondaires. Par exemple, les éleveurs pratiquent une agriculture de subsistance et les agriculteurs pratiquent l’élevage à vocation agricole. La plupart des artisans aussi pratiquent l’agriculture de subsistance.

Agriculteurs

L’agriculture irriguée et le maraichage sont pratiqués à l’ouest de la commune précisément à Karang socé. Les résultats de nos enquêtes ont confirmé que 24% des ménages pratiques principalement l’agriculture et environ 16% des ménages pratiquent une agriculture de subsistance alors qu’elle occupait plus de la moitié de la population dans les années 90. Les raisons justificatives de ce recul sont entre autres : insuffisances de terres cultivables, insuffisance de semences de qualité et d’engrais chimiques, faible encadrement des paysans, difficulté liées à l’écoulement des productions et inexistence de structures de transformation de la production et de structures de crédits agricoles.

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Table des matières

PROBLEMATIQUE
II.1. Revue littéraire des concepts
II.2. Synthèse critique de la revue littéraire
METHODOLOGIE
II.1. La collecte qualitative
II.2. La collecte quantitative
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : Présentation générale de la ville de Karang poste
CHAPITRE I : La ville
I.1. Environnement régionale
I.2. Limite
III.1 Le zonage
III.2 Cadre institutionnel et organisationnel de la commune
CHAPITRE II : La population et les activités
II.1. Agriculteurs
II.2. Elevage
II.3. Artisanat
II.4. Institutions de microfinance et d’assurance
III.1 Les services socio-sanitaires
III.1.1 Education
III.1.2 Santé
III.2 Les services de contrôle et de sécurité
III.2.1 La douane
III.2.2 La police
III.2.3 La gendarmerie
III.2.4 Le service des eaux et forêts
CHAPITRE III : Les équipements et infrastructures de transport et de commerce
I.1. Les équipements de transport
I.1.1. La gare principale
I.1.2. Les gares secondaires
I.2. Les infrastructures de transport
DEUXIEME PARTIE : Les flux transfrontaliers à Karang poste
CHAPITRE I : Les fondements des flux
CHAPITRE II : Les flux de personnes
CHAPITRE III : Les flux de marchandises
TROISIEME PARTIE : Rôle des flux transfrontaliers dans le développement local à Karang poste
CHAPITRE I : Le développement économique
CHAPITRE II : Le développement socio-culturel
CHAPITRE III : Le développement territorial
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ICONOGRAPHIE

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