Survol
Contexte
Depuis mars 2013, l’auteur crée et publie des concepts de véhicules innovateurs sur son site Web CharlesBombardier.com, dans le quotidien Torontois The Globe & Mail ainsi que dans le journal Web francophone Huffington Post Québec. Le but de ces publications est :
1) D’obtenir des commentaires et des suggestions d’inventeurs et de spécialistes en lien avec les concepts publiés, et ce, afin de les améliorer.
2) De mesurer l’intérêt du public et des clients potentiels vis-à-vis des concepts proposés, et ce, par le biais des réseaux sociaux et des sites Web.
3) D’influencer et d’intéresser des entreprises ou organisations à développer certains des concepts et/ou de les considérer dans leurs plans futurs.
4) D’inspirer des innovateurs, que ce soit des enfants, adolescents ou des adultes à imaginer à conceptualiser et à développer de nouvelles technologies incluant des véhicules.
5) De trouver des investisseurs pour financer la fabrication de prototypes tout en continuant de développer les idées proposées.
Il existe plusieurs moyens de financer le développement d’un prototype. Tout d’abord, on peut solliciter sa famille, ses amis et ses contacts d’affaires. On peut également approcher des anges financiers, des firmes spécialisées dans le capital de risque ou présenter ses idées à des entreprises manufacturières. Il existe aussi, depuis 2008, des sites de financement participatif qui proposent de nouvelles façons intéressantes pour financer des projets. En effet, les sites de financement participatif comme Kickstarter, IndieGoGo ou Rockethub permettent non seulement de lever des fonds pour financer un projet, mais également d’obtenir des commentaires et de mesurer l’intérêt du public pour un projet. Il semblait donc naturel de réaliser une maîtrise sur ce sujet afin de bien comprendre le fonctionnement de ce mode de financement et d’identifier les facteurs de succès menant à la création et au lancement d’un projet en design et en technologies sur l’un de ces sites.
Introduction au financement participatif
Il est impossible d’imaginer lancer un projet en design et technologies sans prévoir la participation de bailleurs de fondsPL1. Jusqu’à tout récemment, les innovateurs devaient non seulement décrire leurs idées innovatrices et produire des dessins ou un prototype quelconque de celui-ci pour espérer être entendus, mais en plus, ils devaient solliciter des anges financiers ou des firmes de capital de risque pour financer leurs projets. Cette pratique était longue, complexe et frustrante, car les gestionnaires en place ne représentaient pas nécessairement un échantillon réaliste de la clientèle cible et donc ils constituaient (et constituent encore) un filtre entre ce qu’un entrepreneur offre et ce que le consommateur désire. Ainsi, plusieurs projets n’ont jamais vu le jour à cause de ce filtre. Depuis 2008, une nouvelle façon de financer des projets a fait son apparition sur le Web. C’est un modèle d’affaires appelé ‘financement participatif’ et il permet de solliciter directement les internautesPL2 sans passer par des groupes d’investisseurs privés. En effet, les entrepreneurs peuvent désormais proposer leur projet directement au public sans intermédiaires afin de lever des fonds pour faire progresser leurs idées novatrices. Le financement participatif se définit comme une collection de financement rendu possible par des bienfaiteurs, généralement considérés comme faisant partie d’une foule, réunie dans le but de financer une initiative ou un projet particulier et utilisant un site Internet comme plateforme (Wood, 2013). L’évolution de l’internet et l’apparition des réseaux sociaux depuis dix (10) ans à l’échelle mondiale ont permis au financement participatif de gagner du terrain par rapport aux méthodes traditionnelles de financement (Anges financiers, Capital de risque, etc.).Selon Belleflamme et al. (2013), le financement participatif a tellement gagné en pertinence économique qu’il est possible que les investisseurs n’optent plus jamais pour les méthodes traditionnelles de financement. Par contre, plusieurs critiques ont été formulées concernant la pertinence économique du financement participatif [FP] et de ses campagnes. Les deux (2) principales critiques selon Ryan Caldbeck, Président de CircleUp (source : Forbes) sont les suivantes :
1) Les compagnies qui utilisent le financement participatif sont faibles.
2) Les projets ne sont plus confidentiels.
Malgré ces critiques, le financement participatif semble là pour rester. C’est en fait une évolution naturelle d’un segment de l’innovation (le financement) qui a été rendu possible grâce à l’apparition de l’Internet et des réseaux sociaux. Le public est intéressé à s’impliquer de plus en plus dans le processus créatif des entreprisesPL2, car il a désormais la possibilité de le faire de façon simple, rapide et en connaissance de cause.
L’implication croissante du public
Tel que décrit plus haut, traditionnellement les entrepreneurs devaient assumer l’entière responsabilité des obligations associées au lancement de leurs nouveaux projets. Par contre, la force économique des secteurs créatifs et culturels permet désormais la participation croissante du public durant les stages initiaux d’un projet (Damus, 2014).
Plusieurs entreprises qui ont récemment connu un succès à l’échelle mondiale sont issues d’une forme de participation massive du publiquePL2. Il suffit de penser aux entreprises Google, Facebook et Twitter qui ont toutes connu une croissance fulgurante grâce à la participation du public. L’utilisation d’Internet et des médias pour le financement et la commercialisation auprès d’un public diversifié est désormais considérée comme un facteur clé dans la réussite des projets. Le financement participatif constitue une évolution logique en intégrant les consommateurs directement dans le processus de création des entreprises. Ce sont eux qui permettent de façonner le produit et leur implication en amont permet de sauver du temps, des ressources et d’améliorer le produit plus rapidement qu’auparavant grâce à la rétroaction des participants.
Les plus grands sites de financement participatif actuels sont bien structurés et permettent un échange en temps réel entre les créateurs de projet [les entrepreneurs] et les participants [les consommateurs]. Cependant, toutes les campagnes ne sont pas couronnées de succès. Damus, (2014) énonce que le succès d’une campagne de financement participatif est habituellement imprévisible. Par conséquent, une question fondamentale résonne possiblement dans l’esprit des milliers d’entrepreneurs en devenir : quel modèle de financement participatif serait le plus adéquat pour mon projet et quelle est la différence avec les autres modèles existants?
Modèles de financement participatif
Puisque plusieurs entrepreneurs se tournent désormais vers le financement participatif pour démarrer leurs nouvelles entreprises, il est important de déterminer les modèles de financement participatif qui conduiront à la réussite de la campagne de financement.
Le modèle ‘A’ est basé sur l’équité et équivaut au modèle par actions. Il implique les individus qui financent le projet et qui obtiendront des parts dans l’entreprise en échange de leurs engagements financiers. Ce modèle prend deux (2) formes: le placement en valeurs mobilières et le partage de bénéfices ou de revenus. Dans le premier cas, les investisseurs achètent des parts de l’entreprise et dans le deuxième cas, les investisseurs obtiennent une part des bénéfices ou des revenus (Ananda, 2013).
Le modèle ‘B’ est basé sur les récompenses PL33 et consiste, en général, au lancement d’un produit ou même d’un service en précommande ou en version spéciale ou limitée. Les entrepreneurs offrent ainsi un (ou plusieurs) produit(s) ou service(s) à un prix fixe et déterminent également une date de livraison en échange de la participation au financement.
Dans les modèles de prêts ou modèle ‘C’, les individus qui prêtent leur argent pour un projet en particulier s’attendent à des paiements en retour de leur contribution (Ananda, 2013). Les individus s’attendent à ce que leur prêt soit remboursé dès que l’entreprise commence à vendre ses produits ou ses services. Le modèle de prêt peut se présenter sous de nombreuses formes : prêt-subvention, entente de prêt traditionnel et prévente. Chacun de ces modèles offre une garantie de rendement ou de remboursement dès que le projet devient opérationnel.
Le dernier modèle ‘D’ est basé sur les dons et est similaire aux organismes à but non lucratif. Les participants financent tout simplement le projet qui s’apparente à une cause et ils ne s’attendent, en retour, qu’à voir leur contribution soulignée. En raison de la popularité actuelle des campagnes de financement participatif, de nombreuses stratégies de campagne ont été mises à l’épreuve et les résultats démontrent que les campagnes à but non lucratif ont un meilleur taux de réussite que les campagnes à but lucratif. Les recherches de Schwienbacher et al. (2010) suggèrent que les organismes à but non lucratif incitent davantage les individus à faire campagne et parviennent à amasser plus de fonds que les organismes à but lucratif. Il a aussi été démontré qu’il est plus facile d’atteindre la communauté et d’obtenir une rétroaction précise avec un organisme à but non lucratif.
Les entrepreneurs peuvent donc faire appel à plusieurs catégories de financement participatif. Dans tous les cas, les entrepreneurs doivent dévoiler par la même occasion leurs plans d’affaires et démontrer qu’ils absorbent, au travers de leur campagne, une bonne partie de leurs coûts de développement (Damus, 2014).
Les financements à base d’équités et les financements à base de récompenses constituent les mécanismes les plus sollicités du financement participatif et ce, même si leur taux de succès est moins élevé. Ces deux (2) modèles fonctionnent de façon différente et une comparaison permet de mettre en perspective les subtilités qui distinguent ces deux (2) philosophies de financement.
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Table des matières
CHAPITRE 1 INTRODUCTION
1.1 Survol
1.2 Structure du mémoire
CHAPITRE 2 REVUE DE LA LITTÉRATURE
2.1 Introduction au financement participatif
2.2 Liste de vérification pré-campagne
2.3 Lignes directrices pour créer une campagne
2.4 Conclusion partielle
2.5 Principes issus de la littérature (PL)
CHAPITRE 3 MÉTHODOLOGIE
3.1 Sélection du site web étudié
3.1.1 Quelques faits sur Kickstarter
3.2 Description des données disponibles
3.2.1 Données primaires
3.2.2 Données secondaires
3.2.3 Exemple de projet sur Kickstarter
3.3 Définition des échantillons ‘Succès’ et ‘‘Échec”
3.3.1 Sous-catégories trop éloignées du sujet de l‘étude
3.3.2 Retrait des projets en cours, suspendus et annulés
3.3.3 Objectif de 5 000 dollars ou plus
3.3.4 Objectif maximal de 400 000 dollars
3.3.5 Nombre minimal de participants
3.3.6 Exclusion de trois (3) projets atypiques
3.4 Deux (2) échantillons
3.5 Limitations
3.5.1 Taille des échantillons
3.5.2 Pertinence des projets
3.5.3 Objectif de financement
3.5.4 Période et localisation
3.6 Conclusion de la méthodologie
CHAPITRE 4 ANALYSE DES DONNÉES
4.1 Objectif de financement de la campagne
4.1.2 test F et test T
4.2 Amis Facebook du créateur
4.3 Durée moyenne de chaque campagne
4.4 Nombre de récompenses proposées aux participants
4.5 Localisation de la campagne
4.6 Mois du lancement de la campagne
4.7 Jours requis pour lancer la campagne
4.8 Nombre de caractères dans le titre du projet
4.9 Nombre de caractères dans la description du projet
4.10 Nombre de mises à jour du projet
4.11 Nombre de commentaires
4.12 Nombre de partages du projet sur Facebook
4.13 Participants de la campagne
4.14 Principes issus de l’étude
4.15 Limites
CHAPITRE 5 LISTE DE RECOMMANDATIONS KICKSTARTER
5.1 Liste de vérification
5.1.1 Étape 1 : Argumentaire du projet
5.1.2 Étape 2 : Équipe
5.1.3 Étape 3 : Potentiel social
5.1.4 Étape 4 : Objectif de financement
5.2 Création de la campagne
5.2.1 Étape 5 : Budget de campagne
5.2.2 Étape 6 : Récompenses
5.2.3 Étape 7 : Description du projet
5.2.4 Étape 8 : Création d’une vidéo
5.3 Lancer et soutenir la campagne
5.3.1 Étape 9 : Lancement
5.3.2 Étape 10 : Promotion et partage sur Facebook
5.3.3 Étape 11 : Gestion des commentaires
5.3.4 Étape 12 : Mise à jour du projet
5.3.5 Étape 13 : Mesures quotidiennes
CONCLUSION
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