Financement du developpement

L’économie des pays en voie de développement est caractérisée par un déficit de l’épargne pour financer l’investissement générateur de revenu. Ainsi, un cercle vicieux de sous-développement s’installe dans ces pays.

LE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT

Au niveau international 

Les besoins de financement des PED vis-à-vis de l’extérieur 

Premièrement, les pays en voie de développement ont tous des besoins énormes en ce qui concerne le financement de ses investissements productifs. La théorie des doubles déficits nous prouve bien ces besoins. En effet, les pays du tiers-monde souffrent d’un manque d’épargne pour financer son investissement. Cette différence entre épargne possible et investissement requis constitue le premier déficit que ses pays doivent combler pour atteindre un minimum de développement. Ensuite, il y a un manque de devises ou de capitaux extérieurs pour les besoins économiques comme pour l’achat des machines par exemple. Les pays exportent des biens pour avoir des devises et ensuite importent d’autres biens qui leurs sont nécessaires, et donc font sortir des devises. La différence entre importation requise et exportation disponible constitue le deuxième déficit des pays en voie de développement. Ils ne peuvent pas importer selon l’exigence de leurs économies.

Le premier déficit est communément appelé déficit en épargne. Quant au deuxième, on l’appel déficit en devises. Avant les années septante, les besoins en capitaux des pays en voie de développement sont calculés à partir de ces deux déficits. En effet, on calcul le montant de chaque déficit et en retient comme besoin de financement le déficit le plus élevé. Pour ce faire, les besoins en capitaux sont évalués relativement par rapport :

– à l’objectif de croissance ou d’investissement, jamais « objectif », même s’il s’agit de la capacité d’absorption ;
– à la nature même des apports de capitaux qui seront fournis, notamment en début de période, nature qui agira sur les mêmes variables que la politique interne et sur les paiements d’intérêt et de dividendes à servir, donc sur le déficit en opérations sur biens et services ;
– aux politiques qui seront appliquées par les pays receveurs de capitaux, lesquelles influenceront l’épargne, les importations, les exportations, la productivité du capital ;
– à l’environnement international, qui agira sur les quantités exportées, sur les prix d’importation et exportation, lesquels pendant longtemps et paradoxalement ne furent pas pris en compte dans le calcul des besoins en capitaux.

Ainsi, le résultat de calcul des besoins en capitaux des pays du tiers-monde ne reflète guère la réalité et n’est que très approximatif. C’est pour cela que depuis la fin des années 70, on calcul les besoins en capitaux extérieurs des pays en voie de développement à partir d’un modèle de simulation de l’économie mondiale.

Deuxièmement, même si on arrive à déterminé avec précision les besoins en capitaux des pays du tiers-monde, ce n’est pas automatique qu’ils reçoivent de l’aide auprès des pays développés. Ceci dépend encore des capacités de financement présumées des pays industrialisés. « En 1964, lors de la première session de la CNUCED à Genève, il avait été recommandé que chaque pays économiquement avancé s’efforce de fournir des ressources financières aux pays en voie de développement d’un montant minimal de 1% de son revenu national » .

Troisièmement, la nature des apports de capitaux est multiple et variée. Il y à tout d’abord l’aide publique au développement qui est constitué de dons bilatéraux et contributions assimilables, de prêts bilatéraux, de contributions aux organismes internationaux. Mais on constate vivement que la part de l’aide publique au développement dans les apports en capitaux à fortement diminuée depuis les années 70.

Ensuite, il y à les autres apports publics bilatéraux ou aux organismes internationaux. Après, il y à les apports privés comme les investissements directs, les investissements de portefeuille bilatéral, les investissements de portefeuille multilatéral et les crédits à l’exportation. Les apports privés tendent à augmentés et dépasse même le montant de l’aide publique au développement en 1979, 1981. Enfin, il y à les dons des organismes bénévoles qui ne représente qu’une infime partie des apports.

Ainsi, nous avons pu avoir une idée de ce que les pays en voie de développement ont besoin en matière de financement de leur développement vis-à-vis de l’extérieur. On à analysé les déficits de ces pays en terme de financement et on a aussi exposé les contraintes et les différentes formes d’apports qu’ils peuvent avoir auprès de l’extérieur. Mais voyons maintenant les effets de ces apports de capitaux sur le développement des pays du tiers-monde.

Les effets des apports de capitaux sur les PED

La diversité des apports de capitaux implique des effets multiples sur les économies sous-développées. A cela s’ajoute l’évolution de ces apports et conduit donc encore plus à des effets très variés allant jusqu’aux contradictoires même. Mais nous allons essayer de voir dans sa globalité les effets des apports de capitaux étrangers pour les pays pauvres. Les effets globaux des apports de capitaux peuvent être observés selon la courte période, la longue période et enfin dans un cadre plus élargi.

❖ Sur la courte période :
Sur la courte période, comme il ne peut y avoir beaucoup de changement dans les facteurs de production, les apports ont donc des effets conjoncturels. Quand il y a apport de capitaux étrangers, il y a augmentation de devises. Ceci va augmenter la masse monétaire en circulation dans l’économie et qui, soit augmente le revenu, soit augmente le prix d’après l’équation d’Irving Fischer : PT=MV où P est le prix, T la transaction, M la masse monétaire et V la vitesse de circulation de la monnaie. Comme on est dans la courte période, V est constant et donc une augmentation de M entraine une augmentation de P selon l’élasticité de T ; c’est-à-dire que si T réagit à l’augmentation de M (qui se traduit par une augmentation de la production), alors plus T est élastique, plus il n’y à pas d’augmentation de P.

L’effet des apports sur le revenu est appelé simplement effet revenu et est similaire à l’effet du feu sur une bougie. C’est-à-dire que le feu est ici comme les apports de capitaux et la bougie étant le revenu. Si on allume le feu sur la bougie, immédiatement celle-ci se met à s’allumée aussi. L’effet revenu est donc immédiat. Elle se traduit généralement par une augmentation des dépenses de consommation ou d’investissement qui va entrainer une augmentation du revenu. En effet, si on investit l’argent, il y aura augmentation de salarié pour satisfaire cet investissement et donc du revenu. Mais si la production n’arrive pas à suivre la demande induit par cette augmentation de revenu, il y aura augmentation forcé du prix selon le jeu de l’offre et de la demande sur le marché de biens et services. Ainsi, les apports de capitaux ne seront pas efficaces.

Pour résumer les effets conjoncturels des apports de capitaux, revenons à la théorie des doubles déficits : déficit en épargne noté (I-S) et déficit en devises (M-X). Ces deux déficits de sont guère égaux et comme nous l’avions énoncé auparavant que les apports sont destinés au plus grand des déficits, ceci nous donne :

– si (M-X) < (I-S) : les apports peuvent servir investir plus donc d’éliminer le déficit en épargne sans augmenter (M-X), donc sans pression inflationniste. Mais si le montant donné est celui du déficit de devises mais pas celui du déficit en épargne, ceci ne permet pas de combler (I-S) et l’économie est forcée à épargner et implique une restriction de l’investissement et donc compromet le développement.
– Si (M-X) > (I-S) : les apports peuvent servir importer plus donc d’éliminer le déficit en devises sans augmenter (I-S), donc même s’il y a une part d’épargne non réalisée et donc sans restrictions des importations. Mais si le montant donné est celui du déficit en épargne mais pas celui du déficit en devises, ceci ne permet pas de combler (M-X) et l’économie est forcée à restreindre l’importation ou à augmenter l’exportation et implique une réduction d’activité.

❖ Sur la longue période :
Sur la longue période, les facteurs de production de l’économie sont variables et les apports de capitaux vont compléter ces facteurs. C’est Cheney qui à développée cette thèse en 1966 dans son ouvrage « Forgien Assistance and Economico Développent ». « En éliminant les goulots d’étranglement, les ressources extérieurs peuvent rendre les besoins de changement coordonnés dans l’économie moins tendus et permettre un usage plus complet des ressources intérieures » .

Si l’investissement est le facteur de blocage du développement, dû lui-même à un déficit d’épargne, les apports en capitaux peuvent financer ce déficit qui est maintenant variable à long terme. Ceux-ci permettent une augmentation de l’épargne, de l’investissement et donc du développement. Si les devises sont les facteurs limitatifs du développement, les apports peuvent dans un premier temps apporter de l’argent pour financer l’investissement d’achat de machine par exemple. Et dans un deuxième temps, financer le système productif tout entier comme achat de matières premières, de pièces de rechange, etc. Mais dans les deux cas, les apports de capitaux ne peuvent pas indéfiniment financer le développement ; leurs effets seront estompés lorsque l’épargne devient de nouveau le facteur limitatif. Mais à coté de ces effets à long terme, il y à aussi l’effet de connaissance apporté par les apports étrangers. En effet, selon la nature des apports, une assistance technique peut être obtenue par les pays bénéficiaires. C’est le cas des investissements directs, des crédits d’achat d’équipement… Une augmentation des progrès techniques et des qualifications peuvent aussi en résulter et donc augmenter la compétitivité des pays en voie de développement.

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Table des matières

Introduction générale
Partie I : Approche théorique sur le financement du développement
Chapitre I : Le financement du développement
I-1- Au niveau international
I-2- Au niveau national
Chapitre II : Les bases conceptuelles de la libéralisation financière
II-1- La répression financière de R. I McKinnon
II-2- L’approfondissement financier d’E. Shaw
II-3- Le système financier formel et le système financier informel
Partie II : Analyse du système de finance décentralisé : l’OTIV
Chapitre III : Généralité sur le système de finance décentralisé
III-1- Les fondements de la microfinance
III-2- Les objectifs et les axes principaux
III-3- Le cas des institutions financières mutualistes
Chapitre IV : Analyse de la performance de l’OTIV
IV-1- L’évolution de l’OTIV
IV-2- Les critères de viabilité et de pérennisation de l’OTIV
Conclusion générale

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