Financement de l’offre de soins primaires

Système de santé et leurs objectifs

                  Un système de santé, c’est l’ensemble des organisations, des institutions et des ressources dont le but principal est d’améliorer la santé. Le système de santé doit satisfaire les besoins en santé, respecter un minimum de règles financières, d’éthique et d’équité, il doit être accessible au plus grand nombre. Il est composé de sous-systèmes : économique, social, culturel, politique, législatif… Dans cette définition large, le système de soins est l’un des sous-systèmes du système de santé. Le système de soins correspond à l’ensemble des services qui fournissent des prestations à la population, dans le but d’améliorer la santé. Ces objectifs portent sur une grande ligne : fournir à toute la population quelles que soient ses caractéristiques culturelles, sociales, économiques ou géographiques, tous les services de santé qu’elle requiert. Il est possible de définir 8 critères de qualité d’un système de santé qui peuvent être reliés aux objectifs cités ci-dessus : l’accessibilité financière ( par les impôts, les cotisations, les contributions volontaires ou involontaires), et géographique (systèmes continental, anglosaxon, scandinave, soviétique) ; la globalité et continuité ( soins complets, continus, personnels de promotion, prévention et restauration de la santé) ; la qualité technique des soins ( utilisation des instruments suivant la technologie ); la productivité ; l’acceptabilité ; la satisfaction des usagers ; la satisfaction des personnels et enfin l’adaptabilité ( c’est-à-dire la capacité à s’adapter rapidement en cas d’émergence de nouveaux besoins, et se redéployer lorsque les services ne sont plus pertinents).

Définition et mise en œuvre de soins de santé primaires

                  La Déclaration d’Alma Ata insistait sur l’importance des soins de santé communautaires qui reflétait les conditions économiques et les caractéristiques socioculturelles et politiques du pays. Ce modèle permettrait de « rapprocher le plus possible les soins de santé des lieux où les gens vivent et travaillent » en leur permettant de se faire traiter par des agents de santé communautaire, des infirmières et des médecins dûment préparés. Un tel modèle devrait participer à la planification et au fonctionnement des programmes de soins. Des systèmes d’aiguillage viendraient compléter la gamme de soins en offrant des services complets aux personnes qui en ont le plus besoin – les plus pauvres et les plus marginalisées. Les soins de santé primaires ont été définis comme étant « des soins de santé essentiels », fondés sur des interventions scientifiquement éprouvées. Ces services devaient être rendus universellement accessibles à tous les individus et à toutes les familles à un coût que la communauté et le pays puissent assumer. Les soins de santé primaires devaient comprendre neuf éléments : une éducation concernant les problèmes de santé; une nutrition adéquate; des soins de santé maternelle et infantile; des mesures d’assainissement de base; un approvisionnement suffisant en eau salubre; la vaccination contre les grandes maladies infectieuses, la prévention et le contrôle des endémies locales; le traitement des maladies et blessures courantes; et la fourniture de médicaments essentiels. Les tentatives initiales de mise en œuvre des soins de santé primaire s portent sur les différents points suivants :
-’assurer aux ruraux de condition modeste un accès élargi à un ensemble d’intervention sanitaire et de médicaments essentiels ;
-mettre l’accent sur la santé de la mère et de l’enfant ;
-polariser sur un petit nombre de maladies choisies, surtout infectieuses et aiguës ;
-améliorer l’hygiène, l’eau, l’assainissement et l’éducation sanitaire au niveau du village
-apporter une technologie simple destinée à des agents de santé communautaire non professionnels volontaires ;
-sensibiliser la participation sous forme de mobilisation des ressources locales et gestion des centres de santé par des comités sanitaires locaux ;
-améliorer les services financés et dispensés par les gouvernements avec une gestion verticale centralisée ;
-gérer au mieux la pénurie croissante et de diminution des effectifs des personnels de la santé ;
-élargir l’aide et l’assistance technique bilatérales ;
-définir les soins de santé primaires par opposition à l’hôpital ;
-mettre en évidence que les soins de santé primaires sont peu coûteux et n’exigent qu’un investissement modeste

Concept et but de l’initiative

                L’Initiative de Bamako est un ensemble de réformes politiques élaborées en réponse à la dégradation rapide des systèmes de santé dans les pays en développement pendant les années 70 et 80. Lancée en 1987, par les Ministres africains de la santé réunis à Bamako, au Mali, sous l’égide de l’OMS et de l’UNICEF, l’Initiative comptait à la fin de 1994 des adhérents de 33 pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine et continue actuellement à prendre de l’essor. Elle est de plus en plus considérée comme l’une des approches les plus valables et les plus viables à long terme pour revitaliser les systèmes de santé des pays dépourvus de structures de soins de santé primaires. En effet, l’une des politiques cruciales préconisées dans le Rapport pour améliorer le statut de la santé dans les pays à faibles revenus, à savoir développer et étendre le contrôle et le financement communautaires des soins de santé essentiels, est au cœur de l’Initiative. L’Initiative de Bamako a pour but d’assurer à l’ensemble de la population l’accès aux services de soins de santé primaires à prix abordable, tout en maintenant les coûts, et de restaurer la confiance des usagers dans les services de santé publics, en améliorant la qualité des prestations et en déléguant le pouvoir décisionnel aux échelons inférieurs. En outre, il a pour but de promouvoir la santé en incitant les ménages à un changement des comportements néfastes. L’initiative de Bamako suppose que :
 Là où les institutions publiques sont faibles, des actions au niveau communautaire sont nécessaires pour mener à bien la politique de réformes décrétées à l’échelon national ;
 La participation des communautés au financement des centres de santé peut générer un revenu suffisant pour couvrir les coûts de fonctionnement, à défaut des coûts salariaux des unités de santé de base ;
 Même les ménages les plus démunis sont prêts à contribuer modestement au financement des soins de santé, à condition que ceux-ci soient de qualité. Ce qui en général est jaugé à la disponibilité de médicaments de base et aux attitudes positives des agents de santé ;
 Les gouvernements sont à même de fournir à moindre coût un paquet minimum de services de santé essentiels de qualité raisonnable et accessible à l’ensemble de la population. A condition toutefois que ce « paquet minimum » soit défini sur la base d’un bon rapport coût-efficacité, qu’il existe un système de santé opérationnel au niveau du district et un plan de financement communautaire ;
 Une participation active des usages au pouvoir décisionnel et à la gestion des ressources du système de santé permet d’augmenter la responsabilité et la transparence des services publics, d’améliorer la gestion et d’inciter la communauté à s’identifier au système de santé. Cela crée un sentiment d’appropriation et d’appartenance indispensable à la mobilisation des ressources communautaires et assure au système une viabilité à long terme.

La revitalisation des hôpitaux de district

                Jusqu’à présent, c’est le fonctionnement des centres de santé qui avaient mobilisé toute l’attention dans les pays qui appliquaient l’initiative de Bamako. Mais aujourd’hui, c’est l’amélioration du fonctionnement de l’hôpital de première référence et l’hôpital de district qui constitue le défi majeur auquel on doit s’atteler. Il sera probablement nécessaire de réorganiser et de rationaliser les services et la gestion des hôpitaux de district comme on l’a fait pour les centres de santé, spécialement dans le pays où le taux de mortalité maternelle est élevé. Parce que les soins prénatals seuls ne suffisent pour venir en aide aux femmes qui ont besoin des opérations médicales telles que la césarienne, il sera indispensable de pouvoir assurer l’accès à un « paquet minimum de soins obstétriques de base » au niveau de l’hôpital de première référence. Vu son coût élevé, l’accès financier à ce type de soin pourrait poser des problèmes d’équité et il faudra donc innover dans ce domaine en créant des systèmes de financement communautaire appropriés. L’UNICEF soutient actuellement dans certains pays des projets pilotes de revitalisation des hôpitaux de district. Entre autres choses, ces projets visent à construire et développer, à partir des mécanismes d’entraide traditionnels ou modernes déjà en place, des systèmes d’assurance sociale qui encouragent le partage des risques et rendent abordables les soins obstétriques essentiels et donc accessibles à toutes les femmes.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

Introduction
Partie I – L’offre de soins de santé dans les pays en développement
Chapitre I – L’offre de soins
I – Les types de systèmes de santé
1 – Système de santé et leurs objectifs
2 – Historique
3 – Structure des systèmes de santé en Afrique
II – Les différents problèmes des systèmes de santé
1 – Les limites des deux régimes
2 – Les problèmes rencontrés
3 – Exemple d’inégalité entre pays industrialisés et pays en développement
Chapitre II – Les soins de santé primaires
I – Soins de santé primaires : il y a 30 ans, Alma-Ata
1 – La Déclaration d’Alma-Ata
2 – Définition et mise en œuvre de soins de santé primaires
3 – Les défis de la Conférence
II – Les soins de santé primaires à nouveau
1 – Pourquoi un renouveau des soins de santé primaires ?
2 – Les séries de réformes à identifier
Partie II – Financement de l’offre de soins de santé dans les pays en développement
Chapitre I – Financement basé sur l’initiative de Bamako 
I – L’initiative de Bamako
1 – Concept et but de l’initiative
2 – Les stratégies de l’initiative
3 – La mise en œuvre de l’initiative de Bamako
II – Les défis et perspectives de l’initiative
1 – Les défis
2 – Les perspectives d’avenir
Chapitre II – La tarification des services dans les pays en développement
I – Les objectifs de la tarification des services
1 – Mobiliser des recettes
2 – Promouvoir l’efficacité
3 – Promouvoir l’équité
II – La tarification pour un meilleur résultat
1 – Renforcer la décentralisation et la viabilité
2 – Un stimulant pour le développement du secteur privé
Partie III – Cas du CSB II d’Itaosy en financement des soins de santé primaire
Chapitre I – Le Centre de Santé de Base d’Itaosy
I – Présentation du Centre de Santé de Base II d’Itaosy
1 – Localité et les personnels du Centre de Santé
2 – Les personnels du Centre de Santé de Base d’Itaosy
3 – Analyse des données du Centre de Santé de Base
II – Les types de soins et les prestations des services offerts
1 – Les soins au sein du CSB II
2 – Les taux de fréquentation du Centre
3 – Les cinq causes de morbidité
4 – Approvisionnement de médicament au niveau du CSB
Chapitre II – Le système de financement du CSB2 d’Itaosy 
I – Le système de financement FANOME
1 – Les dispositions générales et cadres légaux
2 – Les objectifs et les membres du système de financement FANOME
3 – Utilisation des recettes perçues
4 – Système de suivi et Système de Contrôle
II – Le fonds d’équité
1 – Constitution du fonds d’équité
2 – Utilisation du fonds d’équité
3 – Détermination des démunis
4 – Gestion du fonds d’équité
5 – Gestion de la prise en charge
6 – Procédures de remboursement des bons de soins
CONCLUSION

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *