Félix Pontvianne et Marguerite Ouilhon : le couple pivot 

Décès et succession

Le 23 mai 1748, sentant sa fin proche, Jean Pontvianne fait venir maître Champagnac à La Brousse, pour lui dicter son testament. Ses témoins sont Antoine Abrial, André Cellerier, Guillaume Cellerier, Jean Changea, Jean-Alexandre Chirouze, Jean Fayolle, Jean-Claude Sarda, Pierre Tollin. Il s’agit donc d’un testament nuncupatif, et ses volontés sont les suivantes :
– Jean Pontvianne souhaite être enterré dans le cimetière de l’église paroissiale d’Yssingeaux. Pour ses honneurs funèbres et messes, il donne 10 livres aux prêtres de la paroisse. Il lègue aux défavorisés quatre setiers de seigle, qui seront distribués à la porte de sa maison d’habitation, à la Brousse, les deux premiers setiers le jour de son enterrement, les deux autres le jour du premier anniversaire de sa mort.
– A son fils, Antoine Pontvianne, il lègue 500 livres et cinq setiers de seigle. A Jean-Jacques et Claudine Pontvianne, il lègue 5 sols, rappelant qu’ils ont reçu une avance sur héritage via leur contrat de mariage. Martin Pontvianne, son fils ainé, est héritier de tous ses biens – bestiaux, meubles, immeubles et récoltes, labours – estimés à 1 800 livres.
A ce testament, s’ajoute un codicille, fait le lendemain, soit la veille de son décès. Il change la somme léguée à Antoine Pontvianne : de 500 livres, elle passe à 715. Le mourant lui lègue également une garde-robe en pin à deux portes, une couverture et deux draps. Rien ne change pour Jean-Jacques et Claudine. En revanche, sa soeur Marguerite, qui habite alors au Puy, entre dans le partage et se voit léguer la somme de 15 livres.
Pour finir, dans un troisième et dernier codicille, il revient sur l’augmentation du leg fait en faveur d’Antoine, pour le diminuer de 100 livres.
Il n’est pas évident de saisir la raison de ces changements successifs. Plusieurs possibilités : soit Jean Pontviane était très indécis, soit la mémoire lui faisait quelque peu défaut et il a eu des oublis, soit – il s’agit d’une interprétation – les discussions ont été âpres autour du lit du mourant.
Jean Pontviane décède le 25 mai 1748, chez lui, à La Brousse, à l’âge de 59 ans. Il est inhumé le lendemain, selon ses volontés.
Un peu plus d’un an plus tard, Anne-Marie décède à son tour, le 1er août 1749, à l’âge de 57 ans. Elle est enterrée le lendema

La famille de Madeleine Boncompain

Claude Boncompain (17 septembre 1671148 – 9 juillet 1736149, Yssingeaux) et Magdeleine Chomel (décédée le 27 août 1736 à Yssingeaux) se marient à Tence, dont est originaire Magdeleine, le 18 janvier 1701.
Ils sont les parents d’au moins huit enfants (l’état lacunaire des registres de baptême sur cette période implique peut-être des manques) :
• Catherine Boncompain, née en 1699 à Chazeaux, décédée vers le 21 novembre 1732 au Moulin de Choumouroux, à l’âge de 33 ans environ.
• Marcellin Boncompain, né le 10 août 1703 à Chazeaux.
• Pierre Boncompain, né le 27 décembre 1704154.
• Claude Boncompain, né le 9 mai 1708 à Chazeaux.
• Antoine Boncompain, né en 1709, décédé vers le 21 février 1733 à Yssingeaux, à l’âge de 24 ans environ.
• Jeanne Boncompain, née en 1712, décédée le 30 avril 1765 à Faugères/Fougères (Yssingeaux), à l’âge de 53 ans157. Elle s’unit avec Jean-Pierre Liogier vers le 27 mars 1731.
• Françoise Boncompain, baptisée le 30 juillet 1712 à Chazaux.
• Madeleine Boncompain, baptisée le 28 juillet 1714 à Yssingeaux, née à Chazaux.
Les Boncompain, vivent d’abord à Chazeaux, un hameau de la paroisse d’Yssingeaux, entre 1701 et 1714161 162 163 164. Puis un déménagement au Moulin de Choumouroux (Yssingeaux) a lieu avant 1736165. La profession de Claude est donnée dans un acte au début de leur union : il est manouvrier. Il semblerait qu’il soit ensuite devenu métayer : lorsque la famille part s’installer au Moulin de Choumouroux, il s’agit sans doute d’un bail à ferme.
Claude et Magdeleine décèdent tous les deux durant l’été 1736. Madeleine a 16 ans.

Mariage

Martin Pontvianne et Madeleine Boncompain se sont mariés le 5 février 1742 à Yssingeaux 166. Au moment de leur mariage, ils ont tous les deux 27 ans, et ils vivent aux côtés l’un de l’autre pendant 38 ans.in dans le cimetière de l’église paroissiale d’Yssingeaux.
Quelques jours avant leur mariage, le 1er février, ils sont passés chez Maître Champagnac, notaire à Yssingeaux, pour fixer les termes de leur contrat.
Lors de cette signature, Martin Pontvianne est soumis à l’autorité de son père, tandis que Madeleine est considérée comme une « personne libre et majeure » du fait du décès de ses deux parents, mais elle est tout de même assistée par ses deux frères, Pierre et Claude.
Jean Pontvianne donne à son fils Martin la moitié de tous ses biens. Pierre Boncompain donne à sa soeur pour sa dot la somme de 300 livres, plus 30 livres pour ses vêtements, et 4 métans de seigle, qui seront remis : les 30 livres pour ses vêtements, une fois les noces consommées, 40 livres et les 4 métans de seigle à la prochaine Saint-Michel, et les 260 livres restantes par des paiements de 20 livres annuels, durant les 13 prochaines années. Madeleine renonce en retour à ses droits de succession sur les biens de ses parents. Par ailleurs, Madeleine ajoute à sa dot, par ses propres moyens, deux couvertures (l’une en laine « de pays», l’autre de catalogne) et sept draps.
Les témoins sont Jean Louis DE GRANOUILHET de LA RIVE et Pierre Louis DE SAIGNARD de CHOUMOUROUX, dont dépend le Moulin de Choumouroux (exploité par la famille de Madeleine)

Enfants du couple

Martin et Madeleine ont six enfants connus (l’absence de registre de baptême après 1746 n’exclue pas l’existence d’autres enfants, notamment s’ils sont décédés jeunes)
• Jean Pontvianne, né le 11 janvier 1743 à La Brousse, dont est issue la lignée étudiée et qui sera présenté dans le chapitre suivant.
• Pierre Pontvianne, né le 22 février 1745 à La Brousse, inhumé le 12 octobre 1783 à Yssingeaux, à l’âge de 38 ans170.
• Marianne Pontvianne, née le 19 juillet 1746 à La Brousse, mariée à Régis Bernard.
• Jean Antoine Pontvianne, né après juin 1747, décédé le 24 mars 1818, marié à Catherine Verdier.
• Jeanne-Marie Pontvianne, née en 1750, inhumée le 9 septembre 1757 à Yssingeaux, à l’âge de 7 ans.
• Jean Mathieu Pontvianne, né à La Brousse, décédé en 1818 à Lyon (Rhône).

Activités professionnelles

Comme son père, qui en a fait son héritier, Martin Pontvianne est granger à La Brousse, toute sa vie durant. Un des baux à ferme de ce domaine a été retrouvé, ce qui permet d’approcher à la fois les conditions de travail des Pontvianne à La Brousse, au milieu du XVIIIe siècle, mais aussi leurs conditions de vie.
Le 3 décembre 1757, le bail est en effet renouvelé à Yssingeaux.
D’un côté, Claudine Borie, veuve de Jacques Martel (docteur en médecine) et Jean-Jacques Martel, prêtre et vicaire de l’église paroissiale d’Yssingeaux, mère et fils, de l’autre Martin Pontvianne, renouvelant pour une durée de six années le bail à ferme du domaine de la Brousse, exploité par la famille Pontvianne depuis environ trente ans (il s’agit donc du sixième renouvellement du bail, si on part sur le principe que les baux ont toujours été d’une durée de six ans).
Le nouveau bail démarre à l’occasion de la « Notre Dame de mars prochaine » : il s’agit probablement de la fête de l’annonciation, le 25 mars. En cette année 1757, le domaine consiste en « bâtiments, prés,pâturaux et terres ». Les conditions sont les suivantes : chaque année, deux cents livres pour les foins et fourrages, payées en deux fois lors de chaque Saint-Martin et Rogations, 40 livres de beurre et 50 livres de fromages à chaque fête de Saint-Jean-Baptiste, 2 paires de chapons et 60 oeufs à chaque Carnaval, et le tiers de « tous les grains de quelque nature qu’ils soient », l’ensemble de ces marchandises devant être amené au domicile de la mère par Martin Pontvianne ou à ses frais. S’y ajoutent la récolte entière d’une parcelle appelée la Draine, et pour laquelle la mère et le fils fournissent chaque année 4 métans de blé à planter. La récolte sera également à amener au domicile de la mère.
Enfin, Martin Pontvianne promet d’entretenir les bâtiments « en bon père de famille » et de faire tous les ans des dons de paille au couvent de La Grange, et enfin de payer soit aux bailleurs, soit aux fermiers de Saint-Mayol – dont il rapportera quittance – la moitié des dîmes. Enfin, Martin Pontvianne déclare avoir reçu de la mère et du fils dix setiers de seigle « bon grain » qu’il promet de restituer au terme des six années de bail.
Le domaine semble relativement vaste. Les céréales y sont cultivées, mais l’élevage bovin y est aussi pratiqué (sans quoi il ne pourrait être livré 40 livres de beurre et 50 livres de fromage chaque année).
Si l’on compare ce « loyer » annuel aux éléments de la dot de Madeleine, on constate qu’il est relativement élevé, ce qui semble indiquer de bons rendements sur cette exploitation.

Le premier propriétaire de la lignée

Outre ses bons rendements, l’exploitation du domaine de La Brousse permet à Martin Pontvianne de rassembler quelques économies, qu’il choisit d’investir dans la terre et la pierre. Il est le premier (connu) de cette lignée à accéder à la propriété.
En effet, le 10 octobre 1756, en l’étude de Maître Alexis Champanhac à Yssingeaux, Claude Rochier, laboureur à Ceveyrac, vend à Martin Pontvianne une parcelle d’une contenance de 17 métanchées (une métanchée = 7,5975 ares donc 17 métanchées = 129,1575 ares, soit environ 1,29 hectares) et 5 boisseaux (un boisseau = 1,4245 are, donc 5 boisseaux = 7,1225 ares), soit une surface totale d’environ 1,36 hectares. La parcelle, composée de bois et de terre, se situe en bordure du Lignon. La valeur du bien est de 398 livres, Martin Pontvianne paie comptant, en espèces de cours. Claude Rochier garde un droit de pacage pour ses bêtes dans le bois ; toutefois, Martin Pontvianne aura le droit de le défricher sans en être inquiété. Le vendeur conserve également un droit de passage.
Là-dessus, Martin Pontvianne paie un droit de lods et ventes d’une valeur de 48 livres et 10 sols au baron de Saussac, dont les terres se situent dans les mandements de Cublaise, Vertamize et Saussac.
Une dizaine d’années plus tard, le 7 août 1766, Antoine Roche, journalier demeurant à Yssingeaux, vend une maison située à Pompet à Martin Pontvianne, au prix total de 452 livres : 412 livres directement payées à Jean-Claude Sarda, maçon et charpentier d’Yssingeaux, et les 40 livres restantes payées à Antoine Roche. La vente est également passée en l’étude de Maître Champagnac, notaire.
L’année suivante, Martin Pontvianne achète au même Jean-Claude Sarda un jardin situé à Pompet, sur la route allant d’Yssingeaux à Lyon, au prix de 80 livres, payées comptant en espèce. A priori, ce jardin est attenant à la maison.
Enfin, dans le contrat de mariage de son fils Jean, on apprend que Martin Pontvianne a fait construire une seconde maison à Pompet.

Décès et succession

Madeleine Boncompain décède autour du 22 mars 1780 à La Brousse, âgée de 65 ans. Elle est enterrée à Yssingeaux.
Trois ans plus tard, Martin décède, à la Brousse également, à 69 ans. Comme sa femme, il est inhumé à Yssingeaux190, le 27 août 1783.
Quelques jours avant de mourir, le 23 août, il avait fait venir Maître Maurin, pour lui dicter son testament, devant Jean-Antoine BESSON et Jacques GIBERT, témoins.
Martin Pontvianne souhaite être enterré dans le cimetière de l’église paroissiale. Il donne 20 livres aux prêtres d’Yssingeaux pour la célébration des messes. Pour les nécessiteux de la paroisse, il donne 4 setiers de seigle, qui seront distribués en pains en deux fois, deux à son décès et les deux autres pour l’anniversaire de sa mort. Il donne en outre 15 livres à la confrérie des pénitents de la ville.
Pierre et Jean-Mathieu Pontvianne, ses deux fils, reçoivent chacun la somme de 800 livres, deux draps, une couverture en laine de pays, six serviettes, auxquels s’ajoutent 100 livres provenant du propre de leur mère, ces parts d’héritage leur étant versée à compter de leur établissement, ou bien une année après son décès. A Jean-Antoine et à Marianne, déjà établis et ayant reçu leur légitime en dot, cent livres chacun. Tous ses meubles, labours, bestiaux, estimés deux milles livres, reviennent à son fils aîné Jean.

Génération n°7 : Jean Pontvianne et Jeanne-Marie Metail

Les Metail sont originaires de la Grange, hameau de la paroisse d’Yssingeaux.
Jeanne Marie est la fille de Jean dit Pierre Metail (20 décembre 1720 à Yssingeaux, Marnhac – 2 février 1774, La Grange) et Cécile Chanon (5 mai 1725 à Grazac , Le Mas194 – 20 février 1758 à La Grange).
Jean Métail est né à Marnhac, hameau d’Yssingeaux, mais s’installe à la Grange, où il est laboureur, après son mariage avec Cécile Chanon. La famille y reste plusieurs décennies.
Le couple a six enfants connus :
• Jean François Metail, né le 11 octobre 1745 à La Grange206.
• Jeanne-Marie Metail, née entre 1747 et 1750 à La Grange : Il n’existe pas de registre de baptême entre début janvier 1747 et 1765 sur Yssingeaux. Jeanne-Marie est probablement née entre 1747 et 1750 si l’on se fie à l’âge déclaré sur son acte de décès.
• Marianne Metail, née en 1748, décédée vers le 18 février 1758 à La Grange, à l’âge de 10 ans environ.
• Marguerite Metail, née en 1752, décédée vers le 24 février 1758 à La Grange, à l’âge de 6 ans environ.
• Anne-Marie Metail, née en 1754, décédée vers le 24 février 1758 à La Grange, à l’âge de 4 ans environ.
• Claire Metail, née en 1756, décédée vers le 22 février 1758 à La Grange, à l’âge de 2 ans environ.
La mort faisait, certes, partie du quotidien à l’époque moderne213, mais la famille Metail a été très durement frappée : la même semaine de février 1758, Marianne Métail, Cécile Chanon, puis Claire, Anne-Marie et Marguerite décèdent. Jeanne-Marie perd ainsi sa mère et ses quatre soeurs. La voilà seule avec son frère aîné et son père, elle n’a peut-être même pas 10 ans.
Après le décès de Cécile Chanon, Jean Métail épouse Marie Borel en secondes noces, le 13 janvier 1767 à Yssingeaux. Quatre enfants naissent de cette union :
• Jeanne-Marie Françoise Metail (1767),
• Jean Metail (1769),

Jean Pontvianne : prêteur, tutelle, acquéreur

En parallèle de son quotidien de cultivateur, Jean Pontvianne est « dans les papiers », fait nouveau dans cette lignée.
En effet, on le découvre d’abord prêteur d’argent : un certain Ferrer lui signe deux reconnaissances de dettes, la première du 7 prairial an 4 (26 mai 1796) s’élève à 102 livres, la seconde 48 livres245.
Par ailleurs, suite au décès de son beau-frère Jean-François, il se retrouve tuteur de ses neveux et nièces. L’acte de décès de Jean-François Métail n’a pas pu être retrouvé, mais il semblerait que cette tutelle démarre en l’an V et s’achève en 1814.
Le 17 pluviôse an V (5 février 1797), chez Maître Maurin à Yssingeaux, Jean Pontvianne, en tant que tuteur des enfants Métail, afferme un domaine de Marnhac à Joseph Peyroche, pour une durée de six ans, au prix de 320 francs 246.
Le 4 décembre 1814, tous les enfants Métail sont rassemblés en l’étude de Maître Delolme à Yssingeaux pour l’approbation des comptes de tutelle tenus par Jean Pontvianne247.
Enfin, Jean Pontvianne fait plusieurs acquisitions immobilières :
– le 29 brumaire an IX (20 novembre 1800), une parcelle située au lieu-dit Echabrac, contenant environ 9 métanchées, achetée pour le prix de 850 francs à Jean Claude Ravaisse, marchand de la ville d’Yssingeaux.
– le 28 nivôse an IX (18 janvier 1801), une parcelle d’une contenance de six toises cinq pieds de terre, issue d’une parcelle achetée à Joseph Fayolle, cordonnier à Yssingeaux. La parcelle, située faubourg de Pompet, est vendue 300 francs par Pierre Chevalier, maçon.
– une parcelle de bois et de terre contiguës, située au lieu dit Pétarel, en bordure du Lignon. La parcelle contient environ 6 métanchées, soit un peu moins d’un demi hectare. Valeur : 200 francs, payés comptant en espèces à Marie Brueyre, veuve de Jean Claude Bonnet, cultivateur de Ceveyrac.

CONCLUSION

Après avoir défini le cadre et la méthode de travail, ce mémoire cherche à offrir un aperçu des trajectoires de vie d’une lignée, celle des Pontvianne d’Yssingeaux, branche agnatique. On les découvre cultivateurs dans la campagne yssingelaise, sur huit générations, entre la fin du XVIe siècle et le début du XIXe siècle. Puis, sur les cinq générations qui suivent, les hommes apprennent et se transmettent un métier, celui de menuisier. D’un mode de vie rural, on glisse progressivement vers un mode de vie urbain, sans contact avec la terre ou le milieu paysan. L’artisanat conduit les Pontvianne à s’intéresser à la conduite de chantier, et ils conjuguent un temps l’activité d’entrepreneur général de travaux avec le travail du bois, jamais délaissé pendant plus d’un siècle et demi, jusqu’à l’accident tragique de Pierre Pontvianne en 1953.
Dans la seconde moitié du XXe siècle, Louis Pontvianne choisit le secteur de la maitrise d’oeuvre en bâtiment, et son fils Pierre celui de l’économie de la construction. Dans la famille Pontvianne, la notion de transmission peut s’écrire avec un grand « t ».
Les épouses de la famille, longtemps, accompagnent leurs maris dans leur activité, que ce soit aux champs et plus tard en apportant une aide dans la gestion de leur entreprise. Vers la fin du XXe siècle, les choses changent, avec une indépendance professionnelle pour elles.
En outre, il est important de noter que sur 14 générations, seuls quatre mariages exogames à la paroisse / commune d’Yssingeaux ont été trouvés. Par ailleurs, dans la lignée principale, aucun divorce ni aucune naissance illégitime. Le schéma observé est récurrent : le couple se marie, a plusieurs enfants, et demeure lié jusqu’à la mort.
Enfin, en l’état actuel des recherches, on ne trouve ni implexe, ni union remarquable, ni renchaînement d’alliance ou autre particularité des arbres généalogiques. Mais le tableau n’étant pas complet – loin s’en faut – ceci explique peut-être cela.
Conclure un tel exercice, avec un sentiment d’inachevé, n’est pas chose facile. A l’heure actuelle, je considère surtout ce travail comme une première étape, au cours de laquelle j’ai cherché à poser les bases d’un travail de généalogie familiale. Si l’état civil me parait peu ou prou complet, du moins dans la limite des sources existantes, ce travail de recherche m’a ouvert de nombreux horizons qui demeurent à explorer. Le monde des archives est vaste, et les traces laissées par nos ancêtres sont bien plus nombreuses que l’on ne pourrait l’imaginer lorsque l’on s’en tient à l’état civil. Les archives des notaires sont d’une richesse infinie, pour un peu que l’on dispose de temps, de patience, et des connaissances nécessaires en paléographie. La mise en place d’institutions comme les insinuations (inexplorées à ce jour faute de temps, mais dans mes projets à venir), le contrôle des actes et plus tard l’enregistrement et les hypothèques viennent en compléter l’apport, tant sur le plan méthodologique qu’au niveau des renseignements apportés de manière intrinsèque. Un de mes grands regrets est de ne pas avoir eu le temps d’explorer les transcriptions et inscriptions hypothécaires de l’ensemble des membres de la famille dont j’ai trouvé le rôle. Il en va de même pour les matrices cadastrales : la nécessité m’a conduit à n’étudier que le rôle de Félix Pontvianne, mais j’aurais aimé analyser les matrices de ses descendants. Dans le cas de la famille Pontvianne, entrepreneurs de travaux publics sur plusieurs générations, une recherche dans la série O des archives départementales et dans les archives municipales pourrait également compléter la connaissance des divers chantiers sur lesquels l’entreprise a été retenue, et pourquoi pas livrer le quotidien de ces chantiers : avancement, éventuelles difficultés, etc. Par ailleurs le monde de la justice a été brièvement abordé, mais je suis convaincue qu’une recherche plus approfondie, notamment dans la justice de paix, serait riche en renseignements. Pour finir, je reste avec plusieurs énigmes, dont une qui m’a conduit dans les archives pénitentiaires, de police, et même du compagnonnage, sans trouver de réponse (pour le moment) : d’où venait les tatouages aux deux bras de Pierre Pontvianne (1854-1902) ?
Toutefois, chaque acte ainsi retrouvé nous rapproche un peu plus de leur quotidien, ce quotidien qu’on aimerait tant pouvoir observer par un trou de souris, et que l’on tente de cerner en lisant entre les lignes. En écrivant cette conclusion, il me semble que plus on cherche à connaître ces personnes appartenant au passé, plus on touche du doigt la somme de ce que l’on ne connaitra sans doute jamais. Au-delà de leur apparence physique – qui est parfois connue grâce aux portraits, aux photographies, aux descriptions – quid du son de leur voix et de la manière qu’ils avaient de prononcer le patois local, et plus tard le français que l’on connait ? En l’absence de correspondance ou d’écrits, qu’est-ce qui meublait leur quotidien et alimentait leurs discussions ? Qu’en était-il de leurs joies et leurs peines en dehors des naissances et des décès et des calamités que l’on connait via d’autres sources ? La liste des questions serait longue, et n’apporterait rien de plus au propos. C’est souvent le cas lorsque l’on cherche : on croît trouver des réponses, il en ressort de nouvelles interrogations. Mais finalement, n’est-ce pas ici une des beautés de l’exercice ?

 

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Table des matières

Consignes 
Recherche 
Restitution 
Remerciements 
Introduction : le choix du sujet 
Chapitre 1 Les premiers jalons méthodologiques 
Etat civil et archives religieuses (NMD / BMS)
Archives notariales, Contrôle des actes et Enregistrement
Recensements
Cadastre
Armée
Hypothèques
Succession
Les informations relatives aux contemporains
Chapitre 2 Yssingeaux, une petite ville au coeur du Velay 
Aux origines de la ville
Un essor important dès la fin du Moyen-Âge
Démographie
Un espace tampon entre Réformés et Ligueurs
Quelques éléments sur le cadre de vie à l’époque moderne
L’ « amphizone yssingelaise »
Chapitre 3 Générations 1 à 8 : ascendants et collatéraux de Félix Pontvianne 
Génération n°1 : Vital Pontviane
1. Transcription de l’acte de baptême de Gabriel : la mention du grand-père
2. Enfants connus
3. Activité professionnelle et lieux habités
4. Décès
Génération n°2 : Marcelin Pontviane et Magdalène Sarda
1. Les familles de ses épouses, Magdalène Sarda et Catherine Delaigue
2. Mariages
3. Enfants
4. Activités professionnelles
5. Lieux habités
6. Décès
Génération n°3 : Vital Pontviane et Gabrielle Vocanson
1. La famille de Gabrielle Vocanson
2. Mariage
3. Enfants du couple
4. Activités professionnelles
5. Lieux habités
6. Décès
Génération n°4 : Tanequin Pontvianne et Clauda Abrial
1. Le premier mariage de Tanequin Pontvianne, avec Françoise Jousserand
2. La famille de Clauda Abrial
3. Mariage
4. Enfants du couple
5. Activités professionnelles
6. Les lieux habités
7. Le second mariage de Clauda Abrial
8. Décès
Génération n°5 : Jean Pontviane et Anne Marie Mathias
1. La famille d’Anne Marie Mathias
2. Mariage
3. Enfants du couple
4. Activités professionnelles
5. Les lieux habités
6. Décès et succession
Génération n°6 : Martin Pontvianne et Madeleine Boncompain
1. La famille de Madeleine Boncompain
2. Mariage
3. Enfants du couple
4. Activités professionnelles
5. Les lieux habités
6. Le premier propriétaire de la lignée
7. Décès et succession
Génération n°7 : Jean Pontvianne et Jeanne-Marie Metail
1. La famille de Jeanne Marie Metail
2. Mariage
3. Enfants du couple
4. Activités professionnelles
5. Les lieux habités
6. Jean Pontvianne : prêteur, tutelle, acquéreur
7. Décès et succession
Génération n°8 : Pierre-Martin Pontvianne et Marianne Chevalier
1. La famille de Marianne Chevalier
2. Mariage
3. Enfants
4. Activités professionnelles
5. Les lieux habités
6. Evènements marquants
7. Décès et succession
Chapitre 4 Génération 9 : Félix Pontvianne et Marguerite Ouilhon : le couple pivot 
1. La famille de Marguerite Ouilhon
2. Mariage
3. Enfants du couple
4. Activités professionnelles
5. Les lieux habités .
6. L’armée : Félix tire un bon numéro
7. Etude des transcriptions hypothécaires
8. Etude cadastrale
9. Décès et succession
Chapitre 5 Générations 10 à 15 : une branche descendante agnatique 
Génération n°10 : Pierre Pontvianne et Augustine Court
1. La famille d’Augustine Court
2. Mariage
3. Enfants du couple
4. Activités professionnelles
5. Les lieux habités
6. Evènements marquants
7. Décès et succession
Génération n°11 : Louis Pontvianne et Alexandrine Jouve
1. La famille d’Alexandrine Jouve
2. Mariage
3. Enfants du couple
4. Activités professionnelles
5. Les lieux habités
6. Evènements marquants
7. Décès et succession
Génération n°12 : Pierre Pontvianne et Maria Boncompain
1. La famille de Maria Boncompain
2. Mariage
3. Enfants
4. Activités professionnelles
5. Les lieux habités
6. Evènements marquants
7. Décès et succession
Génération n°13 : Louis Pontvianne et Jacqueline Vial
1. La famille de Jacqueline Vial
2. Mariage
3. Enfants
4. Activités professionnelles
5. Les lieux habités
6. Quelques éléments du parcours de Louis Pontvianne
7. Décès de Louis Pontvianne
Génération n°14 : Pierre Pontvianne et Charlotte Oudin
1. La famille de Charlotte Oudin
2. Mariage
3. Enfants
4. Activités professionnelle
5. Les lieux habités
CONCLUSION 
BIBLIOGRAPHIE 
Usuels
Généalogie et histoire des familles
Histoire
6. Histoire générale de la France, XVIe-XXe siècles
7. Histoire sociale de la France, XIVe-XXe siècles
8. Histoire culturelle de la France, XXIe-XXe siècles
9. Ouvrages et articles spécialisés
Le département de la Haute-Loire
10. Généralités et monographies
11. Histoire des religions
12. Yssingeaux
Sites internet 
Annexe n°1 : Carte mentale « Recherches en généalogie et histoire des familles »
Annexe n°2 – paroisse d’Yssingeaux : tableau récapitulatif des registres BMS conservés par période
Annexe n°3 : La famille Pontvianne en bref
• Anthroponymie
• En chiffres
• Alphabétisation

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