L’appareil génital
L’appareil reproducteur est remarquablement développé chez tous les parasites.Chez un couple de douve, l’un d’eux est assez volumineux pour qu’il continue les éléments favorables à la croissance et présente une cible convenable. L’autre au contraire est assez petit et ramassé de façon à être formé en très grandes quantités sans perte excessive de substance. La douve est aussi hermaphrodite, donc il suffit qu’un seul vers pénètre dans l’hôte pour que la reproduction puisse avoir lieu. La fécondation croisée entre deux individus est de règle [13].
Déroulement du cycle
Les œufs sont éliminés dans le milieu extérieur de façon irrégulière en fonction du rythme des vidanges biliaires. Une douve adulte peut éliminer quotidiennement 3000 à 4000 œufs. Les œufs résistent peu de temps à dessiccation, mais peuvent survivre jusqu’à un à deux ans dans un environnement froid et humide [24]. La larve commence à développer si l’œuf est dans l’eau peu profonde et suffisamment oxygénée (TRONCY P., ITARD J., MOREL P., 1981) [25]. Dans le milieu aquatique, ces œufs s’embryonnent, éclosent et laissent sortir un embryon cillé très mobile appelé miracidium, et mesurent 130 µm de long. Les miracidiums nagent dans l’eau pour chercher la limnée hôte intermédiaire et vont pénétrer dans le corps de la limnée [26]. Ensuite, dans l’hépatopancréas, se produit une multiplication larvaire par polyembryonie à partir d’un sporocyste dans lequel s’individualisent des rédies. La rencontre du miracidium avec l’hôte intermédiaire est favorisée par deux phénomènes :
-Phototropisme positif : le miracidium attiré par la lumière, nage vers les zones ensoleillées de la surface où sont rencontrées les lymnées.
-Chimiotropisme : c’est le phénomène d’attraction exercée par le mollusque, effectif à une distance maximale de 15 cm [16].
Chaque rédie effectue deux phases de reproduction par un phénomène de multiplication asexuée :
-Les bourgeonnements de la paroi interne de la rédie qui se transforme en rédies filles
-Et la multiplication de rédies petites filles, lesquelles donnant chacune plusieurs cercaires
Cette évolution se déroule plus lentement lorsque la température est plus basse. Avec une température optimale, elle dure deux mois et demi pour le cas de Fasciola hépatica et dépasse quatre mois pour le cas de Fasciola gigantica. Les cercaires munies d’un flagelle quittent le mollusque au niveau du pneumostomie lorsque, le milieu extérieur est particulièrement humide. L’expulsion n’a lieu qu’à une température comprise entre 10 à 16 °C (Rakotondravao, 1984) [18]. Les métacercaires ont une forme sphérique, de couleur blanche nacrée, de taille d’une tête d’épingle : c’est la forme résistante et infestante du parasite. Mais l’enkystement peut s’effectuer aussi dans l’eau et donner de métacercaires flottantes. En attendant l’ingestion par l’hôte définitif, sa durée de vie moyenne est de six mois à un an, variant en fonction du climat et surtout de la température et de l’humidité [16,27]. Quand les larves infestant sont ingérées par les hôtes définitifs et libèrent des douves immatures, qui migrent de l’intestin vers le parenchyme hépatique en passant par la cavité péritonéale. Les douves immatures migrent au travers du parenchyme hépatique en augmentant de taille et gagnent les canaux biliaires en sept à huit semaines. En quelques semaines, ces jeunes douves deviennent adultes et sont prêtes à la reproduc tion [28]. La duré du cycle évolutif de Fasciola gigantica varie en moyenne de 203 à 276jours.
Diagnostic clinique
Le diagnostic clinique de la fasciolose est toujours incertain. La fasciolose aigüe est marquée par la mort sans signes précis, et l’affection évoque un accident d’enterotoxémie. Cette maladie est provoquée par l’absorption en une seule fois d’un grand nombre de métacercaires. Dans ce cas, les adultes sont les plus gravement infestés, mais il se développe une immunité qui limite l’importance de réinfestation. Ce phénomène est inopérant lors d’une infestation massive survenant brutalement. Ce diagnostic doit être envisagé principalement chez les petits ruminants. La fasciolose chronique doit être toujours suspectée dans les régions favorables à l’hôte intermédiaire comme maladie classique. Il faudra chercher à reconnaître la succession, dans un ordre chronologique déterminé, les différents symptômes à savoir :
-D’abord, une anémie avec nonchalance, perte d’appétit, œil gras et amaigrissement progressif
-Puis, l’apparition d’une diarrhée
-Enfin, au stade avancé, l’installation d’œdèmes avec présence du signe de bouteille, cachexie progressif, et la palpation du flanc droit éveille une douleur sourde [6,28].
Transport et conservation des échantillons
Pour éviter le développement d’œufs en larves, les prélèvements doivent être conservés sous froid positif. Nous utilisons une glacière avec des accumulateurs et un réfrigérateur pour stocker les fèces collectés pendant les prélèvements dans les dix fokontany. Nous les transportons ensuite dans une glacière avec des blocs de glace jusqu’à l’arrivée au laboratoire d’analyse de l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques.
CONCLUSION
La coproscopie de 181 bovins vivant dans la commune rurale de Miarinarivo a montré une prévalence moyenne de 50,82 % d’infestation fasciolienne. Cette analyse a permis de mettre en évidence aussi les autres helminthes comme Paramphistomum, les strongles et Toxocara mais à faible prévalence. L’inspection du foie à la tuerie d’Analavory a montré une prévalence d’infestation du foie douvé de 66,90%. L’étude des principaux facteurs favorisant ce parasitisme montre l’impact significatif des pâturages dans les bas fonds et dans les rizières et la fréquence de traitements sur l’infestation fasciolienne (p<0,05). En tenant compte de ces résultats, quelques mesures doivent être prises comme la lutte contre les limnées hôtes intermédiaires par l’élevage de canards, l’élimination des marécages et l’accélération de courant d’eau et par le traitement des bovins au moins deux fois par an surtout les animaux provenant des autres villages, Fokontany ou communes.
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Table des matières
INTRODUCTION
Partie I: RAPPELS SUR LA FASCIOLOSE BOVINE
I.1-Définition
I.2-Description
I.2.1-Identification du parasite selon COBBOLD
I.2.2-Morphologie
I.2.3- Biologie
I.2.4- Anatomie de la fasciola d’après TAYLOR ,1965
I.3-Historique
I.4-Importance
I.5-Epidémiologie de la fasciolose bovine
I.5.1-Répartition
I.5.2-Espèces affecté
I.5.3- Cycle biologique
I.5.4-Modalité d’infestation
I.5.5-Causes favorisantes
I.6- Pathogénie
I.7-Symptomatologie clinique
I.7.1-Migration des douves immatures
I.7.2-Développement des vers dans les canaux biliaires
I.8-Lésions
I.8.1-Lésions de la forme aigue
I.8.2-Lésions de la forme chronique
I.9-Diagnostic
I.9.1-Diagnostic clinique
I.9.2-Diagnostic de laboratoire
I.10-Traitements
I.11-Prophylaxie
I.11.1-Prophylaxie médicale
I.11.2-Prophylaxie sanitaire
Partie II : METHODES
II. 1- CADRE D’ETUDE
II. 1.1-Géographie
II. 1.1.1-Situation
II. 1.1.2-Climat
II. 1.1.3-Sols
II. 1.1.4-Végétation
II. 1.1.5-Hydraulique
II. 1.2-Population
II. 1.2.1-Groupes ethniques
II. 1.2.2-Aspect démographique
II. 1.3-Elevage bovin
II. 1.3.1-Caractéristiques de l’élevage
II. 1.3.2-Conduite de troupeaux
II. 1.3.3-Alimentation
II. 1.3.4-Mode de reproduction
II. 2-.METHODES
II. 2.1-Type d’étude
II.2.2-Variables étudiées
II.2.3- Population source et cible
II.2.4-Critère de jugement
II.2.5-Enquêtes
II.2.6-Coproscopie
II. 2.6.1-Prélèvements
II. 2.6.2-Transport et conservation des échantillons
II. 2.6.3-Analyses au laboratoire
II.2.6.4-Technique
II.2.7-Examen du foie
II.2.8-Calculs et analyse statistiques des données
II. 2.9-Materiels
Partie III :.RESULTATS
III.1-Analyses coproscopiques
III.1.1-Prévalence globale des helminthoses gastro-intestinale
III.1.2- Prévalence pour chaque espèce de parasite
III.1.3-Prévalence de la fasciolose selon les catégories d’animaux
III.1.4-Prévalence de la fasciolose suivant l’état de l’animal
III.1.5- Prévalence de la fasciolose suivant le sexe
III.1.6-Prévalence de la fasciolose dans les dix Fokontany
III.1.7-Prévalence de la fasciolose suivant la fréquence de traitements
III.1.8-Prévalence de la fasciolose selon le lieu de pâturage
III.1.9-Résultat de la coproscopie par type d’élevage
III.1.10-Taux d’infestation de Fasciola gigantica selon le lieu d’abreuvement
III.1.11-Infestation selon le type de logement
III.2-Résultats de l’inspection de viande
III. 2.1- Etat général des animaux abattus dans la tuerie
III.2.2-Résultat de l’inspection des foies
III.3-Résultats d’enquêtes
III. 3.1- Niveaux scolaires des éleveurs
III.3.2-Type d’élevage
III.3.3-Composition de l’effectif étudié
III.3.4-Répartition des troupeaux selon les lieux pâturages
III.3.5-Abreuvement
III.3.6-Type de logement
III.3.7-Condition sanitaire
Partie IV : DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
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