Généralités
Chaque société a mis en place ses propres institutions et chaque individu membre doit s’adapter s’il veut être intégré comme tel. Des institutions qui ont engendré la violence symbolique que l’individu n’a pas su remarquer son existence. Tous les membres de cette société subissent en quelques sortes cette violence mais sa forme peut être différente. Les femmes en tant qu’éléments de la société sont soumises à la violence symbolique qui se manifeste parfois par la violence morale ou la violence physique. Si les unes acceptent cette réalité comme une fatalité, d’autres réagissent et forment des rebellions pour défendre leurs causes. Partout ailleurs, les femmes sont toujours considérées comme faibles. Auparavant, leurs fonctions dans la société sont limitées à la procréation et même jusqu’à l’heure actuelle où les revendications féminines ne cessent de se multiplier un peu partout, rares sont les femmes qui ont pu mettre en valeur leurs fonctions. Déjà au niveau de la famille, la petite fille subit la domination de son père, pour ne parler que de la région Sud de Madagascar où l’éducation de la fille est considérée comme superflue, ou encore de Nosy-be où la jeune fille doit se prostituer pour nourrir sa famille. Une fois mariée, la petite fille s’imagine être libérée, mais elle est de nouveau sous le joug de son mari. Entres autres, la torture et l’adultère figurent parmi les violences que les femmes doivent supporter. Les problèmes familiaux incitent souvent les parents à se séparer que ce soit par le biais du divorce ou la séparation proprement dite. Dans cette rupture, la plupart des hommes ne sont pas toujours conscients de leur responsabilité en tant que père du moins en payant la pension alimentaire ou assurer la survie de ses enfants.
DU FEMINISME A L’APPROCHE GENRE
Parmi les obstacles multiples de l’égalité des sexes figurent des forces d’inertie qui sont des facteurs d’immobilisation interne de l’homme et de la femme, des individus et des groupes. Il s’agit des forces indivisibles et silencieuses logées dans le subconscient individuel et collectif. De par la conscience collective et la conscience individuelle, les mentalités des gens automatisent et acceptent l’infériorisation des femmes. Une analyse historique est indispensable pour mieux comprendre le processus de formation et de transformation des images stéréotypées des femmes.
GENESE DU FEMINISME
Historique du mouvement féministe
L’historique du mouvement féministe peut être appréhendé par le matérialisme historique qui est un outil essentiel pour comprendre le passé, le présent et le devenir de l’humanité et ce dans le but de mener une action efficace par l’action révolutionnaire.
Le féminisme est un ensemble d’idées politiques, philosophiques et sociales ayant pour objectif de retrouver ou changer les droits des femmes et leurs intérêts dans la société. Son principe est basé sur l’amélioration du statut des femmes. Le féminisme travaille à construire de nouveaux rapports sociaux et développe des outils propres à la défense des droits des femmes et de leurs acquis.
Il s’avère très difficile de retracer les sources exactes du mouvement féministe étant donné que rares sont les femmes qui ont su ressortir des idées ou des contextes écrits. Il nous est transmis les poussiéreuses images de femmes : des personnages bibliques à qui ont été attribués des hommages tels que Marie (mère de Jésus) ou répugnances telles que Eve (le péché originel). Reconstruire une histoire bien déterminée des femmes représente un travail relativement complexe. On se contente tout simplement des images décrites par les hommes et selon les visions des hommes.
Avant le XVII siècle, peu de femmes avaient droit à prendre parole. Seules les reines ou les régentes pouvaient s’exprimer. Néanmoins, leurs travaux sont limités au règne et non à la gouvernance. Dans l’époque contemporaine, des organisations féministes se sont érigées un peu partout dans le monde. Entres autres, en 1820, l’American Female Moral Reform Society voulait lutter contre la prostitution et l’alcoolisme.
Les droits des femmes
Les droits fondamentaux prescrits par le droit international concernent les droits de l’homme, auxquels ceux de la femme font partie. Au cours de tous ces mouvements, des militantes ont pu obtenir gain de cause en termes juridiques, des peines peuvent être infligées aux hommes qui tentent d’enfreindre ces lois. En 1983, l’égalité professionnelle entre la femme et l’homme est déclarée. Désormais, le salaire, le temps de travail, le poste attribué doivent être les mêmes aussi bien pour les hommes que pour les femmes. Une année plus tard, vient la loi sur la parité complète entre les deux époux dans la gestion du patrimoine familial. La loi sur la parité est acquise en 1999-2000, le texte stipule l’égalité des sexes dans tous les domaines socio-politiques.
Parmi les lois fondamentales, on peut citer :
▶ Une femme qui travaille a la liberté complète de disposer de son salaire : ceci dit, elle est libre de choisir ce qu’elle va faire de son salaire ;
▶ Un congé de maternité de 8 semaines est accordé aux femmes enceintes,
▶ La femme est libre d’adhérer à un syndicat sans l’aval de son mari ;
▶ La femme jouit de parts égales (moitié-moitié) au régime matrimonial, c’est-à-dire qu’en cas de séparation ou de divorce, les biens de la famille sont partagés en deux parts égales, 50% pour le mari et 50% pour l’épouse ;
▶ Le harcèlement sexuel dans les relations de travail est considéré comme un délit sanctionné par une peine d’amendement ou d’emprisonnement ;
▶ Le viol considéré comme un délit mineur est devenu un crime et passible d’une peine d’amendement ou d’emprisonnement ;
▶ Le droit à l’éducation : la femme a le droit de poursuivre les mêmes études que les hommes ;
▶ Les femmes ont les mêmes droits civiques que les hommes : droit de vote, ….
Les combats pour l’émancipation des femmes ne cessent de se poursuivre, les lois régissant les conditions féminines trouvent une grande amélioration. Des organisations internationales telles que l’ONU (Organisation des Nations Unies) ou l’Amnisty International n’ont pas ménagé leurs efforts pour la liberté des femmes. Toutefois, l’application des lois est remise en question tant dans certains pays de l’occident que dans les pays du Sud.
Dans la constitution 1998, la République malgache reconnaît la lutte contre l’injustice, les inégalités et la discrimination sous toutes formes.
Les quelques lois malgaches suivantes méritent d’être citées :
✔ Liberté politique : l’article 6 de la constitution dispose que « sont électeurs (…) tous les nationaux des 2 sexes jouissant de leurs droits civils et politiques » ;
✔ Accès à l’éducation : l’article 23 de la constitution dispose que « tout enfant a droit à l’instruction et à l’éducation sous la responsabilité des parents dans le respect de leur liberté de choix. Tout adolescent a droit à la formation professionnelle » ;
✔ Profession : la même constitution stipule que « à même qualification professionnelle, à même emploi, à rendement égal, le salaire est égal pour tous les travailleurs, quelque soient leur origine, leur statut, leur sexe, leur âge » ;
✔ Protection des femmes contre la violence : l’article 17 dispose que l’Etat organise l’exercice des droits qui garantissent pour l’individu l’intégrité et la dignité de sa personne, son plein épanouissement physique, intellectuel et moral.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
1. Généralités
2. Choix du thème
3. Choix du terrain
4. Problématique
5. Hypothèses
6. Objectifs
i. Objectifs généraux
ii. Objectifs spécifiques
7. Méthodologie
i. Instruments d’analyse
ii. Les techniques de collecte de données
iii. Déroulement de l’enquête
iv. Problèmes rencontrés et limites
INTRODUCTION PARTIE I
PARTIE I : DU FEMINISME A L’APPROCHE GENRE
CHAPITRE I : GENESE DU FEMINISME
1. Historique du mouvement féministe
2. Les droits des femmes
3. Situation des femmes selon les us et coutumes malgaches
4. Le mouvement féministe à Madagascar
CHAPITRE II : DU CONCEPT DE FEMMES CHEFS DE MENAGE A L’APPROCHE GENRE A MADAGASCAR
1. Concept de femmes chefs de ménage
2. Femmes chefs de ménage et pauvreté
3. Quelques indicateurs sur la situation socioéconomique d’une famille matriarcale à Madagascar
i. Démographie
ii. Education
iii. Sources de revenus
4. Place de la femme dans le système de production
5. Approche genre
PARTIE II DELIAISON SOCIALE ET PROFESSIONALISATION DE LA FEMME CHEF DE MENAGE A BERONONO
CHAPITRE III LA PLACE DU METIER DE CHARBONIER DANS LES ACTIVITES ECONOMIQUES
1. Ressources et marches locaux
i. Délimitation
ii. Historique du village
iii. Démographie
2. L’équilibre socio démographique
i. Autorités locales
ii. Milieu physique
iii. Milieu social
iv. Education
3. Les orientations socioéconomiques masculines
4. L’issue VOI
5. Pratique du métier de carbonisateur devenue un métier de survie
CHAPITRE IV : STATUT SOCIO-DEMOGRAPHIQUE DES FEMMES CHEF DE MENAGE
1. Femme chef de ménage : un phénomène ordinaire
2. Femme carbonisatrice : un métier qui fait vivre
3. Evaluation de la situation économique des femmes chefs de ménage selon catégorisation de richesses
4. Le déséquilibre social dans l’équité de genre
i. Les hommes mariés par rapport aux femmes chefs de ménage
ii. Les femmes mariées par rapport aux femmes chefs de ménage
CHAPITRE V LE POIDS DE LA MONOPARENTALITE DE GENRE
1. Indépendance des femmes
2. Isolement des femmes mariées
i. Contrôle du corps féminin par l’homme
ii. Gestion des ressources par l’homme
iii. Violence conjugale
iv. Prise de décision
3. Les problèmes sociaux découlant a l’état de pauvreté
i. Non acceptation des mains d’œuvre de travailler chez une famille dirigée par une femme
ii. Difficulté de transport
4. Education des enfants mise en péril
PARTIE III PROSPECTIVES D’INTEGRATION DES FEMMES AU PRINCIPE GDH
CHAPITRE VI LEGITIMATION ET LEGALISATION D’UN MEME STATUT POUR LES FEMMES
1. L’obligation du mariage civil
2. La biparentalité obligatoire
3. La place de la polygamie
4. Les charges collectives parentales dans la socialisation des enfants
CHAPITRE VII LES MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
1. Législation matrimoniale
2. Amélioration des activités économiques
3. Sensibilisation par iec/ccc
i. L’IEC
ii. La CCC
4. 3P et responsabilisation des sociétés civiles
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE