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LES APTITUDES DU ZEBU AZAWAK
Les aptitudes sont des prédispositions organiques et physiologiques d’un animal à fournir une ou plusieurs productions (viande, lait, travail, laine). En fait, les aptitudes sont des qualités que l’on recherche chez les animaux d’une certaine race et que l’on s’efforce d’améliorer en vue d’accroître leurs productions [23].
APTITUDES LAITIERES
La vache Azawak est bien appréciée des populations sédentaires à cause de son rendement laitier relativement élevé dans les conditions d’élevage extrêmement difficiles. Cet animal qui pendant huit mois connaît une balance énergétique et protéïque déficitaire parvient non seulement à élever son veau, mais aussi à fournir une quantité de lait assez appréciable pour la consommation humaine [29].
La production moyenne de la race est estimée à 700 litres en 300 jours en élevage extensif sans complémentation alimentaire. Cependant, l’existence d’individus pouvant donner jusqu’à 1500 litres dans les mêmes conditions a été rapportée et les essais d’alimentation effectués en station dénotent l’excellente aptitude laitière du zébu Azawak.
Les productions de 2700 litres obtenues avec une alimentation intensive justifient pleinement l’appellation de « jersiaise de l’Ouest Africain » que l’on
donne au zébu Azawak [45].
APTITUDES BOUCHERES
Tout comme pour la production laitière, on ne peut s’attendre à de très hauts rendements en viande chez les animaux vivant sous un régime constamment déficitaire ; mais si l’on ne peut classer le zébu Azawak parmi les races du type viande, on est du moins obligé de lui faire une place de choix parmi les races à double rendements [29].
Au centre expérimental de Toukounous, le poids moyen des animaux est de 400 kg en élevage extensif (450 kg pour les mâles et 360 pour les femelles). Des essais d’embouche y ont cependant fait découvrir des veaux de 18 mois accusant un gain moyen quotidien de 900 grammes, ce qui dénote les bonnes aptitudes en viande de la race où des poids de 600 kg et des rendements de 50% en élevage extensif ne sont pas chose rare [45].
Comparée aux races bovines du Niger, l’Azawak présente les meilleures aptitudes laitières et bouchère (Tableau II). 9
LES PARAMETRES DE REPRODUCTION DU ZEBU AZAWAK
LE POIDS ET L’AGE A LA MISE EN REPRODUCTION
Les femelles Azawak sont fécondes à 2 ans correspondant à un poids vif qui se situe entre 230-250 kg, alors que les premières chaleurs apparaissent déjà à 18 mois ; quant aux mâles, l’instinct sexuel est développé à un an mais les saillies ne sont fécondes que vers 2,5-3 ans, accusant à ce moment un poids corporel de 400 – 500 kg [45].
La fertilité :
La fertilité d’un troupeau est l’aptitude de ce troupeau à être fécondé en un minimum de saillies ou d’inséminations. On peut imputer le manque de fertilité soit aux mâles (cas de saillie naturelle) soit aux femelles. Elle est appréciée par le taux de fertilité qui se distingue en taux de fertilité vraie (T.F.V) et en taux de fertilité apparente (T.F.A).
– Le taux de fertilité vraie est le rapport du nombre de femelles pleines dans l’année par le nombre de femelles soumises à la reproduction. Nombre de femelles pleines dans l’année T.F.V. = x 100 Nombre de femelles soumises à la reproduction
– le taux de fertilité apparente correspond au rapport entre le nombre de femelles ayant vêlé ou avorté par le nombre de femelle soumises à la reproduction. Nombre de femelles ayant vêlé ou avorté T.F.A. = x 100 Nombre de femelles soumises à la reproduction
Selon Gandah [23] le T.F.V et le T.F.A pour le zébu Azawak sont de 62,38 et 71,52% à la S.S.E (Tableau III).
A la station de Loumbila au Burkina Faso, Boly et al. [8] trouvent un T.F.A. de 91,58% (Tableau III).
LA PROLIFICITE
La prolificité d’un troupeau est son aptitude à produire davantage de petits que le nombre de mères mettant bas. Elle s’apprécie par le taux de prolificité (T.P) qui dépend de l’espèce ; ce taux correspond au nombre de veaux nés par rapport au nombre de femelles mettant bas. Nombre de veaux nés vivants dans l’année T.P = x 100 Nombre de femelles mettant bas dans l’année
Pour Gandah [23], le T.P de l’Azawak à la S.S.E.T est de 100,19%, alors que Boly et al [8], à la station de Loumbila au Burkina Faso, trouvent un T.P de 99,02% (Tableau III).
LA FECONDITE
A l’échelle d’un troupeau, elle correspond à l’aptitude du troupeau à produire dans l’année le maximum possible de petits. Elle est appréciée par le taux de fécondité (T.F) qui correspond au nombre de petits nés vivants dans l’année par rapport au nombre de femelles soumises à la reproduction. Autrement dit, c’est le nombre de femelles mettant bas par rapport au nombre de femelles soumises à la reproduction. C’est une aptitude globale qui tient compte de la fertilité et de la prolificité et ramène cette productivité en petits à l’année.
FACTEURS INFLUENÇANT LES PARAMETRES DE REPRODUCTION ET DE PRODUCTION LAITIERE
FACTEURS INFLUENÇANT LES PARAMETRES DE REPRODUCTION
FACTEURS INFLUENÇANT LA FERTILITE
Abstraction faite des facteurs génétiques et de la conduite du troupeau, c’est surtout l’environnement dont principalement la saison et les disponibilités fourragères (aliment en quantité et en qualité) qui influence la reproduction. Mais la saison et l’aliment sont deux éléments intimement liés, surtout dans les conditions d’élevage, type extensif, de l’Afrique au Sud du Sahara où les disponibilités fourragères dépendent des aléas climatiques. En effet les diverses variations saisonnières observées s’expriment par une plus ou moins grande disponibilité alimentaire en quantité et en qualité. Ainsi les chances de concevoir dépendent de l’amplitude de la variation positive du poids, donc de l’aliment équilibré disponible, du vêlage à la mise en reproduction. Plus cette amplitude est grande plus l’anoestrus post-partum est court et plus le taux de conception est satisfaisant [40].
Buck [11] a rapporté qu’au Botswana des vaches pesant 430 et 300 kg avaient respectivement 85 % et 50 % de taux de conception ; en outre le taux de conception a été de 50 % et de 67 % pour respectivement les vaches qui ont perdu du poids et celles qui en ont gagné pendant la saison de reproduction.
Dans les conditions d’élevage traditionnel au Sénégal, Denis et Thiongane [19] s’aperçoivent, à partir d’une observation faite sur 150 vaches, que malgré la non interruption de l’activité sexuelle des femelles au cours de l’année, la période d’activité la plus intense est observée aux mois d’août et septembre (saison pluvieuse). Dans la même foulée, ces derniers ont rapporté que les manifestations classiques de l’état de rut plus fréquemment signalées chez les 15
animaux supplémentés, en totalité ou en matières minérales seulement, sont très peu visibles chez les animaux courants.
A la S.S.ET, Achard et Chanono [2] ont conclu que l’apport d’une complémentation en graines de coton aux femelles pendant la saison défavorable a permis d’avoir une répartition, à peu près, homogène des vêlages pendant toute l’année.
Chez le mâle, l’activité spermatogonique est également sous l’influence des périodes d’abondance alimentaire. Les travaux de By et al. [12] effectués au Nord du Nigéria sur 240 taureaux indigènes sont édifiant dans ce sens. En effet, ils ont trouvé un effet significatif (p<0,01) de la saison sur l’activité spermatogonique des mâles, les saisons les plus propices à cette activité sont la saison pluvieuse (juin – septembre) et post hivernale (octobre – décembre). Ces saisons correspondent aux périodes d’équilibre alimentaire.
Signalons que les fortes températures dépriment l’activité sexuelle des animaux mais en Afrique subsaharienne ce facteur a un effet indissociable du précédent car les températures élevées coïncident avec les périodes de déficit alimentaire [12].
FACTEURS INFLUENÇANT LA DUREE DE GESTATION
La gestation est la période allant de la conception à la mise bas, sa durée, chez le zébu, a une moyenne de 285 jours (extrêmes 275 et 297,5 jours) [42] ; elle est de 293 ± 2 jours chez le zébu Gobra, d’après les travaux de Denis et Thiongane [19] éffectués au C.R.Z de Dahra au Sénégal. 16
Chez les taurins (Anderson, 1965 ; Rodriguez, [49] ont trouvé une valeur comprise entre 270 et 292 jours.
Plusieurs facteurs tels que le foetus, la saison ou l’alimentation peuvent agir pour modifier cette durée.
EFFET DU FOETUS
La durée de gestation des veaux mâles est supérieure de 1 à 5 jours par rapport à celle des veaux femelles mais cet effet est non significatif ; de même cette durée est écourtée de 3 à 6 jours en cas de portée double comparativement à une portée simple [28], [33] et [51].
EFFET DE LA SAISON ET DE L’ALIMENTATION
L’effet de la saison sur la durée de gestation est controversé : El Amin et al, [21] ont trouvé un effet significatif, tandis que Bartha, [6] et Carregal [13] ont rapporté l’effet contraire de la saison.
La sous alimentation notamment la déficience en vitamine A écourte la gestation. Des naissances prématurées caractérisées par l’expulsion avant terme (17 à 43 jours) de veaux chétifs ou de veaux morts et s’accompagnant d’une rétention placentaire ont été observées chez les vaches gestantes ayant consommé des aiguilles de Pin Ponderosa mélangées au foin de luzerne [30].
FACTEURS INFLUENÇANT L’INTERVALLE VELAGE FECONDATION (I.V.F.)
L’I.V.F. correspond à la période ouverte, période au cours de laquelle des phénomènes physiologiques dont entre autres l’involution utérine conduisent au retour à l’état normal chez la femelle ayant mis bas. Cette période ne doit pas dépasser 80 à 85 jours si l’objectif est d’avoir un veau/an. Ceci n’est possible que lorsque la parturiente dispose d’un aliment énergétique, indispensable pour atteindre le score de condition corporelle de conception. Plus cette alimentation 17 est apportée de façon équilibrée, plus le score de condition corporelle est atteinte, plus courte est la période ouverte [40].
Dans le système d’élevage traditionnel au Sénégal, Denis et Thiongane [19] ont trouvé au C.R.Z. de Dahra, une durée de 150 jours chez le zébu Gobra.
Au Maroc, selon une étude menée par Boujenane et Maty BA [10], la durée de la période ouverte est de 139,4 jours chez la race pie-noire. Toutefois, ces derniers notent un écart type de cet intervalle très élevé (88,3 jours) ; ils attribuent ce fait à l’hétérogénéité du troupeau ou des problèmes de reproduction.
A la S.S.E.T au Niger, Achard et Chanono [2] ont estimé l’I.V.F. à 136 jours chez le zébu Azawak. Gaur [24] observe une durée moyenne de 153 ± 19,87 jours chez la race Frieswal. Selon cet auteur l’I.V.F. est affectée par la période de vêlage qui devient plus court chez les femelles ayant vêlé en saison de pluies (135 jours) contre 175 jours pour celles qui ont mis bas en été. La période ouverte diminue continuellement de la 1ière à la 6ième mise-bas.
Labssière [35] rapporte que chez la vache laitière, en fonction de la qualité du stimuli sur la mamelle, la reprise de l’activité sexuelle après vêlage varie (Tableau IV) :
– elle est plus tardive chez la vache allaitante que celle traite ;
– plus tardive chez la vache allaitante deux veaux que chez celle supportant un seul ;
– plus tardive chez la vache traite 4 fois/jour que chez celle qui est traite 2 fois/jour.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE ZEBU AZAWAK
I.3.LES APTITUDES DU ZEBU AZAWAK
I.3.1.APTITUDES LAITIERES
I.3.2.APTITUDES BOUCHERES
I.3.3.TRAVAIL ET RUSTICITE
I.4.LES PARAMETRES DE REPRODUCTION DU ZEBU AZAWAK
I.4.3.LA PROLIFICITE
I.4.4.LA FECONDITE
CHAPITREII :FACTEURS INFLUENÇANT LES PARAMETRES DE REPRODUCTION ET DE PRODUCTION LAITIERE
II.1. FACTEURS INFLUENÇANT LES PARAMETRES DE REPRODUCTION
II.1.1. FACTEURS INFLUENÇANT LA FERTILITE
II.1.2. FACTEURS INFLUENÇANT LA DUREE DE GESTATION
II.1.2.1 EFFET DU FOETUS
II.1.2.2.EFFET DE LA SAISON ET DE L’ALIMENTATION
II.1.3. FACTEURS INFLUENÇANT L’INTERVALLE VELAGE FECONDATION (I.V.F.)
II.1.4. FACTEURS INFLUENÇANT L’AGE AU PREMIER VELAGE
II.1.5.FACTEURS INFLUENÇANT L’INTERVALLE ENTRES LES VELAGES20
II.2.FACTEURS INFLUENÇANT LA PRODUCTION LAITIERE
II.2.1.DEFINITION ET COMPOSITION DU LAIT
II.2.2. LA COURBE DE LACTATION
II.2.3.PRODUCTION LAITIERE EN RAPPORT AVEC LA SAISON ET L’ALIMENT
II.2.4.PRODUCTION LAITIERE ET CLIMAT
I.2.3. LES DOCUMENTS EXPLOITES
I.2.3.4.LE REGISTRE DE CONTROLE LAITIER
I.2.4.1.LES VARIABLES DE REPRODUCTION
I.2.4.1.6.INTERVALLE VELAGE / VELAGE
I.2.4.2.LES VARIABLES DE PRODUCTION DE LAIT
I.2.5.LES FACTEURS ETUDIES
I.2.6.ANALYSE STATISTIQUE DES DONNEES
CHAPITRE II : RESULTATS- DISCUSSION- RECOMMANDATIONS
II.1.RESULTATS
II.2.1.2.1.L’EFFET DE L’ALIMENT
II.2.1.2.2.EFFET DE LA TEMPERATURE AMBIANTE
II.2.1.3.L’INTERVALLE VELAGE FECONDATION (I.V.F.) ET L’INTERVALLE VELAGE – VELAGE (I.V.V.)
I.2.1.3.2.L’EFFET DU RANG DE VELAGE SUR L’INTERVALLE VELAGE- FECONDATION
II.2.2.2.3.EFFET DE LA DUREE DE LACTATION SUR LA PRODUCTION LAITIERE
II.3.RECOMMANDATIONS
II.3.1.LE CONTROLE DE LA REPRODUCTION
II.3.1.1.LE SUIVI DES SAILLIES
II.3.1.2.LA CONSTITUTION DES TROUPEAUX POUR LA REPRODUCTION
II.3.1.3.LE RECOURS AUX NOUVELLES TECHNOLOGIES DE LA REPRODUCTION
II.3.1.4.APPLICATION DES CROISEMENTS AVEC LES RACES EXOTIQUES
II.3.2.LA PRODUCTION LAITIERE
II.3.2.1.CONTRAINTE LIEE A LA SAISON DE VELAGE
II.3.2.2.CONTRAINTE LIEE A LA TECHNIQUE DE LA TRAITE
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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