Facteurs influençant l’autogestion du diabète

« Le diabète est une maladie grave, dont les complications peuvent être dévastatrices, et qui frappe à tout âge partout dans le monde » (Association canadienne du diabète, 2008, p. S1). Au Canada, la prévalence du diabète de type 2 est telle que le nombre de diabétiques a presque doublé au cours de la dernière décennie. Si cette tendance se maintient, une personne sur trois sera diabétique ou prédiabétique d’ici 2020 (Association canadienne du diabète, 2010).

L’autogestion du diabète est reconnue comme étant la pierre angulaire du contrôle de la maladie (Nagelkerk, Reick & Meengs, 2006). Puisque le diabète est avant tout une maladie gérée par la personne qui en est atteinte, cette dernière se trouve responsable de la majorité des décisions quotidiennes concernant sa maladie et son traitement. De ce fait, plusieurs facteurs susceptibles d’influencer l’autogestion du diabète peuvent avoir un impact considérable sur le contrôle de la maladie (Tang, Funnell, Brown & Kurlander, 2010). Le but de la recherche est de décrire, selon les perceptions d’adultes diabétiques de type 2 insulinotraités vivant sur le territoire de la Manicouagan , les facteurs qui influencent l’autogestion de leur diabète.

Diabète de type 2

Afin de mieux comprendre le problème de santé chronique qui affecte les participants de cette recherche, les éléments suivants seront présentés : la définition du diabète de type 2, la prévalence et l’incidence, les critères de diagnostic, les facteurs de risque associés à ce trouble métabolique, les manifestations, les complications aiguës et chroniques et les impacts sur le système de santé canadien.

Définition

Le comité d’experts des Lignes directrices de pratique clinique de l’Association canadienne du diabète (2013) définit le diabète comme « un trouble métabolique caractérisé par la présence d’une hyperglycémie attribuable à un défaut de la sécrétion d’insuline et/ou de l’action de l’insuline» (pp. S-369). Le diabète de type 2 s’accompagne d’une insulinorésistance et d’une détérioration progressive des cellules bêta du pancréas. De ce fait, le contrôle glycémique se détériore au fil du temps, d’où la nécessité de rendre le traitement de la maladie dynamique (Association canadienne du diabète, 2008).

Prévalence 

Au Québec, en 2008-2009, la prévalence de cette maladie était de 8,3 % dans la population en général. Au même moment, pour la région de la Côte-Nord cette proportion était de 9,5 % (Thérriault, 2011).

Critères de diagnostic

Les critères diagnostiques généraux du diabète sont une glycémie à jeun égale ou supérieure à 7 mmol/L, ou une glycémie aléatoire égale ou supérieure à 11,1 mmol/L, ou une glycémie égale ou supérieure à 11,1 mmol/L deux heures après l’ingestion de 75 grammes de glucose, ou un résultat d’hémoglobine glyquée (HbA1c) égal ou supérieur à 6,5% (Canadian diabetes association, 2013).

Facteurs de risque

De nombreux facteurs de risque associés au diabète de type 2 sont décrits dans les écrits scientifiques. Les principaux sont :1) être âgé de 40 ans et plus, 2) avoir un parent du premier degré atteint de diabète de type 2, 3) être membre d’une population à haut risque (autochtone, hispanique, asiatique, africaine), 4) présenter des antécédents d’intolérance au glucose ou d’anomalie de la glycémie à jeun, 5) présenter des complications microvasculaires ou macrovasculaires associées au diabète, et 6) être en présence de facteurs de risques vasculaires (dyslipidémie, hypertension, surpoids, obésité abdominale) (Canadian diabetes association, 2013). D’autres facteurs de risque peuvent aussi être rencontrés tels qu’avoir des antécédents de diabète gestationnel, avoir accouché d’un enfant de poids de naissance élevé, présenter une maladie associée (syndrome des ovaires polykystiques, ancanthosis nigricans, maladies psychiatriques, infection au virus d’immunodéficience humaine [VIH], syndrome d’apnée du sommeil, faire usage de médicaments qui sont susceptibles de modifier la glycémie (glucostéroïdes, antipsychotiques, antiviraux hautement actifs), et finalement, présenter une condition pouvant être associée au diabète (génétique, pancréatique, endocrinienne, médicamenteuse ou chimique, infectieuse, auto-immune, ou provenant de syndromes) (Canadian diabetes association, 2013).

Manifestations 

Le diabète de type 2 est souvent diagnostiqué de façon fortuite, car ses symptômes sont dans plusieurs cas d’intensité légère. Les symptômes d’hyperglycémie peuvent se développer sur une période de plusieurs années et ainsi passer inaperçus, étant confondus avec d’autres malaises bénins liés au vieillissement (Schub & Spears, 2013). Lorsqu’elles sont ressenties, les manifestations du diabète de type 2 les plus courantes sont la fatigue, les infections récurrentes, les plaies lentes à cicatriser, les changements au niveau de la vision, la polyurie, la polydipsie et les changements pondéraux inexpliqués (Schub & Spears, 2013). Selon Ékoé (2010), le diagnostic de diabète de type 2 arrive en général 10 à 15 ans après l’apparition des premières manifestations de la maladie et 50 % des patients présentent déjà des complications associées au diabète au moment du diagnostic.

Complications 

Les complications aiguës associées au diabète de type 2, tout comme les complications chroniques, peuvent avoir des conséquences graves, voire mortelles pour les diabétiques. Elles se manifestent lorsque le diabète est mal contrôlé et se caractérisent principalement par des états d’hypoglycémie et d’hyperglycémie. La reconnaissance de signes et symptômes des complications aigües est un élément crucial de l’autogestion (Canadian diabetes association, 2013).

L’hypoglycémie se définit par une glycémie inférieure à 4 mmol/L, l’apparition de symptômes autonomes ou neuroglycopéniques (tremblements, palpitations, anxiété, confusion, faiblesse, convulsions, coma), et par un soulagement des symptômes suite à l’administration de glucides (Canadian diabetes association, 2013). L’hypoglycémie peut mener à un éventail de complications en fonction de son intensité (Canadian diabetes association, 2013). L’augmentation du risque de présenter diverses anomalies du rythme cardiaque pouvant entraîner la mort est aussi associée aux hypoglycémies (Ligthelm, Kaiser, Vora & Yale, 2012). L’hypoglycémie sévère et récurrente pourrait, être associée à des séquelles intellectuelles qui peuvent se manifester par une diminution des performances intellectuelles et la démence (Canadian diabetes association, 2013). Des séquelles neurologiques telles que des paresthésies, des convulsions et des encéphalopathies peuvent aussi être observées. Puisque les hypoglycémies sévères et récurrentes affectent aussi la sensibilité individuelle à détecter et ressentir les hypoglycémies, elles représentent un enjeu grave et dangereux (Canadian diabetes association, 2013). De plus, il semble que les hypoglycémies aient des répercussions négatives des points de vue social et émotionnel et qu’elles puissent rendre certains patients craintifs quant à l’intensification de leur thérapie (Association canadienne du diabète, 2008; Brunton, 2012). Les hypoglycémies peuvent représenter un fardeau pour les diabétiques, car elles sont entre autres associées à une réduction de la qualité de vie, une diminution de la qualité et de la quantité du sommeil, à une altération de la capacité à conduire un véhicule et à des effets négatifs sur les relations interpersonnelles (Braun et al., 2008; Brunton, 2012; Schopman, Geddes & Frier, 2010; Wu, Juang & Yeh, 2011).

L’hyperglycémie marquée peut provoquer un état d’acidocétose diabétique ou un syndrome d’hyperglycémie hyperosmolaire. Ces deux conditions représentent des urgences médicales en raison des nombreuses anomalies métaboliques qu’elles provoquent et peuvent entraîner la mort. Parmi les manifestations de l’hyperglycémie, notons les troubles respiratoires, les nausées et vomissements, la baisse du niveau de conscience, les troubles neurologiques se manifestant par des convulsions ou un état évoquant un accident cérébral vasculaire (Association canadienne du diabète, 2008).

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Table des matières

INTRODUCTION 
CHAPITRE 1 PROBLÉMATIQUE 
1.1 But de la recherche
1.2 Question de recherche
CHAPITRE 2 RECENSION DES ÉCRITS 
2.1 Diabète de type 2
2.1.1 Définition
2.1.2 Prévalence
2.1.3 Critères de diagnostic
2.1.4 Facteurs de risque
2.1.5 Manifestations
2.1.6 Complications
2.1.7 Impacts sur le système de santé canadien
2.2 Insulinothérapie
2.2.1 Usage de l’insuline dans le traitement du diabète de type 2
2.2.2 Mode d’administration
2.2.3 Aspects pharmacologiques
2.3 Autogestion
2.3.1 Concept d’autogestion
2.3.2 Autogestion et diabète
2.3.3 Habiletés d’autogestion
2.3.4 Facteurs associés à l’autogestion du diabète de type 2 insulinotraité
CHAPITRE 3 LE CADRE DE RÉFÉRENCE 
CHAPITRE 4 MÉTHODOLOGIE
4.1 Dispositif de recherche
4.2 Critères de sélection
4.3 Déroulement de la recherche et recrutement des participants
4.3.1 Considérations éthiques
4.4 Collecte de données
4.5 Analyse qualitative des données
CHAPITRE 5 RÉSULTATS .
5.1 Perceptions de l’autogestion selon les participants
5.2 Facteurs influençant l’autogestion
5.2.1 Connaissances
5.2.2 Habiletés
5.2.3 Aspects émotionnels
5.2.4 Sentiment d’efficacité personnelle
5.2.5 Soutien social
5.2.6 Aspects socioéconomiques
5.2.7 Soins de santé et services sociaux
5.2.8 Antécédents familiaux
5.2.9 Antécédents personnels de santé
5.2.10 Crainte des conséquences de l’hypoglycémie
5.2.11 Espoir en de nouveaux traitements
5.2.12 « Tricherie »
5.2.13 Changements des habitudes de vie
5.2.14 Temps
5.2.15 Discipline
5.2.16 Sorties et voyages
5.2.17 Accessibilité au matériel
5.2.18 Techniques d’injection
5.2.19 Avantages perçus de l’insulinothérapie
CHAPITRE 6 DISCUSSION 
6.1 Perceptions de l’autogestion
6.2 Modèle théorique et analyse
6.3 Facteurs influençant l’autogestion du diabète de type 2
6.4 Forces et limites de la recherche
6.4.1 Limites
6.5 Retombées de la recherche
6.5.1 Retombées pour la recherche
6.5.2 Retombées pour la pratique infirmière
6.5.3 Retombées pour les diabétiques de type 2 insulinotraités
6.5.4 Forces
CONCLUSION

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