Facteurs influençant la conduite tenue par les parents face à la brûlure 

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Phase secondaire

Elle s’étend du troisième jour au recouvrement complet des surfaces brûlées. Alors que persiste une fuite hydrosodée importante, apparaissent les problèmes d’infections liés à une dénutrition et une immunodépression sévère (5).

Phénomènes locaux (5)

La fuite hydrique se poursuit, essentiellement par évaporation à partir des surfaces brûlées. Chez l’adulte, ces pertes sont évaluées à0,3 ml/cm²/24 h de surface exsudant (0,81 ml/cm²/24 h sur lit fluidisé). Ces pertes sont majorées chez l’enfant.

Phénomènes généraux (5)

Les tissus brûlés continuent de relarguer des médiateurs de l’inflammation (cytokines, radicaux libres, prostaglandines). Ces médiateurs, et surtout les cytokines, agissent sur l’axe hypothalamo-hypophysaire :
– en déréglant la régulation thermique ;
– en stimulant les hormones catabolisantes telles les catécholamines et le glucagon, responsables d’une augmentation de la consommation d’oxygène, d’une protéolyse, d’une lipolyse et d’une néoglucogenèse hépatique accrue ;
– et en inhibant les hormones anabolisantes, avec diminution de la synthèse de l’hormone de croissance et de l’insuline-like-growt h factor et en induisant une insulinorésistance.
Il s’ensuit un état d’hypermétabolisme responsabled’une dénutrition sévère. Celle-ci, associée à l’augmentation de certains médiateurs (PGE2, TNF, IL6), aboutit à une dépression immunitaire tant humorale (par diminution de la synthèse des immunoglobulines) que cellulaire (par diminution de l’activité cytotoxique des lymphocytes T). Dénutrition et immunosuppression conduisent à l’infection qui est la deuxième cause de mortalité dans les services de brûlés.

Lésions et tares associées

Elles ajoutent leur gravité propre à celle de la brûlure. Les atteintes respiratoires contribuent à la dette en oxygène. Un tableau asphyxique peut être dû aux seules conséquences mécaniques de l’œdème. Le cadre nosologique des lésions respiratoires primitives correspond aux brûlures vraies de l’arbre trachéo-bronchique, aux inhalations de fumée responsables d’atteintes du surfactant et d’inflammation de la muqueuse bronchique, et aux lésions de blast proches de la contusion pulmonaire traumatique. Au cours d’un incendie et des explosions, l’intoxicati on par l’oxyde de carbone est fréquente et le dégagement de cyanure n’est pas exceptionnel. De plus, dans un contexte traumatique, des éventuelles lésions viscérales et orthopédiques participent à l’instabilité hémodynamique, à la dette en oxygène,à l’intensité de la douleur, et à la vulnérabilité vis-à-vis de l’infection (4).

Règles de base

La prise en charge doit être précoce, débutée dèsaprisel en charge pré hospitalière et comprennent:
– Le réchauffement du patient qui est primordial pour ne pas aggraver l’hypoperfusion des tissus brûlés par une vasoconstriction induite par l’hypothermie. Il faut également se rappeler que le refroidissement des lésions par de l’eau froide ou gel est contre-indiqué chez l’enfant gravement brûlé. En pratique, les vêtements souillés ou humides doiventêtre retirés. Après avoir été soigneusement séché, l’enfant doit être enveloppéansd un drap stérile et une couverture de survie. La température centrale doit être monitorée. La température ambiante doit être maintenue au-dessusde 25°C afin de limiter les échanges thermiques avec l’environnement (5) ;
– La voie veineuse est mise en place le plus rapidement possible, en zone saine, ou à défaut en zone brûlée selon la règle de Demling voie( veineuse périphérique en zone non brûlée > voie veineuse périphérique en zone brûlée > voie veineuse centrale en zone non brûlée > voie veineuse centrale en zone brûlée) pour minimiser le risque infectieux. Des prélèvements envue de la détermination du groupe sanguin et du dosage de monoxyde de carbone précèdent les perfusions et l’oxygénothérapie. L’immobilisation sur un matelas à dépression est systématique (5) ;
– L’expansion volémique est l’essentielle de la prise en charge. Les formules de calcul précises n’ont pas d’intérêt à ce stade. Ainsi, certaines équipes proposent une augmentation de l’apport pendant les huit premières heures post-traumatiques, en ajoutant à la quantité prévue 20 à 30 ml/kg au cours de la première heure. D’autres équipes recommandent l’application de la formule du Parkland’s hospital en accélérant le débit initialpour perfuser 2 ml/kg/% surface cutanée brûlée pendant les 6 premières heures posttraumatiques- (2).
Quoiqu’il en soit, il importe de maintenir un débit de perfusion aussi régulier que possible. Tout remplissage brutal a pour effet de majorer l’œdème, et toute diminution brutale risque d’être suivie d’un état de collapsus.Le remplissage vasculaire initial doit être réalisé avec des cristalloïdes (Ringer lactateou sérum salé) sur la base de 20 ml/kg par heure la première heure et 10 ml/kg par heure les heures suivantes en attendant une estimation plus précise des besoins. Puis, les apports hydroélectrolytiques doivent être adaptés en fonction des besoins de l’enfant (4).
Compte tenu des troubles majeurs de la perméabilité, les colloïdes ne sont pas indiqués pendant les 6 à 8 premières heures. En cas d’état de choc difficilement contrôlable, un colloïde peut être utilisé : l’hydroxyethylamidon àla dose de 15 à 20 ml pendant la première heure pourrait représenter une alternative intéressante par rapport aux gélatines, en raison de son fort pouvoir d’expansion volémique. Dans le contexte d’une incendie en lieu clos, un choc initial sévère doitsuggérer une intoxication par cyanure Le risque d’insuffisance rénale par rhabdomyolyse aiguë est prévenu par l’alcalinisation systématique et le recours aux diurétiques (4)(5).
Si l’enfant est d’emblée en choc hypovolémique, la voie intra-osseuse peut être une alternative à la voie veineuse, à condition d’être posée en zone non brûlée.
Une sonde gastrique est systématiquement mise en place, une vidange gastrique est effectuée et l’enfant est laissé à jeun. La mise en place d’un dispositif de recueil des urines (sonde urinaire ou poche) est indispensable pour la surveillance du remplissage. La pose d’une sonde urinaire s’impose en cas de brû lure périnéale (3).

La réhydratation

C’est la première étape du traitement d’une brûlure étendue. Elle doit être débutée précocement, étant donné la rapidité de constitutiode l’hypovolémie particulièrement mal tolérée chez l’enfant (3).

Nature des solutés perfusés (1)(3)

L’utilisation des solutés cristalloïdes isotoniques permet la restitution du capital sodé physiologique. Le Ringer-lactate reste le produit de référence. Cependant, l’utilisation des cristalloïdes isotoniques présente des inconvénients : importance des volumes perfusés, augmentation des oedèmes au niveau de la brûlure et aggravation de l’hypoprotidémie.
Les solutés hypertoniques (sodium : 240 à 300 mmol/l) ont été proposés pour réduire les volumes perfusés, réduire l’œdème et améliorer la onctionf cardiaque chez l’enfant gravement brûlé. Leur utilisation est très controversée ; ils ont été rendus responsables d’une augmentation de la mortalité et de l’incidence de survenue d’insuffisance rénale. Ils exposent de plus aux risques d’hypernatrémie, d’hyperosmolarité et de convulsions. Si certaines équipes adaptent une solution intermédiaire, en perfusant des solutés moins hypertoniques, la plupart des auteurs proscrivent l’utilisation de ces solutés chez l’enfant.
Les solutés d’albumine humaine diluée à 4% sont les plus utilisés notamment chez l’enfant. La déperdition protéique étant maximale ansd les huit premières heures, le pouvoir oncotique de ce soluté est transitoire lorsde la période initiale. Il a été montré de plus une majoration de l’eau intrapulmonaire lorsqu’on associe Ringer lactate et albumine dans la réanimation initiale. Enfin, le maintien d’une albuminémie supérieure 25 g/l chez l’enfant brûlé n’entraîne ni diminution des volumes perfusés lors de la réanimation initiale, ni amélioration du pronosticglobal. Pourtant, la plupart des auteurs recommandent son utilisation en association avec les cristalloïdes. Passé le délai des huit premières heures, l’adjonction d’albumine (1 g/kg) entraîne une restauration précoce et durable de l’hémodynamique.
Les dextrans 40 et 70 ont un pouvoir d’expansion rapide et durable. Leurs effets secondaires (réaction anaphylactique, tubulopathie, trouble de la coagulation) en limitent l’utilisation. Les hydroxyéthylamidons ont un effet très favorable sur l’hémodynamique générale. Pourtant, le recul manquepour recommander leur utilisation en routine chez le brûlé grave. Ces produits ne sont pas dénués d’effets secondaires (troubles de la coagulation, nephrotoxicité). Leur administration est cependant possible jusqu’à 33 ml/kg/j.

Réanimation respiratoire (2)

L’oxygénothérapie systématique par inhalation d’oxygène à haute concentration se justifie par la dette en oxygène qui est constante et la fréquence de l’intoxication oxycarbonée. L’intubation trachéale sous sédation t ela ventilation mécanique sont indiquées en cas de brûlures d’une superficie supérieure à 60% de la surface corporelle, ou de détresse respiratoire clinique patente. L’intubation initiale est de préférence naso-trachéale, pour faciliter la fixation de la sonde.La ventilation mécanique permet d’éviter l’augmentation de la consommation d’oxygène par accroissement du travail respiratoire, et d’éliminer les risques liés à une gêne au niveaude la mécanique thoracique, à un épuisement ou à la dépression respiratoire d’origine morphinique.

Traitements adjuvants (3)

– La sédation-analgésie et/ou anesthésie:la douleur la plus intense est celle entraînée par les actes thérapeutiques. Mal prise en charge, elle provoque une anxiété importante avec phénomène d’anticipation. Plus la brûlure estétendue, plus elle est profonde, plus la douleur est intense. La morphine est l’analgésie la plus employée pour le traitement de la douleur continue. Elle peut être administréepar voie intraveineuse ou par voie orale. L’analgésie contrôlée par le patient est possible chez le grand enfant. Le paracétamol est un adjuvant utile à la dose de 75 mg/kg/j. La clonidine ou la lidocaïne par voie intraveineuse sont utilisées par certaineséquipes. Pour contrôler la douleur due aux actes (balnéothérapie, pansements), l’anesthési générale est le plus souvent nécessaire.
– L’antibiothérapie est indiquée car l’infection constitue la deuxièmecause de mortalité dans les services de grands brûlés. Le diagnostic d’une infection locale et générale est particulièrement difficile chez l’enfant brûlé. Le diagnostic positif d’une infection repose sur la surveillance des sites menacés. Au niveau de la peau, toute brûlure non ème excisée est infectée au 15 jour. Les sources de contamination sont multiples : exogènes (personnel soignant par transmission manuportée, eau de bain mal décontaminée) ou endogènes (germes de l’oropharynx,des fécès et de la peau saine). L’antibiothérapie doit être adaptée aux données acquises par la surveillance du brûlé. La plupart des auteurs recommandent une triple association du type céphalosporine de troisième génération + vancomycine + amikacine.
La prévention repose sur les mesures d’hygiène de uttel contre les infections croisées et notamment contre les contaminations manuportées (lavage des mains, port de gants). Les pansements utilisant des topiques antibactériens sont très employés. On peut utiliser la sulfadiazine (Flamazine® ) éventuellement combinée au nitrate de cérium (Flamacérium ). Il s’agit d’un produit peu allergisant, peu toxi que et dont l’application n’est pas douloureuse. D’autres antiseptiques tels que la chlorhexidine (Hibitane® ) ou la polyvidone iodée peuvent être utilisés. Les produits contenant du camphre (Biogaze® ) sont en revanche à éviter car ils exposent au risque de convulsions.
– La nutrition : l’alimentation normale est insuffisante dès que la brûlure dépasse 20 % de la surface corporelle totale (dépense calorique majorée de 40 à 100%). Une hyperalimentation s’impose par voie entérale, parentérale ou en association. La nutrition entérale est la voie de choix. Elle peut être débutée précocement. Elle ne présente pas les risques infectieux rencontrés avec la nutrition parentérale. En revanche, en préservant l’intégrité de la muqueuse intestinale,elle prévient les phénomènes de translocation bactérienne. Son utilisation peut néanmoins être limitée par l’iléus gastrique (augmentation des résidus gastriques) ou par la survenue d’une diarrhée. L’association avec une nutrition parentérale est alors nécessaire (6).
La détermination des apports caloriques, tant sur le plan quantitatif que qualitatif, est peu codifiée chez l’enfant. Sur le plan quantitatif : la formule de Hildreth est utilisée par de nombreuses équipes : 1 800 kcal/m² de surface cutanée totale + 20200 kcal/m² de surface cutanée brûlée. Sur le plan qualitatif, leshydrates de carbone sont la principale ressource énergétique chez le brûlé. Ils constituent, selon l’âge, 65 à 85% de l’apport glucido-lipidique (3). Une intolérance glucidique peut apparaître, notamment en contexte septique. Elle se traduit par l’apparition d’une hyperglycémie, d’une glucosurie et est associée à une insulinorésistance. Une insulinothérapie peut être nécessaire si la glycémie dépasse 10 mmol/l. Les lipides constituent20 à 35 % de l’apport énergétique. Un apport excessif d’acide linoléique (précurseur des prostaglandines) serait à éviter (5).
Les apports protéiques sont proportionnels à l’étendue et à la profondeur de la brûlure, d’où la formule de Davies : 3g d’azote/kg + 1g d’az ote/ 1% de surface cutanée brûlée, en maintenant un rapport calorico-azoté de 100 à 150 kcal/1g d’azote. Les oligo-éléments et les vitamines : une supplémentation enzinc, cuivre et sélénium est souhaitable chez l’enfant brûlé, de même qu’en vitamines B6, B9, B12 et C (4).

COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS

Nous avons dévolu notre choix sur les brûlures graves chez l’enfant. Ce choix est motivé par plusieurs raisons. Les brûlures graves constituent un problème de santé publique à Madagascar du fait de leur fréquence et de leurs séquelles. Les brûlures sont fréquentes car à l’heure actuelle, à Madagascar, il n’existe pas de mesures de prévention. Chez l’enfant, les brûlures font parties des accidents de la vie courante. Pourtant, elles entraînent des conséquences graves pouvant engager le pronostic vital à court ou à moyen terme (1).
Nous avons choisi d’effectuer cette étude dans trois hôpitaux notamment les Centres Hospitaliers Universitaires d’Antananarivo et de Fianarantsoa, ainsi que le Centre Hospitalier Régional de Référence d’Antsirabe. En ffet, ces trois centres hospitaliers sont les principaux centres de référence qui desservent plusieurs régions des hautes terres centrales malgaches et où règne un même climat plus froid que l’ensemble de l’île.

L’âge des patients

Notre étude montre que la majorité des enfants sontâgés de 2 à 6 ans, représentant 48 cas, soit 66,7 % avec un âge moyen de 6,28 ± 3,27 a ns.
Ces caractéristiques selon l’âge varient suivant le pays considéré. Des études faites dans des pays comme le Nigéria (6) (7), l’Inde (8) et le Zaïre (9) ont trouvé des résultats similaires. En Turquie (10), l’âge moyen des enfant s atteints de brûlure est de 11,2 ± 14,01 ans avec une prédominance de la tranche d’âge allant de 5 à 10 ans. En France, d’après une étude faite par Mercier C et al en 2005(11), l’âge moyen des enfants se situe autour de 47 mois.
Dans tous les cas, chez le très jeune enfant, les brûlures sont souvent la conséquence de sa curiosité mais aussi de sa maladresse. Selon l’OMS, le développement moteur d’un enfant de moins de quatre ans n’est pas en phase avec son développement cognitif et intellectuel, et il peut donc se blesser plus facilement (1).
D’après Mercier C et al (11), ce sont surtout les enfants de moins de deux ans qui sont les plus exposés aux brûlures car à cet âge, l’enfa nt devient plus mobile et cherche à atteindre et à toucher les objets. Dans notre étude, les enfants de moins de deux ans sont les moins nombreux représentant 16 cas, soit 19,28%. En effet, les enfants de moins de 2 ans sont encore sous la totale responsabilité etsurveillance de leurs parents. Ainsi, les faits et gestes de ces enfants se passent la plupart du temps sous les yeux de leurs parents.

Le sexe

Notre étude a montré une prédominance masculine avec 47 garçons, représentant 56,4 % et un sex ratio de 1,31. Beaucoup d’études (9) (10) (11) (12) ont trouvé des résultats similaires. Ainsi, les garçons sont plus exposés que les filles au risque de brûlure, peut-être en raison de la nature plus curieuse des garçons et de leur goût du risque plus prononcé.
D’après le rapport mondial de l’OMS (1), la brûlure constitue le seul type de traumatisme involontaire dont le taux est plus élevé chez les personnes de sexe féminin que chez celles de sexe masculin. Les plus grandes différences selon le sexe sont relevées dans la Région OMS de l’Asie du Sud-Est (13)(14)(15)(16). Les coutumes locales consistant à allumer un feu pour cuisiner e t se chauffer directement à la flamme, ou encore à porter des vêtements amples, sont à l’origine du taux plus élevé de brûlures chez les filles (1).

Le niveau de vie des patients

Nos résultats ont montré que plus de la moitié desenfants (47 cas, soit 56,4 %) sont issus d’une famille ayant un bas niveau de vie. En effet, beaucoup d’études (17) (18) (19) (20) ont montré que la mortalité et la morbidité attribuables aux brûlures sont étroitement liées à la pauvreté.
Outre l’incidence nettement supérieure des brûlures chez les enfants des pays à bas et moyen revenu, il existe également des différences elons la situation socio-économique à l’intérieur des pays à haut revenu (1). Des études menées en France (11) et en Turquie (21) font ressortir un risque accru de brûlures chez les enfants les plus pauvres. En France, le risque relatif d’être hospitalisé en raison d’une brûlure est 2,3 fois plus élevé chez les enfants du groupe socio-économique le plus pauvre que chez les enfants appartenant au groupe le plus prospère. De même, enTurquie, une étude a montré que le risque de brûlures par flamme ou d’ébouillantements nécessitant une hospitalisation augmente à mesure que le revenu diminue.
Un certain nombre d’études cas-témoins ou d’études descriptives menées dans différents pays ont permis de cerner quelques facteurs socio-économiques qui augmentent le risque de brûlures chez l’enfant (22)(23)(24)(25). Au nombre de ces facteurs figurent notamment :
– le faible taux d’alphabétisation de la famille ;
– une surveillance insuffisante des enfants ;
– et le fait de vivre dans un logement surpeuplé ou avec des espaces en désordre.

L’agent causal

La brûlure par ébouillantement est la plus fréquent dans notre série, représentant 53 cas, soit 63,85 %. Ce sont dans la majorité des casdes accidents domestiques provoqués par des liquides chauds et bouillants de nature culinaire.
La projection de liquides bouillants (eau, thé, huile, préparations culinaires) sont de très loin la première cause de brûlure chez l’enfant. Les autres causes (brûlure par immersion, brûlure par contact, brûlure par flamme, brûlure électrique) sont nettement moins fréquentes (22) (24) (25).
Dans la littérature, 60 % des brûlures lors des accidents domestiques sont dues à des liquides chauds (22)(23)(24). En France, le contact avec du liquide chaud tient aussi la première place avec 72,8 % en tant qu’agent causal et se passe surtout dans la salle de bain (11). A Tunis, la source de brûlure est l’eau chaude dans 43 %, du thé dans 28 %, le café dans 10 % et le lait dans 9 % (26). D’après l’OMS (1), les brûlures par ébouillantement sont les plus fréquentes chez l’enfant de moins de six ans. Ces brûlures surviennent ordinairement lorsqu’un enfant renverse un récipient contenant un liquide bouillant (une tasse de café par exemple), sur son visage, ses membres supérieurs ou son torse.

La période de survenue des brûlures

Dans la littérature, il a été mentionné une variation saisonnière des brûlures : 43 % de brûlures surviennent entre le mois de novembre et le mois de janvier, c’est-à-dire pendant la saison sèche et froide avec un pic au mois de décembre. Par contre, d’après l’étude faite par Dongo AE et al (6), le plus grand nombre de brûlure se rencontre pendant la saison pluvieuse.
Dans notre étude, nous avons observé un pic de fréquence au mois de juillet et au mois d’août correspondant à la période la plus froide à Madagascar, en particulier sur les hautes terres malgaches, mais aussi au début des vacances scolaires. L’utilisation de liquide chaud est plus fréquente pendant la saison froide car elle est utilisée non seulement pour des préparations culinaires mais aussi comme un moyen de chauffage (7).

Le délai d’hospitalisation

Notre étude montre que 53,8 % des enfants brûlés n’arrivent à l’hôpital qu’au-delà des 24 premières heures suivant l’accident. Ce retard dans la prise en charge hospitalière des enfants brûlés pourrait être dû essentiellement aumanque de moyens financiers des parents liés à la pauvreté. De l’autre côté, le recours à l’automédication et aux guérisseurs traditionnels retardent également la décision des parents à emmener leurs enfants à l’hôpital. Ceci est associé à la peur de l’hôpital ou à l’impossibilité de payer les frais d’hospitalisation.

La conduite tenue par les parents face à l a brûlure

Le recours à l’automédication et aux guérisseurs traditionnels constituent la décision thérapeutique de la majorité des parents. L’hospitalisation n’est envisagée qu’en cas d’échec de ces deux pratiques.
Le réflexe d’une hospitalisation immédiate est rarecar les parents n’ont pas conscience de toute la nécessité d’une réanimation exigée parun brûlé grave qui n’est pourtant disponible que dans un service de réanimation.
Il existe d’autres raisons qui pèsent sur la décision des parents à ne pas hospitaliser leur brûlé grave :
– la croyance des parents aux dons des guérisseurs et à l’efficacité de certaines pratiques : urine, salive, poils d’animaux, miel et des décoctions diverses (13) (14) (15) ;
– le faible prix de revient des soins à domicile (13) (14) ;
– le faible pouvoir d’achat des parents face aux dépenses des soins hospitaliers ;
– l’absence de l’éventuel choc psychologique du dépaysement subi par le brûlé en cas d’hospitalisation ;
– la classification des centres hospitaliers comme « des mouroirs », surtout lorsque l’état du patient est grave.
Enfin, la population est mal ou insuffisamment informée des progrès disponibles dans des hôpitaux.

Causes de décès des patients

Le choc septique, la défaillance polyviscérale et el choc hypovolémique sont les causes les plus fréquentes de décès des patients (27) (28)(29). L’attente des résultats de l’automédication et les remèdes des guérisseurs traditionnels retardent de façon significative l’hospitalisation des patients car la plupart des parents n’emmènent leurs enfants qu’après les 24 heures qui suivent l’accident. Les médicaments que les parents utilisent ne sont efficaces que pour atténuer la douleur et pour la cicatrisation. Les remèdes sont septiques permettant ainsi le développement de l’infection. En outre, même en étant à l’hôpital, avec toutes les prises en charge possible, les parents continuent encore à utiliser ces médicaments et ces remèdes septiques rendant le développement rapide de l’infection (4).
D’après notre étude, on peut dire que l’importancede l’infection s’explique par les deux faits suivants : le retard d’hospitalisation et l’e mploi simultané des médicaments et des remèdes septiques.
D’autres études montrent que l’infection est la première cause de mortalité dans les services de grands brûlés (22) (29) (30). Pour le cas particulier du Nigéria qui est un pays producteur de pétrole, c’est l’inhalation de fumée qui est la première cause de complications et de mortalité précoce chez l’enfantbrûlé (6).

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Table des matières

PREMIERE PARTIE RAPPEL SUR LES BRULURES GRAVES CHEZ L’ENFANT ET LEUR PRISE EN CHARGE THERAPEUTIQUE
I.1. GENERALITES
I.2. RAPPEL PHYSIOPATHOLOGIQUE
I.2.1. Phase précoce des 48 premières heures
1. Atteinte locale
2. Atteinte générale
I.2.2. Phase secondaire
1. Phénomènes locaux
2. Phénomènes généraux
I.2.3. Lésions et tares associés
I.3. EVALUATION DE LA GRAVITE DES BRULURES
I.3.1. Evaluation selon la profondeur
I.3.2. Evaluation selon l’étendue de la surface cutanée brûlée
I.3.3. Evaluation selon la localisation
I.4. CLASSIFICATION DES BRULURES
I.4.1. Les brûlures thermiques
I.4.2. Les brûlures par inhalation
I.5. PRISE EN CHARGE THERAPEUTIQUE
I.5.1. Règles de base
I.5.2. La réhydratation
1. Quantité
2. Nature des solutés perfusés
I.5.3. Réanimation respiratoire
I.5.4. Traitements adjuvants
I.5.5. Surveillance
DEUXIEME PARTIE NOTRE ETUDE PROPREMENT DITE
II.1. OBJECTIFS
II.2.1. Cadre de l’étude
II.2.2. Paramètres analysés
II.2.3. Analyse et traitement des données
II.3. RESULTATS
II.3.1. Profil des patients
II.3.2. Aspects cliniques et thérapeutiques
II.3.3. Facteurs influençant le délai d’hospitalisation
II.3.4. Facteurs influençant la conduite tenue par les parents face à la brûlure
II.3.5. Profil évolutif des patients
TROISIEME PARTIE COMMENTAIRES, DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS
III.1. COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
III.1.1. L’âge des patients
III.1.2. Le sexe
III.1.3. Le niveau de vie des patients
III.1.4. L’agent causal
III.1.5. La période de survenue des brûlures
III.1.6. Le délai d’hospitalisation
III.1.7. La conduite tenue par les parents face à la brûlure
III.1.8. Causes de décès des patients
III.1.9. Facteurs influençant le pronostic des brûlés graves
1. La surface cutanée brûlée
2. Le délai d’hospitalisation
III.1.10. Limites de l’étude
III.2. SUGGESTIONS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIES

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