Facteurs de risques liés aux agents infectieux

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Voies et circonstances de contamination

La contamination se fait le plus souvent lors d’un contact plus ou moins étroit avec la source de contamination. Les principales voies de contamination sont [9,19] :
➢ Voie cutanée
Cette contamination se fait par effraction de la barrière cutanée. Elle concerne en général tous les agents transmissibles par le sang, en particulier les virus. La contamination peut survenir : lors d’une piqûre, (par une aiguille, un verre brisé ou tout autre objet piquant souillé), lors d’une coupure ou d’une égratignure par un objet tranchant, lors des opérations de rangement de matériels souillés, lors de la collecte des déchets, lors du nettoyage, ou même fortuitement lorsque ces objets sont abandonnés au sol ou sur des surfaces de travail comme le paillasse.
➢ Voie digestive
La contamination par cette voie est assez rare ; elle peut cependant se produire avec les Entérobactéries, les Entérovirus. Elle est le plus souvent le fait de l’inobservance des règles élémentaires d’hygiène et de sécurité telles que le port de blouses souillées hors des unités de travail, mais aussi la conservation et la consommation d’aliments dans les services.
➢ Voie aérienne
Plutôt rare, Les agents impliqués dans ce genre d’infections sont le plus souvent Mycobacterium tuberculosis, Streptococcus pneumoniae, et certains champignons.

Facteurs de risques liés aux agents infectieux

Si tous les produits pathologiques doivent être considérés comme suspects, des facteurs supplémentaires, liés aux agents infectieux détiennent la survenue d’une infection. Il s’agit de la pathogénicité du germe qui varie énormément d’un germe à un autre, de l’endémicité du germe et de l’état immunitaire de la population à son égard, de la stabilité biologique du germe dans l’environnement ou sa vitalité [20].
Le virus de l’Hépatite B, très résistant à la dessiccation, à la chaleur, aux rayons ultraviolets et à la plupart des désinfectants et antiseptiques, peut survivre plus de sept jours dans du sang sec et à 25°C dans ces conditions, le risque infectieux peut aisément s’étendre à l’environnement à l’extérieure du centre sanitaire.
La plupart des agents pathogènes sortis de leur milieu sont fragiles et ont une ancienneté de vie limitée. Cependant, certains micro-organismes plus résistants peuvent garder leur caractère infectieux lors de l’entreposage des déchets d’activités de soins, et donc la possibilité de transmettre une maladie plus ou moins grave.

Risques mécaniques

En raison des caractères agressifs et traumatiques des objets piquants, coupants, tranchants, leur utilisation directe ou la manipulation de récipients non adaptés contenant ce type d’objets peuvent être la cause de contamination cutanée ou transcutanée à l’origine du risque infectieux qu’on a vu antérieurement. A cela nous pouvons ajouter la possibilité de survenue de maladies comme le tétanos après exposition à des piqûres, des coupures surtout si le personnel en contact avec les déchets n’est pas vacciné [21].
Dans les pays où les « faiseurs » de poubelles sont nombreux, ce risque peut s’étendre aux personnes en dehors de l’établissement sanitaire si les déchets vont dans des décharges non contrôlées. Certains types de déchets tels que les seringues avec aiguilles peuvent être réutilisés à des fins de toxicomanie.

Risque chimiques ou toxiques

Ils sont essentiellement liés aux médicaments et à certains objets médicaux tels que les thermomètres à mercure et certains produits chimiques utilisés dans les établissements de soins. Ces objets présentent un risque toxique, notamment pour le personnel affecté au traitement des déchets, mais également pour l’environnement [22].
Les médicaments non utilisés, s’ils sont dispersés, peuvent être ingérés par des enfants, voire des adultes. Le risque d’intoxication est grand chez les enfants, il peut exister également chez l’adulte, en particulier si les médicaments sont périmés.
Le mercure est un métal lourd, toxique pour l’homme et très polluant pour l’environnement. Il est présent dans les piles, les tensiomètres, et les anciens thermomètres médicaux. Le risque à craindre est l’injection sous-cutanée de mercure par suite d’effraction causée par les thermomètres brisés.

Risques visuel et psycho-émotionnel

Ils sont liés à la peur provoquée par la vue de petit matériel de soins (seringues, tubulures, sondes, etc.) ou des déchets anatomiques reconnaissables, du sang (surtout en grande quantité) et sont augmentés en cas de contact avec ces déchets. Mais ces risques n’ont que très peu d’impact réel sur la santé des individus. Certains types de déchets de par leur nature, peuvent comporter des risques de nuisance visuelle avec des répercussions psychologiques pour certaines personnes [23].

Risques environnementaux

Les effets néfastes des déchets de soins médicaux sur l’environnement sont de tous les types déjà étudiés plus haut et ils peuvent atteindre le sol, l’eau souterraine ou de surface, et l’air. Ces effets se manifestent généralement de manière ci-après [17,24-6]:

Pollution du sol

Les déchets d’activités de soins contaminés, quand ils sont déversés dans le milieu naturel ou au niveau des décharges publiques sans traitement adéquat peuvent entraîner une contamination bactériologique ou toxique du sol.
Les microorganismes pathogènes, les produits chimiques toxiques peuvent contaminer le sol. La première pollution évidente est l’évacuation des déchets vers des décharges sauvages accessibles aux populations, avec les conséquences possibles que nous avons décrites antérieurement.

Contamination des sources d’eau

Elle peut survenir au cours du traitement des déchets et lorsque les déchets sont éliminés dans une fosse qui n’est pas isolée ou qui est trop proche des sources d’eau. Par le biais du sol, les eaux de surfaces ou les eaux souterraines peuvent être contaminées par la dissémination des agents pathogènes, des produits chimiques ou des produits radioactifs.

Contamination de l’air

Lors du traitement des déchets dans des conditions défectueuses, des nuisances plus ou moins importantes peuvent survenir: odeurs désagréables pour le voisinage, émission de gaz nocifs pour l’environnement. Le brûlage des déchets d’activités de soins à l’air libre ou leur incinération avec des équipements inadéquats provoque la pollution de l’atmosphère par l’émission de composants nocifs. Les incinérateurs des métaux ou des matériels à forte teneur en métaux lourds (plomb, mercure …) conduit au rejet dans l’environnement des substances toxiques et des objets polluants. La toxine, la furane et les métaux sont considérés comme polluants organiques qui s’accumulent dans l’environnement.
Dans certains cas, notamment lorsque les déchets sont incinérés à basse température (moins de 800° C) ou que des matières plastiques contenant du polychlorure de vinyle sont incinérées, il se forme de l’acide chlorhydrique, des dioxines, des furanes et divers autres polluants aériens toxiques. On les retrouve dans les émissions mais aussi dans les cendres résiduelles et les cendres volantes transportées par l’air et les gaz effluents qui sortent de la cheminée de l’incinérateur.

Mode de gestion des déchets d’activités de soins

C’est l’ensemble des étapes par lesquelles doivent cheminer les déchets à l’intérieur puis à l’extérieur du centre de santé.

Tri

C’est l’étape la plus importante dans la gestion des déchets d’activités de soins, il permet de séparer les déchets pointus et tranchants contaminés des déchets ordinaires dès leurs productions, et de les classer. Il indique ensuite le traitement que doit subir ces déchets en fonction de la couleur des conteneurs ou des sacs en plastique de différentes couleurs et/ou marqués d’un symbole qui les contiennent [25].
Les objectifs du tri sont :
➢ Diminuer les risques infectieux ;
➢ Protéger les personnels (protéger les autres et se protéger soi-même) ;
➢ Préserver l’environnement ;
➢ Garantir l’hygiène et la sécurité des soins donc la qualité.
Les critères de réussite du tri sont :
➢ la simplicité, pour obtenir l’adhésion des professionnels de santé et éviter une surcharge d’activité ;
➢ la sécurité, pour les professionnels de santé mais également ceux en charge de la collecte des déchets et de leur traitement ;
➢ le respect des textes réglementaires et des recommandations d’hygiène ;
➢ la constance dans le temps des critères de tri pour faciliter son application ;
➢ le suivi dans le temps (évaluation de l’efficacité) pour améliorer le protocole et suivre les évolutions des pratiques professionnelles (formation et information des professionnels).

Conditionnement

Le conditionnement consiste à emballer le plutôt possible dans des conteneurs en vue d’une élimination soigneuse et d’éviter les effets néfastes de ces déchets. L’étiquetage est un marquage spécifique des différents conteneurs à l’aide d’étiquette afin d’éviter toute confusion lors des manipulations ultérieures.
Le conditionnement des déchets dans des emballages adaptés au type de risque contribue également à la sécurité des personnels de l’établissement et des services de collecte ainsi qu’à la préservation de l’environnement. Il répond à des exigences comme le code couleur et l’étanchéité et ce, dès l’emballage primaire du déchet [26].
Le choix du conditionnement approprié se fera selon les critères suivants :
➢ Collecteurs adaptés à la taille des déchets à éliminer ;
➢ Collecteurs adaptés à la typologie des déchets produits ;
Certaines précautions de remplissage et d’utilisations sont à prendre en compte :
➢ Ne pas dépasser la limite de remplissage ;
➢ Ne jamais forcer l’introduction des déchets ;
➢ Porter une attention particulière lors du remplissage et de la manipulation des collecteurs.
Selon le guide USAID [16], pour les pays en voie de développement les déchets dangereux infectieux perforants sont conditionnés dans des boites de sécurité à usage unique munis de fermetures temporaires et définitives avec la présence d’un trait indiquant la limite de remplissage. Pour les déchets dangereux infectieux non perforants, ils sont conditionnés dans un poubelle ou sac en plastique épais et étanche avec un code couleur jaune ou rouge. Les déchets dangereux non infectieux sont conditionnés dans une poubelle en plastique avec code couleur marron. Pour les déchets non dangereux, ils sont conditionnés dans une poubelle ordinaire ou en boite en carton avec code couleur noir.

Stockage

Le lieu de stockage est l’endroit où sont entreposés les boîtes de sécurités et les sacs poubelles contenant les déchets d’activités de soins entre le moment de la production et le moment où ils sont enlevés pour être conduits à un site d’élimination. Le temps de stockage doit être réduit au minimum pour éviter la décomposition des déchets en dégageant de l’odeur [25,27]. Les conditions et ancienneté de stockage des déchets infectieux dépendent de la quantité produite évaluée en kilos :
➢ 3 mois si la quantité produite est inférieure à 5 kg par mois ;
➢ 1 mois si la quantité produite est de 5 et 15 kg/mois ;
➢ 1 semaine si la quantité produite est de 16 kg/mois et 100 kg/semaine ;
➢ 72 heures si la quantité produite est supérieure à 100 kg par semaine ;
➢ Pour les pièces anatomiques d’origine humaine : conservation entre 5°c et 8°c, avec possibilité de congélation et une élimination dans les 8 jours.
Toutefois pour les déchets fermentables, le délai ne doit pas être supérieur à 24 heures.
Un endroit de stockage doit répondre aux critères suivants:
➢ fermé, avec accès limité aux seules personnes autorisées ;
➢ séparé des denrées alimentaires ;
➢ couvert et protégé du soleil ;
➢ sol imperméable avec un bon drainage ;
➢ facilement nettoyable ;
➢ protégé des rongeurs, des oiseaux et autres animaux ;
➢ accès facile aux moyens de transport interne et externe ;
➢ bien aéré et bien éclairé ;
➢ compartimenté.

Transport

➢ Transport interne
Le transport se fait habituellement par chariots ou brouettes depuis le lieu de stockage jusqu’au site de traitement final. Ces moyens de transport doivent répondre aux exigences suivantes : être faciles à charger et décharger ; ne pas comporter d’angles ou de bords tranchants pouvant déchirer les sacs ou abîmer les conteneurs ; être facilement nettoyable ; être clairement identifiés [28].
➢ Transport extérieur
Le transport vers un site à l’extérieure du centre se fait habituellement par des véhicules. Pour prévenir les piqûres accidentelles causées par les aiguilles durant le transport, les déchets doivent être clairement signalés comme étant des déchets dangereux, contenus dans des réceptacles (résistants et imperméables) fermés, à l’écart d’autres charges transportées, protégés de l’humidité, bien fixés pour empêcher les déplacements et les vols [28].
Le véhicule de transport doit être équipé de matériel et produit de nettoyage, nettoyé après chaque transport de déchets.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: RAPPELS
I. Quelques définitions des concepts
I.1. Déchets
I.2. Déchets d’activités de soins
I.3.Gestion
I.4. Gestion des déchets d’activités de soins
II. Classifications des déchets d’activités de soins
III.1. Risques personnels
III.1.1. Risques infectieux
III.1.1.1. Sources de contamination
III.1.1.2. Voies et circonstances de contamination
III.1.1.3. Facteurs de risques liés aux agents infectieux
III.1.2. Risques mécaniques
III.1.3 Risques chimiques ou toxiques
III.1.4. Risques visuel et psycho-émotionnel
III.2. Risques environnementaux
III.2.1. Pollution du sol
III.2.2. Contamination des sources d’eau
III.2.3. Contamination de l’air
IV. Mode de gestion des déchets d’activités de soins
IV.1. Tri
IV.2. Conditionnement
IV.3. Stockage
IV.4. Transport
IV.5. Elimination
DEUXIEME PARTIE: METHODES ET RESULTATS
I. MÉTHODES
I.1. Cadre d’étude
I.2. Type d’étude
I.3. Période d’étude
I.4. Durée d’étude
I.5. Population d’étude
I.6. Mode d’échantillonnage
I.7. Taille d’échantillon
I.8. Mode de collecte des données
I.9. Variables étudiées
I.10. Analyses et traitements des données
I.11. Limite d’étude
I.12. Considérations éthiques
II. RÉSULTATS
II .1. Profils des prestataires de soins
II.1.1. Selon l’âge
II.1.2. Selon le genre
II.1.3. Selon l’ancienneté au poste.
II.1.4. Selon la catégorie professionnelle
II.2. Formation sur la gestion des déchets d’activités de soins
II.3. Connaissance des déchets d’activités de soins
II.3.1. Connaissance des déchets dangereux infectieux perforants
II.3.2. Connaissance des déchets dangereux infectieux non perforants
II.3.3. Connaissance des déchets dangereux non infectieux
II.3.4. Connaissance des déchets non dangereux
II.4. Connaissance des risques liés aux déchets d’activités de soins
II.4.1. Connaissance des risques personnels
II.4.2. Connaissance des risques environnementaux
II.4.3. Connaissance des voies de contamination
II.4.4. Connaissance des maladies causées par les déchets d’activités de soins
II.5. Mode de gestion des déchets d’activités de soins dans les formations sanitaires publiques de base
II.5.1. Tri
II.5.2. Conditionnement
II.5.3. Collecte et transport
II.5.4. Stockage
II.5.5. Système d’élimination finale des déchets d’activités de soins
TROISIEME PARTIE: DISCUSSION
I. Selon la formation reçue en gestion des déchets d’activités de soins
II. Selon le profil des prestataires de soins et leur connaissance sur les déchets d’activités de soins et les risques associés
II.1 Selon l’âge
II.2. Selon le genre
II.3. Selon la catégorie professionnelle
II.4.Selon l’ancienneté au poste
III. Selon le mode de gestion des déchets d’activités de soins dans les formations sanitaires publiques de base
III.1. Tri
III.2. Conditionnement
III.3. Collecte et transport
III.4. Lieu de stockage
III.5. Système d’élimination finale
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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